cerf (b&a)

le concert vient de terminer. une belle blonde me parle, je lui regarde les yeux, ses beaux yeux ronds, ils semblent si doux, ils semblent si confortables. je parle des yeux du bas. elle me parle, je fais semblant d'écouter, je crois que ça ne m'intéresse pas, car je croise le regard de beetee au loin, elle et son énorme ventre. c'est comme une baleine. une baleine rousse. je me mets à rire et je laisse cette blonde pour m'approcher. - tu es un beau ballon ma belle. je la nargue avec l'un de mes sourires charmeurs. - qu'est-ce qui arrive de bon dans ta petite vie petite abeille ? je croise les bras tout en souriant. je me souviens avoir passé du bon temps.

✧ **MESSAGE** : 146 ✧ **HERE SINCE** : 01/12/2013

je l'ai foudroyé du regard pendant tout le spectacle, moi, minuscule barmaid au ventre gonflé comme un ballon d’hélium. doucement, je demande à ma collègue de me remplacer. j'ai besoin de parler à abel, même si je sais que ce sera pas une partie de plaisir. j'ai besoin de lui dire. onie, elle a dit que c'était mieux comme ça. alors je pars, je m'élance vers le back-stage. derrière la scène, je le vois, parlant déjà avec une blonde, sûrement la prochaine qu'il mettra dans son lit. il me remarque et, alors, il s'en va, il vient vers moi. je répond vaguement à ses commentaires. - comme tu vois, j'suis bien gonflée. je le foudroie du regard. - faut qu'on parle. j'évite son regard. - en privé.

son regard me fait bien rire, je hoche de la tête. - d'accord, chez toi ou chez moi ? je dois t'avouer que sa va être une première avec une femme enceinte. un petit clin d'oeil. je vois qu'elle ne veut pas rire du tout. - je blague, on va aller à l'arrière, c'est tranquille, suis-moi. je lui fais un signe de la tête puis on se dirige vers la pièce qui nous sert pour nous préparer. je m'allume une clope, mais je vois bien que je peux pas, alors indécis je l'éteins dans le cendrier. - de quoi tu veux qu'on parle ? toujours avec ce sourire de connard.

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il m'énerve avec cette attitude, il a l'air de se foutre de la gueule de tout le monde, mais moi, ça me fait pas rire. ah oui, il blague. c'est la meilleur. moi, j'ai pas envie de rire. on s'en va vers la loge et j'entre, refermant ensuite la porte derrière moi. je l'observe, le stress commence à me ronger de l'intérieur. de quoi je veux lui parler, oooh, je me sens toute drôle. - je. oui, c'est un début merdique. mais c'est compliqué d'annoncer ça à quelqu'un. - il est de toi. je reste loin de lui, j'ai la lèvre inférieure qui tremble, j'ai mal au coeur. j'ai peur de sa réaction, même si c'est pas très clair, ce que je viens de dire.

je peux pas m'empêcher de fixer son ventre. attendez, elle est en train de me dire que ce truc qu'elle a dans le bide vient de moi. - la grosse blague. je la regarde en riant. - comment peux-tu être aussi certaine qu'il est de moi ? j'ai mit une capote, enfin je crois que j'ai mit une capote, j'étais si bourré cette soirée-là. beetee peut bien s'être tapé un autre mec, et elle est certaine que c'est moi. parfois les femmes. le sourire est toujours présent, comme si il allait disparaître avec cette blague de mauvais goût. - elle est bien drôle, mais tu peux faire mieux, je suis certain. je me mets dos à elle pour changer de t-shirt.

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j'ai envie de le frapper, de lui cracher au visage. il est vraiment insensible, il est vraiment con. il y a pas une onze de compassion chez lui. je sais toujours pas pourquoi j'ai couché avec lui. peut-être parce que j'ai été stupide. oui, je suis stupide. - parce que j'ai couché avec personne d'autre avant et après. dans ma gorge, les mots se coincent. - tu sais je couche pas à tous les soirs comme toi tu fais, j'suis pas une pute. quand il me tourne le dos pour changer de t-shirt, je deviens clairement en colère. il pourrait au moins avoir la décence de me respecter un peu, alors j'lui empoigne le bras et je le tire pour qu'il me regarde. je le pointe du doigt. - le p'tit, il est à toi, que tu l'assumes ou non. mes yeux lancent des éclairs.

je me détache de son emprise, détestant me faire toucher de la sorte. - attends ma petite. tu crois vraiment que je vais te croire sans avoir passé un test ? tu me crois assez con pour te croire sans une preuve ? elle se fou le doigt profond dans l'oeil. je pointe son ventre et je le regarde droit dans les yeux. - si ce petit est de moi, la vie ne lui a pas de cadeau de me faire pour père, parce que je vais pas assumer mes responsabilités et laisser ma vie de côté pour ce gosse. ah voilà, le abel sérieux vient de prendre la place, ça faisait un bail qu'on l'avait pas vu.

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je recule un peu. j'aime pas voir les garçons dans cet état, clairement pas. c'est attirant, les bad boys, mais pas quand ça hausse le ton, quand c'est menaçant comme ça. - j'ai pas que ça à faire dans la vie, moi, faire croire à un type que c'est le père du gamin que j'attend ! je tasse sa main qui pointe mon ventre, réflexe étrangement maternel qui s'est naturellement imposé à moi. - j'tiens pas à ce que tu sois la présente paternelle, j'ai d'autres amis pour faire le boulot à ta place, au pire des cas. je voudrais tellement lui en coller une, mais je suis tellement petite face à lui. - j'suis pas la chiante qui va obliger un incapable à prendre soin de son enfant. par-contre, tu vas clairement pas t'en sortir comme ça, bordel. je sais pas ce que je vais lui faire, je sais simplement que ce sera pas cool pour lui.

je me mets à rire un peu trop fort, un rire trop sarcastique. - voilà que tu me menaces et tu crois réellement que je vais me laisser faire par une petite rouquine dans ton genre ? je me recule et je me laisse tomber dans le genre de canapé de la loge et je n'arrête pas de la toiser du regard. - t'as pas pensé deux petites secondes à te faire avorter ? t'es pas blonde bordel, t'es pas conne. je soupire et regarde la fenêtre. bienvenue petit gars dans un monde où t'étais pas désiré, surtout pas par moi.

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je serre les dents, j'ai soudainement envie de pleurer. pourquoi onie elle m'a dit que tout irait bien ? pour me rassurer, oui, mais c'est pas vrai. tout va pas bien. je le regarde s'affaisser sur cet espèce de gros divan et je trouve pas les mots. mes yeux sont remplis de larmes alors je regarde vers le plafond quelques secondes. - j'voulais simplement qu'tu le sache. je secoue la tête suite à ses paroles. - tu penses qu'à toi, hein. même si je t'expliquais pourquoi je l'ai gardé, c'petit monstre, tu comprendrais pas. t'es trop idiot. t'es trop mauvais. j'ai envie de partir, mais je me sens clouée au sol.

- et t'as couché avec cet idiot et ce mauvais garçon, je te plains presque, quoi que dans mes souvenirs le lendemain, tu m'as dit que t'avais passé une bonne soirée. je me lève en lui faisant un clin d'oeil. - je dois te laisser, j'ai un truc à faire. je me trouve presque sans-coeur à ce moment présent. je me sens reculer, puis j'avance de nouveau pour franchir la porte. - bonne soirée à toi bee. puis, je disparais dans le bar en emportant cette blonde avec moi.