deux (s, t)

✧ **MESSAGE** : 174 ✧ **HERE SINCE** : 27/12/2013

mon ventre est gonflé comme une planète. assise sur la chaise trop confortable en attendant le médecin, je regarde thad. - je suis sûre que bébé va bien. elle est robuste comme sa maman. on sait déjà que c'est une fille. maintenant, ce sont des échographies pour s'assurer que tout va bien, qu'on a le contrôle, d'une certaine façon.

je regarde toutes les femmes enceintes. je suis la seule gente masculine présente dans la salle, ça me fait un peu peur je dois avouer. je passe mes mains sur mon ventre pour accompagner salem et les autres femmes qui caressent leur ventre. - elle va finir dans une académie de ninja. je vais être un papa fier.

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ça me fait sourire, de voir thad là, avec moi. il aurait pu ne pas venir, aussi. il est là et il flatte son ventre trop plat. je prend sa main et je la dépose sur mon ventre à moi, à la place. - c'est mieux qu'elle soit une ninja qu'une sorcière. nouveau sourire.

je tapote mes doigts contre le ventre de salem pour faire réagir le bébé, pour voir si elle commence déjà son entraînement de bébé ninja. - ouais, j'espère que tu vas pas lui apprendre à comment torturer des gens. je ris, mais en fait, j'ai un peu peur.

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je soupire, genre je fais semblant d'être énervée par son commentaire sur la torture des gens, mais en vérité, je trouve ça bien drôle. je fais des dessins sur le dessus de la main de thad avec mon pouce. - promis. la torture, y'a que moi qui fera ça si des méchants veulent faire du mal à notre ninja. au loin, j'entend mon nom. je lève la tête et je vois le médecin qui nous fait signe de la suivre dans la salle. je me lève, je prends la main de thad et je le traîne. une fois entrée, je me place maladroitement sur cette chaise longue. - alors, future maman, comment va votre grossesse ? je souris. - tout va bien. avec thad et avec le bon karma, tout ne peut que bien aller.

on entre dans la salle blanche, dans la salle avec des photos d'accouchements un peu partout. je crois que dans une vie, je n'ai jamais vu autant de vagin dans une seule pièce ou en même temps. je crois que je suis en mode panique en ce moment, je perds tout mon sens du contrôle. le bébé va bien, mais j'ai peur, peur qu'on nous annonce que finalement, il y a une anomalie, peur de me faire dire que salem est en danger. l’échographie commence et je me concentre sur la petite télévision.

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je sens que thad, il est tendu. il est pas dans son élément, c'est clair. il semble stressé et moi, je dois avouer que je le suis un peu aussi. et si quelque chose clochait avec la petite ? et si tout ce rêve se brisait ? le médecin étend la crème spéciale sur mon ventre et elle commence à passer la caméra, observant l'image. - oh, ça par exemple, c'est une surprise ! elle a l'air heureuse, mais étonnée à la fois. moi, je fronce les sourcils, je me redresse un peu. - quoi, quoi ?je serre fort la main de thad. faut pas me faire des peurs... - et bien, il semble que vous attendiez deux enfants. elle fait une pause dans ses paroles, détaille toujours l'image à l'écran et moi je cligne des yeux, sans rien dire. - deux filles, oui. non, c'est pas possible. pas deux enfants ? un, c'est beaucoup, non ?

la nouvelle tombe. - QUUUUUOOOOOOOOOIIIIIII ? je vais mourir.

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thad crie fort. et moi je sursaute. - c'est impoooooossible, doit y avoir une erreur ! je peux pas avoir deux gamines dans mon bedon, nooon. la dame secoue la tête en signe de négation. - non, on voit bien ici les deux foetus. je sens déjà la vie quitter le corps de thad.

je ne dis plus rien, je fixe seulement les deux trucs qui bougent dans le ventre de salem, deux petites filles, deux enfants dont nous allons devoir nous occuper, deux filles à regarder, à surveiller. je vais mourir sous le travail de père. - tu peux me tuer maintenant salem. le médecin me regarde étrangement.

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un enfant, c'est déjà tant de travail. j'ose à peine imaginer deux. c'est encore plus difficile, plus cher, plus tout. pourquoi deux vies dans mon ventre ? je me sens mal, c'est peut-être mon âme mauvaise qui attire le mauvais karma. - c'est une vengeance d'un démon, je suis sûre. la dame nous regarde vraiment d'une façon étrange. elle croit qu'on est fous.

je ne peux pas m'empêcher de sourire à sa réplique. - c'est pour ça que j'ai toujours été contre que tu fasses de la sorcellerie. deux enfants pour nous, deux bébés filles que je vais devoir surveiller des garçons, pour qui je vais devoir travailler plus et pour qui je vais sacrifier mon sommeil et changer deux fois plus de couches. j'appuie ma tête contre le bras de salem en soupirant. le médecin tente de me rassurer, non, il y a aucun espoir de me rassurer.

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- mais je savais pas que ce serait ÇA la conséquence. et j'ai un peu envie de pleurer, parce que, c'est bien joli, avoir un enfant, mais deux, ça vient ajouter de la charge de travail à nous deux, surtout à thad. lui qui fait tant de choses pour moi, pour lui, pour notre future famille. le médecin essaie de nous rassurer tout les deux, bien qu'elle finisse par nous laisser seuls un moment, pour parler. - je suis désolée. je sais pas pourquoi je m'excuse, parce que c'est pas réellement ma faute. c'est la vie, qui a voulu ça. pourtant, je me sens mal.

je me cale, au fond de la chaise, croisant les bras, regardant le vide, m'imaginant moi et salem avec deux petites filles qui courent et qui pleurent dans l'appartement. - salem, est-ce que t'as fait un sortilège pour que tu tombes enceinte de jumelle ou c'est vraiment le hasard ? je vais pas lui en vouloir si c'est le cas, je vais seulement un peu pleurer de stresse et d'inquiétude.

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et moi, je me ronge les ongles. ça m'attriste un peu, parce que j'avais arrêté. je me rend compte qu'il y a des habitudes qu'on ne changera jamais. je baisse la tête pour observer mon gros ventre où deux êtres vivants grandissent. ça m'effraie un peu. - je te jure que j'ai rien fais... moi, j'aurais simplement voulu que tu n'ai aucun stress sur les épaules, que tu ne t'inquiètes de rien, que tout ailles mieux pour nous deux, que la vie soit belle. et elle le sera. mais elle fait peur, là, parce qu'on aura un être de plus à s'occuper. - tu m'en veux ?

je prends une grande respiration, c'est le père inquiet qui pense maintenant et non ce bon vieux thad qui était relaxe sur tout. je prends la main de salem dans la mienne. - je ne t'en veux pas, c'est pas de ta faute si mes spermatozoïdes veulent devenir des bébés. je souris, pour essayer de détendre l'atmosphère. - elles sont là, toutes les deux, on aura plus de travail, mais on va s'en sortir, je te le promets. je vais lui chercher un baiser discret, tout en passant ma main sur son énorme ventre qui sert de maison à deux petites souris.

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je le vois, qui réfléchit, qui prend ma main. je serre mes doigts entre les siens, fortement, pour me rassurer et aussi le rassurer. j'ai peur, mais je rigole à ses mots. - t'as des spermatozoïdes décidés. il est parfait, thad. il me fait rire et puis il sait aussi être sérieux. il sait être tout. un baiser échangé, sa main sur mon ventre. - toi, toi, tu me promets de ne pas t'exténuer au travail, hein ? je place ma main sur la sienne et je lui souris doucement.

je ne dis rien lorsqu'elle me demande de lui promettre pour le travail. il est clair que je vais devoir travailler un peu plus, pour nourrir les deux petites bouches qui arrivent, il faudra débourser le double initial. trop de chiffre dans ma tête, ça fait mal et elle va exploser. - comment on va y arriver financièrement, déjà qu'un seul enfant, deux maintenant ? j'appuie mon front contre la longue chaise, pensant, réfléchissant à des solutions. ma main glisse sur son ventre, je sens le bébé, non, les bébés donner des coups.

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il ne répond pas et ça m'inquiète. j'ai pas envie qu'il se tue à la tâche, qu'il s'épuise à trop travailler alors que moi, je ne fais rien. la librairie prend la poussière et je ne vend que quelques livres par semaine. - je devrais vendre la librairie. garder mes livres préférés pour une grande bibliothèque dans notre maison et donner le reste. et puis vendre, oui. - ça fera un peu d'argent. dans mon ventre les petites communiquent avec thad. elles donnent de petits coups. - et puis je trouverais bien un travail. on va s'en sortir, mon étoile. on y arrivera.

je prends une grande respiration. - je n'ai pas envie que tu vendes ta librairie, c'est ton premier bébé, et encore moins que tu travailles, surtout pas en ce moment et pas après la naissance des bébés. le médecin revient, elle nous dit qu'on peut aller prendre un nouveau rendez-vous, le dernier et puis après c'est la naissance. j'aide salem à se lever et on se dirige vers le bureau. - on va trouver des moyens, je te le promets. je peux toujours aller vendre mon corps. je commence à rire.

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je fronce les sourcils. - bien, moi j'ai pas envie que tu finisses par te fatiguer à force de trop travailler. j'ai pas envie que tu sois le seul à subvenir à nos besoins. j'aurais l'impression de tout te laisser faire... je baisse les yeux, un peu triste, puis je me relève lentement avec l'aide de thad. on marche doucement jusqu'au bureau pour prendre un nouveau rendez-vous. je fais semblant de le fusiller du regard. - non, ton corps, il est qu'à moi. je fais genre, je suis possessive. en fait, oui, je le suis. une fois le rendez-vous prit, on se dirige vers la sortie de l'hôpital. - des jumelles. je réalise pas encore.

- tu fais déjà tout, déjà que tu portes nos enfants, c'est déjà un gros truc tu vois ? c'est pas toujours la joie d'être enceinte et je te vois bien parfois. je vais faire seulement ce que tout père doit faire pour sa famille, je dois m'en occuper subvenir aux besoins de tout le monde, non ? - ouais, mais mon corps, on doit l'entretenir et il y a deux trucs qui m'en empêche. je l'embrasse sur le bout des lèvres. des gens nous regardent, des gens regardent salem, et puis moi. je sais, nous sommes beaux. - il faut trouver un deuxième prénom maintenant. voilà, on va ressortir une petite liste. je vais être le seul homme, pauvre de moi.

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je fais la moue. - je trouve que tu fais beaucoup. et puis je suis sûre que j'arriverais à faire plus. mais je sais qu'il ne démordra pas, qu'il défendra son point avec conviction. alors je laisse futur papa thad veiller sur la famille et je me tais. je lui lance un regard amusé quand il me parle de son corps qui doit se faire entretenir. - t'as qu'à te trouver une maîtresse jusqu'à ce que je redevienne moi-même apte à l'entretenir, ton corps. bien sûr, je rigole. j'aimerais pas qu'il se trouve une autre femme. ça m'anéantirait. on s'embrasse tendrement et je sens qu'on nous regarde. merci de nous trouver beaux, moi aussi, je nous trouve beaux. - cette fois-ci, c'est toi qui choisis le prénom. comme j'ai choisi mélusine, lui, il doit trouver celui de la deuxième petite souris.

- tu entretiens parfaitement mon corps, seulement qu'avec ta beauté éblouissante. je lui souris avant d'aller rechercher un nouveau baiser. je ne m'imaginais pas devenir père il y a quelques temps, je ne m'imaginais pas amoureux de nouveau il y a quelques années, et je ne m'imaginais pas fiancé, pas après la mort d'anna. on se retrouve à l'extérieur, je cherche la voiture des yeux. - si je choisis le prénom, il va être très différent de mélusine, elles vont plus être jumelles de prénom. c'est seulement que j'ai peur de choisir un prénom moche. une fois à l'auto. - bébé poulet, tu veux rentrer à la maison et tu aimerais faire autre chose ? bébé poulet, mon sexy bébé poulet.

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- c'est ça, c'est ça. je pouffe doucement et on s'embrasse à nouveau. j'ai encore ces papillons dans le ventre à chaque baiser. salem tillman, future maman de deux princesses et fiancée de ce joli thad. je n'y aurais jamais cru, jamais, jamais. mais voilà, c'est notre présent, c'est notre avenir. et qu'il est beau. du regard, j'essaie aussi de repérer la voiture, puis je secoue la tête après les paroles que thad prononce. - ce sera original alors. elles seront uniques toutes les deux. je lui offre un sourire. il saura trouver un joli prénom, je le sais. on s'installe dans l'auto une fois qu'on l'a trouvé. - bébé poulet aimerait bien rentrer, parce qu'elle est un peu épuisée de trimbaler son gros bedon. petit rire. je dépose un baiser sur le haut de son bras.