(isamba) being drunk.

las vegas, ou comment se changer les idées un peu avant le début des classes. ou comment gaspiller le peu de fric que j'ai. ou comment être bien, à l'autre bout du monde, à l'abri de ma famille, à l'abri des aveux, à l'abri du quotidien. j'suis très, très, très saoul. j'attends coumba, qui est aux chiottes. oui oui, j'ai dit aux chiottes. sur ce. j'vois un marchand de melon d'eau. ça m'inspire plein, plein d'choses. j'vais en acheter un, avec les sous que j'ai en poche. j'trouve un couteau, dans une boutique de l'autre côté de la rue. c'est con, dépenser à c'point, pour impressionner la lesbienne de ma vie. j'vois coumba, au loin, qui m'cherche. je cours, puis je gueule. « REGARDE CE QUE J'AI TROUVÉ! »

ma vie entière se passe sur cette toilette. mon pipi est terminé depuis deux minutes, mais j'attends les dernières petites gouttent qui décident toujours de sortir, après mon pipi principal. je fixe la porte de ma cabine, les gens à las vegas sont étranges, un peu. ils sont comme des chauves-souris et pour appuyer mes pensées, je bats des ailes avec mes bras. et je ris, très fort, et très seule. je sors après vingt minutes et cherche isa dans la rue. c'est qu'il est là, avec son ... melon ? - QU'EST-CE QUE TU FAIS AVEC CE MELON ? c'est comme des fleurs. wow. l'artiste des fruits, je le trouve très mignon, attendrissant même. je flatte son melon. - il est beau, c'est quoi ?

« JE LE RENDS BEAU. » je continue de sculpter mon melon, dans le moindre détail. j'aime ça, moi, sculpter des melons. u know. j'regarde coumba avec un drôle de visage. « bah.. c'est un melon.. m'semble que.. c'est évident.. » puis j'ris très, très, très exagérément. « C'EST DES FLEURS, COUMBA. DES FLEUUUUURS. » j'ris encore plus et échappe mon melon par terre. oh. non. pauvre chaton. « OH MERDE. MON MELON. » j'le reprends vite vite, puis souffle dessus, comme si ça allait changer quelque chose. « pfiou. un peu plus.. on le perdait. » j'le termine, over concentré. puis je le tends à coumba. « tiens. c'est pour toi. »

je décide de me faire un rond imaginaire au sol, et puis je m'assis dans ce rond imaginaire, laissant isa à son art de découper des melons. - C'EST PAS DES FLEURS, C'EST DES ROSES ... AH NON. OUI C'EST DES FLEURS ! isa, t'es dans l'espace, isa, c'est juste à deux espaces de moi, je sens presque l'odeur enivrante de ton melon, elle vient me frétiller les narines. je vois son melon tomber, je me dis qu'il est peut-être foutu, oh non, c'est un combattant ce melon, pas le moindre sol va venir le détruire. - il est pas mort ? je me sens mal, je veux pas qu'il meurt, il a des bébés à faire pousser, même si isa lui refait une beauté et le défigure. - oh, merci isa, c'est tellement gentil. du bout de l'index, je fais la forme des fleurs en souriant. c'est tout beau ce truc. je fais quoi avec lui maintenant ? je mets le melon dans mon sac. - il va me servir de décoration à la maison.

« c'est une excellente idée. mais, maaaaais, j'dois lui faire un truc magique avant pour pas qu'il pourrisse. » puis j'mets mes mains devant, en les agitant un peu, touuut en faisant un bruit légèrement louche. « ppppppccccchhhhhhh. voilà. c'est un melon éternel. mais j'ai pas de recette magique, pour qu'il prenne moins de place dans ton sac, ceci-dit. » HÉHÉHÉ. ok. « t'as envie de faire quoi, à part conduire? » HÉHÉHÉ. ok. l'alcool ça me fait pas.

je dépose mes mains devant ma bouche alors qu'il me fait une incantation de sorcier, comme gandalf. - woah, c'est magique ... mon melon va vivre toute la vie ! et je flatte mon melon au travers de mon sac. - c'est pas grave, il va rester gentil. il me demande ce que j'ai envie de faire, je cherche, tourne la tête faisant des ronds, je sais pas. - faut passer du temps ensemble, je vais repartir aux usa isa, je vais revenir ici, dans six mois, mais sans toi, et ça va être pour plusieurs années. je prends son visage entre mes mains et je lui fait un beau et magnifique bec de canard. duck face.

la drama scene. « mais pourquoi tu vas partir? tu peux rester, non? si tu veux pas partir? ou bien c'est toi qui veut partir? pourquoi tu dois partir? » well, isa, t'aimes ça beaucoup les questions, toi. « pars pas? genre? » elle m'fait rire, avec la tête qu'elle fait. « tu veux que je t'embrasse? c'est pour ça que tu me regardes comme ça? » je ris. c'est bien la seule fois que la friendzone m'fait rire. ou plutôt, la friendofalesbianzone.

- JE VEUX PAS PARTIR, c'est que tu comprends rien isa ! j'ai plus mon visa tu vois ? pas la carte de crédit non, ma permission pour rester en australie, avec toi, je vais le perdre, et là, je vais devoir repartir aux usa, chez ma maman et mon papa. je continue de tenir son visage entre mes mains, c'est ce que sa peau est tout drôle à toucher, c'est caoutchouteux, un peu, mais isa, c'est pas du caoutchouc. - tes lèvres sont douces, tu le sais ça ?

ooooh. je vois. « on va trouver une solution. » réfléchis, isa. réfléchis. mais c'est que c'est difficile, de réfléchir saoul. « je sais pas, si mes lèvres sont douces. je me suis jamais embrassé. j'ai pas eu cette chance. » je souris, innocent, puis j'réfléchis encore. « hmm. » AH. MAIS OUI. C'EST SIMPLE. « ON A QU'À SE MARIER. »

il me sort cette solution, je prends le temps de réfléchir. - mais isa, se marier, c'est pour la vie, tu veux être pris avec moi ... POUR LA VIE ISA ? je secoue sa tête dans tous les sens, j'espère que ses pensées vont retrouver leur petit chemin très simple ou que ça va faire de la soupe.

« et toiiii, tu veux pas être avec moi pour la vie? » j'fais un visage de chien battu. « j'proposais juste. c'est la SEULE solution. c'est ton problème, si tu veux revenir aux usa. »

- JE VEUX PAS REVENIR AUX USAA, JAAAAMAAAAIS, ISA, JAMAIS ! je plisse mon nez. - c'est qu'on a même pas de bague. et t'as même pas fait ta demande officiellement.

« ALORS TU VAS PAS Y RETOUUURNER. » je ris, puis bon, de c'que je peux entendre, je dois me mettre à genoux. je m'exécute, tombe, puis me relève, puis me remets à genoux. je sors le melon d'eau du sac, puis le tends en direction de coumba. « oh, femme de ma vie, de mon coeur, veux-tu m'épouser? et faire comme si ce melon était une bague? »

je pleure à sa demande en mariage, c'est trop beau. - oui, je le veux. je prends le melon entre mes mains pour le remettre dans mon sac. - mais, on va se marier où ? et je peux aller me mettre une robe ? je veux pas me marier en jean. je suis une mariée très difficile.

elle pleure, et moi je ris, mais je comprends pas pourquoi elle pleure. elle pleure, parce qu'elle veut pas vraiment marier un homme? ou peut-être bien, qu'elle m'aime. « y'a plein d'endroits, à las vegas, à c'qu'on dit. des endroits rapides et efficaces. et si, tu peux. FAIS VITE. »

je prends pas la peine de lui répondre que je cours de l'autre côté de la rue, deux, trois voitures voulaient me passer sur le corps, mais ils ont pas réussi. je rentre dans la boutique puis, je vois une jolie robe blanche, je vais l'essayer et je me rends compte que je dois enlever mon soutien-montagne, je soupire, je l'enlève, j'arrache l'étiquette en foutant mes vêtements dans le sac et j'achète la robe. je reviens vers isa. - voilà, je suis une belle mariée ? je tourne sur moi-même.

coumba s'enfuit. ça y est, elle s'est rendue compte qu'elle était sur le point de me marier, et elle a éprouvé un petit regret. seeeeeul au monde, tu es, isa. mais non! parce que coumba, elle revient. dans une robe blanche super sexy. j'deviens très, très mal à l'aise. peut-être que pour les autres c'est pas si sexy mais pour moi ce l'est. « t'es une splendide mariée. » j'regarde à nul part ailleurs que dans ses yeux.

je m'accroche à son bras, et on marche vers un truc pour se marier à la vitesse de la lumière, je sais pas trop où, mais on marche. - je vais porter ton nom de famille, tu crois ? ça me dérangerait pas, m'appeler coumba vadnais, coumba irby-vadnais. ça sonne comme si j'allais marier un millionnaire.

elle s'accroche à mon bras, puis on marche en espérant trouver une genre d'église rapide. « je sais pas, moi. c'est comme tu veux. maintenant c'est pas obligatoire. » puis j'pointe à coumba une bâtisse de l'autre côté de la rue. « REGARDE. » la voilà, l'église louche. je nous traîne là-bas, puis on nous accueille un peu comme des rois. ou bien c'est parce que je suis saoul que j'ai cette impression.

- NOTRE ÉGLISE ! il y a beaucoup trop de sourire partout. l'hôtesse nous demande nos cartes, et puis, nous demande remplir des papiers et encore des papiers. je vais mourir, ma main va mourir. - au fait, on a toujours pas de bague. je ris, me grattant la tête. la petite femelle nous dit qu'on va avoir droit à une petite cérémonie et puis un certificat prouvant que notre mariage est réel et en règle. je suis toute nerveuse. - notre mariage va être le plus beau.

on écrit, encore encore et encore. « je vais t'en acheter une après. c'est promis. » je demande à la petite dame si c'est grave, elle me répond que ça arrive souvent, étant donné que les gens ici se marient souvent sur un coup de tête. « évidemment qu'il sera le plus beau. »

quand elle dit que les gens se marient souvent sur un coup de tête par ici, je me dis dans mon très fort intérieur que c'est notre cas. mes papiers sont terminés et puis la madame vient les prendre puis nous demande d'aller attendre dans la petite salle, que nous sommes les prochains. - woah, on va vraiment se marier. je pouvais pas rêver mieux. je regarde le plafond très attentivement, le décor est magnifique.

on attend, tranquilles, dans la petite salle d'attente. « ouuuuais. finalement je serai pas tout seul toute ma vie. » je ris. je ris trop. j'sais pas si j'ai pris QUE de l'alcool, en fait. puis, la dame nous appelle. c'est notre tour. on se retrouve devant un genre de prêtre, probablement pas vraiment prêtre. il nous fait répéter plein de choses, puis, il nous demande si on a des voeux. « MAIS OUI J'EN AI. » je crois que tous les employés ici ont capté que j'étais saoul. « coumba, il n'y a pas UNE journée sans que je pense à toi, ou bien sans que je regrette d'être un homme. oh, oui, coumba. tu as bien entendu. j'aurais voulu être une femme, pour que tu sois amoureuse de moi. » les gens dans la salle nous regarde étrangement. « mais c'est pas grave, parce qu'on se marie quand même, et que je t'aime tellement, que tu pourras même aller voir ailleurs. oh, coumba. t'es le seul amour de ma vie. jamais je ne désirerai autre chose que ton être tout entier. je t'aime. signé, moi-même. »

je pleure comme un caca, car ça me touche ce qu'il me dit, je sais pas s'il est sincère, parce qu'on est saoul tous les deux, mais pour ce soir, oui, ça me touche et j'ai l'impression de ressentir de l'amour, du vrai amour. on se tient les mains, ensemble. je peux pas essuyer mes larmes. - isa. tu es le seul être sur la terre qui me fait regretter que l'homosexualité existe. ou l'homosexualité totale, je ne parle pas de la bisexualité, parce que si elle existait pas, on serait ensemble depuis très longtemps. POURTANT, pourtant, tu es le seul et unique isa, je me surprends à devenir un peu hétéro, juste pour toi. je t'aime, je sais que tu t'es l'amour de ma vie, que t'es mon âme-soeur et que je vais jamais aller voir ailleurs parce que c'est juste toi que je veux embrasser et avec qui jouer aux jeux vidéos. tout de moi est à toi, je t'aime, signé ... coumba l'africaine vadnais. et le prêtre prononce finalement la question. - coumba irby, accepteriez-vous de prendre isa vadnais, ici présent, de l'aimer et de le chérir jusqu'à ce que la mort vous sépare ? - OUI, JE LE VEUX PLUS QUE TOUUUUUUT !

je l'écoute attentivement. je crois sur parole chacun de ses mots, parce que l'alcool me rend con. elle m'aime. c'est le plus beau jour de ma vie. et moi aussi je pleure. parce que je suis content. parce qu'elle m'aime. et parce que c'est le plus beau jour de ma vie. « isa vadnais, acceptez-vous de prendre coumba irby comme épouse, de l'aimer et de la chérir jusqu'à ce que la mort vous sépare? » refadcsefsad. « oui, moi aussi, je le veux. » puis, le prêtre, il dit qu'on doit s'embrasser. alors je m'exécute.

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(isamba) being drunk.

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