« j'sais. on ira fêter, un de ces jours. c'est juste que j'suis pas venue ici pour fêter à tous les jours. tu comprends? toi, tu fais c'que tu veux, ceci-dit. » je ferme les yeux. jazz, même quand il est saoul, il m'considère comme une amie. c'est classe. « bonne nuit. »

« d'accord, j'comprends. bin j'continuerais de fêter sans toi alors, tant pis. » oui parce que, j'vais pas arrêter de fêter, non plus. je ferme les yeux aussi, pis je m'endors comme un bébé. (..) je me réveille, j'sais pas quelle heure il est, mais il a l'air de faire jour. j'sais à peine où je suis, pis j'me souviens de rien. j'vois juste que ma tête cogne, cogne, cogne, très fort. je referme les yeux et tire la couette sur ma tête. « nollie? » j'grogne un peu. ma voix me fait mal à la tête, elle aussi.

j'le regarde dormir. c'est un peu la tempête dans mon cerveau. j'devrai faire quoi, pour passer au niveau suivant? je me lève. j'suis dégoutée. j'suis pas en colère, non. il est naïf, c'est tout. ou pas tant que ça. je sais pas. je vais tout ranger dans la cuisine. je lave les verres, aussi. puis, j'entends jazz qui marmonne un truc. mon prénom, j'crois. je vais jusqu'à la chambre, en m'appuyant contre le cadre de la porte. « comment tu vas? » je m'en doute, mais bon.

hééé, tu parles trop fort nollie, chut. baisses d'un ton, tu veux? « je vais mourir. adieu. » pis là, mon foie m'en veut tellement, que j'crois que j'vais finir par vomir. « on a des cachets quelque part? » et de l'eau. beaucoup, beauuuuucoup d'eau.

c'est tellement classe faire tout l'temps la fête, n'est-ce pas, jazz? heureusement que j'ai pas voulu, hier, autrement, tu serais dans un sale état. je ne dis pas un mot, puis j'vais lui chercher des cachets et un grand verre d'eau. je dépose le tout sur la table de chevet. « tiens. soigne-toi bien. » j'vais à la cuisine, pour préparer un truc à manger. puis, j'avoue que j'pense à des plans machiavéliques pour l'faire réagir un peu. le problème est que, je n'ai pas d'oleg avec qui coucher. oh. come on, nollie. t'étais supposée vieillir, un peu. de toute manière, c'est pas très classe que de forcer quelqu'un à aimer. pas très.. valorisant.

elle pose tout dans un bruit atrocement fort et j'appuie la couette sur ma tête. je grogne juste un peu pour la remercier pis j'prends trois cachets (parce que j'ai trois fois plus mal à la tête que d'habitude.) et bois mon verre en entier. et nollie, elle a disparu. j'entends du bruit à la cuisine, mais, oh non, j'veux pas me lever, non. « tu vas me laisser mourir seul, nollie? » j'vais crever, c'est sûr.

jazz grogne un truc. j'me pointe encore une fois à la chambre. « tu veux quoi? aller à l'hôpital? pour un lendemain de veille? » t'avais qu'à pas boire autant, aussi. j'm'assois, sur le bord du lit. « dors. ça ira mieux, après. »

je souffle. « non, j'voudrais juste que tu m'abandonnes pas, t'sé. » à aller à l'autre bout de l'appartement alors que j'ai besoin d'elle ici. elle s'assied et j'prends sa main. « j'crois pas, j'ai pas si sommeil. j'sais pas. »

« d'accord.. » il prend ma main. je la retire presque aussitôt, puis me couche là où je dormais tout à l'heure. « d'accord, alors. le temps passera. et ce soir ça devrait aller mieux. t'as faim? probablement pas, mais j'demande au cas. »

elle enlève sa main et je fronce les sourcils. alors je me remets contre elle comme tout à l'heure, ma tête dans son cou, et je reprends sa main dans la mienne et je croise nos doigts, parce que j'veux pas qu'elle l'enlève. voilà. « j'ai faim oui, j'ai rien mangé depuis le début de soirée hier, mais.. si j'mange, j'vais vomir, hein. »

il me colle, comme tout à l'heure. puis reprend ma main. j'fais quoi, là? je me détache, un peu maladroitement. « donc tu veux manger ou non? » t'sais.

elle se détache, encore. je soupire. « pourquoi tu fais ça, nollie? »

« et toi, pourquoi tu fais ça? » oui, parce que pour moi, c'est plutôt ça, la question.

on joue à ça, donc? à se renvoyer les questions? « te prendre la main? parce que j'ai envie. j'ai pas le droit? »

t'auras probablement le droit dans quelques jours, parce que j'suis d'une naïveté incroyable. « les amis ne se prennent pas la main, d'habitude. »

« alors on est un peu plus qu'amis? » mais je prends la main de qui je veux, moi.

« bien, on est rien du tout alors. » j'abandonne l'idée de me coller à elle, du coup, hein. tant pis pour moi. « t'as tes règles ou comment ça s'passe, occelli? »

j'lui lance un regard très, trèèèès noir. « mais oui, c'est ça. je dois avoir mes règles. dans quelques jours, t'auras la paix, tu pourras faire c'que tu veux sans te soucier de rien, comme d'habitude, hein. t'sais que, t'es encore plus classe quand tu te la fermes? »

ma têteeeeeeeeeee putain. je vais crever. ou la tuer. ou les deux. « putain tu m'casses les couilles nollie! dis-moi une bonne fois pour toute clairement pourquoi t'es en colère après moi parce que ça m'gonfle vraiment! »

j'soupire. « hm. t'sais quoi? laisse tomber. arrange-toi tout seul, avec ton mal de tête. y'a de la bouffe dans le four. moi, j'vais juste sortir. voir des mâles. m'en faire un, pourquoi pas. »

wait.. what? « alors c'est ça, l'affaire? c'est parce qu'on couche pas ensemble? »

« quoi? » j'lui fais un regard d'incompréhension totale. « pas du tout?! »

« mais alors pourquoi tu m'dis que tu veux aller te faire des gars, dehors, comme si tu me reprochais qu'on fasse rien, nous! » exprime-toi plus clairement, nollie.

« juste pour te montrer comment j'me sens, parfois. juste pour voir, si t'en as rien à foutre. juste pour voir, si c'est vrai, qu'on est rien. »