frousse (b, a)

✧ **MESSAGE** : 26 ✧ **HERE SINCE** : 06/06/2014

y'a les rayons chauds du soleil qui caressent mes pieds nus, mes mollets, mes cuisses. j'ai à la fois chaud et froid. ma douillette me couvre à peine. j'me sens un peu perdue, un peu déboussolée. je grogne, ouvre doucement les yeux. puis j'vois ariake, tout près. qui dort paisiblement, aussi nu que moi. et j'me souviens. j'me souviens de cette nuit étrange et - je l'avoue - belle. mais j'me souviens aussi qu'il ne m'appartient pas, qu'il est déjà prit. que j'suis une belle salope. que j'suis à nouveau la mauvaise. ça me fou la frousse. j'me lève rapidement et je cherche mon paquet de cigarettes de la main. j'en sors une, je l'allume et puis je me lève. je vais ouvrir la fenêtre. j'ai la frousse, oui.

je laisse ma main la chercher tout doucement, je sens les plis des draps entre mes doigts, je sens la chaleur de son corps qui était là, il y a à peine quelques secondes, son corps tout chaud, son corps tout doux et celui qui m'avait manqué. j'ai ce beau souvenir de notre nuit à se chercher, à se souffler des je t'aime au travers de quelques baisers fiévreux. ce sourire apparaît sur mes lèvres, alors que mes yeux s'ouvrent lentement. le vent de la mer vient frapper mon corps très peu vêtu, je frissonne. elle est là, près de la fenêtre, les rayons du soleil me cachent son corps. - tu sais qu'elle heure il est bea ? je croyais pouvoir profiter d'un long matin, à l'embrasser, à redécouvrir son corps, fleur n'était pas là, fleur était chez sa mère.

✧ **MESSAGE** : 26 ✧ **HERE SINCE** : 06/06/2014

être loin de lui, c'est la meilleure des choses. non ? la plus saine. surtout pour lui. pour sa fleur aux cheveux longs, pour sa copine que je n'aimerais jamais sans trop savoir pourquoi - la jalousie, bien sûr. je suis une mauvaise fille et j'ai couché avec un bon garçon qui sera toujours trop bon pour moi. j'ai peur de ruiner à nouveau ses rêves, sa vie. j'ai peur de le briser. un, deux, trois, de grandes respirations. l'air salin embaume la pièce pendant que la fumée tueuse de ma cigarette s'échappe à l'extérieur. quand j'entend la voix d'ariake s'élever dans le silence de la pièce, ma gorge se serre. - 8h00. ou bien 9h00. je sais pas... j'me mordille la lèvre, j'inspire la fumée du tabac dans mes poumons. j'ai envie d'aller le rejoindre, parce qu'il est beau et que je l'aime. mais je m'en empêche. c'est pas bien.

je reste un long moment à la regarder. je ne sais pas si elle ressent un sentiment de regret, si à l'intérieur, c'est un océan qui se déchaîne, je ne sais plus si elle est toujours cette beatrix d'avant, celle qui serait partie alors que les premiers rayons du soleil seraient apparu au loin, non, car elle ne sait pas, elle ne sait pas que je suis libre, libre pour elle et libre parce que la vie voulait que je le sois. - tu n'as pas envie de venir te coucher, qu'on profite de ce matin chaud ? à se toucher, se regarder sans parler, car parfois, toi et moi, c'est le silence qu'il nous faut, et c'est tout, à tenter de ne pas penser à cet enfant perdu qu'on aurait pu avoir entre nous deux aujourd'hui, à lui raconter la vie.

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j'arrive pas à fixer ariake ne serait-ce que quelques secondes. parce que j'suis une trouillarde et que j'ai fais une bêtise et qu'il doit probablement me détester. parce que si j'avais pas été là, il aurait pas trompé sa copine. la mère de son enfant. je fume rapidement ma cigarette, le stress ne me va pas bien. le stress me fait fumer trop, le stress me fait me ronger les ongles et puis m'arracher la peau des lèvres. le stress m'amoche. sa proposition m'agace puisque je dois y résister. je dois lui résister. - je crois pas que ce soit une bonne idée. j'écrase le mégot dans le petit verre qui me sert de cendrier provisoire. je me mord l'ongle du pouce. les idées se bousculent dans ma tête si rapidement que j'arrive pas à penser clairement. finalement, j'me parle à moi-même. - ... c'est trop con. je passe une main dans mes cheveux.

je ne réponds plus rien, je reste silencieux à regarde ce plafond sans histoire, il est seulement blanc, et je crois qu'il est heureux comme, servir de toit, servir pour être beau et puis c'est tout. c'est son rôle à ce plafond. elle ne croit pas, car encore, elle ne sait pas. je souris, je souris de ma stupidité à ne pas lui dire, je crois que c'est pour le mal qu'elle m'a fait à l'époque en se débarrassant de ce bébé, pour être partie, pour tout. c'est triste ce sourire. je me lève, avec ce drap pour protéger notre nudité, pour la serrer dans mes bras, pour ne pas qu'elle disparaisse, loin de moi. - c'est le moment où je dois t'avouer que je ne suis plus avec la mère de fleur depuis deux ans ? elle va te frapper, fort et te détester.

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pendant qu'ariake observe le plafond blanc, moi, j'observe par la fenêtre le monde extérieur, me mordillant toujours l'ongle, me demandant si oui ou non, j'allume une nouvelle meurtrière. ça passera le stress, j'essaie de me convaincre. mais au fond, j'ai pas envie de me lever pour fouiller dans ce foutu paquet de cigarettes qui est trop loin de moi, trop près d'ari. alors on ne fait rien, on reste en silence, à observer les secondes passer. je sursaute un peu quand je sens les bras chauds de ce gentil garçon m'emprisonner dans une étreinte. et puis il parle finalement. et moi j'essaie de comprendre les mots qu'il prononce alors qu'ils sont pourtant si simples. je sens mes joues devenir rouge, je sens mes dents se serrer. - qUOI ? ça sort un peu trop fort. bea, t'es en colère. oui, contre lui, parce qu'il m'a menti et qu'il m'a laisser s'inquiéter tout ce temps. - tu t'es bien amusé, en me faisant peur comme ça ? je me détache de lui et je me retourne, le fusillant du regard.

elle me fusille du regard, elle me tue de l'intérieur, et pourtant, je ne me sens pas mal, je ne me sens pas coupable, je suis devenu une beatrix numéro deux, peut-être. je m’assoie contre le rebord du lit, la regardant, ne sachant pas comment m'expliquer. tout est devenu compliquer avec le temps, bea ne rime pas avec simple, ce sont deux mots opposés. - je voulais savoir si tu avais enfin un coeur, des sentiments ou si tu connaissais le remord. ce qu'elle m'a jamais démontré, pas une seule fois. peut-être que le temps, il change les gens, beatrix est peut-être comme tout le monde en fait.

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je peux pas m'en empêcher, je dois fumer à nouveau, je dois me brûler les poumons et les cordes vocales, je dois passer ma colère. je reste silencieuse et lui aussi. il me regarde, je ne le regarde pas. les rôles s'inversent. il me fait mal et moi, je ne trouve rien à dire. mais je le mérite, au fond. parce que j'suis une mauvaise personne. c'est le karma. j'allume une nouvelle cigarette. je l'écoute. - bah j'crois que t'as ta réponse. je sais même pas comment j'me sens, en ce moment. en colère. triste, aussi. blessée. trahie. humaine. vivante. sensible. il m'fait découvrir des sensations que j'avais enfouie au plus profond de moi y'a bien longtemps, pour ne jamais être vulnérable. il est magique. - tu m'rends folle. un demi-sourire accroché aux lèvres, mi-heureux, mi-triste.

- t'as ressenti quoi quand tu t'es débarrassée de notre bébé ? cette question, elle m'a longtemps rongé, pendant longtemps, elle a été sur le bout de ma langue. je me demande si elle regrette ou si elle s'est un peu questionnée sur son choix.

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- du vide. parce que j'ressens souvent ça, sans vraiment savoir pourquoi. parce que j'arrive plus à mettre un mot sur mes émotions. parce que c'est tellement le bordel en moi que je sais pas, je sais plus. et ça me fait peur, et ça me fait pleurer, un peu. j'ai la lèvre qui tremble, j'prend une bouffée de nicotine.

- tu n'es pas fatiguée de te mettre des barrières, de t'empêcher de ressentir des choses parce que tu crois que ça va te rendre faible ? je ne comprends pas, je suis différent d'elle, nous sommes deux mondes qui se croisent et s'entre croisent sans jamais réellement prendre le même chemin. elle pleure, je me me lève et dépose un léger baiser sur ses lèvres. c'est un réconfort en douceur, elle peut penser à autre chose ou me frapper, dans tous les cas, c'est un baiser, un vrai, avec des sentiments.

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- j'me suis perdue moi-même... je marmonne après ses mots. y'a des perles de sentiments qui coulent sur mes joues, des perles salées de tristesse. là, devant lui, nue, triste, j'suis vraie. enchantée, je suis la vraie beatrix, j'suis la faible et la triste, j'suis celle qui prend les mauvaises décisions et qui blesse parce que je sais plus comment on fait, pour être aimable, gentille. je bronche pas à son baiser. je rougie un peu. j'suis larmoyante. - j'crois que oui, j'suis fatiguée...

j'essaie de faire disparaître les larmes qui coulent tout doucement sur ses joues, du bout de mes pouces, ils vont ailleurs, elles meurent ses larmes. je dépose le drap pour couvrir son corps nu et l'attire avec moi jusqu'au lit. - qu'est-ce que tu ressens, en ce moment ?

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j'écrase la fin de ma cigarette dans le verre puis je serre le draps contre moi. je laisse ariake essuyer mes larmes. c'est doux. c'est beau. c'est rassurant. c'est ari. doucement, je le suis jusqu'au lit où je me couche tout près de lui. - je suis triste... triste d'être moi, triste d'être compliquée. j'replace une mèche de mes cheveux courts derrière mon oreille et j'regarde un peu ce beau garçon.

je prends son visage entre mes mains comme si il était la chose la plus importante au monde, comme si son visage égalait la valeur d'une oeuvre d'arts provenant du musée du louvres. beatrix est de l'art, de l'art sans sens, de l'art qu'on doit admirer pendant des heures pour comprendre. - pourquoi tu es triste ? elle me fait penser à une enfant, comme fleur, lorsqu'elle est triste, que son coeur pleure.

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y'a des perles de tristesse au coin de mes yeux, dans mes pupilles noisette, sur ma peau porcelaine, sur mes lèvres fraise et sur les mains douceur d'ariake. pourquoi t'es triste, bea, hein ? je sais pas. parce que j'le sens, mon coeur, dans ma poitrine, qui se sert en pensant à ce garçon devant moi, que j'ai écorché avec mes mots trop vils. - parce que je blesse. j'suis comme une enfant sans défense, sans mes repères. déboussolée.

je laisse sa tête voler sans mes mains, mes doigts s'occupent de tuer ses larmes. - pourquoi tu blesses bea ? j'essaie qu'elle s'ouvre à moi, j'essaie de gagner de la gentillesse plutôt que des attaques, peut-être qu'un jour, je vais avoir droit à de l'amour, beamour.

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- je sais pas. je... j'entremêle mes doigts aux siens. - j'ai peur d'être blessée, alors je blesse avant qu'on me blesse. pause. - mais je finis toujours par me blesser moi-même. alors au final, à quoi ça sert ?

j'ai l'impression de tout comprendre maintenant. - et c'est pour cette raison que tu as avorté ? tu avais peur que je t'abandonne ? je flatte ses mains de bout de mes pouces.

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je grimace. - j'ai toujours pensé que tu méritais mieux que moi, ariake. parce que t'es la lumière, t'es le soleil, t'es les sourires et les rires. et moi j'suis la noirceur, j'suis la nuit, j'suis les larmes et les tristesses.

- et tu n'avais pas envie de me laisser choisir, ou même de nous laisser le temps de nous découvrir et de prendre le temps pour savoir si on pouvait être ensemble ou pas ?

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- j'avais trop peur... je sais pas... j'étais terrifiée... et ça me suivra toute ma vie, ces histoires où j'suis la diablesse...

je l'embrasse tendrement, lui démontrant beaucoup d'amour. - tu aimerais qu'on recommence toi et moi ? on oublie le mal, je vais être là avec fleur à tenter de te faire aimer la sensation d'être gentille, t'apprendre à aimer et à t'aimer.

✧ **MESSAGE** : 26 ✧ **HERE SINCE** : 06/06/2014

ça m'fait frissonner, tout cet amour. ça m'fait tourner un peu la tête. j'y suis pas habituée. mais j'me laisse timidement porter. doucement, j'hoche la tête en signe d'affirmation. - j'ai un peu peur que fleur, elle m'aime pas... parce que j'suis pas sa mère, parce que j'suis une étrangère qui vient remplacer maman à côté de son papa.