(parkson) ∆ aux encres des amours et nos amours ont jeté l’encre.
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Sujet: (parkson) ∆ aux encres des amours et nos amours ont jeté l’encre. Mar 26 Mar - 15:46
on croit qu’on s’aimera toujours mais toujours en condoléances
(mi-mars 2013.)
Depuis combien de temps n’avions-nous pas passé un moment comme ça, tous les trois ? Depuis combien de temps n’avions-nous pas été ainsi, comme une vraie famille ? Une famille que nous ne formions pas réellement au fond mais dans des instants comme celui-ci, c’était tout comme. Tout du moins, c’était ce que j’aimais à penser, à prétendre parce que cette idée semblait guérir, refermer les blessures laissées à l’intérieur de ma poitrine depuis que Grayson m’avait avoué ne pas être prêt à fonder une famille avec moi. Je me souvenais encore de la douleur que j’avais ressentie, de la déception qui avait fondu sur moi à ce moment-là. Le plus douloureux était de me rendre compte que le brun n’avait pas même tenu sa promesse – nous n’en avions pas reparlé. Jamais. Il n’avait fait que fuir ce soir-là, s’enfermant à nouveau dans son monde d’alcool, de fête et d’oubli grâce à ses cigarettes magiques. Je l’avais regardé quitter notre chambre, presque en courant, et il n’y avait plus rien eu de cette ébauche de discussion autour de notre avenir commun. J’avais attendu, en vain, qu’il relance de lui-même le sujet. Jour après jour, j’avais continué d’espérer qu’il le fasse. Mais rien n’était venu. Comme si cette soirée n’avait jamais eu lieu, comme si nous n’en avions jamais parlé. Je gardais seulement ce goût amer de déception dans la bouche, juste le vague d’un souvenir d’un espoir qui s’évanouit. Juste cette tristesse immense que je dissimulais. Et ses abandons qui devenaient un peu plus durs encore. Je devais me rendre à l’évidence, je devais le comprendre enfin – le tatoué n’était pas prêt et je devrai être patient. Je devrai me contenter de ce qu’il était capable de me donner, de ce qu’il voulait bien me donner et dès lors il me serait plus facile de supporter ses sorties chaque soir. Dès lors, je serai ainsi plus heureux. Si je venais à lui demander trop, trop tôt, trop vite, il allait encore plus me fuir. S’éloigner. Je le trouvais déjà si distant depuis notre arrivée à Leeds, je ne me sentais pas capable d’en endurer d’avantage. J’étais patient, oui : mais je sentais ma patience s’effriter à mesure que je passais mes nuits seul ou en compagnie d’Eliott. Parfois – souvent, je m’installais dans son petit lit tout chaud pour ne plus sentir les draps froids sur ma peau, l’odeur de Grayson sur l’oreiller. Rester, abandonné, dans notre chambre, était devenu insupportable pour moi. J’avais juste l’envie de pleurer, de tout envoyer en l’air – de tout casser. J’étouffais chaque fois un peu plus dès que je m’y retrouvais seul. Et il n’y avait plus que la sensation de ce petit corps tout chaud lové contre moi qui réussissait à me calmer, à m’apaiser. À adoucir cette peine et cette rancœur qui me bouffaient de l’intérieur. C’était une façon comme une autre d’être avec Gray. D’avoir un peu de lui-même lorsqu’il était absent. Même si parfois ça n’était pas assez ; même si parfois Grayson me manquait plus que je ne voulais le montrer et qu’Eliott ne pouvait pas le remplacer vraiment. J’essayais juste, tant bien que mal, de ne pas dépérir à petit feu comme mon tatoué ne semblait même plus remarquer ma simple existence. Comme pour oublier cette désagréable sensation qui m’envahissait soudainement, je lançai un regard en coin vers Gray assis à côté de moi, Eliott sur ses genoux. J’avais besoin de me rassurer, de voir encore une fois qu’il était bel et bien là. Que pour une fois depuis longtemps, il ne nous avait pas laissés, abandonnés son fils et moi. Que nous étions trois ce soir – trois dans ce canapé, trois devant la télé. Et sous mes doigts, je sentais même les mèches brunes de mon homme comme j’avais posé mon bras sur le dossier. Oui, il était là vraiment. Avec nous – moi. « J’aime bien ce genre de moments, lui glissai-je à l’oreille après penché vers lui. On devrait faire ça plus souvent, tu ne crois pas ? » Ma langue retraça la courbe de son lobe avec légèreté avant que je ne reprenne tranquillement ma place, comme si de rien n’était. Il y avait juste ce petit sourire sur mes lèvres qui montrait que je n’étais pas entièrement innocent. Une façon comme une autre de lui rappeler ma présence, de lui rappeler que j’étais là moi. Une façon comme une autre de lui rappeler que j’avais besoin de lui, malgré tout. J’avais la sensation que si je ne lui montrais pas que j’étais là, il allait finir par oublier jusqu’à mon existence. J’allais peu à peu devenir transparent, obsolète. Inutile et insignifiant. Alors que je faisais en sorte de me rappeler à son bon souvenir dès que je le pouvais. C’était triste et pathétique, mais je n’avais pas le choix. Pas si je voulais garder ma place auprès de lui. Je fus un peu surpris, quelque peu déçu aussi, de voir Grayson s’excuser et quitter le salon sans même avoir réagi à ma légère provocation. Ça avait toujours été comme une sorte de jeu entre nous, à celui qui excitait, attirait le plus l’autre. Même bien avant que nous ne soyons ensemble, nous avions eu cette manie de nous chauffer de façon sans gêne et sans pudeur aucune. Je me souvenais encore des messages coquins postés sur son mur Facebook à trois heures du matin alors que, imbibé d’alcool, je n’avais envie que d’une seule chose – lui et moi nus entre des draps froissés. Parfois, cette époque me manquait. Même si je me sentais mal à cette période-là, même si la situation avait été compliquée entre nous dès le départ, cette époque-là me manquait. Parce qu’à ce moment-là, il faisait attention à moi. J’avais la sensation d’être important, d’être comme au centre de son petit univers. Il me désirait, me voulait – moi, aucun autre que moi. Désormais, j’avais la sensation que cette flamme avait disparu maintenant qu’il m’avait obtenu. Je n’étais plus qu’un simple petit-ami – quand il se souvenait encore qu’il en avait un et qu’il ne le confondait pas avec la nounou de son fils – et je supposais qu’à ses yeux cela n’avait plus rien d’excitant. « ‘Ron, il est où Papa ? entendis-je la voix fluette d’Eliott tandis qu’il tirait doucement sur la manche de mon haut. » Je souris tendrement, passai une main dans les mèches blondes. « Je vais voir, mon bonhomme. Reste-là et je te le ramène, ton Papa. » C’était bien la première en quelques mois de vie à Leeds que je pouvais lui assurer que je ramènerai son père à ses côtés. Étonné, je trouvais notre salle de bains vide – moi qui le pensais au toilettes. Fronçant les sourcils, je me dirigeai notre chambre, seul endroit plausible où il pouvait être. « Gray, tu es… commençai-je tout en poussant la porte. » Mais le souffle me manqua soudain et je ne fus plus capable de rien – pas même de respirer. Parce qu’il était bel et bien là, dans la chambre, mais que la vision d’horreur s’offrant alors à moi me donnait juste l’envie de vomir. J’eus la sensation que la terre s’ouvrait sous mes pieds pour m’engloutir tout entier. Je n’arrivais même pas à penser de façon rationnelle, à bouger le moindre muscle pour refermer cette porte et oublier ce que je venais de voir. Oublier cette ligne de poudre sur la table de nuit ; oublier ses narines blanchies, ses pupilles dilatées. Grayson se droguait – à nouveau. Alors qu’il m’avait assuré, il y avait des mois de cela, avoir arrêté la cocaïne pour de bon, je venais de le surprendre en train de sniffer. Dans notre appartement, dans notre chambre. Mon corps tout entier se mit à trembler, le goût amer de la trahison m’envahit la bouche. Je l’avais cru, les yeux fermés. Sans me poser de questions, je lui avais fait confiance entièrement. Aveuglément. Et en une fraction de seconde, il venait de réduire à néant tous ces mois de travail sur moi pour ne plus douter. Maintenant, ne restait plus qu’une immense déception. « Ça fait combien de temps… ? Combien de temps que tu as rechuté… lâchai-je d’une voix blanche, le cœur prêt à éclater dans ma poitrine. » Je serrai les mâchoires, sentant mes jambes flageoler comme si j’allais m’effondrer à tout instant. Qu’étais-je censé penser ? Comment devais-je réagir à cette découverte ? Je n’arrivais pas à y croire. J’avais encore le faible espoir que tout ça ne soit qu’un horrible cauchemar. J’espérais me réveiller dans la seconde, me retrouver dans le salon avec lui à mes côtés et son fils sur ses genoux. Tout ça n’était pas réel, c’était impossible. « Comment… Pourquoi… ? Pourquoi me l’avoir caché, Gray ? Tu m’as menti pendant tout ce temps… » Je crois que c’était ça le plus douloureux, le plus rageant – ses mensonges. Comment étais-je censé lui pardonner ça, garder confiance en lui et ses paroles ? C’était impossible.
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Sujet: Re: (parkson) ∆ aux encres des amours et nos amours ont jeté l’encre. Mar 26 Mar - 15:46
La soirée aurait pu être réclamée par mon amant, puisqu'il souffrait de la situation actuelle et pensait que je n'avais plus de temps pour lui. Il était vrai, j'en prenais conscience, que j'étais rarement présent à l'intérieur de notre habitation et me situais plus souvent dans les discothèques ou bars, occupé à fumer et boire. Je voulais lui prouver qu'il obtenait toujours autant de place dans ma vie bien que nous nous voyions moins souvent qu'auparavant, entre mes sorties ainsi que ses journées et semaines chargées. J'avais alors pris l'initiative, désirant absolument lui faire plaisir ce jour-là, d'organiser sans demander son accord, sa définition d'une soirée parfaite qu'il m'avait déjà indiquée et glissée innocemment. Elle était censée être parfaite, magique et inoubliable pour lui. J'avais tout d'abord préparé le repas, m'improvisant chef cuisinier alors qu'il fallait avouer, ce domaine n'était pas mon fort. Je tentais vainement d'arranger comme je le pouvais, de mes propres mains, une table présentable accompagnée de bougies, avec l'aide de mon fils Eliott qui semblait enchanté, autant que le serait Aaron, j'en étais persuadé. Nous attendions alors impatiemment qu'il rentre du travail, davantage Eliott que moi, puisqu'il traversait notre appartement de long en large et en travers. Il avait hâte de voir les réactions de mon homme, ce que je saisissais parfaitement étant donné que c'était mon cas également. Je ne doutais pas qu'il serait joyeux en voyant cette préparation même si en apparence ce n'était rien, pourtant je me sentais légèrement anxieux. Je n'avais jamais vraiment entrepris ces choses-là et j'étais quelque peu effrayé à l'idée que mon plat soit immangeable. Seulement, mes mauvaises idées s'envolèrent lorsque mon petit ami débarqua dans l'habitation et fut habité par la surprise et l'étonnement. Il mit du temps pour saisir ce que je venais de faire, et pour simplement me récompenser et étaler sa joie, il forma sur ses lèvres le sourire le plus exquis et radieux possible. J'étais heureux, définitivement. Et je ne regrettais pas un seul instant d'avoir raté une fête certainement fabuleuse pour une soirée en famille.
La soirée se passa alors à merveille, je me surpris même à ne plus penser à la soirée que j'aurais pu vivre si j'avais quitté l'appartement pour une boîte branchée. Le dîner était, à mon plus grand étonnement, succulent et le sourire de mon amant ne se décrochait pas un seul instant de ses lèvres. Je compris à quel point il avait besoin de ça, qu'il l'avait par ailleurs voulu depuis des mois sans pour autant que je le remarque. Il fallait avouer en même temps qu'Aaron n'était pas du genre à exprimer ses désirs et sentiments, il préfère attendre que la personne les devine et les fasse prendre vie, les exauce. Seulement, j'étais souvent incapable de le déchiffrer puisqu'il ne me transmettait que très peu indices, alors je m'en contentai sans penser que derrière tout ça, se cachait un petit ami véritablement torturé et plein d'espoirs que je ne réalisais jamais. Il fonctionnait toujours comme ça et maintenant que je connaissais la cause du fait qu'il soit tourmenté, je comptais bien la lui retirer afin qu'il se sente mieux, soit définitivement heureux à mes côtés ; et ne me considère plus comme un compagnon qui perd petit à petit l'amour et l'affection qu'il éprouvait pour lui auparavant. Je souhaitais lui faire plaisir désormais, apercevoir son visage épanoui et cet amour dans ses yeux quand il me contemple. Et j'avais le droit à tout ça. En effet, après le repas, j'avais eu l'idée de nous faire une soirée DVD, toutefois étant donné que j'avais un gosse de six ans, il ne nous était pas permis d'obtenir une grande liste de choix. Néanmoins, Aaron adorait regarder des dessins animés avec mon fils, je crois même qu'à force, il devait les connaître par cœur puisqu'ils ne faisaient pratiquement que ça de leurs soirées, une fois que j'avais disparu de l'appartement. Nous étions alors installés sur le canapé, telle une famille parfaite et unie. Eliott était sur mes genoux, mon compagnon à ma gauche et son bras se faufilait sur le dossier derrière ma tête afin que ses doigts aient l'occasion de s'amuser avec mes cheveux. Je souris, lui aussi, quant à mon fils, il était plutôt obnubilé par le film, tellement que je pouvais glisser ma main sur la cuisse d'Aaron sans que ses yeux innocents n'en soient intéressés ou surpris - il avait certainement pris l'habitude de nous apercevoir quelque peu proches. Le regard de mon compagnon me transperça le cœur et ses paroles axées sur le fait que nous devrions faire ça plus souvent, me refroidirent et me donnèrent la chair de poule tant j'en étais effrayé. Je ne pouvais les concevoir car je n'étais tout simplement pas prêt à les entendre, alors je les oubliais sans prendre le temps d'y répondre.
Il tenta de m'exciter en donnant un coup de langue contre le lobe de mon oreille, ce qui m'exaspéra au plus haut point. Non pas parce qu'il avait l'audace d'entreprendre ce geste alors que mon fils était face à nous, mais plutôt car je n'avais pas la tête à être excité. Je souris vainement et donnant l'air d'être forcé - ce qui était rare dans ce genre de situations, donc ne présageait rien de bon. Je n'étais pas en colère contre mon homme, il ne m'avait rien fait, il ne m'agaçait pas non plus. J'étais plutôt content de me tenir à leurs côtés à cet instant, seulement mon organisme ne fut pas d'accord et fit des siennes. Le problème venait en réalité d'une soudaine envie de cocaïne, ce qui ne m'était encore jamais arrivé. J'ignorais d'où elle était advenue, certainement due au fait que je n'avais plus l'habitude de rester à l'appartement le soir et que j'avais désormais constamment le besoin de consommer des drogues. Je me tortillais dans tous les sens, tandis que mon petit ami faisait le grognon, était déçu. Je m'en voulais déjà. Je trouvais toujours ma position inconfortable, je ne parvenais pas à retirer l’image du sachet contenant une bonne substance blanche de la tête. Je devais l'ingérer dans mon organisme, m’envoler ou sinon la souffrance intense que je ressentais à ce moment-là, ce manque, perdura et me bouffera de l'intérieur. La drogue était puissante, il m'était impossible de me contrôler face à elle et gagner le duel alors je me résignais à abandonner et le perdre. Je déposais alors Eliott sur le côté droit du canapé, afin de me lever et de me diriger avec empressement jusqu'à ma chambre sans un bruit de claquement de porte, dans le seul but de ne pas révéler quelques soupçons à Aaron.
Avec la même vivacité, je m'abaissai en-dessous du lit afin d'attraper la valise qui s'y situait. J'ouvris le fond grâce à sa fermeture et pris un des sachets que je cachais à l'intérieur pour pas que mon petit ami l'apprenne. Je posais la poudre sur la table de chevet, entrepris de faire un rail de cocaïne et aspirai le tout avec un billet de dix livres sterling que je venais d'enrouler précautionneusement. Je voulus prendre l'initiative de ranger rapidement pour gagner à nouveau le salon, seulement j'entendis la voix d'Aaron et la porte s'ouvrir, je compris alors qu'il était bien évidemment trop tard. A mon plus grand malheur, je n'en avais pas pris assez pour planer, ce qui m'aurait bien plu à ce moment-là car je sentais qu'une engueulade s'approchait et je détestais ce fait. Je restais accroupi, je ne l'observais même pas, j'étais plutôt occupé à baisser la tête et réfléchir à quelle explication je pouvais lui donner. Je m'en voulais de tout réduire à néant, mais je ne pouvais plus supporter ce manque. C'était insoutenable, invivable, alors j'avais dû le faire. J'étais effrayé à l'idée d'affronter le regard de mon petit ami qui serait, je m'en doutais, rempli de dégoût et désespoir. Je n'aimais pas la sensation que ce dégout avait en se déposant sur chacune parcelle de ma peau, comme si sur mon front il était indiqué que j'étais qu'une vulgaire honte. Je regrettais à cet instant d'avoir échoué, d'avoir nié et dissimulé la vérité auprès de mon amant, et l'envie de pleurer naissait alors que j'étais le moins à plaindre. Puis, comme je l'avais bien pressenti, Aaron ne comprenait pas et posait des questions auxquelles j'avais de la difficulté à répondre. Je me sentais bête, je ne parvenais pas à aligner deux mots. Tout ce que j'étais capable d'entreprendre à cet instant, c'était le bégaiement. J'étais paniqué. « Je... je n'ai... n'ai jamais arrêté. » Je remarquais que la vérité était ignoble et qu'elle allait lui déchirer le cœur, certainement pour cette raison que j'avais autant du mal à m'exprimer. « Je... je ne vou... voulais plus ressentir cette tristesse que... que tu ressentais chaque fois que tu savais que je me droguais... ce dégout... » Une larme rejoignit le coin de mes joues, la souffrance me submergea. Je voulais m'enfuir, ne pas être confronté à sa colère et son affliction, j'aurais préféré courir loin, très loin. Pourtant je me contentais de m'assoir sur le lit, en prenant le soin de me mettre dos à lui car je n'avais pas la force de le regarder. Je plaçai ma tête dans les mains, signe de désespoir, et prononça difficilement, peu clairement et en murmurant : « Pardonne moi... je t'en prie... » Je prenais conscience que ce serait très difficile - même impossible - pour lui puisque je ne l'avais encore jamais trahi et que là, c'était vraiment un trop gros mensonge pour obtenir un pardon de sa part. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher d'espérer tellement ça faisait mal.
Dernière édition par Grayson K. Langlois le Lun 22 Avr - 7:31, édité 1 fois
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Sujet: Re: (parkson) ∆ aux encres des amours et nos amours ont jeté l’encre. Mar 26 Mar - 15:48
on croit qu’on s’aimera toujours mais toujours en condoléances
Il était parfois étrange de voir comme la vie, les gens aussi, pouvaient vous surprendre au moment où l’on n’espérait plus rien. Je ne m’étais sûrement pas attendu à trouver un appartement transformé, une table dressée et mon amant dans le rôle de chef-cuisinier en rentrant du travail ce soir-là. J’avais longtemps attendu que Grayson me remarque à nouveau, qu’il m’accorde un peu de son temps au lieu de courir en discothèque jusqu’au petit matin. Sans dire un mot, je n’avais vécu que dans l’attente et l’espoir que notre couple redevienne une priorité pour lui, quelque chose d’important à ses yeux. Je me sentais seul ; j’avais ce besoin presque enfantin d’obtenir son attention. Revoir ses yeux posés sur moi, cette flamme qu’il avait jadis au fond de ses prunelles. Retrouver son amour se déversant sur ma peau telle une coulée de lave brûlante. Alors mon bonheur ne pouvait qu’être complet en voyant tous les efforts que le tatoué avait faits rien que pour nous faire plaisir à son fils et à moi – surtout à moi. Pendant un instant, je pouvais me permettre d’oublier ses absences, ses abandons et mes espoirs déçus. L’espace d’une soirée, je pouvais enfin profiter de sa présence, de sa chaleur tout près de moi. Il n’y avait plus que ce nous qui comptait désormais. Et tant pis si ça ne durait que le temps de quelques heures, au moins cela me permettrait de reprendre espoir et de réparer un peu mon cœur amoché. La soirée aurait pu être absolument parfaite si l’ambiance ne s’était pas refroidie tout à coup. Soudainement, plus rien ne fut pareil et j’eus la sensation de me retrouver dans un véritable cauchemar lorsque la terrible et effroyable vérité me fut jetée en pleine figure, crûment. Découvrir Grayson dans notre chambre, en train de se droguer à la cocaïne fut un vrai choc pour moi. Pendant des mois, j’avais cru en sa volonté d’arrêter la drogue ; pendant des mois, je m’étais senti fier d’avoir à mes côtés un homme si fort, si volontaire. Et je me rendais soudainement compte que tout ça n’avait été que des mensonges. Juste de belles paroles, de la poudre aux yeux. Parce que le tatoué n’avait finalement jamais cessé de sniffer. Il m’avait juste menti, caché la vérité. Je ne comprenais pas les raison qui l’avaient poussé à me dissimuler ce fait et même les entendre de sa bouche ne m’aida pas à les comprendre réellement. De plus, l’écouter me parler de dégoût m’agaça au plus haut point, faisant monter graduellement la colère en moi jusqu’à sentir mon sang bouillir dans mes veines. C’était plus que je ne pouvais supporter, endurer. Le point de non-retour. « Le dégoût ? Mais quel dégoût ? Depuis quand j’ai déjà été dégoûté de toi ? répliquai-je la voix sourde, le regard fixé sur lui alors qu’il me tournait honteusement le dos, assis sur notre lit. Je n’ai jamais, jamais, été dégoûté de toi. Jamais ! Et ce n’est pas aujourd’hui que je comptais commencer figure-toi, alors tu n’as pas le droit de me dire une chose pareille. » J’étais en colère, je lui en voulais. Je lui en voulais tellement de m’avoir caché ça. Comment avait-il pu ? Comment avait-il seulement pu me mentir, à moi, son petit-ami ? « Je n’ai jamais éprouvé le moindre sentiment de dégoût à ton égard, repris-je, les mâchoires serrées jusqu’à la douleur. Et pourtant je t’ai vu dans tous les états possibles et inimaginables. Je t’ai vu sous l’effet de l’alcool, de m-j, de la coke. Je t’ai vu en colère, heureux, en larmes. Et jamais je n’ai été dégoûté. Oui, j’avais mal ; oui, j’étais déchiré mais jamais dégoûté. Je ne vois pas pourquoi tu as pensé que ça aurait pu changer subitement, sans raison. On a peut-être changé de ville, de pays, mais je reste toujours le même. Je suis toujours le Aaron que tu as connu à Paris, alors je ne comprends pas pourquoi les choses ont tout à coup changé entre nous. Depuis quand tu te mets à me mentir et me cacher la vérité ? » Et c’était sûrement ce qui faisait le plus mal, ce qui m’était le plus douloureux. Notre relation avait changé, elle n’était plus celle que nous avions jadis partagé en France. J’avais l’impression de ne plus avoir ma place dans sa vie, de n’être à ses côtés que pour de sans doute de mauvaise raisons. Je ne savais plus, à vrai dire. Je n’étais plus sûr de rien – pas après ce que je venais de découvrir. Où avais-je échoué ? Depuis quand en étions-nous arrivés, lui et moi – lui, à me mentir et me cacher la vérité ; moi, à ne rien voir de la vérité, à ne rien remarquer ? Depuis quand étions-nous devenus ce genre de personnes ? « Tu sais, j’aurais pu comprendre que tu aies des difficultés à arrêter la cocaïne, que le manque et la douleur soient parfois tellement forts que c’en devient insoutenable, continuai-je la voix comme soudainement cassée, lasse aussi. J’aurais compris et surtout je t’aurais soutenu. Je t’aurais soutenu comme je l’ai toujours fait. » J’étais vraiment blessé de voir qu’il ne m’avait pas fait assez confiance pour se livrer à moi. Alors que je connaissais sûrement bien plus qu’il ne semblait le penser sa relation d’avec les drogues. Dès le début de notre relation, alors même que je ne pensais pas encore à lui à m’en rendre dingue, j’avais été au courant. J’avais su qui il était, quel genre de personne il était – pas de triche sur la marchandise, comme on disait. Si j’avais eu un quelconque souci avec tout ça, si ça m’avait rebuté, je me serais éloigné du brun depuis longtemps déjà. Pourtant j’étais resté, j’avais tenu bon et je l’avais toujours soutenu en toutes circonstances. J’avais été là pour lui. Jusqu’à aujourd’hui. De son plein gré, Grayson avait décidé de m’écarter de sa vie, d’une part importance de son existence et c’était difficile à avaler. Ce n’était pas censé arriver, pas censé se passer de cette façon entre nous. On valait mieux que ça, non ? J’avais pensé mon couple plus solide que ça, différent de ces autres relations superficielles et sans confiance. La réalité venait de me frapper en plein visage et je devais encaisser. Nous n’étions pas mieux que les autres, loin de là. Les jambes faibles, je m’adossai contre le pan de mur le plus proche de moi. Je n’étais pas certain de pouvoir tenir debout sur mes jambes encore longtemps. Sur ma rétine, se rejouait inlassablement la scène ignoble à laquelle je venais d’assister et j’avais la sensation les yeux me brûlaient. Ou bien peut-être était-ce ces larmes me brouillant la vue ? La bile remontait lentement jusqu’à ma bouche, laissant alors un arrière-goût désagréable de vomis au fond de ma gorge. Qu’étions-nous censés faire désormais ? Qu’étais-je censé faire ? Il me serait impossible d’agir comme si rien de tout ça n’était arrivé, comme si je ne venais pas de découvrir l’horrible vérité. Comme si je ne sentais pas cette sourde colère contre moi-même, contre mon aveuglement, monter en moi alors que le désespoir de Grayson était palpable – tellement que c’en était presque insupportable. La vérité était que je m’en voulais, je m’en voulais autant que je lui en voulais. « Te pardonner ? Mais te pardonner quoi ? articulai-je les mâchoires serrées. Tes mensonges, tes petites cachotteries, ton abandon peut-être ? Que devrais-je te pardonner dans tout ça, Grayson ? Et pour quelles raisons devrais-je te pardonner ? Je te faisais confiance, bordel. J’ai été assez con pour avoir confiance en toi et tout ce que tu as fait c’est réduire cette confiance à néant. J’espère que tu en es conscient au moins. Mais regarde-moi, putain ! » Le fait que Gray me tourne le dos me faisait mal autant que cela me rendait fou de rage. Je ne supportais pas qu’il n’assume rien de la situation, je ne supportais pas qu’il n’ose pas même me regarder en face pour m’avouer ses mensonges. J’étais partagé, déchiré entre l’envie brûlante de lui hurler dessus et ce besoin urgent d’aller le réconforter, de le prendre dans mes bras et de lui dire que tout irait bien, que je restais à ses côtés quoiqu’il arrive, qu’il avait mon soutien sans faille. Pourtant, je ne savais pas exactement quoi faire. J’étais déçu, tellement déçu. Je me sentais trahi comme jamais et je ne pouvais que rester immobile, là à le fixer. Je ne pouvais pas l’approcher, je m’en sentais incapable. C’était impossible. Pas après ce que je venais d’apprendre. Pas alors que je prenais peu à peu conscience que pendant tous ces mois, j’avais vécu avec quelqu’un que je ne connaissais finalement pas. Qui m’avait caché quelque chose d’important. Qu’avait-il fait d’autre encore que je ne savais pas ? Est-ce que je devais m’inquiéter de ces mois passés en Inde, de toutes ces soirées où il avait été ? « Est-ce que je devrais savoir autre chose ? demandai-je finalement, amer. Est-ce qu’il y a autre chose que tu me caches Grayson ? Autant me le dire maintenant que dans cinq mois. Je préfère tout apprendre maintenant. Alors dis-moi si tu m’as caché d’autres choses importantes. » J’avais la gorge sèche, le cœur qui battait lourdement dans ma poitrine, mon estomac qui se soulevait. Je crois que j’étais prêt à vomir mes tripes dans l’instant. « Un amant, des blondes décolorées, un deuxième enfant peut-être ? » Je ne savais même pas si je pouvais réellement le supporter. « Non, finalement je ne veux pas savoir, rectifiai-je rapidement. Ne dis rien. De toute façon, peu importe ce que tu me dirais, je ne te croirais pas. C’est impossible. Pas après ça. Je sais que je suis naïf mais je ne suis pas complètement stupide, alors il est préférable que je ne sache rien de ce que tu fais de ton temps libre. C’est mieux ainsi. » Et même si le doute reviendrait me ronger petit à petit, même si je n’étais pas certain de retrouver cette confiance que j’avais eue en lui, je ne voulais pas savoir. Rien du tout. Ce que j’avais vu ce soir était déjà beaucoup trop. Apparemment, mon amour avait définitivement perdu la bataille. J’avais été fou de croire qu’il aurait pu sortir vainqueur de cette guerre contre ses vieux démons. Ça n’était pas suffisant, ça ne l’avait jamais été au fond. Encore une fois, mes espoirs se retrouvaient salement piétinés. Et malgré l’habitude, ça n’en restait pas moins douloureux. J’avais juste l’impression que mon corps était complètement défoncé, décharné désormais. Comment étais-je censé m’en relever ?
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Sujet: Re: (parkson) ∆ aux encres des amours et nos amours ont jeté l’encre. Mer 8 Mai - 13:54
J’avais tout fait pour le rendre heureux cette soirée-là, toutefois j’avais fait tout mon possible afin d’apercevoir un fin sourire suspendu sur ses lèvres. Je n’étais pas vraiment doué à cette époque pour le faire ne serait-ce qu’un peu sourire, c’est pourquoi je tentais en vain de faire tout ce qui était dans mon pouvoir, en espérant le rendre quelque peu joyeux. La soirée s’était tout d’abord merveilleusement passée puisqu’il m’avait secrètement tenu au courant qu’il s’était non seulement régalé mais aussi goinfré. Aaron n’était pas exigeant au niveau de la nourriture, il mangeait de tout sans jamais se plaindre – certainement son expérience en Inde qui l’aide à donner un bon goût à un plat qui n’en a pas. Que ce soit salé ou non, trop amer ou gras, pas assez cuit ou parfois trop – il avalait en s’en contentant toujours et appréciant la cuisine qu’on lui apportait et qu’il avait pris l’habitude de déguster. Cependant, je l’entendais rarement dire que les plats étaient bons – ou encore succulents, raison pour laquelle je fus surpris qu’il me le dise, alors que la cuisine n’était aucunement ma spécialité. Je n’éprouvais pas de doutes quant au fait qu’il jugeait mon plat bon, tout simplement car je n’avais encore jamais fait ça pour lui et que j’avais préparé le repas avec amour et dans le but de lui faire plaisir. Je suppose qu’il avait alors conscience de ce fait et qu’il lui était impensable – même impossible – de refuser d’y goûter, de le manger mais aussi de m’empêcher de me rattraper, surtout qu’il n’attendait que ça. Il ne pouvait refuser que je le prouve l’amour que je ressentais à son égard, car c’était ce dont il rêvait depuis quelques temps, ce à quoi il aspirait et se rattachait étant donné que c’était tout ce dont il avait le droit.
La soirée avait cependant pris un mauvais tournant par ma faute, contre mon gré car je n’aurais jamais pris la décision de bousiller notre soirée. Je ne souhaitais pas que ça se passe ainsi, j’aurais pourtant voulu le rendre heureux une soirée entière mais j’avais encore une fois échoué. A croire que je n’étais qu’un raté, un incapable, un mauvais petit-ami qui ne le méritait absolument pas. J’échouais sans cesse dans mon rôle de compagnon, j’avais pris l’habitude de ne pas parvenir à mes fins et de réussir à faire ce que je désirais plus que tout, autrement dit le rendre heureux à tout jamais. Seulement, il fallait avouer que je n’étais pas bon dans ce que j’entreprenais, dès le début de notre relation, j’avais été mauvais. Je tentais vainement de paraître bon et merveilleux, mais je ratais constamment. J’avais la sensation de l’avoir rendu plus triste que joyeux, l’impression que je l’avais fait souffrir dès que notre relation avait débuté. Je l’avais souvent repoussé, souvent renfermé sur lui-même à un point où il estimait désormais que son avis ne comptait plus, à un point où même sa propre personne n’avait plus d’importance. Durant certaines périodes, il gardait sa douleur au fond de lui sans jamais se prononcer, car il jugeait tout bonnement qu’il n’avait pas encore sa place dans ma vie, qu’il n’en faisait pas partie et qu’il en était extérieur. Et moi, j’avais été incapable de lui changer ses fausses idées, de lui prouver et faire comprendre le contraire ; je l’avais juste privé de mon fils Eliott et viré de mon appartement pour une durée indéterminée lorsque j’avais compris qu’il se rapprochait de lui et que je considérais cela dangereux. En réalité, je n’avais fait que confirmer ses doutes : il n’avait pas de place dans ma vie, ni même dans mon habitation puisque j’avais pris le soin de refuser sa présence à l’intérieur et à côté de mon fils. J’avais continué à le détruire en me droguant et sortant sans cesse, et encore une fois je le touchais en plein cœur. Je l’avais fait souffrir, mais jamais trahi et menti. On pouvait au moins me reconnaître ça, mon honnêteté. Pourtant, elle venait d’être malheureusement remise en cause avec mon terrible mensonge. J’avais feint de ne plus être addict aux drogues, j’étais même allé jusqu’à lui certifier que c’en était terminé pour moi, que j’avais arrêté de consommer. Je ne connais pas les véritables raisons qui m’ont poussé à lui mentir volontairement, je ne pourrais pas vraiment les expliquer. Elles relèvent certainement du fait que je désirais le rendre fier de moi, je souhaitais apercevoir ses pupilles dilatées qui traduisaient sa joie, sa fierté et satisfaction. J’aimais ce sentiment de ne pas être une honte pour lui – même si je supposais que je ne le serais jamais étant donné qu’il est compréhensif et tolérant – mais au contraire qu’il me considérait comme un homme admirable et courageux d’affronter cette dure épreuve. Je désirais qu’il ait au moins une raison de se réjouir de note relation, une raison de ne pas la regretter, une raison qu’il lui prouverait qu’il a non seulement changé ma vie mais aussi aidé. Seulement, il n’avait plus aucune raison désormais, j’avais tout détruit à néant.
J’aurais voulu me retenir, ne jamais plus me droguer comme je l’avais annoncé, toutefois cela s’avérait impossible. Je parvenais à oublier la cocaïne quelques semaines, seulement parfois l’envie d’en consommer revenait sans que je puisse y faire quelque chose, complètement soumis. Cette soirée-là, je n’avais pas pu combler le manque autrement qu’en absorbant cette poudre blanche par le nez, c’était même inévitable. Il n’y a pas différentes solutions : soit tu consommes et tout va pour le mieux, soit tu te mets à lutter et tu finis par vivre des douleurs physiques, tellement que tu peux te mettre à crever sur ton lit en te tortillant dans tous les sens, trouvant toujours la position inconfortable. Il est impossible d’échapper à cette substance illicite quand elle a décidé de vous hanter. Tu es obligé de vivre avec, la drogue devient ensuite ton obsession, celle qui guide ta vie et te hante la nuit. Elle devient même ta grande amie, parfois ta confidente : lorsque tout va mal, tu te tournes vers elle. Il est impossible de fuir, de s'en dépêtrer une fois que tu as fait sa rencontre, impossible de s'arrêter une fois que vous vous êtes rapprochés. Tu dépends alors d'elle, c'est un peu comme ta raison de vivre, celle qui guide ton chemin, tes relations, tes sorties, ta vie toute entière. Si elle t'apprécie, elle risque de t'emprisonner à vie. Et je crois que justement, elle m'aime bien. J'ai pourtant tout essayé, je suis allé jusqu'à l'ignorer quelques temps. Je tentais de me montrer indifférent vis à vis d'elle, mais elle n'a rien voulu savoir. Elle s'acharnait, aggravait par ailleurs ma santé et mon état psychique, suscitait un impact important sur ma vie quotidienne. Je ne parvenais pas à lui faire comprendre que je ne lui appartenais aucunement, que j'en avais assez de son comportement et de cette attraction qu'elle menait sans cesse sur moi. Seulement, elle jouait la sourde, celle qui n'entendait rien, celle qui ne comprenait rien, et elle n'a fait qu'empirer ce manque et cette addiction. Cela ne servait à rien de se battre contre elle, quand elle a décidé quelque chose, elle le fait. Or, elle souhaitait faire de ma vie un enfer, alors elle le ferait - et elle l'a fait.
A ce moment, la honte coulait tout au long de ma peau telle de la lave, s’en emparant et se déversant alors dans mes veines. Ce sentiment me brûla chacune des parcelles de ma peau, dans le but de me faire comprendre et me rappeler à quel point je n'étais qu'un imbécile qui venait d'anéantir son propre petit-ami. J’avais un goût amer dans la bouche, une envie irrépressible de vomir. La bile se coinçait dans ma gorge. Le dégoût de moi-même me prit jusqu’aux tripes ainsi que la gorge, dans laquelle se forma une espèce de boule qui me bloquait non seulement la respiration mais aussi qui me transmettait une envie de vomir. Je ne me sentais véritablement pas bien, mais ce n'était rien à côté de la douleur probablement ressentie par Aaron. Je le voyais s'assoir contre le mur, comme si la nouvelle était trop insupportable, trop imprévisible pour pouvoir rester debout. Je supposais qu'il avait préféré adopter cette position car il savait qu'il serait tombé à terre d'une minute à l'autre. Je le voyais si triste... Je ne pouvais supporter ni même admettre lui faire mal, c'était horrible de savoir ce fait. Je ne pouvais alors retenir mes larmes, elles coulaient alors le long de mes joues afin d’atteindre mes lèvres auxquelles elles donnèrent un goût légèrement salé. Il s'énerva en comprenant que je ne le regardais pas. Néanmoins, je ne pouvais toujours pas affronter son regard triste, désemparé et en colère, c’était une épreuve qui me paraissait insurmontable, j’étais trop honteux pour ça.
Lorsque je présumais qu'il avait terminé, après ce long monologue et ce tas de reproches, explications et incompréhensions, je me décidais à parler moi aussi. Je ne savais pas par où commencer, ni même quoi répondre, quoi dire. Je tentais en vain de m’expliquer, de trouver des raisons à lui fournir, seulement, je doutais qu’il y en avait des crédibles. Je n'arrivais pas à ouvrir la bouche, celle-ci s'obstinait à rester fermée, elle ne voulait pas non plus décrocher quelques mots. Elle ne m'aidait pas, je devais apparemment me débrouiller tout seul, faire un effort inimaginable juste pour lui dire ce que je pensais, à quel point j'étais désolé, à quel point je m'en voulais. « Tu.. tu n'imagines même.. même pas.. à quel.. quel point je ... je m'en veux Aaron.. je suis tellement désolé.. » déclarais-je quelque peu hésitant et en pleurs, sans le regarder : j'étais déjà assez déstabilisé et angoissé comme ça. Il m'avait également demandé s'il devait savoir d'autres choses aussi tristes que cette nouvelle, si je l'avais trahi pour autre chose. Je ne voulais pas qu’il remette en question notre relation entière, ça me déchirait le cœur. Après tout, je l'avais bien mérité. Je comprenais que j’avais perdu sa confiance, toutefois je ne voulais pas qu’il doute de moi et de ma fidélité. Or, c’est malheureusement ce qu’il fit. Il s’inquiéta, pensa que je pouvais cacher d’autres choses…. Même si c’était compréhensible, j’avais de la difficulté à accepter ce fait, à ne pas le prendre mal et de ne pas en pleurer. Les larmes coulaient sur mes joues de plus belle. « Je comprends que tu n’aies plus confiance en moi… mais… je tiens à te dire que non il ne s’est rien passé pendant que tu étais en Inde, tu ne pourras jamais me reprocher mon infidélité. Je ne te cache rien d’autre. Je sais que mes paroles sont inutiles, mais … Je tenais à te le dire… » Je souhaitais qu'il apprenne que c'était vraiment la seule chose que je lui cachais, la seule chose qu'il pouvait me reprocher au niveau des mensonges. C'était important pour moi. J'avais l'impression de m'être quelque peu calmé, mais une question se posa à l'intérieur de mon crâne : et si en ce moment même, il réfléchissait au choix à prendre, à me quitter ? La douleur persista à me poignarder le cœur et j'étais prêt à m'écrouler sur le sol. Les larmes coulaient sans cesse, me brouillant la vue. Je ne voyais plus rien mais assez pour me déplacer jusqu'à lui. Sans connaître son envie sur le sujet, je me mis à l'intérieur de ses bras, j'enfouis ma tête dans sa nuque et je pleurais, sanglotant alors proche de son oreille. « Ne me quitte pas… je t’en prie… je… je sais que je n’ai été qu’un con, que j’aurais dû y penser avant, que je n’aurais jamais dû te mentir à ce point… mais je t’en supplie.. je pourrais pas… je pourrais pas vivre sans toi Aaron.. C’est impossible désormais… » dis-je entre deux sanglots, en reniflant. Je n’étais pas du genre à voir la vie en noir, à obtenir des idées pessimistes à longueur de journée, pourtant je voyais le pire dans cette situation. Il ne m’avait pas indiqué qu’il désirait me quitter, toutefois je savais qu’il était énervé, qu’il se sentait trahi, donc il pourrait parfaitement envisager cette solution. Je tremblais contre son corps, je tentais vainement de m'accrocher à son cou, j'étais véritablement désespéré, anéanti. Je ne voulais pas qu'il parte, rien que l'idée me faisait pleurer. « Qu'est-ce.. qu'est-ce que.. je.. je peux faire pour me rattraper.. ? pour.. pour te montrer que.. que je ne suis pas si.. si mauvais ? » lui demandais-je, la tête reculée et les yeux rivés sur lui, les larmes coulant toujours le long de mes joues sans que je puisse les contrôler.
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(parkson) ∆ aux encres des amours et nos amours ont jeté l’encre.