❝ je suis la petite dernière d'une fratrie composée à 90% de testostérone : à comprendre que je suis la seule fille entourée de neuf garçons. chez les de villerey, ça fait donc loooongtemps que le girl power est mort. peut être même qu'il a jamais existé, d'ailleurs. mais j'm'en fous, parce qu'au final, j'adore le combo benjamine + fille. j'me sens comme une princesse parfois, entourée de tout ces mecs. même si à cause d'eux (hahaha) mon côté masculin est pas mal prononcé. et ouais, j'ai toujours quelque chose à prouver à mes frères (jor si on devait monter une équipe de foot, hors de question qu'ils me laissent sur la touche, c'est pas un ballon rond qui va me faire peur) et par conséquent, je suis pas une petite fille fragile. ça a du bon cette histoire.

❝ quelques années après ma naissance et pour le boulot de papa, on s'est tous envolés à honolulu. à l'époque, j'n'avais que neuf ans donc j'm'en foutais un peu. et au final, je garde pas forcément de très gros souvenirs de mes premières années à sydney. parce que j'ai (pour moi) passé la plus importante partie de mon enfance/adolescence à honolulu. du coup, sydney n'est pour moi qu'une ville où je suis née et honolulu la ville qui m'a vu évoluer.

❝ seulement voilà, notre petite famille tranquille sous tout points de vu à fini par connaître sa tragédie (bon.. c'est peut être un peu fort comme mot pour le coup), comme si les de villerey allait échapper à la règle t'sais. en gros, après des années passés ensemble, mes parents ont décidés qu'ils avaient fait leur temps. j'ai pas cherché à comprendre le pourquoi du comment, parce que ça a beau être mes parents, ce ne sont pas mes histoires m'voyez. fin ça m'emmerderait que mon père me questionne à propos de mes ruptures alors je vais pas le bazarder de questions pour connaître le fin mot de l'histoire. même si j'ai des petites idées.

❝ du coup, le clan de villerey est reparti vivre à sydney. et personnellement, j'l'ai un peu (beaucoup) mal vécu. j'avais pas envie d'y retourner parce que pour moi, ma vie était à honolulu et que je trouvais ça injuste de devoir tout abandonner. mais j'allais pas rester toute seule à l'autre bout du monde alors que toute ma famille repartait pour la ville qui avait vu naître la fratrie de villerey. donc j'ai rien dis, j'l'ai gardé pour moi (même si ça doit se ressentir par mes actes et mes paroles) et j'ai juste suivi.

❝ après le divorce et le retour à sydney, j'ai fais le choix de vivre au près de mon père. et c'est un choix qui me coûte beaucoup parce qu'ollie vit chez notre mère et qu'on a toujours été très proche, alors je supporte mal qu'il vive pas avec moi. même si ça nous empêche pas d'être autant proche hein. le truc c'est que si j'ai choisi de vivre avec mon père (et hubert, non c'est pas un chat, c'est mon frère roh), c'est parce que quelque part, j'en veux à ma mère. je lui en veux d'avoir pris une décision qui a régit toute sa vie, notre vie même et de finalement, ne pas la suivre jusqu'au bout. je lui en veux d'avoir décidé de pas avoir de vie professionnelle au profit de sa vie familiale, pour ensuite divorcer sûrement de mon père parce qu'il était pas beaucoup présent. c'est vrai, il a beaucoup été absent. et j'comprends, parce que lui avait fait le choix de faire vivre sa famille et il s'y est tenu. il a rempli sa part du contrat. je lui en veux, sans qu'elle le sache, sans non plus savoir les réelles raisons de leur divorce. mais je peux m'empêcher de lui en vouloir.

❝ la bonne ambiance qui régnait entre nous tous à honolulu, j'la regrette un peu. quand on était tous ensemble, c'est là où je me sentais le mieux. je me sentais réellement à ma place au milieu de tout mes grands frères. et maintenant, je sais plus trop où je me situe. mon père travaille toujours autant et même si j'l'admire, ça fait bizarre de se rendre compte réellement de son absence. ollie me manque. je peux plus me glisser dans son lit pour venir lui raconter mes conneries et je peux plus le pousser à sortir en douce au beau milieu de la nuit. et puis, il y a ma relation avec hubert. hubert, depuis qu'on est revenu à sydney, c'est de pire en pire. il a un tel caractère que parfois, on peut facilement se sentir comme une merde à côté de lui. je pense pas que ça soit vraiment voulu mais il fait rien pour changer ça ou alors, il s'en rends même pas compte. et du coup, ça a crée comme une sorte de fossé entre nous. un espèce de froid où on se comprends plus, on ne se supportent plus. c'est pas la joie, j'aime pas ça du tout. parce que c'est mon frère quand même.

❝ j'ai beau en vouloir à ma mère, j'ai la plus grosse part qui vient d'elle. j'le renie ps, au contraire. même si j'lui en veux, je suis contente quand même de partager ça avec la seule femme du clan de villerey. ma mère, c'est une artiste et comme elle, je me considère comme une artiste. faut dire, j'ai jamais été très porté sur l'école, moi je voulais m'exprimer autrement. je me vois pas du tout passer ma vie derrière un bureau, à me faire des ulcères parce que cette vie me stresse. non moi je me vois dans un appartement immense, avec une pièce consacrer à ce que j'aime : la peinture. je vois des tableaux qui jonchent toutes les pièces, tout les murs et pourquoi pas une galerie, aussi. avant, j'aurai pu facilement me voir passer ma vie dans l'eau, accrochée à une planche mais je préfère garder ça comme un hobby, comme le moyen ultime de me détendre. et l'art, comme moyen de m'exprimer, de vivre.

❝ du coup, comme j'avais pas entrepris directement d'études à honolulu, c'est la même aussi ici à sydney. je préfère me laisser le temps, un an, de trouver le programme qui pourra m'aider à devenir ce que je veux être. du coup pour le moment, je fais pas d'études et ça fait du bien, ce petit break. mais pour ne pas rien glander, j'ai un petit job : je donne des cours de peinture quelques heures par semaine, j'apprends les bases à des petits qui veulent s'amuser avec les couleurs. je pourrais pas m'émanciper réellement avec le salaire que je touche tout les mois, c'est juste un extra en plus de ce que papa me paye déjà. parce que j'ai pas non plus envie d'abuser.

❝ en revenant à sydney et parce que je suis pas une associable et que je supporte pas d'avoir laissé tout mes amis à honolulu, j'ai fini par sortir. rencontrer des gens, me faire des nouveaux amis. et surtout, j'ai rencontré oleg. oleg, j'l'ai apprécié dès les premières minutes de notre rencontre. et on s'est revu, plusieurs fois. et au fil des jours, j'ai fini par me dire que j'aimerais bien qu'il se passe quelque chose entre nous, je pense que ça pourrait être cool. sauf qu'oleg lui, il me voit plus comme une bonne copine et que je le comprends pas. c'est d'ailleurs pas la seule chose que je vais pas comprendre dans les semaines à venir, arheum.