DETOUR (MALO)

je dépose mon portable sur ma table de chevet et je vais me changer pour mettre des vêtements convenables. j'essaie de placer mes cheveux pour être bien, je fais mon lit aussi. je n'ai plus envie de paraître faible pour qui que ce soit. je le vois qui traverse la porte. je le salue de la main, avec un petit sourire. - salut madd.

j'me rends directement à l'hôpital avant de changer d'avis. j'sais pas si j'ai envie. je veux la voir, oui. mais j'aurais aimé la voir dans d'autres circonstances. j'aurais juste aimé remonter dans le temps. et agir différemment. ça fait juste mal de savoir qu'elle est avec florence. beaucoup plus qu'un nez cassé. j'arrive à l'hôpital, comme un peu sur le cadrage de porte, puis entre. semi-sourire. « bonsoir loma. » que dire. je ne bouge pas, je garde un peu mes distances. je crois que je meurs un peu, à l'intérieur. « je regrette beaucoup de choses. »

il commence directement avec le poignard dans le coeur. j'espèrais en venant ici qu'on parlerait normalement, comme si, comme si ... c'était encore le bon vieux loma et madd, un frère et une soeur et non la fille qui s'est fait rejeter par l'homme qu'elle aime et qui maintenant est avec un garçon qu'elle aime aussi. - on est pas obligé de parler de ça madd, tu sais. je m'assieds sur le bord de mon lit, en le regardant.

je sais qu'on est pas obligé. mais j'ai un peu besoin de te le dire. « je veux juste m'excuser, loma. après, on parlera de tout ce que tu veux. » inspire, expire. lentement. « je m'excuse, parce que j'ai été tellement stupide. j'ai été stupide de te dire non. je le regrette amèrement, beaucoup plus que tout le reste. je m'excuse aussi, d'avoir demandé à ton frère de t'amener ici, même si j'crois que c'est pour ton bien. je m'excuse, parce que j'aurais dû te le demander, ou te laisser le choix, tout simplement. j'suis vraiment désolé, d'être le pire des imbéciles. j'ai jamais voulu ton mal. »

je l'écoute attentivement. - je t'ai attendu un peu plus de deux ans madd, je t'aimais sans savoir si un jour, toi, tu allais m'aimer. quand tu m'as dit que tu t'intéressais à moi et qu'on a fait l'amour, tu aurais pu me demander en mariage, je crois que je t'aurais dit oui, tu m'aurais demandé de te suivre en alaska, je l'aurais fait, mais tu vois, quand tu m'as rejeté, j'ai eu l'impression que j'étais pas assez bien pour toi, que j'étais encore plus nulle que je le pensais déjà, tu m'as poussé vers florence ... je l'aime tu sais, je suis bien avec lui, mais ... je t'oublie pas haha, je t'aime toujours aussi, mais je suis avec lui et ... je me vois bien continuer ... et ... je pleure un peu, quelques larmes. - et je ne t'en veux pas pour mon frère, ou pour ma place ici, j'étais malade madd et je le voyais pas. tu as bien fait, peut-être que je serais morte rendu à ce stade si tu ne m'avais pas sauvé, haha. j'ai très peur ici, je me sens terriblement seule et c'est difficile, mais je fais des efforts pour moi et pour les autres. tu n'es pas un imbécile, madd. tu croyais bien faire les choses, c'est tout. j'essuie mes larmes doucement.

je baisse le regard. çafaitmal. ça t'apprendra. c'est tout. « je t'ai.. » je continue d'examiner le sol. « .. je t'ai pas demandé de le laisser.. et je.. » qu'on m'achève. « .. suis content pour toi.. si ça va bien.. entre vous.. » je relève les yeux, puis je remarque qu'elle pleure. j'ai le coeur en miette. c'est pour ça, que je devais pas venir. elle parle de l'hôpital, maintenant, mais moi je suis un peu ailleurs. elle l'aime. haha. c'est pas ce que tu voulais, au départ, madd? mes yeux deviennent humides. ça affecte mon orgueil d'homme. « .. je suis content que tu ailles mieux. »

je vois ses yeux humides et ça me brise le coeur, terriblement. - oui, j'ai pris quelques livres, je mange un peu plus, mais c'est difficile d'être toujours ici de se faire observer continuellement, de ne pas pouvoir aller à la toilette seule. et toi, ton nez ? comment il va ? parce que peut-être que ce sera mieux avec un autre sujet légèrement différent.

« ça te va bien. » même si t'es belle tout l'temps. tout l'temps. « ton frère l'a réparé. j'ai souffert dans d'atroces douleurs, mais avec l'alcool c'était moins pire. ton copain saura comment te défendre. »

mon copain. - ne l'appelle pas comme ça, je sais que ça te fait du mal et j'aimerais bien que ce ne soit pas le cas, s'il te plait. j'essaie d'éviter un peu les dégâts. - est-ce que tu bois beaucoup ? est-ce que tu vas bien ?

« mais c'est ce qu'il est. » et t'en fais pas pour moi. je m'en sors presque. j'sais pas quoi répondre à ces questions. « ça va. » lol.

- c'est bien alors. je baisse la tête, plutôt le regard. je dois lui dire quoi, maintenant ?

« je crois que.. ouais.. je crois que je vais y aller.. » oui, déjà.

- tu pars déjà ... ? non ... reste ... un peu.

« je sais pas si c'est une bonne chose de rester. »

- pourquoi ce n'est pas une bonne chose ? ... on peut aller manger un truc, si tu veux.

parce que ça m'fait un peu trop mal. parce que j'ai juste envie de t'embrasser, depuis tout à l'heure. de te convaincre de le laisser, comme je t'ai convaincu de le prendre. et ce serait vraiment, vraiment très mal. anyway il peut t'apporter tellement plus. j'ignore la question. « ouais.. d'accord.. y'a des bons trucs, à la cafétéria d'ici? ça m'étonne, si tel est le cas! » je souris presque.

- oui, on y mange très bien. le seul truc de mauvais que j'ai mangé jusqu'à maintenant est la crème de poireaux, mais les autres repas sont très bons ! je lui souris pour le convaincre de bien venir avec moi ou du moins d'essayer de goûter.

« ouais mais.. une crème de poireaux, c'est jamais bon.. » je ris un peu. c'est le truc le plus dégueulasse de tout l'univers. « je te suis. »

- c'est faux, celle de ma mamie est très bonne et tu le sais. parce qu'il a mangé tous les trucs de ma grand-mère, haha. - d'accord. je me lève du lit puis je lui fais signe de me suivre jusqu'à la cafétéria. - tu as fait exprès de mettre ma chemise préférée ? je fais un petit sourire.

« j'aime sincèrement tout ce que fait ta mamie.. mais pas sa crème de poireaux. oui, je faisais semblant. vraiment désolé, mamie knapp. » je lui suis, puis son commentaire m'étonne un peu, mais je souris. « je savais même pas que c'était ta préférée.. »

- elle aurait été déçue de l'apprendre, vraiment. tu l'as rendue heureuse quand même, même si tu lui as menti. je ris légèrement. - oui, c'est ma préférée, elle est douce et elle te fait très bien. je prends un petit cabaret pour prendre la nourriture.

« je lui ai menti qu'une seule fois! » eh non, étonnamment, je mens pas tant que ça. « oh eh bien.. merci.. haha.. » habituellement, j'lui aurais demandé si elle me trouvait sexy dedans, mais j'le dirai même pas en blague, non. on commande nos trucs, puis on se trouve une petite table. « j'te fais confiance, hein.. c'est mieux d'être bon! »

- si ce n'est pas bon, je te promets de te payer un restaurant hors de prix à ma sortie d'ici. parce que je fais confiance aux cuisinières de l'hôpital et parce que je suis une fine bouche. haha. une soupe aux légumes, une pomme et le fameux duo fromage en cube et jambon roulé. - tu sors parfois ?

« je prends note. » je ris, puis je prends une première bouchée. « oh. t'auras pas besoin de rien me payer. » parce que c'est pas si mal. une autre question. « non, je sors pas. »

- je suis contente que tu aimes alors. je souris, puis je prends maintenant une première bouchée, parce que j'attendais sa réaction. - tu dois être devenu pote avec netflix alors, haha. continue loma de tenter de détendre l’atmosphère.

» (malo) need it.
» ok. (malo)
» sms malo.
» (malo) yo.
» HEY. (MALO)

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