limite, j'cours dans les allées de l'épicerie. pourquoi? parce que j'suis pressée, pour aucune raison valable. j'attrape au passage deux trois sac de bonbons, car j'sais que c'est les préférés d'oleg. j'vais payer, puis cours jusqu'à l'appartement qui est juste à côté. j'monte les marches, ennnntre, puis ouvre rapidement la porte de la chambre d'oleg, en lui jetant les sacs dessus. « TIENS. C'EST POUUUR TOI. » puis j'cours jusqu'à son lit, en m'jetant dessus.

la journée commence au lit, elle va se terminer au lit. mon corps refuse de bouger et je n'ai pas envie de me lever, de voir mon appartement, de voir des photos de nollie ou même d'entendre la télévision allumée. j'ai juste envie d'oublier et de dormir, encore et encore. et je l'entends rentrer, je reconnais sa manière de marcher sur le plancher de mon appartement, la manière de crier comme une folle et sa manière de tout me lancer dessus. je glisse ma tête sous l'oreiller en soupirant d'impatience. - est-ce que tu peux me laisser ? je suis fatigué. au moins, si je pouvais faire semblant.

je l'interroge du regard, même s'il fout sa tête en dessous de l'oreiller. « bah, oleg.. il est.. trois heures d'l'après-midi. » je couche ma tête contre son dos, puis passe ma main dans ses cheveux. « je peuuux dormir avec toi, au moins? »

je sers le drap entre mes doigts. est-ce que j'étais un objet de vengeance à ce point ? au point qu'elle ne fasse comme si jamais ça ne s'était pas passé. mais, je ne peux pas lui dire, ça reste bloqué au fond de moi, avec les larmes. - fais juste partir nollie, c'est tout ce que je te demande. pars et laisse-moi regretter en paix.

je me redresse, étonnée et limite vexée. « il s'passe quoi, oleg? » très loin en moi l'idée que tout ça était l'fruit de ce qu'il s'était passé quelques jours plutôt.

- il ne se passe rien, justement. c'est ce qui me tue le plus à la fin, de la voir, me toucher, me regarder, me parler sans qu'il se passe quoi que soit. je tourne la tête pour ne pas la voir, même si c'est ce que j'ai envie de faire.

j'me recouche, mais à côté de lui cette fois. « explique-moi.. t'as pas l'habitude de m'faire des cachotteries, non? »

- est-ce que t'es aveugle à ce point ? je savais que parfois, ça te prenait du temps avant de remarquer certaines choses, mais là, tu viens de battre un record. je ne bouge pas, à peine le petit doigt, je vais exploser.

je me redresse, une énième fois. « oui, j'suis aveugle à ce point. alors dis-moi, fais quelque chose, parce que tu commences à jouer avec mes nerfs. »

- rien nollie, rien. fais juste partir. j'ai juste envie qu'elle parte, que la chaleur qui provienne de son corps disparaisse avec elle, je veux seulement être seul.

« tu peux toujours rêver. » je croise les bras, frustrée. « j'ai fait quoi, encore?! »

je me tourne vers elle et l'a pousse en-bas du lit voyant qu'elle croisait les bras et que je déteste quand elle fait ça. - t'as tout fait, c'est ça le problème. je me couche sur le dos, ne me sentant pas mal qu'elle se soit cassée un bras ou autre en tombant.

« aïeeeeee! » je me lève, ennnn furie. « OLEG PARISOT. J'EN AI MARRE. t'as pas envie d'être explicite, plutôt que de m'jeter en bas du lit?! »

je la regarde sans aucune émotion, à part peut-être avec de la tristesse, là, au fond. je suis triste qu'elle ne se soit pas rendue que je lui avais donné le truc que presque plus personne gardait si longtemps de nos jours, que c'était pour celle que j'aimais. - c'est ma revanche pour avoir pris ma virginité et de t'être servie de moi pour ton ex. je me retourne pour être dos à elle.

alors qu'il me déballe son sac, j'le regarde, et ma bouche manque de tomber au sol, comme dans les dessins animés. « pardon? »

- t'as compris. et je soupire. je n'ai pas envie d'expliquer.

je reste dans le silence, ça je ne veux pas lui dire, je veux le tenir caché au fond de moi. - rien. je me lève et je vais vers la cuisine et je sors le lait.

« pourquoi? » j'le suis jusque dans la cuisine. « pourquoi t'as accepté? »

- t'es chiante à la fin.

j'sais même pas comment j'me sens. j'ai l'impression de l'avoir violé. j'me sens terriblement .. idiote. « je sais. »

- et puis, c'est pas grave, c'est que ma virginité. je prends une gorgée de lait. - est-ce que tu veux manger ? je demande, car je n'ai pas envie qu'on s'attarde sur le sujet, j'ai pas envie qu'on touche une corde encore plus sensible. je l'aime.

« tu regrettes de l'avoir perdu avec moi ..? » t'es stupide, nollie. « j'ai pas très faim. vois-tu. »

- sachant que tu ne m'aimes pas en retour comme je t'aime, oui, je le regrette. merde.