j'suis sans mots pour décrire c'qui vient de se passer. nemo entre, puis m'enlace. - s'aimer. être ensemble.

- je crois qu'il est seulement en colère, j'savais pas à quel point c'était difficile pour lui à l'école, dans un sens, je comprends, j'l'ai pas eu facile non plus.

- on va le laisser se calmer, on va devoir parler avec leora aussi et peut-être qu'aller passer du temps ailleurs lui ferait du bien. j'entends quelqu'un descendre les escaliers, c'est sani. - au fait, nemo, est-ce que t'es au courant que yann s'est fait un autre homme avant toi ? j'hausse les sourcils en regardant yann. - de quoi qu'il parle ? - c'est bien, près de vingt-ans de couple et il y a encore des secrets. et le petit remonte en haut, je continue de fixer yann.

« mouais. » sani redescend, le temps de dire quelque chose, puis il remonte. le quelque chose en question me fait frémir. j'suis tout de même pas pour nier. j'ai pas envie de dire quoi que ce soit, ceci-dit. d'une manière ou d'une autre, ça finirait en dispute. et je n'ai pas envie. j'ai plus envie d'engueuler sani tellement fort, tellement fort. j'me laisse tomber sur le sofa, puis j'passe une main dans mon front, comme si ça faisait mal de réfléchir. « vas-y. engueule-moi. pleure. ne me parle pas, pendant un jour ou deux, ou des semaines. »

je regarde yann prendre place sur le canapé. pour ma part, je reste sur place, sous le choc. - attends, tu es en train de me dire que tu m'as menti en me regardant dans les yeux quand je t'ai demandé si j'étais le seul ?

« si tu veux. » est-c'que j'ai vraiment envie d'argumenter? « j'te dirai plus tard la version originale. j'ai franchement pas envie d'élaborer, actuellement. »

- parfait. je prends les clés de la voiture et je monte à l'étage chercher leora pour aller la porter chez sa copine. j'attends qu'elle sorte pour aller à la voiture et avant de partir. - m'attends pas, je rentre pas ce soir.

j'considère que j'ai une bonne explication. mais j'considère que nemo s'en ficherait, sous l'effet de la colère. alors j'le laisse faire. « bonne soirée. »

je me mets à rire et je ferme la porte. dans la voiture, je parle avec leora, de comment elle se sent, je la dépose chez sa copine et j'vais au bureau pour terminer le boulot. après quelques heures, je prends le téléphone et j'appelle sur le portable de yann.

j'reste sur le sofa pendant des heures. j'évite de penser à sani, question de ne pas monter à l'étage pour étrangler le petit (qui, au final, grand.) mon téléphone sonne. j'sais que c'est lui, mais j'sais pas s'il m'appelle pour dire des bêtises, et donc, j'laisse sonner quelques coups avant de finalement répondre. « allô. »

- c'est quoi la version originale ?

j'soupire. « j'pourrais pas te dire en détail, je n'm'en souviens pas. j'sais juste que c'est arrivé, alors que j'arrivais tout juste à paris. »

- est-ce que c'est le seul ?

- d'accord, et est-ce que t'as autre chose à me dire ? pour pas que je l'apprenne par notre fils ?

- au moins, ça été plaisant d'avoir eu la sensation d'avoir été le premier pendant vingt ans. je ris tristement.

- tu considères, mais je le suis pas. et j'aurais bien aimé que tu me le dises, je me souvenais pas de ma soirée avec baptiste, et pourtant, je te l'ai dit quand même.

je ne dis rien, je laisse un moment s'écouler avant de reprendre la parole. - qu'est-ce qu'on fait pour sani ?

j'soupire, encore. « j'suis pas en mesure de dire quelque chose de réfléchit après son petit speech presque homophobe et de ses quelques répliques sympathiques sur son amour à notre égard. »

- ça me manque quand il était tout petit et qu'il n'avait pas peur de nous aimer et de dire qu'il avait deux pères.

« c'est terminé, cette époque. et bientôt, ce sera la petite. »