couilles. (b&a)

un mois que je ne sais plus où aller, un mois que je ne reconnais plus ma tête, ni mon pénis, un mois que je n'ai touché à personne. je suis malade, malade du regret, malade de beetee, malade des femmes. c'est pour cette raison que je reste enfermé chez moi depuis au moins un mois, à me laisser pousser la barbe dans laquelle je fais des tresses. même si ce n'est pas nouveau, à bouder les films pornos. tu n'es plus que l'ombre de toi-même abel, l'ombre d'un pauvre homme sans femme, sans sexe, sans amour. je me retrouve devant la porte de chez beetee. et je cogne, que dieu me protège. amen.

✧ **MESSAGE** : 146 ✧ **HERE SINCE** : 01/12/2013

et moi je fais des tresses dans mes cheveux roux. bon, c'est pas comme une barbe. c'est mieux qu'une barbe. j'ai pas envie d'une barbe. les barbes, c'est moche. les barbes, c'est abel. et lui, ce gars, je l'ai dans ma liste noire. dès que je le vois, je lui explose la tête. je vois rouge colère, quand je pense à lui. je fais glisser une petite voiture - futur jouet de leo - sur mon ventre gonflé quand j'entend cogner à la porte. je fronce les sourcils, je me lève, je prend pas la peine de regarder dans l'oeil magique. j'ouvre. et je referme aussitôt. c'est lui. j'suis rouge de colère. je ramasse une pantoufle et j'ouvre à nouveau, essayant de lui envoyer dans la gueule, mais j'ai jamais été douée, en sports, alors elle tombe en bas du balcon, sur le trottoir. je grogne. - vas-t-en.

j'évite la pantoufle comme un pro, je suis presque fier de mon coup et de mon ego surdimensionner. je dois penser à elle et au petit roux qui ne sera pas moche, que dieu lui vienne en aide. amen. - je dois te parler, très sérieusement. je dois commencer par quoi ? par lui dire que que j'ai pas regardé une seule femme depuis la dernière fois, que je n'ai pas parlé à une seule femme, que je n'avais qu'elle en tête tout ce temps. que c'est une première ?

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j'ai envie de m'arracher les cheveux, mais, honnêtement, ça ferait plus de mal que de bien. je serre les poings, je sens mes ongles s'enfoncer dans mes paumes de mains, je serre la mâchoire. tu iras en enfer, abel, même si j'crois pas en ces choses. je le fusille du regard. - tu sais être sérieux ? non parce qu'après ce que tu m'as fait, j'crois pas que tu puisses l'être ne serait-ce qu'un millième de seconde. je referme la porte. et je reste silencieuse quelques temps. j'essaie de réfléchir, j'essaie de me convaincre de pas le laisser parler, de pas lui laisser une chance de s'expliquer. mais mon coeur de gamine flanche et j'ouvre encore la porte. - t'as deux minutes pour cracher le morceau.

la porte se referme encore, je me recule loin, très loin, j'ai peur de ce qu'elle va me lancer. non, ce n'est rien, il n'y a qu'elle et son ventre qui a pris une dizaine de kilos. elle ressemble à une grosse baleine rousse, une belle grosse baleine rousse. - je ... aller faut que tu joues gros en premier. - je ... moi, abel toi, beetee ? je souris nerveusement. - je crois que je t'aime. je suis fière de toi abel, bravo, t'es un homme maintenant.

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je reste silencieuse, j'attend qu'il parle, qu'il me dise pourquoi il est là pour qu'il puisse ensuite partir. il répète deux fois 'je' et ça m'agace. mais en vrai, tout de lui m'agace au plus au point. parce qu'il m'a blessé plus d'une fois. je le vois sourire, moi je fronce les sourcils. et il large la bombe. j'suis sans voix, je tiens la poignée de la porte dans ma main et je secoue doucement la tête. - j'le crois pas. comment je pourrais te croire, abel ?

je la regarde directement dans les yeux. - je n'ai couché avec aucune fille depuis ... nous ...

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j'hausse un sourcil, perplexe. lui ? ne pas coucher pendant aussi longtemps ? - tu dois être malade, t'as dû chopper un virus. je rigole nerveusement. ça me met un peu mal à l'aise, qu'il ai rien fait, qu'il me dise qu'il m'aime.

je soupire. - j'ai pas la grippe, j'ai essayé de reparler aux femmes, tu sais, de faire mon petit jeu habituel, et puis non, je suis partie chez moi après les premiers mots.

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je croise les bras. - t'as peut-être une malade rare pas encore découverte.

- ouais, l'amour.

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j'suis rouge, mais plus de colère. - t'es sûr que c'est pas shane ou sid qui t'a forcé à venir ici me raconter tout ça ?

je croise les mains. - je suis sortie de chez moi que pour aller m'acheter des trucs à manger et faire de la musique, j'ai vu personne.

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je fais la moue, je soupire. - si je te fais confiance, j'vais le regretter ?

- je ne sais pas, à toi de voir, je veux seulement te parler sans avoir peur de bouffer une pantoufle.

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- entre. moi j'vais chercher mon autre pantoufle. je laisse la porte ouverte, je descend les trois étages, je ramasse la chaussure rose poil synthétique et je remonte. silence de mort. - joli, la barbe.

je reste près de la porte, l'attendant patiemment, continuant de faire mon expectation habituelle de sa maison. - un passe-temps haha. je me racle la gorge et je m'avance vers le salon. - j'ai pas couché ou dragué une autre femme.

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un sourire au coin de mes lèvres. un tout petit. - ça te va bien, les tresses. et puis je piétine le sol avec la pointe de mon pied droit. - le fauve a calmé ses ardeurs, on dirait.

je prends place sur son canapé sans lui demander la permission, je suis toujours aussi rebelle au fond de moi. - c'est le futur truc moche roux qui va bientôt arriver qui calme mes ardeurs, et toi avec tes pantoufles roses, j'ai peur que tu m'assassines. j'ai peur d'elle et habituellement, je n'ai peur de rien. honte à ma virilité.

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s'il a peur de moi, c'est parce que je suis rousse. et les roux n'ont pas d'âme. donc j'ai pas d'âme. cool. je m'approche doucement, reste debout en face de lui. - tu dois avoir trop de temps libre alors, comme t'as arrêté de coucher à droite à gauche. tu t'ennuis pas ?

- c'est pas ça qui m'ennuie le plus, vais-je devenir roux ?

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je pouffe doucement. - non, j'crois pas. t'es immunisé.

- je te dis tout ça, mais j'en oublie les excuses. excuse-moi.

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- t'es réellement sincère ? visage teinté d'une tristesse légère.

je la regarde droit dans les yeux, le plus sérieusement possible. ce que je me reconnais même pas. - oui, je suis sincère, je m'excuse pour tout le mal que j'ai pu te faire.