WOMAN (MAFFI)

j'suis assis, devant mon divan, par terre. j'tente de retrouver mon calme, parce que j'veux pas que koffi voit ça. c'est qu'il m'a.. quasiment jamais vu pleurer. voir, jamais, tout court. c'est que je ne pleure pas, moi. d'habitude. c'est que j'ai honte. et c'est qu'il cogne. déjà? j'suis pas prêt à ouvrir, moi. j'essuie mon visage, rapidement, mais ça coule encore. difficile pour l'orgueil. j'reste assis, j'souhaite juste que ça passe rapidement, pour que j'puisse aller ouvrir. parce que là, j'peux pas.

je cogne une première fois, rien. je cogne une deuxième fois, rien. ce petit con va aller se faire foutre. je prends une clé et j'ouvre sa porte. ce que je vois brise mon coeur de frère. j'ai vu rarement madd pleurer dans sa vie. je m'approche de lui et en silence, je vais le prendre dans mes bras. entre nous, on se donne du love, parce que c'est maffi (gay) et qu'on est frère depuis plus de vingt ans.

je l'entends, qui ouvre la porte. ohnon. non. pitié. il ouvre, je croise son regard, puis le mien se redirige au sol. malaise. il approche, me prend dans ses bras, puis j'fais tout mon possible pour ne pas pleurer plus. fillette. je me ressaisi un peu, puis renifle. « t'en fais pas. »

j'devrais lui offrir un trophée écrit 'mec qui ne veut pas montrer ses émotions.' je suis certain qu'il se sentirait totalement mâle. je soupire puis je le laisse renifler en paix. - ouais, tu pleures, mais ça va. je suppose que c'est de la joie ? je vais chercher des mouchoirs et je lui tends. - c'est plus classe que ton t'shirt.

« ouais, c'est de la joie, genre. » sarcasme. je souris un peu, puis prends les mouchoirs. « t'es mieux de ne pas te servir de ce moment pour te foutre de ma gueule plus tard. »

- j'vois bien que t'as le coeur brisé, tu crois vraiment que j'vais aller me foutre de toi ? je sais que je prends tout à la légère, mais là, c'est un peu un moment de détresse. - personne sera au courant que t'as pleuré, c'est promis.

« je faisais juste un peu de prévention. » je ris un peu. drôle de mélange. « merci, mon frère. » j'essuie de nouveau mon visage. un jour, j'imagine que ça va arrêter. « on ira chasser, donc. »

- ouais, on ira chasser, tu commenceras en france. juice est ... hmmm au lit, donc, je dois supposer que les françaises sont des très bonnes proies, un peu comme ... réussir à chasser une lion alors que t'es une hyène, seule. je suis pas certain que c'était le meilleur exemple au monde, mais bon, j'assume parfaitement, comme mon petit pénis.

je me mets à rire. « t'es con. j'suis pas une hyène, hein, moi aussi j'suis un lion. rrrrrrr. » j'me lève, puis vais chercher de la bière. petite routine habituelle. j'allume deux joints, en donne un à koffi. deuxième petite routine habituelle. « merci d'être là. » aaaah, gay.

- avec les cheveux que tu as, j'ai pas de mal à te croire. rrr. je lui fais un beau rugissement, digne du loin en début de film pour je ne sais plus quelle production. la bière d'une main, le joint dans l'autre. les soirées parfaites. - j'vais toujours être là pour toi, c'pas pour rire qu'on a ce chat de tatouer sur la fesse.

« mouais, faut que j'aille voir la coiffeuse. anna peut pas me les couper, cette fois. haha. » et toi j'te fais plus confiance pour les nez cassés que pour les cheveux, hein. « notre superbe chat. » chin chin de bière. j'prends une gorgée. puis fume. « tu t'rends compte, que j'ai jamais vraiment chassé? »

- je vais la soudoyer, ta future coiffeuse, pour qu'elle te fasse cette coupe en forme de bol. je commence déjà à fumer, parce que ça fait deux jours que j'ai rien pris et que mes nerfs, bah, ils voulaient prendre du bon temps. - on est relié pour la vie. je fais aussi chin chin et une gorgée. - j'ai envie de te laisser aller chasser, seul et voir comment tu te débrouilles.

« oh non, pitié. t'as tellement ris de moi, la dernière fois. » mauvais souvenirs. « tu doutes de mes capacités de chasseur? »

- c'était un moment ... mémorable. j'ai encore la photo dans mon portable. merci anna, d'avoir accepté de participer à mon plan, quand t'étais encore cool. je ris très fort. - ouais, non .. ouais, totalement en fait.

« quand j'étais encore cool.. ? sympa. » je souris. « tu sauras que j'ai pas eu besoin de rien faire, tout à l'heure, pour l'extra.. »

- ouais, là, t'as plus la coupe bol alors t'es nul. j'hausse les épaules en souriant. - hm, ouais. elle a peut-être eu pitié de toi aussi, hahahaha. au fait, elle a bien fait ?

« ouais, ouais, c'est ça. elle a eu pitié. » lol. « ouais. c'est son job, c'est normal, haha. mais honnêtement, j'aurais pas osé y tremper ma baguette. »

je le regarde comme s'il me prenait pour un con. - vieux, les filles de cette boite passent des tests toutes les semaines, j'aurais pas fait exprès de te passer le sida. puis, je ris.

« j'sais pas.. » je ris. « .. elle me regardait genre beaucoup trop pendant, j'me sentais comme dans un film porno, et honnêtement, j'étais vachement mal à l'aise. »

- un de ses mamelons était une caméra, alors elle filmait ses exploits ! si t'as été satisfait, c'est le but. je fume et je bois. - ça va t'aider à tenir le coup, encore ... jusqu'à demain.

« t'es vraiment con! » j'me mets à rire davantage. « arrête, j'suis plus tenace que ça. avec anna, y'a eu deux années complètes où j'ai rien fait du tout. »

- je t'en prie, ne me rappel pas ces années douloureuses, mon coeur a souffert pour toi. je ris de nouveau. - mais t'es libre maintenant de faire l'amour comme tu veux !

« imagine comment moi, j'ai souffert. » triste moment. « .. dis, vieux, t'as jamais, jamais, jamais chopé un truc? »

- non, TOUJOURS le préservatif, sinon ... c'était mort que je la laissais en plan. j'passe un examen tous les mois, et ma santé va. si une femelle te demande un jour de le faire sans, c'est mort, tu pars. même si ton biscuit dit salut.

« j'sais bien vieux. j'me demandais juste si c'était déjà arrivé. » parce que des fois, le truc se fracasse, et t'sais, on sait jamais. j'termine ma bière, rapidement.

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