j'suis malade. j'vais vomir, je le sens. ça me brûle la gorge, j'veux pas.  c'est juste horrible comme sensation. et sid qui va arriver dans quelques secondes. j'peux pas me retenir, je vais direct à la toilette. c'est pas bon, c'est pas bon. j'pleure, je regarde étoile qui miaule. il fait comme s'il avait rien vu. stupide chat. j'entend sid entrer. j'lui donne le droit, c'est ma meilleure amie. j'suis couchée dans la salle de bain. - siiiiiiiiiiiiiiiiiiiid, ici. elle sait où c'est. moi j'pleure presque.

j'entre en trombe dans son appart, en mode totale panique. elle me crie mon nom, j'essaie de chercher du regard où elle est jusqu'à ce que je comprenne qu'elle est dans la salle de bain. il y a une odeur de vomi et je vois bee couchée sur le sol. - bee, s'il te plait, dis-moi ce que tu as. elle pleure et je la soulève doucement pour la prendre dans mes bras et je lui flatte les cheveux. - est-ce que t'as mal à quelque part ?

je veux juste pas y croire. je veux pas me faire peur, mais c'est difficile. j'ai très peur, alors je pleure. ça vient tout seul, les larmes coulent, mon chat me jugerait presque. allez, j'le comprend, je fais toujours l'indépendante, d'habitude, ça m'apprendra. sid arrive en trombe dans la pièce. elle me soulève, je sens sa main qui flatte mes cheveux, elle me rassure. - j'ai peur, sid. j'veux pas prononcer les mots, j'oserais pas.

je comprends finalement. - t'es enceinte ? c'est ça ? je crois qu'il faut réellement tout me dessiner dans la vie. je m'assis en face d'elle et plonge mon regard dans le sien. - je vais m'occuper de toi, je te le promets. je place tout doucement ses cheveux. - est-ce que t'as passé un test de grossesse ? est-ce que t'es certaine que c'est ça ? je tire sur la chasse d'eau et je me rends jusqu'au lavabo pour lui passer un peu d'eau dans le cou.

les mots qu'elle prononcent me font frissonner; j'crois l'être, je suis pas sûre. je veux pas, j'ai rien pour subvenir aux besoins de cette possible petite crevette dans mon ventre, j'ai pas de diplôme en rien, j'suis qu'une barmaid à la chevelure de feu qui essaie de gagner sa vie. elle essaie d'me rassurer, mais j'ai toujours très peur. - non, j'ai pas passé de test encore... j'ose pas, parce qu'en passer un, ce serait concrétiser mon hypothèse. - je devrais avoir mes règles depuis au moins deux semaines. j'hyperventile, je capture les mains de sid dans les miennes pour avoir un point d'encrage.

- ça ne veut pas dire que t'es enceinte. je prends un élastique au tour de mon poignet pour attacher ses cheveux. il faut qu'elle se calme, il faut qu'elle se rassure elle-même. je vomi fréquemment, et mes règles ne sont toujours pas à la bonne date, mais je sais moi qu'il n'y a pas de risques que je sois enceinte. - si tu veux, on peut aller en chercher un maintenant ou on peut attendre. je continue tout doucement de lui flatter les cheveux.

oh, des paroles réconfortantes. j'veux bien la croire, j'voudrais. sauf que dans l'inconnu, mon esprit préfère voir le mauvais côté des choses, jamais le bon. je la laisse m'attacher les cheveux, j'suis comme une poupée. j'hoche la tête piteusement en signe d'approbation. - doit y en avoir au dépanneur du coin de la rue. chez le chinois. je la regarde, j'essaie de sécher mes larmes. étoile nous regarde toujours, l'air pas intéressé. des fois je voudrais pas l'avoir. je soupire, tiens sid par la main et ensemble on sort de chez moi. le dep est pas loin, on s'y rend en à peine deux minutes. j'entre, j'prend la boîte dans mes mains, j'passe à la caisse. on revient bien vite chez moi. - j'ai pas envie. j'ai pas envie de le faire et, parallèlement, j'ai juste pas envie de pisser. c'est toujours comme ça, y parait.

on est revenue à l’appartement, je tiens le petit sac avec le test de grossesse entres mes mains et on se dirige toutes les deux vers la salle de bain. - je sais que tu n'as pas envie, mais il faut que tu le saches maintenant, sinon, je crois que tu vas pas dormir pendant des jours. j'aimerais bien le faire à ta place mon abeille, mais ce n'est pas mon corps. je veux pas lui demander si elle est enceinte, si elle sait c'est qui le père, je ne veux pas lui demander ça fait combien de temps qu'elle croit l'être, tout ça, parce que je n'ai pas envie de la faire paniquer, pas avant de savoir si elle est réellement enceinte ou pas. j'ouvre la petite boîte et je lis les instructions. - t'as juste à faire pipi dessus et il faut attendre cinq minutes ils disent. je lève mes yeux vers elle et je passe une main doucement dans ses cheveux de nouveau.

c'est bien silencieux dans cet appartement. une chance que sib est là. c'est ma chouette, ma sid adorée. sérieusement, je sais pas ce que je ferais sans elle. je pense que j'serais encore étalée sur le sol de ma salle de bain à pleurer. prenant une grande inspiration, je prend le test de grossesse dans ma main et j'hoche la tête. - ok, j'y vais. tu m'attends ici, hein ? j'ai l'air d'une gamine qui a peur, mais ouais, j'ai très peur. et j'ai surtout peur d'être toute seule à attendre de savoir la vérité. j'entre dans la salle de bain et bien malgré moi, j'fais ce que j'dois faire. je laisse le test sur le lavabo et je sors. - je stresse, sid. faut attendre, c'est ça le pire. j'inspire, expire, essayant de me calmer. en attendant, j'lui pose des questions - et toi, ça va ?

je m'assis sur le canapé et je le regarde avec un sourire qui se veut rassurant. - je te promets, je vais rester ici et attendre. je lui fais un coeur avec mes mains pour lui dire que je l'aime et je la laisse aller faire ce qu'elle doit faire. je me surprends à penser que j'aurais bien passer un test, savoir que j'ai un bébé shane dans le bidon, mais je ne peux pas, j'ai pas le droit à tout ça. alors, je me promets au fond de moi, que j'vais toujours m'occuper de bee, que je ne vais pas lâcher ma meilleure amie si le test est positif. elle revient et j'entoure ses épaules de mes bras avant d'appuyer ma tête contre la sienne. - ça va aller quoi qu'il arrive. je lui passe une main dans le dos. - ça va bien, et toi, comment ça se passe au boulot ?

moi enceinte, c'est un peu la fin du monde. je suis pas prête, j'ai pas d'argent, je suis même pas assez mature pour prendre soin de moi. mon amie me serre dans ses bras et je lui fais aussi un câlin. j'ai de la chance qu'elle soit là, c'est la meilleure personne au monde. je dépose un bisou sur sa joue pour la remercier et je la serre fort. - merci, sid. je le pense vraiment, ça vient du fond du coeur. - ça va, y'a des bons groupes qui passent cette semaine, si tu veux venir avec shane. je lui souris, je lui serre la main. les minutes passent. dans ma poche de jean, l'alarme de mon iphone sonne. cinq minutes. ok, j'ai peur. je prend la main de mon amie et j'entre dans la salle de bain, mais je stoppe. je veux pas voir. - regarde, j'peux pas le faire...

- ouais, on pourrait venir, on va être au bar et je vais te défendre des clients emmerdeurs. je ris pour changer un peu l'atmosphère, car je crois qu'elle n'a pas besoin que tout soit triste en ce moment. j'essaie de lui conter des blagues pour la faire rigoler un peu alors que le temps passe et puis la fin des cinq minutes arrive. la salle de bain est là et beetee ne veut pas regarder le résultat. je m'approche, je regarde et je reste un moment dans le silence. - mon amour, t'es enceinte ... je me retourne et je lui montre avant de m'avancer et de la prendre dans mes bras.

savoir qu'ils viendraient cette semaine me rassure. c'est cool avoir des amis qui viennent au bar quand j'travaille. ça me fait sourire et ça me fait un peu de compagnie. puis je sais qu'ils étudient en musique et les groupes au bar sont très souvent bons. l'avoir avec moi en ce moment arrive à me détendre, mais pas très longtemps, parce que j'peux enfin savoir le résultat du test de grossesse. je veux pas être enceinte. sidney regarde et reste silencieuse pendant un moment avant de me dire la vérité. je secoue la tête, les larmes aux yeux. - non, je peux pas être maman... mais avorter ? j'sais pas, est-ce que j'aurais le courage ?

- bee respire. je prends son visage entre mes mains et je plonge mon regard dans le sien. - je ne sais que tu n'es pas prête à être mère, mais s'il te plait, prends le temps de réfléchir avant de prendre une décision quelconque. je dois avouer que je ne sais pas quoi faire en ce moment pour elle, je sais qu'elle est sous le choc et ça me fait du mal de voir ma meilleure amie comme ça. je la tire jusqu'au salon et je fais en sorte qu'elle prenne place sur le canapé, je m'assis au sol juste devant elle et appuie ma tête sur ses genoux. - est-ce que tu veux me parler de tout ça ?

respirer, oui, je dois respirer, sinon je vais mourir. et pas seulement moi, ce qu'il y a dans mon ventre aussi en ce moment. les larmes coulent sur mes joues et j'essaie de me calmer, sans succès. je suis trop jeune pour être une maman, mais l'autre option, c'est que j'avorte. j'ai toujours été du genre ''femme libre et indépendante qui prône les vertus du féministe'' malgré tout, est-ce que je serais capable de le faire ? - je, je sais pas quoi faire... sid m'aide à me déplacer jusqu'au salon et elle m'assoit avant de s'asseoir en face de moi. je lui flatte les cheveux et j'essaie de reprendre mon souffle. - il voudra pas m'aider... je parle du père, bien sûr. - il s'appelle abel, il chante dans un groupe... je regarde sid, j'essaie de mettre mes idées au clair.

ça va me donner une raison de plus pour aller au bar où beetee travaille et aller massacrer quelqu'un. je vais avoir une réputation de tueuse en série et plus aucun mec sur la planète va vouloir approcher beetee et donc lui faire du mal en commençant par ce abel. - si tu essayais de lui en parler juste avant de te mettre dans la tête qu'il ne va pas t'aider ? j'éloigne pas tête un peu de ses genoux. - et s'il ne veut pas, je peux essayer de me faire pousser une girafe, tu sais, là où il y a mon ... truc. je souris gentiment pour essayer de la faire un peu sourire à son tour. - tu sais, tu n'es pas obligée de prendre une décision aujourd'hui, de toute manière ... c'est pas un choix facile ou une situation facile. dans tous les cas, j'ai envie que tu saches que je crois sincèrement que tu serais la plus merveilleuse des mamans, ça doit faire peur, mais je sais que t'es courageuse que tu vas affronter tout ça si tu décides de garder ce bébé. je prends ses mains dans les miennes.

j'aurais beau lui en parler, il ferait qu'à sa tête. de toute façon, il fait plus attention à moi. il a eu ce qu'il voulait, il m'a eu dans son lit pour une nuit, après, c'était finit. d'un côté, moi aussi je m'en fichais, mais de savoir que je porte son... son enfant, ça change un peu la donne, hein. j'ris entre deux sanglots à la remarque de sid. - oh oui, sois mon homme pour toujours. j'lui offre un petit sourire mi-rassuré avant de mordiller mon ongle. j'l'écoute me parler, m'aider, j'l'écoute qui veut me rassurer en disant que je ferais une bonne maman. je soupire, serre mes mains autour de ses doigts. - j'pourrais pas faire ça toute seule, honnêtement... que je choisisse de garder l'enfant ou d'avorter, j'vais avoir besoin d'aide. - tu vas m'aider, hein ? c'est une question idiote, je sais qu'elle sera là pour moi.

- tu crois vraiment que je vais te laisser tomber ? tu te souviens pas ? pour toujours. toujours là pour elle et toujours là pour moi, quoi qu'il arrive. je ne sais pas par quoi commencer pour l'aider, je me dis qu'il faudrait peut-être qu'elle voit un médecin pour qu'il affirme qu'elle est bel et bien enceinte. sinon l'autre solution est que j'aille harceler ce abel. - est-ce que tu veux venir dodo à l’appartement ? on ne sait jamais.

oui, pour toujours. une promesse faite sur le petit doigt, une promesse qui ne peut se briser. toujours là pour moi, toujours là pour elle. on fait une belle paire, ensemble. le duo d'inséparables, les meilleures amies. - merci, sid, t'es la meilleure... je renifle de manière peu gracieuse, essuyant encore les larmes qui coulent le long de mes joues. j'hoche la tête. - oui, j'aimerais bien, je veux pas être seule cette nuit... j'ai besoin de quelqu'un près de moi pour m'aider. m'aider à penser à tout ça, à voir toutes les options, à essaye de retrouver mon sang froid.

- c'est toi la meilleure. je souris avant de lui embrasser le front. je le trouve mignonne quand elle renifle comme ça et puis je me lève pour aller prendre un sac. - aller, tu vas venir passer un peu de temps avec moi et ça va faire plaisir à boule d'avoir étoile avec lui. je pense déjà à la faire manger comme une grosse cochonne, à sortir toutes les options avec elle, faire les pour et les contre, encore manger, écouter des films et dormir. j'ai pas envie de la laisser seule comme ça. - tu veux emmener quoi ? peut-être des vêtements.

c'est cool, parce que sid, elle me connait mieux que quiconque, alors j'peux lui faire confiance. on se lève et on se dirige vers ma chambre pour prendre des trucs. la cage d'étoile est tout près, je pense à faire un petit sac pour lui, ce gros pacha d'amour. - des vêtements, ma brosse à dents, des films et... je quitte la chambre en courant et en allant à la cuisine pour chercher ce que je veux. je reviens, le sourire aux lèvres. - des biscuits ! un coup qu'on a tout préparé et que j'ai réussis à récupérer mon chat, on part de chez moi. - ça va me faire du bien de passer du temps avec toi.

je l'aide à prendre tout ce qu'elle a de besoin pour emmener à mon appartement. je suis même à genou à chercher un peu partout le jouet préféré d'étoile, qui lui, me regarde en se léchant la patte. ouais, regarde bien, car c'est la dernière fois que je fais ça pour toi. mon unique amour c'est boule. bee me montre les biscuits. - on va devenir énorrrrmmmmeeee. je ris. et puis on part finalement, j'attrape un sac et on se dirige vers chez moi. - je vais te dorloter, dit comme ça, on va passer pour un couple de lesbienne. je ris de nouveau avant de lui faire un gros bisou baveux sur la joue. - on va dormir en sandwich avec shane, et t'as fait la même chose pour moi quand ça n'allait pas. je ne sais pas où je serais sans elle et shane aujourd'hui.

pendant que sid s'occupe de retrouver le jouet préféré d'étoile, moi je pense à la nourriture. oui, comme je suis enceinte et que je vais peut-être garder l'enfant, je n'ai qu'une chose à dire: yolo. de toute façon je deviendrais peut-être grosse, alors bon. faut voir toute les possibilités. et pis s'il advenait que je ne le garde pas, j'aurais une petite bedaine à cause de la nourriture trop bonne. on marche dans la rue ensemble, elle me fait un gros bisou baveux sur la joue. moi je ris. - on est pas déjà un couple de lesbiennes ? je fais semblant d'être surprise par sa confession, puis je ris encore. - dormir en sandwish, j'aime ça, surtout avec vous. on joue un peu dans les sentiments là, alors je peux pas m'empêcher de lui faire une accolade, faute de pouvoir l'entourer de mes mains trop pleines de bagages. - on est chanceuse de s'avoir, hein ? de vrais âme-soeurs.

alors qu'elle me dit qu'on a de la chance de savoir, je me mets à rire et que je repense à mon voyage en europe. je sors mon français médiocre et je commence à lui chanter une chanson. - une chance que je t'ai, je t'ai tu m'aaaaaaaaas, un chance qu'on çaaaaaaaaaaaaaa !!! je me mets à rire tout doucement en la prenant et en lui donnant un nouveau baiser sur les lèvres. puis, je me stoppe tout d'un coup et j'ouvre grand la bouche. - attends ... ce abel est-ce que c'est le même abel que celui qui fait partie du groupe de shane ?!?!? si c'est le même, je lui arrache doublement la tête.

je rigole vraiment. sidney, elle a le don de me rendre heureuse même quand j'pense être au plus bas. c'est ça, l'avoir en meilleure amie. c'est la plus belle chose du monde. moi j'connais pas les paroles de cette chanson, alors j'fais que faire des lalalala, puis elle me donne un baiser sur les lèvres. les gens dans la rue nous regardent, mais on s'en fiche. puis, elle pose la question fatidique. je m'arrête de marcher, je pensais pas qu'elle allait faire le lien. - eum.... ouais... écoutes, si tu pouvais ne pas le dire à shane ? pas que j'lui fais pas confiance, mais je veux pas qu'il s'échappe devant abel... j'suis toute mal à l'aise maintenant.