(isamba) nevermind.

la famille irby. j'devais passer à la maison familiale ce soir. me la jouer irréprochable. j'commençais à trouver ça un peu difficile de jouer à ça, avec coumba. de passer pour le meilleur acteur du siècle, quand au final, j'fais même pas semblant. je me lève, me prépare rapidement, puis me pointe chez les irby en moins de dix minutes. je cogne.

je me regarde une dernière fois devant la glace à l'entrée avant d'ouvrir la porte à isa qui est juste derrière. je prends la plus grande respiration de la planète, ça devait arriver un jour, papa et maman, eux, ils veulent tout savoir et puis moi, je mens. ma mère est très près, alors quand j'ouvre à irby, je le prends directement dans mes bras. - hey, mon amour. je lui souris, et l'embrasse, là, près des lèvres. je souris et le tire à l'intérieur. - maman, je te présente isa, mon copain, et isa, je te présente ma mère, kelly. ma mère lui tend la main. - bonsoir isa, je suis très heureuse de te rencontrer enfin. c'est le sourire à tout ça.

elle m'ouvre enfin. trois, deux, un, action. mon amour. aïe. elle m'embrasse tout près des lèvres. achevez-moi? je souris également, pour faire comme si. « salut, toi. » puis, elle me présente à sa mère. on se sert la main, puis je l'embrasse sur les joues. « enchanté, kelly. moi de même. j'ai beaucoup entendu parler de vous. » false. mais bon. tant qu'à mentir. j'me sens pas très bien. en même temps, qu'est-ce que je ne ferais pas pour elle. « vous avez une jolie maison. »

ma mère se recule et observe tranquillement isa, de la tête aux pieds. elle fait son analyse physique, elle sonde son âme en même temps, voir s'il ne va pas directement aller en enfer après la mort. sa fille oui, elle, elle va aller en enfer pour ne pas aimer le sexe opposé. - c'est très gentil, c'est le grand-père de coumba qui l'a construite. je m'accroche au bras, puis à la main d'isa pour rentrer dans le rôle. - nous allons bientôt passer à la table, ton père fait le barbecue. on se dirige lentement vers l'extérieur, je prends un temps pour chuchoter à l'oreille d'isa. - merci pour ce que tu fais, je te promets que je vais te le rendre fois un million. je sais, que pour lui non plus. faire semblant, c'est pas facile.

son grand-père, donc. j'fais semblant de m'intéresser à ce qu'elle dit, et pourtant, j'm'en contre-fiche un peu. ce n'est pas comme si c'était ma vraie belle-mère. coumba s'colle un peu. elle est lesbienne, isa. relax. j'me détends, un peu, puis j'sers mes doigts autour des siens. j'me surprends un peu à imaginer la scène, si tout ça, c'était réel. maaais ce ne l'est pas. of course. bien trop beau pour être vrai, après tout. on se dirige vers l'extérieur, puis coumba me dit un truc à l'oreille. j'réponds tout aussi subtilement. « c'est rien. rien du tout. » je vois son père, puis me détache un peu de coumba pour lui serrer la main. « bonsoir monsieur irby. moi c'est isa. » parfois, j'me demande pourquoi elle m'a demandé à moi. j'ai ce sentiment, que je ne fais pas si bonne impression que ça, avec mes anneaux et mon prénom de fille. j'improvise un sourire.

mon père sert la main d'isa, comme le ferait tous les pères de la planète. - bonsoir isa, tu peux m'appeler robert, on t'attendait avec une certain ... impatience. il lui fait un sourire et j'ai droit à un clin d'oeil. il ne parle pas seulement d'isa, il parle de son rôle de 'vrai' copain, ils attendaient tous les deux depuis des années que je leur présente quelqu'un et puis, enfin, voilà. mon père lui donne une bière. - elle vient du coin, sinon, tu peux toujours prendre du vin. moi, je me sers un verre de rouge que je sirote très lentement en prenant place au tour de la table. la première question arrive. - alors isa, tu fais quoi dans la vie ? question de ma mère bien sûr.

j'déteste rencontrer les pères. c'est la pire chose au monde. « enchanté, robert. » j'accepte la bière qu'il m'offre, puis l'ouvre pour l'entamer. je vais m'assoir à côté de coumba, puis j'passe mon bras autour de ses épaules en espérant très fort qu'elle ne se sente pas inconfortable à c'que je la touche un peu. « j'étudie en architecture, mais j'suis concierge en milieu hospitalier pour gagner un peu d'argent. » peut-être bien que c'était pas nécessaire de mentionner mon job du moment. mais bon.

je ne réagis pas lorsque isa passe son bras au tour de mes épaules. peut-être si ça l'aurait été un ami très récent, j'aurais fait ce sourire pour montrer mon malaise, mais en fait, non, c'est rien. mon père écoute d'une oreille distraite, il va laisser le soin à maman de lui faire un résumé de son analyse ce soir. - oh, je vois, donc tu dois surtout travailler le soir ? et pourquoi l'architecture ? de ma main, je joue avec celle d'isa qui se trouve sur mon épaule, d'une manière détachée.

elle joue avec ma main, et j'en oublie quasiment la question. j'deviens un peu nerveux. j'fous quoi ici, moi, déjà? « oui, je travaille de nuit. » inspire, expire. « parce que.. parce queeee.. » parce que quoi déjà? « .. parce que j'aime ça.. ? les plans.. et tout.. » t'sais. je regarde coumba avec un regard de 'désolé de passer pour un con', puis j'retiens un rire.

je ne peux pas m'empêcher de sourire quand je vois qu'isa dérape un peu, alors je prends une gorgée pour cacher ce sourire. - en fait, je crois que isa, il a toujours aimé dessiner des plans pour les maisons, des bâtisses, à imaginer des nouveaux concepts modernes, il est très bon dans ce qu'il fait. ma mère nous fait ce sourire. - et, tu arrives à concilier le travail, ta vie et puis tes études ? comment vous faites pour vous voir ? je prends un temps, pour réfléchir à sa question s'il ne réussi pas à répondre.

coumba parle pour moi. c'est qu'elle s'exprime décidément mieux. j'me demande si elle trouve vraiment que j'suis bon dans ce que je fais, ou bien si elle dit ça pour faire comme la copine qui est fière de son mec. une autre question. oh. eum. j'prends un moment avant de répondre. « eh bien.. on trouve toujours du temps pour la personne que l'on aime.. n'est-ce pas? » n'est-ce pas, isa?

il faut que je me retienne pour ne pas éclater de rire à la réponse d'isa. j'ai cette impression de me retrouver dans les films américains romantiques. je dois trouver ça mignon, alors je l'embrasse sur la joue en souriant. - il est très attentionné et me donne beaucoup de son temps. isa serait l'amoureux parfait, et je crois que je serais amoureuse, si je n'étais pas lesbienne. - je crois que ma fille t'aime beaucoup si elle te présente à nous. c'est là, à ce moment précis que je me sens mal, très mal. mon père dépose les steaks, les saucisses et toute la viande sur la table. mon père lève son verre de vin. - à une relation durable pour nos deux amoureux. chin, et une gorgée, une grosse gorgée.

on a l'air un peu con, à se retenir de rire comme ça. elle dit que j'suis attentionné, et tout, et tout. puis, y'a cette phrase un peu malaisante. j'sais que coumba, elle doit se sentir très mal, actuellement. « sachez que moi aussi, je l'aime beaucoup. » j'serai celui qui aura le moins menti ce soir. chin. je lève ma bière, souris, puis bois une grosse gorgée moi aussi. on commence à manger, tranquillement. « qu'aimez-vous, l'un de l'autre? » j'vais laisser coumba répondre en premier, cette fois.

alors que ma mère pose la question, je me demande si isa va répondre en premier, et ça ne vient pas, alors je termine ma bouchée, et je regarde mes parents et puis lui, mes parents, lui, mes parents, lui tout en parlant. - tout de lui, j'aime tout ce qu'il est, tout ce qu'il aime, ce qu'il déteste et puis, ses défauts comme ses qualités. j'aime quand il débarque le matin avec un croissant et un café, car il sait que j'ai fêté la veille, j'aime que peu importe l'heure, peu importe le temps, je sais que je peux l'appeler pour qu'il me réconforte sur l'école ou sur ma vie et ce que j'aime par-dessus tout, c'est qu'il est là, dans ma vie. je le regarde droit dans les yeux, pour qu'il voit que je suis honnête, que c'est la vérité, et je sais qu'il va comprendre, on se comprend par un seul regard.

elle parle. puis parle. puis parle. puis moi j'écoute. j'écoute attentivement. puis, elle me regarde. et j'capte, qu'elle est sincère. et ça m'affecte. positivement. et négativement, surtout. ça m'fait mal, un peu. ça m'fait mal, qu'on soit aussi complice, aussi près l'un de l'autre, en sachant que.. rien n'aura jamais lieu. le merveilleux sens unique. la friendzone. j'souris, juste pour dire, bien qu'au fond d'moi, c'est gris. il pleut, même, j'dirais. mais, juste en dedans. pause. « je l'aime.. c'est tout. » allez, isa. « .. je l'aime .. dans le moindre de ses gestes .. » j'me sens rougir, un peu. j'me passe une main dans le visage. « .. même quand elle pète des câbles .. » j'souris, malgré tout. aïe. « j'l'aime.. tout l'temps.. » j'ose plus la regarder.

je dois l'avouer, je dois être honnête avec moi-même, j'ai ressenti ce sentiment de doute alors qu'il me parle de ses sentiments, pourqu'il m'aime. je le regarde et lui, ne me regarde pas, ses joues sont rosées. et puis, ce sont des papillons, que j'ai, au fond de l'estomac ? lorsque j'y pense, ils partent, c'était que passager, je crois. - et ça fait combien de temps que vous êtes ensemble officiellement ? je suis partie trop loin dans l'espace que je n'entends même pas la question. il m'aime, isa ? ou, il joue trop bien son jeu.

je n'ai plus envie de répondre à rien. j'suis déprimé, d'un coup. très déprimé. j'imagine que ça parait, mais j'fais mon possible pour que ça ne paraisse pas. si j'avais pu, je m'aurais trouvé un alibi pour pouvoir partir en douce. une autre question. j'réponds pas, mais j'remarque que coumba non plus. silence malaisant. well, j'ai pas le choix. - ça s'est fait naturellement. j'pourrais pas dire un moment précis. peut-être un mois. peu importe. j'regarde dans le vide.

il faut qu'on parle, ce n'est pas un choix, ce n'est même pas une question, il faut c'est tout. le souper est terminé, isa prend le temps de répondre à je ne sais pas quelle question, ma mère semble surprise, car je crois que j'avais dit quelques mois. je soupire. - maman, papa, je suis désolée, mais on doit y aller, on nous attends à une autre soirée et c'est un anniversaire. je me lève, tirant légèrement isa par la main. mes parents se lèvent eux aussi. - oh, je vois. dans tous les cas, nous sommes très heureux de t'avoir rencontré isa, on espère te revoir dans bientôt, bonne soirée et on t'aime coumba. ma mère m'embrasse sur les joues et fait la bise à isa. je le tire avec moi jusqu'à l'extérieur de la maison. je le regarde dans les yeux, alors qu'on s'éloigne. - c'était quoi ça ?

coumba veut soudainement partir. je suis soulagé. j'ai juste hâte d'être dans mon lit, couché en boule. avec personne. personne d'autre que mon chien. je me lève, puis salue ses parents. - je suis heureux de vous avoir rencontré également. fake sourire. puis, on sort. coumba m'pose cette question qui.. m'rend un peu perplexe. ça paraissait tant que ça? j'vais juste faire comme si j'avais pas compris. - tu m'as trouvé mauvais.. ? j'suis vraiment désolé.. elle me regarde dans les yeux, moi j'regarde pas trop en retour. - j'vais rentrer.

je fais ce sourire sarcastique alors qu'il évite la question, alors qu'il me dit qu'il va rentrer, mais je le laisse partir, je le regarde partir, et tout ressort, un peu comme quand je suis malade le matin, mais là, ce sont des sentiments, des émotions. - TU PEUX PAS M'AIMER ISA, TU PEUX PAS. c'est te vouer à l'échec, c'est aimer le vide, c'est aimer rien en fait.

ce joli sourire, qu'elle me fait là. j'regrette de pas avoir été plus subtile. j'sais juste pas ce qui a bien pu me passer par la tête. j'marche, puis elle gueule. j'me retourne. « coumba, relax, j'suis pas amoureux de toi. » j'hausse les épaules, le plus naturellement possible.

je m'approche très près de lui, beaucoup trop près. il me dit qu'il n'est pas amoureux de moi, mais il pense que je ne sais pas lire en lui, il pense que je ne le connais pas. - si tu n'es pas amoureux de moi, alors, tu peux me dire je t'aime en me regardant directement dans les yeux ? je le défi, oui, et ce n'est pas la première fois, enfin, oui, pour ça.

elle s'approche, encore et encore. j'me demande sincèrement ce qu'elle fait. puis, elle m'demande un truc étrange. pour une fois, j'affronte son regard. « pourquoi? ça t'sert à quoi? »

- pour savoir. si t'es pas amoureux, ça devrait pas te poser un problème isa. je patiente du regard, je ne cligne même pas des yeux, et puis, la tension, elle monte.

« j'vois surtout pas l'utilité. » j'prends mon air détaché. « je t'aime. » c'est vraiment difficile de maintenir son regard. mais bon. pas l'choix. « contente? »

» siberia (isamba)
» (isamba) being drunk.
» SEMAINE 1 (ISAMBA)
» 3YEARS (ISAMBA)
» SKYPE TALK (ISAMBA)

(isamba) nevermind.

(isamba) nevermind.

Sujets similaires

Sujets similaires