c'est beau. (yamo)

il est trois heures de l'après-midi, je suis dans mon bureau à lire une recommandation pour un groupe de musique fait pas un chercheur de talent de la maison. sani comme à son habitude il court partout, avec quelques employés qui le suivent pour l'attraper et puis, ça me fait sourire, car c'est mon petit amour, ma petite fusée sur deux jambes et mon destructeur de silence. je lève alors les yeux et yann passe devant ma porte. on fait des efforts pour que ça revienne comme c'était, pour qu'on retrouve notre amour d'autre fois. j'ai ce sentiment de vide à l'intérieur, ce sentiment de le perdre. je me lève alors, et je vais dans son bureau, refermant la porte derrière moi, sans plus rien dire, je vais prendre son visage entre mes mains et je l'embrasse avec cette intensité quand j'avais envie de lui.

✧ **MESSAGE** : 2882 ✧ **HERE SINCE** : 18/09/2012

c'eeest une journée de merde. voilà ce que c'est. j'viens de parler un peu fort à un employé qui dormait dans le studio depuis une bonne heure. de la bave sur le système de son hors de prix, c'est toujours merveilleux. j'ai juste un million de retour d'appel à faire. ça aussi, c'est merveilleux. la machine a café est brisée. ça aussi, c'est merveilleux. sani est en mode 'je suis plus actif que jamais'. heureusement que je l'aime, celui-là. je marche jusque dans mon bureau, puis referme la porte derrière moi. vivement que cette journée finisse. puis, quelqu'un ouvre la porte. c'est nemo, qui m'embrasse sans que je puisse ni même m'en douter. assez intensément merci. j'sais pas trop quoi faire, vraiment pas, même. j'ai plus l'habitude. je réponds néanmoins, mais beaucoup plus doucement. « c'est l'heure de la pause? » je ris nerveusement.

je vois bien que tout est différent, si différent que je doute de notre relation, que je doute de notre amour mutuel, que je doute de notre mariage. je sais qu'à un moment, il m'aurait embrassé tout aussi intensément et qu'on aurait fait l'amour sur son bureau, aujourd'hui ce n'est pas ça, aujourd'hui, c'est seulement une odeur de malaise et de rien. le rien est triste, me rend triste. je m'appuie contre le rebord du bureau. - est-ce que tu m'aimes encore ? est-ce que tu me désires encore ? est-ce que ça vaut encore le coup nous deux ? est-ce qu'on est perdu ? je suis sur le point de faire une crise, trop d'émotions dans le même coeur, dans la même cage thoracique. - oublie ce que je viens de dire. je me passe nerveusement une main dans les cheveux et je me lève pour me diriger vers mon bureau. - on se voit ce soir, à la maison. comme on fait depuis ces derniers mois, sans qu'il se passe quoi que ce soit. je referme la porte de son bureau et je me laisse tomber dans ma chaise en jouant avec mon alliance.

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j'comprends plus rien. j'comprends plus rien, parce que j'ai répondu à son baiser, et ce n'était pas suffisant. il quitte mon bureau assez rapidement, en me demandant d'oublier ses propos. je me laisse tomber dans ma chaise. je soupire. mon téléphone sonne sans cesse. je le ferme, parce que j'suis badass à ce point. j'attends une heure. deux. sans rien foutre. et dire que j'ai engueulé un employé à cause de ça tout à l'heure. je me lève finalement, puis entre dans le bureau de nemo en refermant la porte derrière moi. « c'est normal que ce ne soit pas comme avant tout de suite, nemo.. » j'parle le plus calmement possible.

le temps il passe, j'essaie de terminer le dossier, de me mettre la tête dedans, je réussi seulement à penser à notre baiser tout récent. on essaie sans essayer, on aimerait, mais ça ne fonctionne pas. je donne finalement mon avis, et je vais rencontrer le manager pour lui demander de prendre rendez-vous avec le groupe cette semaine et je reviens dans ma bureau. je pose à peine mes fesses sur ma chaise que yann entre et referme la porte. une nouvelle discussion. - yann, tu sais à quand remontre notre dernier baiser sans compter le baiser de tout à l'heure ? à un peu plus d'un mois, on dort ensemble sans se coller, on ne passe pas plus de temps ensemble, et le plus pire dans tout ça, c'est qu'on est au courant, on le sait, et puis, on fait rien. et ça me tue.

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« t'as fait quelque chose, tu m'as embrassé, et je t'ai répondu. tu veux quoi? divorcer? trouver quelqu'un d'autre? » pour bien compléter cette journée de merde. même si on s'est éloigné, jamais je ne voudrais divorcer. si je n'ai pas l'temps de l'aimer, je n'aurais pas le temps d'aimer quelqu'un d'autre anyway.

- je veux seulement qu'on retrouve notre couple, notre famille, parce que là, c'est pas deux pères qui élèvent sani, ce sont deux meilleurs amis qui le font. non, je ne pense pas à divorcer, ni à me séparer. - je crois que je vais seulement me trouver un remplaçant et être père à la maison. je me passe une main dans les cheveux. non, je ne vais plus travailler, mais je vais avoir du temps pour m'occuper de moi et de ma famille.

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ça me soulage, un peu. bien que la fin me trouble. gérer ça avec quelqu'un d'autre? how about no? « pardon.. ? » c'est tout ce que je trouve à dire.

- t'as bien compris yann, la maison pue la compétence et je pense à quelqu'un en particulier pour prendre ma place, et tu l'aimes bien. je vais pas t'abandonner, je vais t'aider, mais de la maison.

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j'sais vraiment pas comment le prendre. oui, ça va aider notre couple. non, j'veux pas me retrouver sans lui ici. même s'il y a un remplaçant. j'suis assez découragé. j'vais tuer quelqu'un, moi, aujourd'hui. j'soupire. « fais comme tu désires. » je me retourne, puis marche jusqu'à mon bureau en me traînant un peu les pieds. je m'enferme.

je soupire alors qu'il sort de mon bureau. je ferme les dossiers que je place dans un tiroir et je sors à mon tour du bureau et sani passe en même temps devant moi, je le capture dans mes bras et l'attaque de bisous. il crie, se débat, et il commence à rire. je souris. - aller mon bébé, on rentre à la maison. il me donne des petites tapes sur la tête et je cogne tout doucement à la porte de yann. - on retourne à la maison, tu viens ? - PAPA YAAAANNN, PAPA YAAANNNNNN ! sani tend les bras vers lui.

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le temps passe, je travaille parce que j'ai rien foutu tout à l'heure et que je dois me rattraper. et accessoirement parce que je suis ici pour travailler. nemo cogne à la porte, puis sani gueule. je prends mes choses, ouvre la porte puis souris à sani. le genre de sourire forcé que l'on fait à un enfant pour cacher son réel état d'esprit. j'regarde à peine nemo, parce que j'saurais pas quoi lui dire de toute façon. je verrou les portes, puis ferme les lumières. « on se rejoint à la maison. » puis j'vais rejoindre ma voiture.

- d'accord, à la maison alors. je lui fais dos en apportant sani avec moi jusqu'à ma propre voiture, je dépose le petit dans son banc et je pars sans attendre yann. une fois à la maison, je dépose sani au sol et le laisse courir un peu partout dans la maison avec ses copains imaginaires. je me sers un verre de vin et surveille notre bébé dans un silence complet.

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je roule vite, mais j'rentre pas de suite. c'est qu'une heure plus tard, que j'arrive à la maison. j'ouvre la porte, mets mes clés sur le comptoir, puis regarde nemo avec son vin. je détourne le regard vers sani qui court partout. j'ai pas mangé, mais j'ai pas faim. du tout, même. je monte à l'étage, puis prends une douche.

il ouvre, il me regarde à peine quelques secondes et il monte à l'étage. j'entends l'eau de la douche couler, et c'est là qu'un noeud se forme au fond de mon estomac. je me sers un deuxième verre de vin, que je termine lentement et je m'arrête. j'ai appris à me contrôler avec le temps. je sers le vin et puis ma coupe dans l'évier, avant d'aller prendre place sur le canapé avec sani qui se couche sur moi pour écouter les mêmes trucs que moi. je flatte tout doucement sa tête.

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j'sors de la douche, enfile un boxer, puis vais directement au lit. s'il veut parler, il n'aura qu'à le faire tout à l'heure. là, là, actuellement, non, je n'ai pas envie de parler ou ni même de socialiser.

yann ne descend pas, je me doute qu'il est couché, qu'il ne veut pas descendre ou même nous voir. je soupire. sani me fait savoir qu'il a faim, alors je le fait manger tranquillement, je le laisse jouer un peu, je lui donne son bain et c'est l'heure du dodo. je lui chante une berceuse et il s'endort. je vais prendre une douche à mon tour, mais je ne vais pas me coucher avec lui, je vais plutôt dans la chambre d'ami, allumant la télévision, avec le moniteur pour surveiller sani.

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nemo n'arrive pas. je me doute qu'il est dans la chambre d'ami, ou bien sur le sofa. tant pis. je règle le réveille-matin, puis m'endors.

il me faut un moment avant de m'endormir, mais je le fai. c'est seulement quand sani pleure que je me réveille pour aller le prendre dans mes bras, il fait son petit besoin du matin et je lui donne son petit déjeuner. je me fais une assiette et je fais une assiette pour yann avec un jus d'orange. je me doute qu'il ne va pas prendre la peine de le manger ou même de le regarder, mais je l'ai fait quand même.

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le cadran sonne. je snooze. encore. et encore. et je snooze encore. c'est bizarre, dormir seul. je me lève finalement, m'habille puis descends. ça sent la bouffe. sani me prend les pieds, puis moi, je le prends dans mes bras. j'suis mal à l'aise, j'sais pas ce que je devrais dire. je dépose le petit au sol, puis vois que nemo m'a préparé un déjeuner. j'ai pas faim mais j'vais faire un effort. « bonjour. merci. » j'souris, malgré mon regard évasif.

je prends une gorgée de café en les regardant tous les deux. mes deux mâles à moi. je les laisse ensemble. il me salue et me remercie. - bon matin, tu as bien dormi ? sans moi ? je mange tranquillement mon assiette, notre premier déjeuner en famille depuis longtemps. ça fait un peu de bien dans mon coeur de mari.

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il sera à peu près temps de foutre l'orgueil de côté. « mouais. mais, il manquait quelqu'un. et toi? » je commence à manger, malgré mon estomac à l'envers.

- il me manquait quelqu'un, mais pas comme je l'aurais voulu. parce que t'avoir seulement dans le lit, ce n'est pas suffisant, te coller, t'embrasser et faire l'amour, voilà ce que j'aimerais avec toi dans notre lit, mais ce n'est plus ça. sani me montre son verre, je lui verse du jus de pomme, pour faire changement, et il boit dans son biberon de grand. - je ne vais pas travailler aujourd'hui. je prends congé.

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moi qui avait voulu mettre mon orgueil de côté, pour une fois. pourquoi ai-je l'impression que c'est uniquement de ma faute? puis, il m'annonce qu'il prend congé. « aaah. » c'est qu'on a du pain sur la planche. je déteste ça, quand nemo n'est pas au travail. il manque quelqu'un. et je n'aime pas la sensation d'être le seul responsable. et de ne pas pouvoir passer devant son bureau, avec lui dedans. « pourquoi? »

- parce que j'ai besoin de prendre congé, c'est le premier que je m'offre depuis un long moment. parce que j'ai envie de passer la journée sans entendre un téléphone sonner, ou devoir courir de droite à gauche. de prendre le temps de faire les choses, sans stresse, donner de mon temps à sani aussi.

» first day (yamo)
» yamo, j'aimeleschats.
» (yamo) kiss me again.
» (yamo) tired.
» so close (yamo)

c'est beau. (yamo)

c'est beau. (yamo)

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