goal (jalli)

j'suis au bas de la montagne, j'vais bientôt monter. j'crois que je n'ai jamais été aussi angoissé de toute ma sainte vie. même la première fois, c'était pas aussi terrible. j'ai l'impression d'avoir une deuxième chance, et cette fois, j'peux juste pas la manquer. j'suis assis par terre, j'regarde ma planche, j'enlève la neige dessus, j'en remets, je l'enlève de nouveau, j'en remets encore, juste pour passer l'temps parce que j'vais mourir si j'pense trop. j'me laisse tomber, sur le dos. « philli.. » philli, je veux mourir. « philli.. achève-moi.. » je ris un peu. je suis content, d'être là. mais j'veux tellement la victoire, que j'suis pas vraiment en mesure d'apprécier. mon entraîneur m'donne un léger coup de pied dans les côtes (amical) pour m'dire que c'est l'heure. « porte-moi chance, déesse philli. » j'ris un peu, puis me lève.

je crois que je suis aussi nerveuse que lui, je suis pourtant contente d'être ici aux jeux olympiques. j'ai cette impression de revenir dans le passé alors que je gagnais ma médaille et aujourd'hui, ce sera au tour de james d'être un médaillé. je le regarde attentivement, il est très nerveux et je peux comprendre, pourtant ça me fait sourire. je vois james qui se laisse tomber sur le dos, je ris légèrement puis je m'agenouille pour prendre son visage entre mes mains et coller mon front contre le sien. - te souviens-tu de ce que tu m'as dit alors que j'étais à ta place ? je ne sais pas si il va s'en souvenir, mais je le souhaite. je crois encore aujourd'hui que c'est grâce à lui si j'ai gagné. c'est à son tour. je l'embrasse doucement. - je t'aime. je m'éloigne pour le laisser se lever et me lève à mon tour en souriant. futur champion.

j'me concentre juste sur labeautéinfinie de ma copine. j'acquise à sa question, car oui, j'me souviens. j'réponds longuement à son baiser, jusqu'à recevoir un deuxième coup de pied, en fait. je ris un peu, on se détache, puis je me lève. « moi aussi je t'aime. » câlin d'adieu. j'la serre fort, puis mon entraîneur commence à devenir impatient. je me détache, je prends ma planche, puis mon casque, puis j'prends le remonte-pente. j'arrive en haut, j'm'assois puis j'regarde ceux qui passent avant moi. mon entraineur me parle, me dit tout c'que je ne dois pas faire, tout ce que je dois faire, mais je ne l'écoute pas vraiment. j'y arrive pas. je dessine juste mon trajet, dans ma tête. c'que je vais faire. comment j'vais le faire. puis, on nomme mon nom. mon entraîneur et les gars me tapent l'épaule, puis je ressers encore mes fixations. j'lève mes fesses, j'me concentre sur la piste, puis je descends. ça va à merveille. j'le sens. j'exécute ma quatrième forme, puis mon atterrissage s'passe.. très mal. j'tombe direct sur mon poignet, et un cri de douleur s'échappe de mes lèvres. j'suis sur le dos, j'regarde par en haut, j'vois un peu mon rêve s'écrouler. non, en fait, il s'écroule. j'ai mal. deux secondes. trois secondes. cinq secondes. puis j'me lève. j'dois me lever. j'laisserai pas mon rêve s'écrouler, non. j'descends l'reste du halfpipe, en me serrant les dents. j'arrive en bas, mon deuxième entraîneur me demande direct si ça va. « si. t'en fais pas. » j'attends mon pointage, qui sera nul à chier, j'le sais bien.

je sers la main de son frère très fort dans la mienne. je peux le sentir nerveux lui aussi. il croit en son petit frère, il réalise leur rêve à deux. je regarde patiemment les autres participants exécuter leur enchaînement de sauts et puis de glisses. j'applaudis leur performance car ils sont très bons eux aussi. et c'est maintenant au tour de james de faire sa propre descente, je crie à m'époumoner. je sais qu'il ne peut pas m'entendre, mais c'est de l’excitation, de l'engouement, je suis si heureuse pour lui. pourtant, je le vois tomber, je le vois s'écrouler et je sens que mon coeur arrête de battre. il ne se relève pas tout de suite, des larmes montent jusqu'à mes yeux. je pousse tout le monde pour tenter de me rapprocher le plus de james. il se relève, je suis soulagée, mais je sais parfaitement que tout ne va pas bien. je regarde le pointage. dixième. je me mords la lèvre très fort. j'essaie de chercher son regard, j'essaie de voir ce qu'il ne va pas, j'essaie de lui donner un peu de réconfort, cependant, ce n'est pas comme ça que la vie fonctionne.

mon regard croise celui de philli. allô philli, j'ai le poignet cassé. je lui fais un sourire, pour la rassurer. un sourire qui sonne un peu faux, mais peut-être bien que j'suis juste déçu d'être en dixième place, aussi. j'parle, de sorte à ce qu'elle lise sur mes lèvres. « ça va. » mon frère m'regarde. et à c'moment, j'sais qu'il sait que j'sais qu'il sait que j'me suis blessé. il hoche de la tête négativement, j'hoche de la tête positivement. puis, j'lis sur ses lèvres, un 'non'. j'me retourne, puis j'vais reprendre le remonte-pente. j'arrive en haut. mon entraîneur me demande si ça va, lui aussi. j'hoche de la tête, heureux que mon poignet ne soit pas à découvert. il est enflé. et j'le sens. le temps passe, puis j'suis le troisième à y aller, étant donné que j'suis dixième au classement. j'vais devoir oublier cette douleur. puis, c'est à mon tour. mon entraineur m'accroche un peu, puis j'grimace. « .. james? » merde, merde. merde. « écoute, j'ai pas l'choix, je ne peux pas pas le faire, tu comprends ça? » j'chuchote, j'ai pas envie que les gens de l'organisation sachent que j'suis blessé. « tu peux pas, james. c'est tout. t'y vas pas. » détresse 101, puis on nomme mon nom. j'le regarde, j'hausse les épaules, puis j'y vais. « JAMES! » j'réfléchis plus à la douleur. j'vais devoir tout faire, pour ne jamais avoir à tenir ma planche avec ma main droite. j'pense à rien d'autre, c'est le néant, dans ma tête. puis, j'arrive à la fin du halfpipe. la seule chose que je sais, c'est que je n'ai pas tombé. j'crois que ça s'est bien passé. j'crois pas avoir fait d'erreur. mais j'en sais rien, juste, rien. les gens crient. j'imagine que c'est bon signe. je détache mes fixations, puis montre ma planche à la caméra pour les commanditaires. j'attends le pointage.

je sais pas du tout ce qu'ils se passe, je vois james qui me dit que tout va bien, je vois son frère lui dire un non du bout des lèvres. je panique tellement à l'intérieur, ne rien savoir me perturbe. je rejoins alors son frère pour lui demander des explications, c'est à ce moment qu'il m'annonce que james est blessé. je ne peux plus rien faire, car il est là-haut. tous les scénarios de la terre entière me viennent en tête à ce moment précis de la compétition. je n'ai pas envie de le voir en chaise roulante et de n'être plus capable de se lever, je n'ai pas envie de le perdre. mon coeur va sortir de ma poitrine, je le sens battre tellement fort, je le sens coincer au fond de ma poitrine. pourtant, james, il se lance. je ferme les yeux, comptant les secondes qui passent, espérant ne pas entendre des cris, espérant que tout se passe bien. tout se termine, il est là, levant sa planche dans les airs et se retrouvent avec les autres participants des jeux. je passe la sécurité et je vais pousser james de colère, de peur, de soulagement, mais je le pousse de toutes mes forces. - tu es un con. je le regarde dans les yeux puis je m'éloigne de lui sans prendre la peine de regarder le pointage. je sors du site pour aller l'attendre à l'hôtel.

j'vois philli qui arrive, j'lui souris, j'suis heureux, je l'ai fait. j'ai réussi. mais, elle n'a pas l'air d'humeur. elle me pousse, très fort, puis m'dit des mots en italien. j'devine donc, que c'est des méchants mots. puis, elle s'en va. j'suis déstabilisé. ils annoncent le pointage, j'entends des applaudissements, des cris, mais moi j'regarde dans le vide et je pense juste à la réaction de philli. puis, l'animatrice m'parle, me pose des questions, les caméras sont sur moi, puis, j'réponds machinalement, puis j'capte que j'ai gagné juste lorsqu'elle me demande, ce que ça fait, que de.. gagner. je souris, puis je cesse l'entrevue en la remerciant. mes entraîneurs m'engueulent un bon coup, tout en me félicitant, une fois que les caméras sont ailleurs. mais, ils sont heureux, aussi. c'est pas très crédible. j'sais plus si je dois être fier, ou non. j'sais plus, si je suis heureux, ou si j'le suis pas. j'ai mal, très mal au poignet. c'est la remise des médailles. j'souris faussement. puis, on m'amène directement à l'hôpital après, là où j'passe les prochaines heures. tant pis, les entrevues. enfin, on m'laisse rentrer à l'hôtel. il doit être une ou deux heures du matin. j'ouvre tranquillement la porte, puis j'vais juste m'écraser sur le sofa. j'imaginais pas ma victoire comme ça.

je passe les prochaines heures dans notre chambre d'hôtel. je suis assisse en tailleur. tout en regardant le vide, je me demande pourquoi je suis si en colère contre james. je lui fais confiance, je sais qu'il est excellent dans ce qu'il fait, ce n'est pas ça. je pense maintenant à son frère, à son accident et le sentiment de colère revient. des larmes coulent contre mes joues. je tenais à ce tout soit parfait, à ce que cette journée soit la sienne, mais j'ai seulement réussi à gâcher ce qui devait être le plus beau jour. son frère m'envoie un message, il m'annonce que james est à l’hôpital, car il s'est cassé le poignet lors de sa première descente. je le remercie, puis je ferme mon téléphone cellulaire. il est tard, près de minuit. je ferme les yeux sous les draps et c'est seulement au moment où j'entends james rentrer dans la chambre que je me réveille. je ferme les yeux de nouveau, je pleure silencieusement et ce n'est que deux heures plus tard que je me lève rapidement pour aller vomir à la toilette. j'ai si mal au coeur, c'est une montée d'émotions que je suis incapable de contrôler. je reviens et je m'assieds sur le lit, le regardant dans le noir. je ne sais pas quoi te dire james.

j'regarde ma médaille. sous tous les angles. j'ai pas envie d'aller dormir. j'y parviendrai pas, de toute façon. j'suis.. encore sous l'adrénaline. j'suis déçue. j'suis heureux. j'suis triste. j'suis fier. j'suis pas fier. je sais plus. j'sais pas si je mérite cette médaille. ou bien, j'la mérite en double? car, c'est un exploit, non? j'sais plus. j'vais m'faire engueuler par philli. ça non plus, j'ai pas envie. j'me suis fait engueulé par tout le monde. j'ai compris, ça va. j'dépose la médaille sur la table basse. j'ai plus vraiment envie de la voir. j'ai l'impression d'être le seul, à l'apprécier. j'prends mon laptop, question de voir si l'événement n'est pas sur youtube, déjà. j'mets la luminosité au minimum, puis j'enlève le son, pour pas réveiller philli. puis, j'trouve un vidéo. j'observe ma première chute. c'est évident, que j'me suis fait mal. puis, j'regarde ma deuxième descente. wow. wow. j'souris un peu. puis, on m'voit, qui montre mon snowboard. puis, philli. qui me pousse, et qui gueule un truc. puis moi, qui réagit plus, pas même lorsqu'on annonce le pointage. j'ferme l'ordinateur, j'la remets sur la table basse. cool. vraiment très cool. j'entends philli, qui se lève. philli, qui vomit. philli, qui s'assoit, puis qui me regarde. je la regarde aussi. « ça va.. ? t'as.. été malade? »

je suis malade depuis près d'une semaine, que je perds un peu de poids car je suis incapable de manger sans que je termine à la toilette, mais je n'ai pas envie de te répondre tout ça. ce n'est pas ça l'important aujourd'hui, à ce moment précis. je sens mes yeux devenir humides, je sens mon nez couler un peu c'est alors que je renifle. - qu'est-ce que je deviens sans toi james ? qu'est-ce qu'il arrive si tu as un accident comme aujourd'hui et que tu ne te relèves plus ? ou si tu fais exprès pour augmenter tes chances d'avoir un accident et de terminer ta vie en chaise roulante ? je sais que tu vas me dire que ça n'a pas de sens ce que je te demande, mais tu ne sais pas à quel point je suis inquiète.

elle renifle. j'me sens tellement mal. « c'est qu'un poignet, philli. ce n'est pas un bras, ni autre chose. » j'tente d'être rassurant. mais, c'est pas des mensonges, hein. si ça avait été plus qu'un poignet, j'aurais tiré révérence. « dans quatre ans peut-être que j'aurais pas pu. » je soupire un peu. « je pouvais le faire, philli. je l'aurais pas fait, autrement. » je baisse le regard au sol. « je suis désolé, d'accord? je m'excuse. je m'excuse. » il n'y a rien d'autre à dire, de toute façon. « je suis vivant. j'ai mes deux jambes. mes deux bras. et j'ai une médaille aussi. » j'la prends dans ma main, pour lui montrer, puis la remets à sa place. j'lève un peu les yeux au ciel, j'souris pas. victoire de merde.

je l'écoute attentivement jusqu'à la fin. je pose mes yeux sur sa médaille d'or qu'il me montre, je me surprends à sourire légèrement parce que je suis fière de lui. je perds ce sourire après seulement quelques secondes. - je comprends que c'était ton rêve james de gagner cette médaille, je crois que je suis la meilleure pour te comprendre sur ce point, mais tu as cassé ton poignet, tu as augmenté tes chances d'avoir un accident encore plus grave. je le sermonne comme si j'étais sa mère, mais ce n'est pas mon rôle, je suis uniquement sa petite-amie inquiète. - je suis heureuse pour toi, tout de même. je me demande seulement ce que ça serait la prochaine fois.

je sais, je sais. je sais. je sais. je sais, et je sais. je sais. c'est bon, maintenant? philli qui m'pousse, mes entraîneurs, mon frère et mes collègues qui m'pètent un câble, philli qui est pas là à la remise des médailles, moi qui a l'air du type le plus arrogant du monde à la télé, à cause de ma non-réaction à ma médaille, je peeeeense que j'ai compris. j'ai compris. je me lève, l'embrasse sur la joue, puis me déshabille pour ensuite me glisser sous les couvertures. « bonne nuit. »

il m'embrasse sur la joue avant de se déshabiller puis de s'installer sous les draps. - bonne nuit. je reste assisse sur le lit pendant encore un long moment avant de me lever tout doucement et de sortir ce test et de le déposer contre sa médaille. je me faufile sous les couvertures à mon tour sans le coller puis je ferme les yeux. je ne dors pas, je ne réussi pas, je pense encore et encore sans arrêter à sa chute. je pense que c'est à ce moment précis que je me rends compte à quel point ce sport peut être dangereux. il y avait son frère comme exemple, mais de le voir tomber ainsi, je crois que ça m'a ouvert les yeux. je dépose mes mains contre mon visage, et je pleure de nouveau silencieusement.

j'dors pas, bien évidemment. puis, après un moment, j'entends philli pleurer. j'crois que la seule chose qui pourrait la rassurer, serait que j'cesse ma carrière. ce qui veut dire, qu'il n'y a rien à faire pour la rassurer. j'me retourne dans le lit, pour aller me coller dans son dos. « .. que puis-je faire pour me faire pardonner? » j'flatte un peu ses cheveux. « pleure pas.. j'ferai plus de bêtises de ce genre, c'est promis, d'accord? »

je prends sa main qui n'est pas brisée dans la mienne, puis je la sers très fort contre mon coeur. il n'a rien à faire pour se faire pardonner, peut-être me promettre de ne rien faire de dangereux pour sa vie, ne pas recommencer cet épisode. - je n'ai pas envie de te perdre pour une connerie de ce genre. parce que je peux comprendre que même avec tout l'amour que je porte pour lui, s'il devient paraplégique, je sais parfaitement que ce sera difficile pour lui et pour moi. cette épreuve pourrait être évitée s'il faisait un peu plus attention.

voilà qui est très clair. « je comprends pas l'italien. » non, vraiment? c'est pas que j'ai pas essayé, hein. mais moi, et l'italien, ça fait deux. alors je me contente de déposer des baisers ici et là sur son visage. cette médaille ne sera jamais, jamais célébrée.

je dois arrêter de pleurer, je dois arrêter de penser à mes propres inquiétudes, de faire cette égoïste alors que c'est james le plus important, james et puis sa victoire. je fais un effort pour essuyer mes larmes et sourire sous ses baisers. je t'aime très fort, plus que tout et n'importe quoi. comment puis-je fais pour le faire sourire et que sa journée soit plus belle ? plutôt sa nuit. - peux-tu me montrer ta médaille de nouveau ? aller, va james.

ah non. j'veux plus voir cette médaille, du moins, plus pour aujourd'hui. j'sais même pas, si mon frère l'acceptera. « hm. » je me lève, puis m'dirige vers la table basse. y'a un truc, sur ma médaille. puis, j'reste figé. d'accord. j'comprends, maintenant. figé, figé. mes yeux sont trempés. je suis con. tellement con.

je n'entends rien. alors je me relève pour voir sa réaction et je remarque que james ne bouge plus, ne réagit pas. je m'assieds de nouveau en tailleur et l'observe attentivement. - c'était le cadeau que j'avais envie de t'offrir après ta performance. et c'est pour cette raison que j'étais et que je suis en colère de ta décision de continuer la compétition. je n'avais pas envie de te perdre et de perdre le père de cet enfant. j'ai de nouveau cette colère qui revient à l'intérieur, m’envahir.

j'sais pas, comment réagir. j'bouge encore pas. j'dis encore rien. et moi aussi, j'commence à être un peu en colère. j'ai envie d'avoir la paix, un peu. j'en ai assez, de me sentir mal. y'a une larme, qui s'échappe. gagner la médaille d'or. apprendre que j'vais être père. et pourtant, c'est qu'une journée de merde. une journée tellement merdique, que j'peux facilement la situer dans mon top trois. « d'accord. » c'est l'heure de la salle de bain. je verrou même la porte. j'm'assois sur le bord du bain, puis j'me passe mille fois les mains dans le visage.

j'ai droit à ce d'accord venant de sa part. j'entends le verrou de la porte de la salle de bain se barrer. je sais alors qu'il ne va pas sortir avant plusieurs heures. c'est à ce moment que je ne sais plus comment réagir ou quoi faire. je sais que je dois lui laisser du temps et puis c'est tout. ça ne m'empêche pas de me lever après une heure et d'aller cogner tout doucement à sa porte. - james, je tiens à m'excuser sincèrement pour l'attitude que j'ai et tous ces reproches que je te fait. c'est sincère, tu n'as pas voulu mal faire et je devrais être heureuse. je le suis au fond, même beaucoup.

c'est lorsque j'suis couché contre les tuiles, qu'elle cogne. j'suis tellement épuisé, que j'crois que j'aurais pu m'y endormir. encore, encore des émotions. je n'aurai plus de virilité, si ça continue comme ça. ce qu'elle me dit, me soulage un peu. « ça va, je t'aime. on en parle plus. » j'marmonne.

je soupire tout doucement puis je me laisse glisser contre la porte. je m'assieds sur le sol et je me bats très fort pour ne pas l'harceler et le forcer à m'ouvrir cette porte. on n'en parle plus est la fin définitive de cette conversation. ce qui blesse encore plus que cet accident, c'est que habituellement, c'est moi qui s'occupe de le remettre sur pieds lorsqu'il ne va pas bien. - je sais que je ne devrais pas te le dire, ta mère ne sera pas très heureuse de l'apprendre, mais demain, nous allons fêter ta victoire en grand. je souris contre la porte.

oui, et quand ma mère saura que j'me suis blessé, ce sera encore la fin du monde. j'pourrais inventer une chute dans les escaliers, tiens. mais alors, il ne faudrait vraiment pas qu'elle s'en rende compte. elle serait capable de me foutre au bûcher, pour ça. « .. j'ai pas vraiment envie de fêter ma victoire. »

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