j'attends patiemment mon frère jumeau, assis sur une chaise de la cuisine. j'l'attends peut-être en vain, car j'sais pas du tout quand il va se pointer. notre dernière discussion n'est pas le souvenir le plus agréable que j'ai de nous, disons. j'voudrais m'expliquer davantage, mais il n'y a rien à expliquer. j'voudrais lui dire, que j'suis désolé de ne pas répondre à ses attentes. ou bien que j'suis désolé, tout simplement. alors, j'attends. depuis des heures.

j'ai passé la journée à étudier à la bibliothèque pour des examens. que quelqu'un me tue. je suis passé voir himalaya à son travail quand j'ai ressuscité du bureau. en ce moment, j'ai besoin de penser à autre chose qu'à mon frère, je suis triste de cette dispute et je suis surtout triste de son boulot. je l'aime, mais le voir vendre son .. corps. un frisson parcourt mon corps. je reviens à l'appart et je vois que la porte n'est pas verrouillée, je rentre et je vois ma moitié assise dans la cuisine. - salut. un salut triste avec un mélange de mélancolie.

la porte s'ouvre, je tourne la tête vers celle-ci. c'est ike, de toute évidence, qui me dit un salut qui fait un peu pitié. « j'm'excuse, ike. » c'est tout c'que je trouve à dire. « j'veux pas quitter cet appartement, et j'veux pas que tu quittes non plus. » t'es tout c'que j'ai.

je laisse mon sac tomber lourdement sur le sol et je vais prendre place à la table en prenant soin de fermer la porte derrière moi. c'est rare que je fais face à ojai, je crois que c'est la première fois, mais ... - je peux pas accepter le fait que mon frère soit escorte, tu veux quoi en faisant ça ? plus d'argent ? un nouvel appart ? que ta copine emménage ici ? tu peux pas te mettre en colère ike.

j'soupire. j'croyais avoir été clair. « j't'ai clairement dit que j'faisais ça QUE pour que ma copine vienne ici, et rapidement. c'est tout. j'ferai pas ça toute ma vie, non plus. »

- tu crois réellement que ta copine va être heureuse d'apprendre que t'as vendu ton corps pour qu'elle vienne ?

« elle saura pas. » j'hausse les épaules.

je ris sarcastiquement. - woah, belle preuve d'amour ça ojai. je respire un petit moment, j'aimerais bien m'en aller, là, maintenant. - je te propose une dernière d'arrêter et de prendre l'argent, dans le pire des cas, tu me rembourseras plus tard.

j'sais qu'il a raison, et pourtant j'en n'ai rien à battre. j'suis réputé pour ne faire qu'à ma tête, après tout. « tu vas faire quoi? partir? ike, t'es mon jumeau, j'te considère beaucoup, mais j'fais c'que je veux de ma vie et j'cesserai pas d'faire ce truc parce que ça t'plait pas. »

je me passe machinalement une main dans les yeux, trop exaspéré de son caractère à toujours faire c'qu'il veut s'en prendre en considération les autres. - parfait, je t'empêche pas de faire c'que tu veux, j'vais partir et retourner chez maman. je prends mon sac et je le lance sur mes épaules en me dirigeant vers la porte. - je vais passer ce week-end pour prendre mes choses, t'auras plus de place pour toi, tes clientes et ta copine.

j'fais comme si j'en avais rien à foutre. j'me lève, puis m'rends jusqu'au salon pour m'laisser tomber sur le sofa. « allez. vas-y. fais-toi plaisir. »

- au revoir, p'tit con. j'ouvre la porte et je la referme en la claquant derrière moi. c'est la première fois que je dis un truc aussi mal, que je suis en colère à ce point. qu'il vive tout seul maintenant, c'est un grand garçon, il sait ce qu'il fait.

« aurevoir, fillette. » il sort, puis j'vais sous ma couette. le journal d'un type trop borné. bref.

sa manière de me dire au revoir. je reviens dans l’appartement et je lui lance mon sac avec mes livres en pleine figure. - je suis une fillette pourquoi ? parce que je couche pas avec des madames pour faire venir ma copine ici ? je suis une fillette parce que j'mens pas à ma copine ? je suis une fillette parce que je suis trop con pour prendre l'argent que mon frère me propose ? je suis une fillette parce que limite je me respecte et j'risque pas d'aller me prendre des trucs pas propres sur le pénis ?

une pluie de livres m'tombe dessus. pas la peine de me demander c'que c'est, et de qui ça provient. c'est juste le genre de chose qui confirme le p'tit surnom affectif que j'lui donne.. la plupart du temps dans ma tête. j'écoute son p'tit speech de dramaqueen, puis j'me retourne pour le regarder en face. j'ai beaucoup d'problèmes mais j'les affronte, hahaha. sa dernière phrase me décroche un.. sourire, pas assez discret. « j'suis désolé. » arrogance 101. j'me passe les mains dans le visage, mais le sourire en question ne part pas. « pardon. c'est sincère. »

- tu sais quoi ojai ? tu me fais pitier.

deuxième sourire. « tu t'sens agressif, ike? tu crois que j'en ai quelque chose à battre? j'croyais que tu me connaissais mieux que ça. »

- effectivement, je croyais pas que mon frère se prostituait. je me mets à rire. - non, j'croyais moi aussi te connaître, mais j'me rends compte que finalement, j'te connais pas du tout.

- dire que je voulais être comme toi. je ris. - devenir un pauvre con. je continue de rire en reprenant mon sac et je sors de sa chambre. - oh et ojai, pas la peine de m'attendre pendant des heures.

j'suis amer. terriblement amer. « dégage. »

THIS IS THE END.