et puis j'traîne sur le canapé, j'ai pas envie de bouger, j'ai pas envie de faire quoi que ce soit. juste de pas bouger avec la cigarette au bord des lèvres et puis c'est tout. et puis regarder la télé, et puis bouffer, un peu. voilà, hier j'avais envie d'bouger, puis aujourd'hui non. imprévisible je suis. puis j'suis fatigué un peu, aussi. puis fatigué d'avoir rien fait, et fatigué d'avoir dormi, en fait. dormi, ou pas. ahahahah. puis ça sonne alors j'lève un peu difficilement mon cul du canapé pour aller ouvrir. et puis y la rose qui apparaît face à moi, la nollie, là. ah et j'fais quoi, là ? j'la vois avec son regard tout chamallow face à moi, comme si les cheveux chamallow suffisaient pas t'sais. ehhh non tu déranges pas, rentre. j'me pousse pour qu'elle rentre puis j'referme derrière elle. il s'passe quoi ? j'sais paaaaas peut-être qu'elle vient pas pour rien. ou peut-être que si.

hey. j'suis là. bonjour, c'est moi. nollie. hola. réagis, un peu ah? j'dérange pas, jazz? faudrait peut-être que tu passes le message à ton expression facial. il me demande s'il se passe un truc. non, rien, justement. il s'passe rien. rien. rien. rien. j'lui lance des éclairs à l'aide de mon regard (de meurtrière.) « ça m'arrive, d'avoir envie de t'voir.. sans raison particulière. » très souvent, même. trop souvent. overly attached (not) girlfriend. j'regarde le sol, un peu. c'est que, sa beauté m'éblouit. hahaha... j'rigole pas. j'retrouve son regard, j'fonds, puis j'souris presque naturellement. « .. et toi? » ça t'arrive, jazz? attention, y'a plusieurs choix de réponse, mais y'en a qu'une seule qui est bonne. c'est pas l'genre de test que tu veux couler.

je lui ouvre la porte pour la faire rentrer parce que, quand même, j'vais pas la laisser dehors, maiiiiis.. je suis content un peu qu'elle soit là, de l'avoir en face de moi j'veux dire c'est toujours cool de la voir mais je sais trèèèèèèèès bien ce qu'il va arriver et ça me gonfle déjà. aloooors non, j'souris pas. c'est vrai qu'elle ne dérange pas, mais non, je n'le montre pas. juste, je le dis. elle me regarde de travers, méchamment, puis j'hausse un sourcil. qu'eeeest-ce que j'ai dit de travers, encore ? puis elle m'dit qu'elle voulait me voir juste.. pour me voir ? ah ben, voiiiiiiilà, tu m'vois. record de perspicacité décerné àààààà -roulement de tambours- JAZZ DE VILLEREY. toutes nos félicitations ! bientôt j'aurais aussi l'oscar de celui qui joue le mieux le mec détaché. elle baisse les yeux, puis elle m'regarde encore, et puis elle sourit. et son sourire et si.. non, non, pas éblouissant, ni magique, ni magnifique. il est si communicatif que je souris aussi, naturellement. sans même réaliser ahah. puiiis elle me retourne la question. et moi ? ben moi il s'passe rien, j'regardais la télé, mais y a rien alors j'regardais un dessin animé mais tu savais qu'ils sont nuls maintenant les dessins animés ? j'te juuuure. j'hausse les épaules et je finis ma cigarette avant d'aller dans la cuisine. tu veux boire un truc ? j'me sers un coca et j'attends.

« ah ben, voiiiiiiilà, tu m'vois. » tu peux m'le dire directement si tu veux que j'me casse, hein. mais bon, c'est l'genre de chose que j'garde dans ma tête, parce qu'en fait, j'veux pas qu'il me dise de partir ou qu'il m'considère comme la fillette la plus susceptible du vingt-et-unième siècle. ceci-dit, j'souris. puis il sourit. puis j'fonds par sa faute, pour la quarante millième fois aujourd'hui. m'voilà de nouveau en admiration totale devant lui, alors qu'il parle de dessins animés. « j'sais, ça brise mon petit coeur de n'plus avoir les dessins animés d'autrefois. » et de n'pas t'avoir toi, p'tit con. (overly attached -not- girlfriend, le retour.) « sinon, t'es sexy quand tu fumes. » spontanéité, bonjouuur. il m'propose un truc à boire alors qu'il se sert. « noon, ça va, merci. » oh bah, t'es même sexy quand tu bois, quelle méchanceté gratuite envers les fillettes aux cheveux roses en manque d'amour. « tu prévoyais regarder les dessins animés toute la journée? » sourire.

j'la vois bien qui fond totalement, et je ferais bien une réaction, mais c'est que j'veux pas non plus qu'elle s'imagine des choses qui n'ont pas lieu d'être, et que ça nous ramène encore sur nos éternelles conversations où chacun sait d'avance ce que l'autre va dire, et où je finis toujours par me faire engueuler. pour rien, en plus. ouais, ils devraient nous les remettre, ceux-là sont stupides. c'est une honte. oui, oui, une honte, carrément. on est clairement déjà à ce stade, c'est sûr. puis elle m'lance que j'suis sexy, et j'peux pas m'empêcher de sourire. ce sourire en coin à moitié flatté et à moitié carnassier. sisi, carnassier. alors du coup, je sors une autre cigarette et je l'allume en lui faisant un clin d’œil asseeeez sous-entendu. ahahah. elle n'veut rien boire alors j'referme le frigo en haussant les épaules, puis j'mets mon verre fini dans l'évier et retourne vers elle. j'eeeen sais trop rien, en fait. peut-être un film après les dessins animés. j'souris à mon tour. tu veux faire quelque chose en particulier, toi ? puisqu'elle est là, hein. boooon, j'reconnais queeee j'voulais pas qu'elle se fasse des idées. maiiiiis j'y peux rien moi, j'veux juste profiter, moi. fuuuck.

il s'prend une nouvelle cigarette, qu'il agrémente d'un clin d'oeil. c'est que, va te faire foutre, de villerey. tu fais exprès, et pis j'aime ça. je n'le dirai pas, mais tu l'sais, hein. t'es pas con. il répond à ma question, puis m'demande si j'veux faire quelque chose en particulier.. avec ce sourire qui veut en quelque sorte tout dire. « pas particulièrement, non. » hahaha.. « quoi que.. » nollie l'agace. « .. quoi que non. » et puis j'suis en train de me demander si ce n'est pas c'qu'il attend de moi. seulement ça. et puis j'suis en train de me demander si j'serais pas un peu parano. jazz, il est pas si con. « j'ai comme l'impression que t'as une idée derrière la tête. je me trompe? » j'soutiens son regard, interrogative. j'pense à oleg, aussi. j'me demande comment jazz réagirait. peut-être qu'il en aurait rien à battre, ou bien peut-être que ça l'blesserait. dans tous les cas, ça m'intrigue.. alors j'attends patiemment l'moment où j'pourrai glisser l'information entre deux phrases.

elle me répond, et puis elle s'embrouille. sans doute que je l'ai déstabilisée. oui, c'est sûrement ça, je n'vois pas quoi d'autre, en fait. c'est oui, ou c'est non, nollie ? encore mon sourire carnassier. j'suis persuadé qu'elle veut faire un truc, c'est bête qu'elle ose pas me dire, comme ça. puiiiis elle m'dit que j'ai quelque chose derrière la tête et.. ahah. en fait, au début, non. quand elle a débarqué comme ça, tout ce que j'avais dans la tête c'était de retourner m'empiffrer devant la télé. maiiiiiis maintenant qu'elle en parle, c'est vrai queeee.. j'lui souris, passe ma main libre sur ses hanches alors que l'autre porte ma cigarette à ma bouche. c'est bien possible, ouais.. tout dépend d'si t'as la même idée que moi.. qui sait.

en réalité, j'suis mélangée, actuellement. comme toujours, oserais-je dire. il m'fait des avances qui sont ma foi, très claires. j'voudrais bien, jazz. mais alors si tu veux d'moi juste pour ça, j'me sentirais comme une poire (une jolie poire). j'l'ai fait qu'une seule fois. tu peux même pas t'imaginer à quel point j'me fous une pression énorme. mais j'te le dirai pas, du moins, pas comme ça. il passe une main sur mes hanches, j'me sens bien, mais terriblement mal à l'aise. « jazz.. » bonjour, j'suis nollie, et j'veux éviter le truc. j'me sens tellement pas à la hauteur, mais alors, tellement pas. j'dépose un léger baiser sur ses lèvres, et pendant c'temps, mon cerveau tourne. j'suis pas trop du genre à réfléchir avant de parler. j'me distance légèrement, puis j'réfléchis pas trop. regard naïf. « j'ai couché avec oleg. récemment. »

je mange ce qu'il restait d'espace entre nous et elle m'appelle. jazz, oui, jazz c'est moi. bonjour, jazz de villerey, enchanté. que puis-je pour vous ? je lui souris comme j'en ai le secret et elle m'embrasse. j'attrape ses lèvres de plus belle mais elle s'échappe trop vite. je râle en un grognement et me rapproche encore d'elle, alors qu'elle recule. et elle me fait.. la révélation dont j'aurais préféré ne pas être au courant. mon sourire tombe complètement. cool. je m'éloigne vraiment d'elle et la jauge un peu sévèrement. il est bon, t'as bien pris ton pied au moins ? moi, amer ? rien qu'un peu, tiens.