à poil (jazzlie)

« j't'ai rien fait quitter du tout, jazz. t'es venu, de ton propre gré. j't'ai jamais obligé à rien. alors, tu vas t'la fermer, parce que j'peux faire c'que je veux, moi aussi. »

« fais ce que tu veux. va faire la pute devant ta bande de mâles, profites-en pour te faire sauter à la sortie du cours, tailles-leur une pipe si ça te fait plaisir. j'en ai rien à foutre. »

« mais si. pourquoi pas. quelle bonne idée. » j'vais m'enfermer dans la chambre, j'claque la porte. tu dormiras sur le sofa, encore, ce soir.

« au moins, ça t'habituera à la prochaine étape, le trottoir. » d'accord, j'ai peut-être dépassé la limite. je retourne m'asseoir sur le canapé et j'allume une autre cigarette.

sa dernière réplique m'hérisse le poil sur les bras. j'sors de la chambre, m'retrouve dans la cuisine, prends le verre sur la table, puis le jette violemment contre le mur. il s'fracasse. « RÉPÈTE ÇA? »

elle envoie le verre contre le mur. ooook. je me lève. moi aussi je peux m'énerver. « j'ai dit que la prochaine étape, c'était le trottoir. »

j'm'approche, tout près d'lui. « tu peux aller t'faire foutre bien profond, avec ton ego démesuré. penses c'que tu veux, j'en ai honnêtement plus rien à faire de toi. j'sais même pas c'que j'ai pu te trouver, la seule chose de bien, sur toi, c'est ton physique. » j'me retiens très fort, pour pas lui cracher au visage.

aïe. un peu. j'lui refais ce sourire arrogant. « on a au moins ça en commun. j'devrais peut-être me mettre à poser nu, moi aussi. »

j'retire mon t-shirt. et mon soutif. « ça t'frustre, hein, de pas pouvoir avoir ça? »

hm. je croise mes bras et je continue de la regarder dans les yeux. « non, j'm'en tape. »

« dommage. » j'retire tout mon bas, puis marche vers la douche.

zmjznlfejknv. je la regarde partir et j'ai une guerre dans ma tête. je finis par envoyer un grand coup de pied dans les chaises. « PUTAIN! »

il jure. un demi-sourire s'installe sur mon visage. je me retourne, puis pose ma main contre le cadre de porte. « vraiment dommage, que tu t'en tapes, hein. » puis j'ferme la porte.

elle en rajoute une couche. la garce. je n'la regarde même pas. « oh, va te faire foutre. » puis j'vais me sortir la tequila et un verre à shooter.

« mais si. pas par toi, ceci-dit. ça aussi, c'est vraiment dommage. ou pas! » j'parle fort, pour qu'il m'entende. puis, j'vais sous la douche, tranquille. ou pas. ou pas du tout. j'pleure comme une gamine.

« j'voudrais pas passer après toute la classe d'artistes, j'risquerais de choper une merde. » moi aussi, je parle fort. moi aussi, je veux qu'elle m'entende. et puis j'enchaîne les shooters.

« POURQUOI TU CROIS QUE J'COUCHE PAS AVEC TOI? » c'est pas vrai. c'est pas pour ça. mais j'veux juste le foutre en colère. j'm'assois, au fond de la douche.

« PARCE QUE T'ES CONNE, VOILÀ POURQUOI. » sérieux, j'ai jamais eu de maladie.

« ET TOI T'ES UNE POURRITURE. »

« À TON SERVICE, BÉBÉ. »

j'dis plus rien. il a gagné, encore. il m'a achevé. j'ferme la douche, cache mon corps à l'aide d'une serviette, puis vais dans la chambre pour m'habiller. je vais dans le salon, allume la télé. je l'ignore, juste.

elle revient, et la savoir tout près de moi, ça m'énerve. je m'assieds devant le comptoir et continue de remplir et vider mon verre et j'allume une cigarette.

la loi du silence. j'le regarde faire, du coin de l'oeil, puis j'regarde la télé de nouveau. imbécile.

j'vais finir par me tuer avec ma tequila. je fais une pause le temps de faire passer ma légère envie de vomir, puis j'reprends. t'façon, y a rien d'autre à faire, ici. et avec de la chance, demain, j'me souviendrais pas de tout ça. ou si.

j'sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir, avant d'arrêter de faire la tête. je prends l'ordinateur. « si tu fous pas l'camp, j'vais foutre le camp, moi. »

» estúpida (jazzlie)
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à poil (jazzlie)

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