je grogne un peu, puis j'me lève difficilement, mets ma veste, prends mon téléphone, la bouteille et mes clés. « j'me casse, t'en fais pas, j'vais pas t'ennuyer encore longtemps. » et puis je sors de l'appartement en claquant la porte.

je descends les escaliers, loupe une marche et tombe jusqu'en bas. la bouteille se brise. « et MERDE! » je me relève et vais prendre la voiture. j'm'en fous de nollie, je rentre à sydney.

(..) je rentre quelques jours plus tard. j'ai mal à la tête, mal au dos, je suis énervé aussi un peu. je souhaite juste de ne pas tomber sur elle, tout sauf ça. j'voudrais juste prendre mes affaires tranquillement et partir.

eeeet perdu. elle est là, sur le canapé. j'aurais dû venir pendant la nuit, qu'elle dormait, au moins j'aurais pas eu de confrontation peut-être. « je récupère juste mes affaires et je m'en vais. »

elle me dégage. ouais, et tu t'attendais à quoi, jazz? petit con. tu l'as mérité. « ouais.. » je prends ma valise dans la chambre et range mon linge, mes trucs de toilette. je reviens dans le salon prendre d'autres trucs. je m'assieds sur l'accoudoir du canapé, à l'autre bout d'elle. « j'étais en cellule, ces derniers jours.. » ma façon de dire 'désolé d'pas avoir donné de nouvelles'.

« et t'en as strictement rien à faire, hm? » c'est mérité, j'imagine.

« eh ben, c'est bon maintenant, j'suis en vie, tu vois. » fauché, mais en vie. j'souris un peu.

« et ça aurait peut-être le happy ending rêvé. » elle va dans la cuisine et je continue de récupérer mes quelques trucs.

« j'en sais rien. peut-être. au moins j'aurais pas d'emmerdes encore. »

je crois que j'dis juste ça pour la faire réagir, j'le pense pas. mais ça marche même pas. je dis rien, je vais récupérer mes derniers trucs dans la sécheuse. je tasse tout dans ma valise, la ferme difficilement. je la pose dans l'entrée et vais vers nollie. « j'serais sur perth encore le temps de me refaire de l'argent pour partir et quitter mon job, puis j'retournerais à sydney. » eeeet j'sais pas pourquoi je lui dis.

je hoche doucement de la tête. ouais, j'ai mérité sa haine. et je déteste ça. j'voudrais pouvoir me racheter sans avoir à m'excuser, c'est trop dur, ça. « t'vas me manquer. » ouh, grosse déclaration. je m'approche encore d'elle et l'embrasse genre, un peu.

« je dis pas des conneries, c'est vrai. on s'est toujours frappés dessus à longueur de temps, mais j'étais quand même content de t'avoir pas trop loin. »

mon estomac se noue un peu, j'sais pas trop pourquoi. « c'est vraiment ce que tu veux? »