TEAM K (kk)

- ouais, c'est ça que je te dis, des levés pendant la journée, avec une fille ou limite, dans la salle de classe. j'lui fais un clin d'oeil. ouais, j'ai bien dit dans une salle de classe.

- ouuuuais.. des levées dans la salle de classe c'est vraiment.. terrible.. tu te souviens de ma prof d'anglais au lycée? la blonde, canon.. j'me suis levé pour elle, et bien comme il faut ahah.

- ouais, j'me souviens, j'ai été convoqué par la directrice, après, je comprenais, elle était sexy ta prof. je m'arrête. - faut pas que tu dises ça à ta mère. non, faut pas.

je ris un peu. - promis, je dirais rien. déjà qu'elle l'aimait pas beaucoup.

- ouais, et si en plus, tu lui dis ça, je crève, même si ça date de plus de cinq ans. elle va trouver le moyen d'être jalouse. j'ris, ah juice, je l'aime tellement.

- maman est vraiment terrible.. parfois j'me demande comment tu fais. même si je l'aime fort, j'pourrais pas passer ma vie avec une fille comme maman.

- j'suis tombé amoureux et t'vois, j'suis un peu le seul qui n'a pas peur d'elle. après, ça fait plus de vint ans qu'on est ensemble, alors à un moment, ça devient naturel. c'est pas une question d'endurance, c'est normal.

- mouais. t'es quand même vachement courageux, tout le monde a peur d'elle.. sauf toi. maman la terreur.

- ta mère est pas si terrible, c'est une maman ourse, faut pas que tu lui montres que t'as peur, elle le sent. je ris un peu.

- ouais, j'ferais ça la prochaine fois qu'elle voudra m'engueuler alors! papa qui m'apprend à résister à maman. je ris.

- et après, bon, j'peux faire des trucs que toi tu peux pas faire. je tapote son dos.

- ouais et épargne-moi les détails hein. c'est maman quoi.

- je t'ai jamais rien dit sur les détails, c'pas aujourd'hui que je vais commencer. non, vraiment pas. le médecin vient chercher kelly. j'regarde mon gars et je le consulte, il veut que je l'accompagne ?

ouais, heureusement. le médecin m'appelle, papa me regarde. j'lui fais un léger signe de tête parce que ouais j'veux qu'il vienne avec moi. j'avoue que maintenant, j'ai un peu la trouille de savoir ce que j'ai. j'ai peur d'avoir un cancer comme maman a eu, ou un truc du genre.

il me fait signe d'aller avec lui. ouais, bon ok. j'me lève et je passe mon bras au tour de ses épaules et je suis le médecin en tenant kelly contre moi. je sais qu'il doit avoir peur, mais je suis certain que j'ai plus peur que lui. on entre dans la salle, le médecin me dit de prendre la chaise dans le petit coin et kelly l'autre. moi, j'fais qu'assister, je vais les laisser parler entre eux.

j'me retrouve en tête à tête avec le médecin et j'aime pas vraiment ça. je secoue ma jambe de stress un peu. il me demande quand a été mon dernier rapport, et faut voir la tête qu'il fait quand j'dis que mon dernier rapport non protégé c'était pas la même. j'ai pas de relation fixe, ça pose un problème? il m'dit que c'est rien de grave mais quand même, j'dois soigner sinon ça peut empirer. il me prescrit les médicaments et m'dit de revenir faire des examens d'ici deux semaines. ouais, ok. je me lève pour partir et là il commence à m'faire la morale, que j'dois me protéger absolument, faire des dépistages régulièrement vu la vie sexuelle que je mène, blablabla. ben il veut pas me traiter de traînée aussi?

j'trouve ça cool, le médecin lui fait la morale à ma place. j'hoche la tête parce que j'approuve tout ce qu'il dit à kelly et pis en même temps, je suis vraiment soulagé qu'il n'a rien de grave. je remercie le médecin d'une poignée de main et je sors en attendant kelly en même temps. - t'as eu de la chance kelly, tu le sais ça ?

blablabla, c'est bon, il a fini? et papa qui hoche la tête. pff. je sors, j'suis soulagé ouais, forcément. mais bon. - mais oui je sais papa.. j'vais avoir le droit à sa leçon de morale à lui aussi? une, ça me suffit.

je pose ma main contre son torse pour l'arrêter. - j'te fais qu'un avertissement. si tu couches à nouveau sans capote, que tu chopes un autre truc, j'te promets que t'vas avoir plus peur de moi que ta mère après c'coup, tu m'as bien compris ? il va probablement plus me dire pour ces trucs, mais quand même.

j'me chie dessus, là. ouais, mon père m'fait encore peur. enfin, il m'fait pas souvent peur. mais là, oui. d'habitude c'est plutôt maman, mais là.. il est vraiment effrayant. - ouais.. ouais j'ai compris.. désolé.. j'me gratte l'épaule. j'me sens mal.

il s'excuse. je soupire et je vais à la voiture. faut qu'on s'arrête à la pharmacie avant, question de prendre ses médicaments. j'me demande souvent si j'suis un bon père, si j'fais bien les trucs, si je réussi, j'me dis qu'ils vont bien, alors dans le fond j'dois pas être si mal, p'tain, j'aurais aimé qu'on me dise que c'était ça être parent. jamais de pause. - viens, on va aller chercher tes trucs et on ira surfer, ça te va ?

on monte dans la voiture. j'suis mal, j'me sens con. très con. j'me suis laissé dicter mes gestes par mon nispé, et j'me sens très con. - ouais, ça m'va. bonne idée. j'mettrais ma combi pour pas que l'eau de mer me brûle, et voià, ça sera parfait.

j'vais à la pharmacie, je reste dans la voiture. - va chercher tes choses, pendant c'temps, j'vais aller chercher nos trucs et j'te reprends ici, ça va prendre vingt minutes. je le laisse descendre et pis j'pars vers la maison. j'prends nos planches, deux maillots, une combi et j'reviens. ça faisait un moment, qu'on avait pas fait ça.

- hm ouais, ok. je sors de la voiture. bon. j'ai du mal à rentrer dans la pharmacie, parce que j'me sens pas du tout à l'aise. genre, vraiment pas. j'sens bien le coup où le pharmacien va me foutre la honte devant tout le monde. ça serait horrible, ouais. bon. allez. j'prends une grande inspiration et j'rentre. j'vais et j'donne l'ordonnance sans un mot, éviter le contact du regard. tout va bien s'passer. allez. ouf. ça s'passe bien. je paye, j'récupère mes trucs et j'sors. j'attends papa et quand il arrive il a les planches et tout et j'souris pas mal. j'me sens mieux d'un coup et j'rentre dans la voiture. - tu m'as pris une combi?

- ouais, elle est à l'arrière. j'me suis dit que ça l'allait protéger ton pénis de feu. j'lui fais un petit clin d'oeil en riant et pis je pars pour la plage. je regarde la mer en conduisant et j'remarque que les vagues sont belles aujourd'hui, ouais, parfait. je stationne l'auto et j'vois qu'il y a presque personne, encore mieux. j'sors, j'me change, j'mets mon maillot et je prends ma planche. - t'es prêt ?