siberia (isamba)

« tu ne m'aimes pas de la même façon. »

- je peux essayer, je peux apprendre, peut-être que tu seras l'unique.

« non. s'il-te-plait. » pause. j'ai mal en dedans. « j'vais habiter dans ma grande maison. j'vais être un architecte réputé. tout seul avec mon chien. puis je vais vivre. c'est tout. »

- alors tu vas essayer d'arrêter de m'aimer ?

« ouais. parce que de toute façon, c'est pas bon pour moi. »

et c'est ça que je ne comprends plus rien, parce que je pleure, je pleure pour un garçon, je pleure d'amour et ça fait mal à mon petit coeur. - tu mérites l'amour.

« pour toi, l'amour, c'est quelque chose de beau. des mots doux. des caresses. des baisers. » pause. « tu vois, moi, ça, c'est mon pire cauchemar. et j'y pense tout le temps. tout. le. temps. »

- ce que ton père faisait, ce n'était pas de l'amour.

cette conversation commence à me tuer. « c'est la même chose. »

- tu peux me laisser te convaincre que l'amour, le vrai, c'est pas ça ? laisse-moi un mois, et après, tu décideras.

j'soupire. « ok. si ça te chante. » j'ai peur. puis, j'me mets à pleurer. doucement. « .. mais .. » à l'envers, à l'intérieur. « .. mais j'veux pas que.. tu m'touches.. »

je prends ses mains dans les miennes et je les embrasse avec douceur. - je te promets qu'il ne va rien se passer de sexuel.

ça me soulage, un peu. « jamais. »

- je veux seulement que tu saches que si je te prends dans mes bras, que je te dis que je t'aime, que je t'embrasse sur la joue, que je te prends la main, ça sera sincère.

« donc, c'est possible que tu ne fasses jamais rien de tout ça. »

- tu vas accepter que je le fasse ?

« je sais pas. »

- c'est pour cette raison que je dis si, je vais aller à ton rythme à toi.

« ok. » puis, je me lève tranquillement. j'ouvre la porte, puis sors, en prenant soin de ne pas écraser coumba. j'sais pas ce que j'ai fait. j'veux pas, être en couple. ça, non. je vais m'assoir à ma table de dessin, prends la feuille sur laquelle je travaille depuis plusieurs semaines, la chiffonne, puis l'envoie dans la poubelle. c'était spontané. et stupide. je prends mon crayon, puis commence quelque chose d'autre. « tu vas arrêter de voir l'autre fille? »

je sors à mon tour et je le regarde jeter le plan de sa maison parfaite à la poubelle. je m'approche de cette dernière et ressort la feuille pour tenter de la remettre belle. je la garde entre mes mains précieusement et m'assis contre le rebord du lit. - oui, je vais arrêter de la voir.

je commence à dessiner, tranquillement. « t'es pas obligée de faire ça pour moi. »

- je le veux, sincèrement.

« j'en ai pas envie et je suis farouche. ça te dit encore? »

- oui, ça me dit encore.

« bonne chan. »

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