je rentre à l'appartement à une heure pas trop décente, quelque chose comme trois am, ou presque. j'sais pas. je fais un peu des zigs, un peu des zags. j'ai fêté. « héééééé nollie t'es là? nolliiiiiiie? »

j'crois que je n'me suis endormie qu'à deux heures am. j'sais bien que j'devais pas vraiment l'attendre. mais bon, j'suis comme ça. j'pense un peu trop. j'me demande ce qu'il fait. j'me réveille, lorsque j'entends jazz. j'ouvre difficilement les yeux, j'meurs de fatigue. je me lève, tranquillement, puis sors de la chambre. « jazz.. viens dormir. »

j'avance jusqu'à nollie et je me tiens un peu à elle, une main sur chaque épaule. « non, c'est pas l'heure de dormir, c'est une jolie soirée, il faut fêter! » comme si j'avais pas assez fêté. « t'aurais dû venir nollie, c'était trop WOUUUUH! »

hééé, tu m'refuses pas, sinon je boude. « alleeez, tu peux pas m'dire non, je suis venu exprès pour te chercher et j'aurais pu mourir en voiture alors faut que tu fêtes avec moi, maintenant! s'il te plaiiiiiit? » je fais une tête de chien battu pour qu'elle craque. « oui hein, tu verras c'est géannnnnt. »

« t'as pris la voiture, alors que t'étais saoul?! » sale petit con. sale petit con, malgré la tête overmignonne qu'il me fait actuellement. « tu veux quoi? qu'on retourne là-bas? ou qu'on fête ici? » moi personnellement, j'voudrais surtout dormir.

« eh ben oui hein, j'allais pas la laisser là-bas et rentrer à pieds quand même! » quand même nollie, réfléchis, un peu. tss. « ici, on peut fêter ici! viens! » je la tire à la cuisine et je fouille les placards pour essayer de trouver des bouteilles, et je mets tout ce qui n'est pas ce que je veux par terre. voilà. on y verra plus clair.

« t'es folle nollie, t'es folle! il faut le payer le taxi, tu sais? et en plus ma voiture elle serait restée là-bas je sais même plus où c'est, moi! » nonononononnnnn c'est impossible ça. impensable. « eeeeh non, pas demain, c'est ce soir, c'est la lune! » je trouve une bouteille et je vais vite prendre du jus dans le frigo, et mon shaker, par terre, et deux verres. « tu vas voir je suis le meilleuuuuur barman de l'ouest, t'as jamais bu mes cocktails hein? »

« maaaais non, j'suis pas con, j'suis lucide, lu-cide. extra-lucide, même! » j'agite toutes mes choses dans mon shaker, je mélange, mélange, avec plein de bruit et des glaçons et puis je sers deux grands verres. « recette secrète pour réveiller dame nollie. » quelque chose comme un quart de jus et trois quart d'alcool. environ. j'attaque mon verre sans l'attendre et m'allume une cigarette.

je la regarde boire son verre et je rigole. je rigole beaucoup, même. « ah ben tu voulais que je te réveille, moi je te réveille! » j'affiche un grand sourire et bois mon verre de moitié. « toi t'es sexy quand tu bailles. » je pose mon verre et vais la prendre par la main et puis je mets de la musique avec mon portable, en même temps. « tu viens, on danse! »

ah bin oui mais non hein, si elle s'appuie sur moi, on va tomber. déjà que je tiens pas très, très bien. du coup, je mets mes mains autour de sa taille pour la tenir et me tenir. « si je mets une musique calme, tu vas t'endormir, et moi aussi. » mais on danse pas vraiment en fait, j'crois qu'on bouge même pas. je tire sur ma cigarette et glisse mon nez dans ses cheveux puis j'éclate de rire.

elle me lâche alors je m'appuie vite sur le plan de travail pour ne pas tomber par terre la tête la première. je fais une tête triste quand elle dit qu'elle va y retourner. j'veux pas vraiment qu'elle me laisse, alors j'dois la convaincre de rester. alors je l'embrasse, un peu, puis beaucoup, et puis sur la joue et un peu dans le cou.

je relève la tête vers nollie et la regarde, un peu. elle est toute rouge. « eh ben, je t'embrasse. t'aimes pas ça? » puis je refais quelques bisous sur sa joue.

bon, et ben si elle aime ça, moi j'y retourne, un peu. je continue de l'embrasser, pas beaucoup, parce qu'elle me coupe dans mon élan. je recule et fronce les sourcils. c'est pas facile de réfléchir, là. « eh ben, je sais pas.. on est copains, puis colocs, genre, colocs de chambre aussi, et même colocs de lit. » ah oui, mais on n'y fait rien. on est.. rien? « je sais pas, on est quoi? dis-moi? »

je m'disais qu'en allant loin ailleurs, peut-être bien que ce serait différent. au final, c'était un peu con de croire en un quelconque espoir. mouais. j'sais pas si je suis déçue, ou juste habituée. en même temps, les espoirs ne viennent que de ma tête. j'souris, feignant la plus grande naïveté qui soit. « on est copains. en effet. » je soupire. « ton amie va dormir. » je me recule, puis vais vers la chambre.

j'ai dit une chose de travers? elle sourit, mais elle soupire, et puis elle s'en va. je fais ma tête qui boude, mais ça sert plus à rien, elle m'voit plus. je finis mon verre (et puis le sien, j'ai soif.), puis ma cigarette, et du coup, plusieurs minutes après je vais la rejoindre, après avoir jeté un regard noir aux affaires par terre. je me déshabille pour rester en caleçon (et manque de tomber en retirant mon jeans.) puis je me glisse pour me coller à elle. « tu me fais la tête, nollie? »

j'sais pas trop comment je dois me sentir. et c'est exactement pour ça, que j'devais partir seule. j'me sens un peu stupide. mais ce n'est pas de sa faute, à lui. jazz vient m'rejoindre, finalement. il s'colle. comme un bon ami le ferait. t'sais. « non, j'te fais pas la tête. j'ai aucune raison de te faire la tête. je dis juste depuis tout à l'heure que j'ai pas envie de faire la fête. » pas faux.

« j'suis désolé, j'voulais juste fêter avec toi, on n'a pas fêté ensemble depuis qu'on est ici, pourtant on devrait fêter tous les jours d'être ici ensemble, c'est une bonne chose alors on devrait. » j'hausse les épaules et puis je fourre ma tête dans son cou et ma main contre ses hanches. « j't'embête plus maintenant. bonne nuit nollie jolie. » puis j'embrasse sa joue.