3YEARS (ISAMBA)

oh. ça change la donne maintenant. je sens une montée de chaleur à l'intérieur de moi. je bouge un peu sous lui, bassin contre bassin. - fais-moi l'amour ... je le chuchote très bas. je vais chercher ses lèvres et l'embrasse de manière plus insistante.

elle bouge, elle chuchote des trucs, elle m'embrasse plus intensément, et ça fait effet. et j'ai une énorme boule dans la gorge. j'ai très envie, mais j'ai plein de scènes qui défilent dans mon cerveau. crise de panique. j'appuie ma tête contre le matelas, à côté de la tête de coumba. mes yeux sont trempés, et mon coeur bat à cent milles à l'heure. j'inspire, j'expire. j'inspire, j'expire.

je sais qu'un truc ne va pas bien lorsque je sens sa respiration augmenter la cadence. je lui chuchote que tout va bien, que ça va se passer. je flatte très doucement son dos puis je fais en sorte qu'il se couche sur le dos. je tire sur un drap pour cacher sa nudité. j'attends que la crise passe en passant mes doigts entre ses cheveux.

je me concentre sur ses mots. très fort. je me retrouve sur le dos, je mets mes mains dans mon visage. des larmes s'échappent. non, non, non. non. j'prends le temps de respirer. mon corps se détend. tout se détend, en fait. (if you know what i mean.) « je suis désolé. »

je ramène un genou contre mon corps et j'appuie ma joue contre celui-ci en continuant de flatter sa joue et d'essuyer quelques larmes. - ce n'est pas grave isa, tu as été parfait. je lui souris doucement.

j'prends le temps de me ressaisir. je me sens mieux. je me redresse, puis capture ses lèvres, tranquillement. « ça va, maintenant. »

- tu veux qu'on recommence ?

« si. » si tu veux, seulement.

je reprends ses lèvres amoureusement et je vais doucement déposer ma main contre son cou. peut-être qu'on va pas réussir ce soir, mais c'est parfait, vraiment.

je prends mon temps encore, je l'embrasse, je tente de retrouver l'intensité. alors, je m'étends à nouveau contre elle. puis, mon corps se manifeste de nouveau. j'me concentre sur coumba. j'tente très fort de ne pas paniquer de nouveau. ça va, isa.

je laisse mes doigts dessiner ses traits, je dépose des baisers contre ses paupières. je bouge de nouveau sous lui sans précipiter les choses. il va à son rythme.

je panique toujours un peu, mais ça va, quand même. j'prends une éternité. puis, j'me lève doucement pour aller chercher le truc qui fera en sorte qu'on sera pas parents à cet âge. je la retrouve, je galère un peu pour le mettre, mais j'y parviens. puis j'prends encore mon temps. j'sais pas combien de temps s'est écoulé depuis le début, en fait. « .. va falloir que.. genre.. » gêne. « va falloir que tu m'aides. »

- pour ... entrer ?

malaise. j'ajoute rien, en fait. je prends mon temps, et j'y parviens. même si j'vais mourir d'angoisse. j'ai juste, vraiment peur de mal faire. « .. tu me le dis.. si.. si t'as mal.. »

il ne me répond pas, je remarque qu'il veut le faire alors je me place pour l'aider dans ses mouvements. je suis très gênée, je stresse également. il entre finalement en moi, je fais une petite grimace. - j'ai ... un peu mal, mais c'est normal. je l'embrasse doucement et je passe mes mains dans son dos. plus le temps passe, plus le plaisir prend sa place et le mal disparait.

je panique, lorsqu'elle me dit avoir mal. tu dois pas paniquer. c'est normal. ou pas? peut-être que c'est pas normal? dans tous les cas, j'ai un flashback. je prends une petite pause. je respire. puis, je recommence. « .. ça va.. ? » je le dis tout bas.

il s'arrête à un moment. je comprends que pour lui, ce n'est pas facile. - ... oui, ça va ... et toi ? je prends son visage doucement entre mes mains pour le regarder dans les yeux. - je t'aime ...

« oui. » je m'arrête un peu, quand elle prononce les mots. « moi aussi, je t'aime. » et tu sais que pour faire ça, c'est parce que je t'aime énormément. je poursuis, et cette fois, je tente d'être constant. je me concentre. très fort.

j'ai peur d'être nulle, j'ai peur de lui prouver que faire l'amour, ce n'est pas extraordinaire et qu'il ne veut plus me toucher après. je cache ma tête dans son cou et je soupire par moment. c'est tellement différent d'une fille, je perds un peu la manière de faire.

j'ai pas l'impression que ce sera très concluant, aujourd'hui. j'ai l'impression d'être mauvais. et si j'me laisse trop aller, y'a trop de choses, qui me reviennent en tête. et j'ai peur de lui faire mal, de la brusquer. d'être envahissant. j'ai peur de tellement de choses. je tente de mettre mes inquiétudes de côté. je dépose des baisers dans son cou, puis, ma main attrape la sienne.

j'enlace nos doigts ensemble. après quelques secondes, je l'arrête dans ses mouvements pour plonger mon regard dans le sien. - isa ... je te promets que tu me feras aucun mal, j'ai ... j'ai envie que tu penses à toi, c'est notre moment tu sais ... je lui souris et flatte tranquillement sa joue.

j'hoche un peu de la tête. j'mets mon cerveau à off. vas-y. fais-le. c'est simple. je recommence. j'augmente la cadence. je l'embrasse, même que mes mains visitent de nouveaux endroits. puis, au bout d'un moment, j'commence à ressentir ce.. sentiment. "plaisir", qu'ils appellent. mais moi, tout comme un odeur ou une musique qui nous rappelle un moment de notre vie, ce sentiment me rappelle à quel point j'étais effrayé. à quel point, j'voulais pas. je continue, pour coumba. et, la crise de panique reviens. et je m'arrête. et je pleure contre elle. « j'suis tellement désolé.. »

j'ai le coeur qui me sert lorsque je sens des larmes couler contre mon corps, que je sens son corps qui tremble et sa respiration saccadée parce que plus rien ne va. je fais en sorte qu'il se retire de moi puis je le couche à nouveau sur le dos comme tout à l'heure pour lui laisser de l'espace pour respirer. je lui enlève la protection sans le brusquer que je jette à la poubelle et le couvre de nouveau d'un drap. - ça va aller isa, ce n'est pas grave, je t'assure. je lui souris un peu puis flatte ses cheveux en essuyant de mon autre main, ses larmes. encore et encore.

cette fois, c'est pire. ça s'arrête pas. non seulement j'ai toujours les souvenirs, j'ai aussi cette sensation d'échec. d'énorme échec. j'ai la sensation que même si je me sens mieux, ce n'est toujours pas assez pour effacer le passé, ou du moins, pour l'accepter. je me redresse. « c'était bien, tu sais. c'est pas ça. » je me lève, puis vais sous la douche. énorme moment de déprime.

je le vois qui se lève puis me laisse seule pour aller sous la douche. je le regarde disparaître par le cadrage de la porte et quand je le vois plus, je laisse des larmes couler sur mes joues. je pleure pas pour moi, je pleure pour lui. ça m'arrive d'avoir peur qu'il soit coincé avec ce mal toute sa vie. je vois un peu de sang sur le drap contour et je remarque que ça vient de moi. je pleure encore plus, j'ai un peu mal au ventre. je m'habille puis je change les draps au complet en prenant soin de pas le montrer à isa.

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