Je cours dans l'appartement après Mr. Gingles, car il ne veut pas lâcher les ballons pour l'anniversaire de Yannie. Au moment où je l'attrape par son collier, je l'emmène dans la salle de bain pour l'enfermer le temps que je termine de me préparer. Devant le grand miroir du salon, je n'arrête pas de tourner sur moi-même en me demandant si la couleur du complet allait bien avec la couleur de la chemise. C'est peut-être que moi qui se fait des idées et je me retourne vers les 21 ballons qui flottent un peu partout. Comment je vais faire pour les passer dans le cadrage de la porte ? J'espère qu'elles vont rester intactes pendant le voyage, sinon, je vais en acheter plus en chemin. Baissant le regard vers l'heure sur mon portable, je me dis que je devrais y aller. Je cours chercher l’étui de ma guitare que je lance du mon épaule, lance un dernier regard dans le miroir encore incertain de la couleur de mes habits et je saute un peu partout pour attraper les ballons. Dans l'entrée, je pousse comme un fou pour que tout sorte et je réussi à finalement sortir de l'immeuble sans trop de dégâts. Pas question de prendre l'autobus, alors je marche vers l’hôpital. J'ai un petit sourire aux lèvres, car j'ai l'impression qu'aujourd'hui va être une belle journée, parce que c'est son anniversaire, parce que j'espère qu'il va être vraiment heureux et parce qu'il va avoir beaucoup d'attention des autres, parce qu'il mérite le plus beau. Les deux dernières semaines n'ont pas été faciles, mais j'espère que ça va lui faire penser à autre chose qu'à son opération. L'hôpital. Restant un moment à l'extérieur, je prends une grande respiration avec toujours ce petit sourire aux lèvres. 'Vous avez pas oublié les filles ?' Je regarde les infirmières et elles me font un signe de non de la tête en me faisant un petit clin d'oeil ici et là. Large sourire et je me mets à courir dans le couloir comme le plus heureux des imbéciles jusqu'à sa chambre. Je laisse paraître que ma tête dans l'encadrée. 'Est-ce que c'est ici où se trouve le plus bel homme sur la Terre qui fête ses vingt-et-un ans ?' Je rentre et je reste coincé dans le cadrage à cause des ballons, alors je tire un peu et tout rentre. Restant planté sur place avec le plus gros des sourires, je laisse les ballons de toutes les couleurs flotter dans la chambre de Yann. Je m'avance vers lui. 'JOYEUX ANNIVERSAIRE MON COEUUUUUUUURRRRR !!!' Puis j'attrape sa nuque et je l'embrasse avec amour. Si tu savais comme je veux que tout soit parfait pour toi, si tu savais comme j'aimerais que tu oublies une seule seconde que tu te retrouves ici, si tu savais comme t'es le plus important.

j'observe pour la millième fois le sms de nemo, je souris, puis je dépose pour la millième fois mon portable à côté de moi sur mon lit. j'ai le petit drap blanc étendu sur moi jusqu'à ma taille, eeeeet j'ai .. évidemment, ma belle, magnifique jaquette bleue. j'fais bouger mon gros orteil droit en dessous du drap. « saluuut, moi c'est bob, et toi? » j'fais bouger l'autre. « j'ai pas de nom, parce que j'suis un ours polaire. » de retour au gros orteil droit. « t'as peut-être pas de nom, mais t'aurais pas une cigarette? j'suis vachement en manque! » j'lève les yeux au ciel. on s'occupe comme on peut, han. « j'peux pas t'en donner, bob, à cause de ta jaquette bleue .. » j'regarde mon portable, puis l'image de fond un looooong moment. nemo, t'es si beau. puis, j'vois la tête de nemo dépasser soudainement du cadrage. je souris, et j'ris fort lorsque je vois nemo tenter de passer la porte avec tous les ballons. les ballons matent maintenant le plafond de ma chambre, je les regarde comme un enfant devant un tracteur john deer. je me redresse puis je mets mes jambes en indien dans mon lit, nemo s'approche puis j'admire sa magnificence, encore une fois. il me souhaite un joyeux anniversaire, puis m'embrasse. j'frissonne quand je sens sa main contre ma nuque, puis je l'oblige à se rapprocher davantage en agrippant son veston. « meeeeeeeeerciiiiiiiiiiiiii. t'es tellement parfait, merci, merci, merci .. et pis .. t'es vraiment très beau. » je l'embrasse encore, puis je descends la barre qui délimite le côté de mon lit de sorte à ce que nemo puisse s'asseoir. je me recule en peu. « assieds-toi .. » je lui souris et je tente de ne pas avoir l'air fatigué ou zombi. je jette un coup d'oeil à l'étui de guitare qu'il a amené avec lui. « ... neeeemo ... ? pourquoi t'as amené ta guitare .. ? » je souris pour la millième fois, j'suis tellement tellement curieux de voir ce qu'il va faire, j'suis tellement gamin, actuellement. je l'examine encore, et j'lui fais voir dans mon regard que j'le trouve vraiment canon, par un simple haussement de sourcil, et un sourire timide. « beaaaauuuuu. t'es. beau. » je me colle à lui et le sers fort fort paaaarce que ... parce que je l'aime. je lève le regard vers le plafond pour observer tous ces ballons, puis j'me dis que mon copain est vraiment .. excessivement .. parfait. « t'es beau, mais très dingue. et j't'aime tellement. » je le relâche tranquillement.

Un plus gros sourire apparaît sur mon visage quand Yann prend mon veston et m'approche plus de lui. J'appuie mes mains contre la fameuse barre qui me tue le dos à toutes les fois où je dors avec lui dans ce lit. 'C'est toi l'homme parfait et je vais me répéter ... mais tu es magnifique, comme toujours.' Et puis il m'embrasse. Je prends place dans le lit quand il ne me le demande et je dépose ma main contre son genoux en le regardant. Je ne réponds pas à sa question sur le pourquoi j'ai emmené ma guitare. Je vais le laisser le découvrir par lui-même. Son sourcil relevé et son petit sourire me font rougir. 'Arrête ...' Je détourne le regard. Mais je dépose deux petites seconds mes yeux sur lui, car je ne peux pas m'empêcher de le faire. 'Toi aussi t'es beau ... si tu savais à quel point ...'Même avec ta jaquette bleue, même avec tes cheveux en bataille, même avec tes cernes sous les yeux, parce qu'aucun mec sur la Terre va te battre au niveau beauté Yann. Quand il me prend dans ses bras, ça me donne l'envie de se coucher et que je le sers contre moi comme on l'a fait souvent cette semaine, mais aujourd'hui n'est pas une journée pour se coucher, elle sert plutôt à rendre heureux l'homme le plus important sur la planète. 'Oui, je suis dingue ... dingue de toiiii.' Niais, ringard,tous les synonymes de la planète simplement pour cette phrase. Je me lève du lit en l'embrassant une dernière fois, j'ai décidé de passer à la première surprise tout de suite parce que j'ai envie de le voir sourire encore et encore, parce qu'il est merveilleux. Je m’accroupis au sol et j'ouvre mon étui pour prendre ma guitare. Les petits papillons apparaissent et je me sens tout d'un coup plus que très nerveux. C'est toi qui me rend comme ça avec ton talent de la musique, avec ta voix parfaite, avec tes chansons à couper le souffle. Je prends une petite respiration, j'ajuste le tout pour pas que ça sonne trop faux. 'Sois pas trop sévère mon coeur ... j'espère vraiment que ça va te plaire, parce que ... c'est que pour toi je le fais et parce que je sais que ... ça te met un sourire aux lèvres ...' Je viens pour commencer, mais un ballon se colle à moi. Je fais la mou et je la pousse un peu plus loin. Je ris nerveusement et puis je commence à gratter sur les cordes. Je ne sais pas s'il va reconnaître la chanson, je sens que je vais fausser. 'Look at the stars, look how they shine for you, and everything you do ...' Plus le temps avance, plus je prends confiance. Je regarde mes doigts, mes parfois je regarde Yann avec des petits sourires en coin et puis, quand vient le temps de la phrase, je le regarde droit dans les yeux. 'You know, you know I love you so ...' Je continue jusqu'à la fin de la chanson et puis quand c'est la fin, je reste planté au centre de la pièce, un peu essoufflé et gêné par la même occasion. 'Je t'aime ...' Et je lui fais un autre sourire en ne bougeant pas plus.

j'crois que je vais finir par avoir mal aux joues si je continue de sourire de la sorte encore longtemps. nemo m'embrasse puis se lève du lit, j'ai envie d'lui crier un gros : noooooooooonnnnnnnnnnn pour qu'il reste dans mes bras encore, mais je ne le retiens pas, car j'crois que je sais ce qu'il va faire. je le vois prendre sa guitare et un gros sourire apparait sur mon visage. j'le sens tout timide, puis je lâche un petit rire quand il me dit de ne pas être trop sévère. j'suis ultra attentif, et je ris encore lorsque le ballon l'empêche de commencer. « tu vas finir par y arriver, t'inquiète .. » il commence à chanter, j'souris avec toutes mes dents puis de plus en plus la chanson avance, de plus en plus j'suiiiis genre .. ému. et quand la fin de la chanson arrive, mes yeux deviennent trempés et j'souris comme un débile. j'attends un peu, c'est silence, puis je descends tranquillement du lit encore et toujours avec ma splendide et fidèle jaquette bleue pour me diriger vers nemo. j'lui enlève sa guitare pour la déposer dans son étui, puis j'passe mes bras autour de lui en déposant ma tête contre lui. « tu m'as vraiment fait l'plus beau cadeau qui soit, tu sais? » je me recule un peu, puis je le regarde. « t'as été parfait. et ça m'touche vraiment beaucoup que t'aies fait ça pour moi. » j'prends ses mains. « .. et tu te doutes que .. je t'aime aussi, énormément .. sauf que tu sais peut-être pas à quel point. » j'pose mes mains dans son visage pour l'approcher de moi, puis je l'embrasse pour la millième fois aujourd'hui, cependant, plus longtemps et plus intensément, oui oui. j'passe une main entre son veston et sa chemise pour aller rejoindre son dos. puis .. quelqu'un entre dans la pièce au même moment, en fait, deux personnes. j’interromps le baiser au même moment, mais j'sais pertinemment qu'ils ont eu le temps de constater ce que nous faisions. je me détache de nemo, puis tourne la tête pour voir de qui il .. s'agit .. « yannie .. ? » mon père. j'crois que mon monde vient de s'écrouler. papa regarde maman, des gros points d'interrogations dans les yeux. j'crois que j'ai juste envie de pleurer, actuellement. maman regarde nemo avec des étoiles dans les yeux .. elle sait de qui il s'agit, car je lui en avais parlé, et j'sais qu'elle avait hâte de le rencontrer en personne, sauf que j'sais également qu'elle n'en a pas parlé à papa. il n'y a plus vraiment de communication entre eux, ça m'étonne même qu'ils soient venus ensemble pour me voir .. je baisse les yeux, mon coeur bat à cent mille à l'heure et j'sais pas duuu tout, mais pas duuu tout quoi faire. « .. maman .. papa .. je .. vous .. présente nemo .. » je lance un regard inquiet à nemo, pendant que ma vraiment très petite maman lui fait la bise en se présentant pour venir ensuite me faire un câlin. je lance un regard à mon père, qui n'a toujours pas bougé. mes yeux se remplissent d'eau et je me sens vraiment très mal. « tu me caches beaucoup de choses comme ça, yannie? » ma mère regarde mon père avec des éclairs dans les yeux. je me recule sans dire un mot, puis je m'assis sur mon lit, mort d'angoisse.

Prenant ma guitare, il la dépose dans son étui et vient m'enlacer entre ses bras, je faufile mon nez dans ses cheveux, je sens qu'un jour, je vais avoir droit à un torticolis à force de pencher la tête de cette manière, mais je me dis que Yann vaut tout les torticolis du monde, que de l'embrasser c'est magique et que de faufiler mon nez dans ses cheveux c'est un des trucs que j'aime faire, donc je me fou un peu des torticolis. Et quand il me parle, je ne lui réponds rien, je crois que je suis simplement heureux de lui avoir fait plaisir. Non,je ne sais pas à quel point tu m'aimes et je crois que toi non plus tu ne sais pas à quel point je t'aime, je pense qu'on ne ne va jamais savoir la limite d'amour que l'autre nous porte, parce que j'ai l'impression que c'est trop grand, parce que j'ai l'impression que je serais près à tout pour toi, même à virer le monde à l'envers. La main de Yann passe entre mes deux vêtements pour aller se loger dans mon dos. Je continue de sourire et je passe mes bras au tour de lui pour le serrer encore plus contre moi sans lâcher ses lèvres. J'entends des pas proche de l'entrée, et quand je sens Yann rompre notre baiser, je comprends que c'est à notre porte que les pas se sont arrêtés. Je tourne les yeux vers la nouvelle visite et j'arque un sourcil me demandant c'est qui. Il y a une femme et un homme, un peu trop vieux pour être des amis de Yann et ils ne ressemblent pas à des médecins. Je lance un regard vers Yannie et je vois qu'il est perturbé. Oh merde ... est-ce que c'est ses parents ? Quand j'entends le fameux maman et papa, je comprends que ses parents viennent d'apprendre que je suis plus qu'un ami. Je passe ma main dans mes cheveux et je vois sa mère qui s'approche de moi. Je comprends maintenant d'où vient la petite taille de Yann, j'ai l'impression de me pencher de 10 étages pour l'embrasser sur les joues. 'Je suis heureux d'enfin faire votre connaissance madame O'Malley.' Elle me fait un petit sourire et je lui réponds de la même manière. Elle est tellement belle, je sais aussi maintenant d'où Yann tient sa beauté, même si son père dégage un certain charme, il me fait peur. Je regarde à nouveau Yann quand son père lui pose une question. Il est assit sur son lit, je suis tellement mal à l'aise, j'hésite entre me présenter à son père, aller prendre place à côté de lui ou d'aller prendre un café seul à la cantine pour les laisser discuter. Je tends ma main vers le père de Yann comme si c'était un autre pdg d'une compagnie. 'Je suis content de faire, également, votre connaissance monsieur Langlois, je suis le ... co ... un ami de Yannie.' Oui, j'espère secrètement que le baiser qu'ils ont vu va se faire passer pour une coutume dans ma famille, parce qu'embrasser nos amis intensément dans la famille se fait tous les jours. 'Un ami ... ? Vous rigolez j'espère ?' Je suis mort, je baisse la main et je me tourne vers Yann. Je voulais rencontrer ses parents, voilà qui est fait ...

c'est fou à quel point ma mère semble emballée alors que mon père semble m'en vouloir comme si j'lui avais détruit sa nouvelle voiture. « je suis content de faire, également, votre connaissance monsieur langlois, je suis le ... co ... un ami de yannie. » malgré la situation, malgré ma gêne, malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de laisser paraitre un petit sourire lorsque nemo s'entremêle dans ses mots. « un ami ... ? vous rigolez j'espère ? » mon père ne lui sert même pas la main, et nemo la rebaisse donc. j'regarde mon père avec un visage carrément déçu, surtout que mon père est habituellement un type 'bien', si on oublie ses -très- mauvaises habitudes. j'sens qu'il l'examine, de la tête au pied. nemo se tourne vers moi, j'lui fais un petit -mini- sourire pour tenter de le rassurer puis je regarde le sol. gros, énoooorme silence. malaise interminable. j'sens ma mère s'assoir à côté de moi, puis elle passe un bras autour de ma taille. je plante mon regard dans celui de mon père. il est temps de .. faire un homme de moi. « .. c'est .. mon copain depuis .. bientôt sept mois .. » j'sers les dents, car j'sais que le fait que nemo soit un homme n'est pas ce qui dérange mon père, j'sais que ce qui l'embête, c'est le fait que je ne lui ai rien dit .. surtout que j'avais toujours nié le fait d'avoir une attirance envers les hommes, quoi que .. nemo reste et restera toujours le seul. mon père m'observe, ose les sourcils, puis regarde nemo, toujours aussi sérieux. « .. bienvenue dans la famille, j'imagine donc. » puis il lui donne la main, enfiiiiinnnn. j'suis tellement tellement tellement soulagé, maintenant, même si mon père doit m'en vouloir de ne pas lui avoir fait confiance. il fait son sourire de père qui va dire une blague de mauvais goût et puis .. « j'espère tout de même que vous vous protégez, je ne sais pas si je suis prêt mentalement à être grand-père, encore. » puis il fait un clin d'oeil à nemo. mon père ne changera donc jamais. je le regarde avec un air du-fils-qui-a-honte-de-son-père, puis ma mère lui fait de gros yeux. mon père observe la chambre, les petits trucs médicaux et tout l'tralala. il a quand même passé sa vie dans un hôpital, à soigner des gens comme moi. j'le sens inquiet, et tout c'qui suit. il s'approche de moi puis me fait une accolade père/fils, puis il me souhaite un joyeux anniversaire dans le creux de l'oreille. il se retourne vers nemo, puis j'sens qu'il va clairement jouer au détective. « t'es plus vieux que yannie, non? et j'suppose que t'es australien? et .. comment t'as fait pour attirer mon fils qui était, malgré les doutes de tout l'monde autour de lui, persuadé qu'il ne serait jamais attiré par un homme? » mon père me regarde avec un sourire du genre - tu vois? j'ai eu raison tout ce temps.- « c'est bon, arrête papa. » j'crois que l'une de ses plus grandes passions, c'est de mettre les gens mal à l'aise, et tout particulièrement ses propres fils. je regarde nemo, en souriant faiblement. « il est pas aussi con, d'habitude. » puis j'fais un clin d'oeil à mon père. ma mère me donne un coup de coude, en petite nature qu'elle est.

Le petit sourire de Yann me rassure et au moment où il annonce à son père que nous sommes ensemble depuis plus de six mois, je lance un regard vers son père en question. Il me souhaite bienvenue dans la famille, un soupire de soulagement traverse mes lèvres et je sers sa main content qu'au final, il me déteste pas. Et quand il parle de protection, je ne passe aucun commentaire de peur de me faire détester pour de vrai et je ne crois pas que c'est l'idéal parler de cuisine pour une première rencontre. Les questions venant de la part des parents de mes copains m'ont toujours gênées, peut-être parce qu'au fond, je répondais trop simplement sans vraiment prendre la peine d'élaborer sur la réponse à la question. C'est au tour du père de Yann à me poser des questions. J'hésite à répondre ou à rire comme un imbécile. Je dois avouer qu'en ce moment, je me sens mal à l'aise à cause que son père vient d'apprendre que je suis pas un ami avec des drôles de coutumes, mais l'amoureux de son fils. Quand il me demande si je suis australien, je remercie mon gros accent me trahir ainsi, même si le sien est facilement reconnaissable comme celui de Yann. 'J'ai 22 ans à vrai dire ... et en fait, je suis plus un pédophile aujourd'hui ...' Je rigole pour me rendre compte que son père ne l'a trouve pas très drôle, alors j'arrête de rire. Au secours. 'Oui, je suis australien, ma famille est de Sydney plus précisément ... Et ... j'en sais rien, peut-être qu'il est tombé amoureux de moi comme moi je suis tombé amoureux de lui ...' Je fais un petit sourire. Quand Yann me fait la remarque, je me mets à rire. Puis c'est le silence, je ne dis rien et je le regarde avec sa mère. Ils sont beaux, ils forment une belle famille et même si je viens seulement de voir ses parents, j'ai l'impression d'avoir droit à un gros bout de Yannie. Puis, je me dis que je devrais les laisser seul, que Yann a beaucoup de chose à leur dire. 'Je crois que je vais vous laisser, vous avez des trucs à vous dire ...' Je m'avance vers Yann pour l'embrasser sur la joue, sauf que je m'arrête après seulement quelques pas me disant que c'est pas le moment pour ça. 'Je vais être ... à la cantine ...' Je me retourne et je fonce dans un ballon. Un soupire franchit mes lèvres et je sors finalement de la chambre pour me diriger vers l'étage de la cafétéria. Plus que je m'éloigne de la chambre de Yann, plus j'espère que tout va bien se passer, même si j'ai des gros doutes. Après m'être acheté un sandwich et un jus d'orange, je prends place à une table vide et je ne pense qu'à Yann et à la réaction de ses parents, plus j'y pense, plus ma bouchée devient amer, je soupire de nouveau.

j'souris lorsque nemo lance sa petite remarque sur le fait de ne plus être pédophile. j'suis beaucoup plus détendu, malgré le petit stresse qui persiste en moi. « peut-être qu'il est tombé amoureux de moi comme moi je suis tombé amoureux de lui ... » j'rougis puis j'regarde le sol, ma mère a des petites étoiles dans les yeux et moi j'souris comme un imbécile. j'sens mon père perplexe, mais j'réalise qu'il est pas gozilla et qu'il est juste très .. sous le choc. sous le choc que j'sois avec un mec? j'sais pas .. peut-être plus sous le choc que j'suis resté silencieux tout ce temps de peur qu'il le prenne mal, alors qu'il n'y a rien là, alors que mon père est un type tellement ouvert. « je crois que je vais vous laisser, vous avez des trucs à vous dire .. » j'veux pas qu'il parte, j'suis beaucoup trop addicted à lui pour ça, mais il a raison, j'dois passer ce moment avec mes parents. j'ai envie d'lui crier un gros jeee t'aimmmmme let's get marrieeeeed, d'le serrer fort fort, mais je retiens c'gros moment affectif pour moi. je me contente de lui sourire avec un regard de je t'aimeeeee telllllemeennnnt , absolument timide comme jamais, puis j'souffle un petit « à plus tard .. » à peine audible, terriblement révélateur de ma timidité actuelle. nemo se retourne pour sortir, mais fonce dans un ballon. j'lâche un petit rire, et aussitôt nemo à l'extérieur, j'ai l'impression que j'dois .. vraiment .. courir pour le rattraper, parce qu'en fait, j'suis incapable de garder cette fameuse dose d'amour pour moi. j'pense encore à sa chanson de tout à l'heure, à sa timidité, à ses petits sourires, à ses répliques et j'ai juste royalement envie d'lui sauter dessus. alors j'le fais, j'sors rapidement à l'extérieur de la chambre, j'le rattrape en courant comme un gamin, comme si j'étais surtout pas en pleine décomposition, et j'le prend rapidement dans mes bras, j'le sers de toutes mes forces, j'me fous les mains sur ses deux joues, j'approche son visage et j'l'embrasse comme un débile, pour lui murmurer un « je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime. » j'le regarde, j'souris encore comme un gamin, puis j'lui lâche rapidement un petit « à tout à l'heure. » avant de retourner rapidement à ma chambre, retrouvant mes parents par se fait même, comme si rien ne s'était surtout jamais passé. ma mère me dit qu'il est beau, j'lui lâche un petit « je sais .. » puis mon père roule les yeux avant d'me dire un « t'auras jamais fini de nous surprendre, toi. » et puis on tombe dans les sujets sérieux, ma maladie, et tout l'tralala. moi, j'fais que penser à nemo qui est forever alone à la cantine. après une heure et demie, ils doivent partir, mais me promettent qu'ils vont revenir demain. après les aurevoirs, je m'empresse de prendre mon portable pour envoyer un sms à nemo. « reviennnnnns mon amour. » j'hésite avant d'appuyer sur send, parce que j'ai encore du mal avec ce genre de petit surnom, mais j'appuie finalement, un gros sourire timide sur les lèvres. j'le vois apparaitre, j'suis assis en indien sur mon lit. « ma mère te trouve beau et très charmant, et mon père a dit que t'avais l'air d'un homme brillant, malgré ta blague de mauvais goût sur les pédophiles, mais moi je l'ai trouvé vraiment très drôle, donc on s'en fiche. t'as fait bonne impression .. et j'ai l'impression qu'on vient de franchir une grosse étape, là .. et ça m'plait beaucoup, en fait. et j'suis terriblement soulagé, tu sais .. et j'aurais pas dû m'inquiéter autant sur la réaction de papa .. » j'reprends mon souffle, j'ai trop parlé, trop d'un coup, donc j'ris comme un enfant parce que j'suis .. heureux.

Quand Yann me dit à plus tard et me fait ce regard, je ne peux pas m'empêcher de sourire et de le regarder de la même manière avant de quitter sa chambre pour de bon. Dans le couloir, j'observe les gens qui y sont en me disant que j'ai passé trop de temps ici et que je vais continuer d'y passer tout mon temps quand Yann va se rétablir, j'ai hâte de venir seulement pour mes jambes et plus pour son coeur à lui. Je m'arrête et je regarde derrière moi quand je sens qu'un truc me suit et je me rends compte que ce truc est Yann qui court sans faire de bruits. Il me rentre complètement dedans pour me serrer, je l'entoure de mes bras et dépose une main derrière sa nuque puis quand je sens ses mains contre mes joues, je souris en sachant très ce qui m'attends. Au moment où il m'embrasse, je glisse mes mains jusqu'à sa taille et je me penche vers l'avant pour qu'il se retrouve un peu courbé vers l'extérieur. 'Je t'aime aussi.' Je dépose un baiser rapidement sur ses lèvres pour lui dire qu'on se revoit dans bientôt et je le laisse retourner à sa chambre en déposant mes yeux sur l'espace que fait sa jaquette sur le bas de son dos. Je m'ennuie parfois du temps où il ne portait pas un boxer et qu'on pouvait voir ses fesses quand il marchait. Je ris en passant une main dans mes cheveux et me retournant en même temps pour continuer de marcher vers l’ascenseur et aller à la cantine. Une fois assis à penser à comment se passe la discussion avec les parents de Yann, je crois que je suis top préoccupé par ça que par la bouchée qui est dans ma bouche depuis des lustres. Quelqu'un vient prendre place en face de moi. J'avale difficilement ma bouchée quand je vois que c'est mon médecin. 'Bonjour Nemo !' Après avoir développé une relation de plus de trois ans avec mon médecin parisien, on est devenu plutôt intime, plus de monsieur Martin ni de vous. 'Hi Docteur.' Il me sourit, je fais de même, car même s'il m'a souvent apporté des pas biens bonnes nouvelles pour mes jambes, je l'apprécie beaucoup comme docteur. 'Je vois que tu as arrêté de faire des galipettes, cette pause a fait le plus grand bien à ton bassin d'après les derniers résultats de tes radiographies.' J'arque un sourcil sur deux quand il prononce le terme galipette et je rougis légèrement. Si seulement Yann savait que faire des biscuits n'aide en rien dans mon cas, et pourtant je ne réponds rien. 'Mais, je ne peux pas dire la même chose de ton foie ...' Je ne lui avoue pas que j'ai forcé énormément sur l'alcool lors des deux derniers mois, il le sait très bien. J'hausse les épaules en me disant que j'allais m'en remettre, que j'allais arrêter de boire quand Yann va s'être réveillé après son opération. 'Il va survivre et je dois y aller ...' 'Nemo, j'aimerais que tu reviennes me voir quand tu auras assez de temps ou quand ton amoureux va dormir, c'est important.' Je me mords l'intérieur de la lèvre et je joue avec la facture de mes deux achats. En lui faisant signe que oui, je me lève, mets mes trucs à la poubelle et je me dirige vers l'endroit où je dois récupérer le cadeau de Yann que j'ai fait venir par avion. L'infirmière en question sort l'étui de ses rêves, je le regarde avec un sourire fière et je le prends avec moi en prenant soin de ne pas l'écorcher ou de rentrer dans quelque chose avec. Je sais très bien que le plus important est à l'intérieur, mais l'extérieur aussi est important. Je suis fière aussi du gros chou rose dessus, Yannie va aimer, je suis certain. Mon portable vibre. Mon amour. Je reste sur place à sourire et avoir chaud tellement que je me sens heureux quand il me surnomme comme ça. En rentrant dans sa chambre, je cache du mieux que je peux son cadeau derrière mon dos. Je prends place sur son lit et un autre sourire apparaît sur mes lèvres quand il me dit comment sa mère m'a trouvé et lorsqu'il me dit le commentaire sur la blague pédophile, je souris un peu moins. Et le plus important, plaire à sa belle-famille, difficile dans certains cas, mais je suis content de pas m'être fait arracher la tête par son père. 'Je suis heureux et ... j'ai la même impression ... et je dois t'avouer que j'ai presque bombé le torse quand tu as dit à ton père que j'étais ton copain ...' Je ris légèrement. 'Et je suis heureux que tes parents soient au courant de tout, que tu n'as plus à leur cacher quoi que ce soit ... et que tu as pu les voir avant ton opération.' Je lâche d'une main son cadeau et je la dépose sur son genoux avant de l'embrasser sur son front, et avant qu'il ne pense à son opération, alors qu'il se sent bien. je dépose l'étui sur ses jambes et je lui sourit. De la tête je lui fais signe d'ouvrir. Tu le savais Yannie que je n'allais pas seulement me contenter de t'offrir ma présence, qu'à mes yeux, tu mérites tout ce qui est merveilleux. Parce que je sais que tu en rêvais depuis un moment déjà, parce que je sais que ta passion est à l'intérieure de cet étui, parce que je sais que tu es mon coeur.