l'meilleur ami de l'homme, ce n'est point le chien, mais le téléphone portable. l'meilleur ami de yann, ce n'est point le téléphone portable, mais bien l'homme derrière le téléphone portable qui trouve toujours le moyen d'le faire fondre derrière un téléphone portable apportant une réconciliation dû à des mots sur un téléphone portable, téléphone portablement. j'suis assis sur le sofa, j'dépose mon super iphone (autrement dit, téléphone portable) sur la table de salon. j'me laisse tomber sur le côté en soupirant, et mon visage s'écrabouille contre le tissu d'sofa. (à noter que dire sofa deux fois dans une même phrase, c'est tout de même mieux que de dire 1354245 fois téléphone portable dans une même phrase.) mon coeur bat tellement fort que j'entends pas, quand mon cerveau me parle. c'est mal, docteur? (haha.) en fait, mon cerveau parle tellement fort pour que j'l'écoute que j'ai juste envie d'lui crier un gros : mmmmmmaiiiiiis laaaaa fermeeeee enfoiré, tu vois pas que j'suis entrain d'me faire bouffer l'estomac par des papillons via l'intérieur et que j'adore ça? j'suis tellement stupide, telllllement stupide, tellement stupide. et j'ai tellement hâte qu'il soit avec moi. le voir, lui, la totalité d'lui-même, ses yeux, ses cheveux. son sourire, si j'ai de la chance. j'ai mal au coeur, et ça fait encore plus mal quand je pense à nemo, simplement parce quuuue j'suis pas capable de tolérer le stress et les papillons d'trucs amoureux en même temps. va donc savoir pourquoi, j'ai envie d'me vider l'estomac dans une toilette au plus vite. ce rendez-vous me stresse à mort, j'vais tellement me faire gueuler dessus et j'pourrai rien faire d'autre que de passer pour le pauvre faible qui n'était pas capable de vivre avec l'idée de peut-être mourir, se soulageant donc à l'aide de substances illicites pouvant assassiner son stupide coeur à tout moment, stupide coeur sur le point d'être changé. j'dois me lever, mais j'en ai vraiment pas envie, surtout que j'sens que le manque va être intolérable d'ici quelques instants. d'ici quelques secondes. d'ici quelques millièmes de secondes. d'ici .. maintenant. aoutch. j'suis terriblement amoureux, j'ai envie d'vomir, je tremble et j'ai vraiment besoin d'une dose, sur ce, je réussi à me lever, je prend mes clés et je sors de l'appartement, entrant dans ma voiture. je me rend chez nemo, question qu'il m'accompagne à ce rendez-vous mortel. je me regarde dans le miroir de ma voiture pour voir si j'suis présentable, parce que je sais que ces temps-ci j'ai l'air de tout sauf en forme, et je ne veux pas l'inquiéter. du coup, je me pratique à sourire dans mon miroir comme un gros attardé. cheeese. cheeeeese. cheese. cheese. va falloir que tu fasses mieux devant lui, buddy. je sors de la voiture, me dirigeant vers son appartement pour cogner à sa porte. il ouvre enfin la porte. cheeeese. je souris timidement, car en fait, j'suis extrêmement mal à l'aise. l'téléphone portable c'est la vie, remember. hey nemo, j'pourrais pas emprunter ta salle de bain pour vomir des papillons? « .. bonjour .. je suis là .. haha .. » j'suis tellement nerveux, tellement angoissé. que j'dis d'la merde. je m'imagine l'prendre dans mes bras fort fort, et le mélange de stresse + amour me donne encore un haut le coeur. « t'es beau. » l'genre de chose que ma bouche dit sans permission face à nemo.

Mon jean est descendu en-dessous de mes fesses, je regarde par-dessus mon épaule dans le grand miroir de ma chambre et mes yeux sont fixés sur mon tatouage. Pourquoi j'ai pris la décision de me faire tatouer alors que j'étais complètement saoul ? J'aurais préféré avoir les esprits claires, de faire tatouer son prénom juste au-dessus de mon coeur, pas sur une fesse. Je relève mon jean en soupirant et passe une main sur mon visage, je suis tellement fatigué, j'ai tellement besoin de sommeil, mais sans lui, c'est pas pareil. Malgré notre conversation, je me demande encore pourquoi il a refusé de m'épouser, il le voulait, il me l'a dit, alors pourquoi pas ? Je me laisse tomber sur le dos, je m'étale au complet dans mon lit et je regarde le plafond. Je repense encore et encore au moment où j'ai entendu le non franchir ses lèvres. 'Pourquoi j'ai fait ça ...?' Pourquoi je n'ai tout simplement pas attendu qu'on s'en parle naturellement, ou que ça vienne de lui, ou que tout se replace entre nous avant ? Je crois que quand on aime, on passe par-dessus bien des choses, qu'on en oublie l'importance de certains détails. Est-ce qu'un jour les choses vont être simples ? J'en doute fortement. Arrive Yann, s'il te plait et ne fait pas attention au bordel de l'appart, aux bouteilles d'alcool sur le comptoir de la cuisine. Un cognement. J'ouvre la porte et je dépose mes yeux sur lui. 'Allô ...' Je baisse le regard vers le sol et je me tasse pour le laisser entrer un peu. À vrai dire, je n'ai pas la moindre idée quoi lui dire, j'hésite à le prendre dans mes bras, j'hésite à l'embrasser, j'hésite pour tout. Un sourire apparaît sur mon visage quand il me dit que je suis beau et j'approche de son corps, dépose ma main sur sa hanche, je l'embrase à un millimètre de ses lèvres, timidement. 'Toi aussi ... t'es magnifique ...' Un nouveau sourire. T'es magnifique quand tu ressembles à un cadavre, t'es magnifique quand tu viens de te réveiller, magnifique quand tu te brosses les dents, que tu as de la pâte à dents sur le coin des lèvres, quand tu souris, quand tu fais la mou, tu es toujours magnifique Yann. Je me recule lentement, est-ce que c'est le moment d'y aller ? 'Je ... vais aller prendre mes trucs ... deux petites secondes.' Tourne les talons et vais vers ma chambre. Mr. Gingles est couché dans mon lit, je prends mon portable qui est sous lui, mon paquet de clopes avec le bout mâchouillé, je l'embrasse sur la tête, il me suit pour aller voir Yannie. 'Tu lui as manqué, tu sais ?' Sourire, encore. J'ai l'impression d'être revenu au tout début, quand on osait à peine se toucher, se regarder. 'On y va ?' Je sais que ça ne parait pas, mais je tente de le rassurer un peu, parce que je sais à quel point il veut pas y aller, à quel point il déteste ses rendez-vous à l'hôpital. Une fois dans le couloir, je barre ma porte et je lui fais signe de la main qu'il peut aller en avant. Alors qu'on marche, je n'arrête pas de lancer des coups d'oeil à sa main, enlacer mes doigts avec les siens me manque, que nos bras se frôlent, qu'on se colle quand il faut passer à quelque part de plus petit, je me mords la lèvre inférieure. 'Tu sais ... ça va bien aller Yann ...' Je dis ça, même si je suis autant au courant que lui que ça sera pas le cas, que les médecins vont lui reprocher sa consommation, je souhaite que son bien, s'il savait ... mais j'espère vraiment que ce rendez-vous va le secouer, qu'il va arrêter une bonne fois pour toute. Je ne me suis jamais demandé pourquoi je restais avec lui même si sa consommation me tuait plus qu'autre chose, la réponse sera évidente pour tout le monde, je l'aime et il n'y a rien, je crois, qui va me convaincre de le quitter.

j'le sens s'approcher, et j'sens sa main contre ma hanche. j'sens ses lèvres, mais j'bronche pas, trop .. ewgravgre par le moment. parce qu'avec lui, j'ai l'impression de redécouvrir à chaque jours c'que veut dire le mot amour. « toi aussi ... t'es magnifique ... » il sourit, j'lui ferais bien l'amour sur le champ s'il n'y avait pas ce stupide rendez-vous et s'il n'y avait pas ce malaise entre nous. « je ... vais aller prendre mes trucs ... deux petites secondes. » j'aime ta voix. j'me sens tellement guimauve quand t'es là. nemo revient accompagné du sale chien. je prend la peine de le flatter, et nemo me dit que je lui ai manqué. « c'est .. presque réciproque. presque. » j'souris malgré moi. on sort de l'appartement et on marche côte à côte jusqu'à ma voiture, et le seul truc que j'ai en tête, c'est d'attraper sa main, sauf que je ne le fais pas. « tu sais ... ça va bien aller yann ... » non, ça ne va pas bien aller. pas du tout, même. mais j'ai vachement besoin d'être rassuré, tout de même, parce que j'vais mourir écrasé sous la panique. j'le regarde, et j'fais ce geste, tellement inattendu. j'capture ses lèvres, et ce n'est point un bisou d'couple d'enfants de cinq ans, j'suis tellement proche de lui, et ça m'fait un bien fou. j'met mes mains entre nous deux -sans pour autant me détacher- et je le pousse de sorte à ce qu'il soit coincé entre moi et ma voiture. y'a la petite vieille qui nous regarde, mais en fait, j'y porte même pas attention. j'descend mes mains pour finalement attraper les siennes, et j'me détache de ses lèvres pour réfugier mon visage dans son cou. et pis, soudainement, j'lâche tout d'un coup, j'lâche ses mains, je me décolle de lui, et je me dirige de la portière côté conducteur en me passant une main dans les cheveux. « pardon. » en fait, j'sais pas c'qui m'a prit. c'était carrément pas l'moment, et là, mon estomac est tout à l'envers, et j'veux -encore- vomir mes tripes. oui oui. une fois dans la voiture, je laisse tomber mon crâne sur le volant et je reste comme ça un long 30 secondes. j'respire fort, parce que j'ai mal au coeur, et j'me concentre à penser à tout sauf à quelqu'un qui vomit. je démarre la voiture et je m'oblige à me redresser. j'veux. un. joint. maintenant. et nous voilà en route vers cette terrifiante bâtisse. je ne dis pas un mot. j'ai besoin d'air. j'ouvre la fenêtre. il fait trop froid. je ferme la fenêtre. j'ai besoin d'air. j'ouvre la fenêtre. trop froid. ferme la fenêtre. j'étouffe. so, j'ouvre la fenêtre. trop froid. ferme la fenêtre. ouvre le toit ouvrant, ferme le toit ouvrant. une vraie symphonie de 'bzzzzz' provenant de fenêtres électriques, jusqu'à ce qu'on arrive à l'hôpital. je me stationne, je regarde enfin nemo, la première fois depuis qu'on a démarré. j'ai envie d'pleurer. d'vomir, de pleurer, de faire l'enfant de 5 ans qui veut CE jouet et aucun autre. j'suis tellement fatigué, épuisé, mort. j'ouvre la porte, je me penche vers l'extérieur tout en restant assis parce que je sens que ça y est. eh bah, finalement, ça y est pas. « on retourne chez toi .. ou chez moi, j'm'en fiche .. on .. joue à des jeux vidéos .. on .. parle .. de n'importe quoi .. on fait n'importe quoi, mais .. on part d'ici .. » panique. j'ai tellement chaud, soudainement. j'lutte pour pas pleurer. j'ai trop pleuré souvent devant nemo. j'sais pertinemment qu'il y a un joint dans un petit sac dans le compartiment juste devant nemo. j'peux pas faire ça .. mais j'vais crever, carrément, si j'le fais pas. j'me penche, je me dis que j'suis tellement taré, et j'ouvre rapidement le truc pour prendre le sac à la vitesse de l'éclair. j'sors le join et mon briquet, et j'le fous entre mes lèvres, j'ai l'impression de respirer à nouveau. j'arrive pour l'allumer, sauf que mon briquet ne fonctionne pas .. nonnnnnn .. non .. non. je me tourne vers nemo, et j'fais le regard le plus chien battu du monde entier, car j'sais très très très bien c'qui se trouve dans sa poche de jeans.

Une fois à l'extérieur, je prends une grande bouffée d'air, faut dire aussi que je ne sors presque plus de mon appart ces derniers temps. Un regard me fixe, je tourne alors la tête vers Yann, pas le temps de sourire, pas le temps de lui dire quelque chose qu'il m'embrasse. Je reste surpris sur le coup, je ne sais pas si je dois répondre à son baiser ou juste me reculer avec des points d’interrogations dans les yeux. Pourtant, je sais bien que ce n'est pas qu'un simple baiser qu'on fait quand dit au revoir, je me sens poussé contre sa voiture. Je prends Yann par la taille pour le coller littéralement contre moi, ses mains viennent rejoindre les miennes, il vient de foutre la pagaille dans ma tête. Je le sens me quitter et mettre sa tête dans mon cou, moi je me perds dans le décor de l'immeuble de mon appart, je reprends mon souffle. Il se décolle, non ne me quitte pas, reste, j'ai envie de le prendre à nouveau par la taille pour le retenir, mais je ne fais rien. 'Ce n'est ... rien ...' J'entends sa porte claquée, alors je me retourne et je prends place moi aussi dans la voiture. Je crois que depuis que je connais Yannie, à l'exception de notre premier baiser, je me suis jamais senti aussi mal à l'aise avec lui, avec sa tête contre le volant. Je viens pour passer une main dans son dos, mais je ne le fais pas, je ne dis rien, je me contente seulement de le regarder comme un con. La voiture finie par démarrer et je regarde à l'extérieur les voitures, les immeubles, défilés. J'entends sa fenêtre et son toit ouvrant s'ouvrir et se refermer continuellement. Je tourne plus la tête pour pas que Yann me voit, car je sais que ce n'est pas drôle pour lui, mais je ne peux pas m'empêcher de sourire, j'ai l'impression d'être assis à côté d'une femme ménopausée. à quelques reprises pendant le voyage, je vais pour lui dire un truc, mais je me retiens, je crois que je sais qu'au fond, ça ne va pas changer grand chose, qu'il va continuer de paniquer pour son rendez-vous, j'espère vraiment qu'ils vont me laisser entrer dans le bureau du médecin, au moins pour pas qu'il se sente seul, au moins pour que je puisse le défendre, même si je risque de ne rien dire quand va venir le temps de la drogue, mais je veux le rassurer. On est arrivé, je n'ouvre pas tout de suite la porte. 'Yann, c'est important, il faut que tu t'y présentes à ce rendez-vous. Après, on ira chez moi ou chez toi et on fera ce que tu veux d'accord ?' Je lui souris. J'ouvre ma porte, mais au dernier moment je fixe plutôt sa main qui passe en mode rapide pour prendre un sac dans le coffre à gants. Je le regarde, cherchant à savoir ce qu'il fait, mais ça ne prends pas une minute que je le vois tourner sa tête dans ma direction avec son putain de joint entre ses lèvres. C'est sûr que c'est une blague. 'Est-ce que tu me prends réellement pour un con ? Honnêtement ?' Je lui laisse pas le temps de me répondre, que je t'attrape rapidement sa connerie et je sors de la voiture. Je le jette au sol, je le déchire et j'éparpille l'herbe, tout ça avec mon pied. Je fais le tour de la voiture, me plante devant Yann. 'Arrête de te comporter comme si t'étais un faible Yann ! Tu l'es pas FAIBLE.' L'envie de lui gueuler dessus, je l'ai, ô oui je l'ai, mais je ne le fais pas. Je secoue la tête, décu plus qu'autre chose, blessé plus qu'autre chose et surtout en colère plus qu'autre chose. Je prends tous l'argent que j'ai dans mon porte-feuille et je lui plaque contre le torse. 'Tiens Yann, prends cet argent et va te détruire si tu penses que t'es bon qu'à ça ...' Je me recule, les larmes au yeux. Arrête Yann, je vais être là pour toi à chaque secondes si tu en as besoin, je vais t'accompagner partout si tu le veux, si t'as besoin que je te surveille, je vais le faire, si t'as besoin que je t'enchaîne à moi, je vais le faire aussi, mais s'il te plait, arrête merde.

« yann, c'est important, il faut que tu t'y présentes à ce rendez-vous. après, on ira chez moi ou chez toi et on fera ce que tu veux d'accord ? » et j'me demande pourquoi j'ai autant de difficulté à assumer mes gestes. assumer c'que je suis. parce que, actuellement, j'préférerais quasiment crever plutôt que d'aller à ce rendez-vous. ou peut-être que j'réalise tout simplement pas que si j'vais pas à ce rendez-vous, c'est la mort qui m'attend. ou peut-être que j'm'en fiche? j'suis tellement bas, tellemeeennnt bas que j'ai pas peur d'la mort, de ce qu'il y a derrière. en fait, j'ai jamais eu peur de ça .. en fait, j'ai pas peur dans l'noir depuis le jour où on m'a apprit que j'allais mourir. peut-être que j'réalise tout simplement pas l'ampleur, puisque à chaque fois que j'suis passé proche de passer de l'autre côté, on m'a tenu par la main pour m'empêcher d'tomber. j'ai l'impression d'être l'homme -ou plutôt le p'tit gars- le plus chanceux du monde, et le plus malchanceux à la fois. j'voudrais que quelqu'un m'explique concrètement pourquoi j'suis encore là. mais j'crois que je ne pourrai pas avoir de réponse à cette question jusqu'à ce que je finisse par finalement crever, que ce soit demain, le mois prochain, l'année prochaine ou à quatre vingt dix-neuf ans. tout c'beau texte pour finalement dire que ce génial rendez-vous m'fait plus chier que la maladie en tant que tel, et pour me calmer, j'sais vraiment pas ce qui me prend, mais j'prend par réflexe le joint se trouvant dans la boîte à gant, devant nemo, devant ses yeux, devant .. lui. comme un imbécile. dire que j'ai cru pendant quelques millièmes de seconde qu'il me passerait son briquet. parce que quand j'suis au désespoir, ça se devine assez .. facilement. j'sens le joint quitter mes lèvres pour se retrouver entre les mains de gozilla -le genre de dinosaure de qui j'suis amoureux-, qui l'éparpille dans l'herbe .. avec le nombre de fois où des gens que j'apprécie ont jeté mes trucs illicites devant mes yeux, ça ne m'étonne plus vraiment, mais ça me frustre toujours autant. « arrête de te comporter comme si t'étais un faible yann ! tu l'es pas FAIBLE. » je serre les dents. nemo m'plaque tout l'argent de son portefeuille sur le torse. tu rigoles, j'espère? « tiens yann, prends cet argent et va te détruire si tu penses que t'es bon qu'à ça ... » j'tourne les yeux et je regarde ailleurs, puis j'sors de la voiture en redonnant l'argent à nemo. « j'trouve ça quand même très ironique que tu détruises c'qui se trouve maintenant dans le gazon pour me donner de l'argent pour que je puisse aller m'en acheter d'autre, quand le SEUL moment où j'en ai excessivement besoin, c'est MAINTENANT! » il a les yeux plein d'eau, et moi de même, de colère .. mais surtout de tristesse de n'être bon qu'à décevoir le peu de gens qui tient réellement à moi. j'comprend pas pourquoi je panique toujours autant, au point d'être prêt à aller devant les médecins sous l'effet d'la drogue. je lutte contre les larmes, je reste silencieux et je regarde attentivement mes pieds. « j'ai peur .. » j'prend une respiration. « .. qu'ils .. refusent de m'opérer .. » ça y est, j'pouvais pas retenir le déluge plus longtemps, j'agis en faible -comme toujours- et j'me met à pleurer. « .. et en même temps .. j'ai peur de l'opération .. » peut-être qu'en fait, j'ai plus peur de la mort que mon cerveau ne veut le laisser paraitre. « .. de .. pas m'réveiller .. » de plus être avec toi. de plus voir mes parents, mon frère, serge. j'voudrais être témoin d'un miracle, et me retrouver guérit sans la moindre intervention chirurgicale. « tu regrettes pas, nemo? » j'plante mes yeux dans les siens, mes yeux embrouillés, fatigués, creusés. j'suis tellement plus ce que j'étais. c'est qui, l'imposteur qui a prit possession de mon corps? de ma bonne humeur? alors qu'au final, j'ai tout ce qu'il faut pour être heureux, soit la personne qui est devant moi .. « .. tu regrettes pas .. d'avoir laissé tomber ton poste prestigieux, ton avenir prometteur pour .. » j'lâche son regard pour mes pieds, encore, puis j'pointe le gazon, l'endroit où il a tué le truc. « .. ça .. » mon visage se crispe. « .. j'te rend pas heureux .. j'te déçois juste continuellement .. » j'suis bas. tellement bas.

L'argent contre moi, j'ai envie de le lancer dans les aires et de foutre le camp à l'intérieur de l'hôpital pour respirer, mais je reste planté au même endroit. Sa remarque me rentre dedans, je tourne pour faire dos à Yann, lève la tête vers le ciel en plaçant mes mains derrière mon cou. Je souris, j'ai envie de lui dire que non, il en n'a pas besoin, qu'il peut très bien s'en sortir vivant, que c'est seulement sa putain de dépendance qui prend le contrôle, que dès le moment où il va décider de s'en sortir, qu'il va comprendre qu'il est bien mieux sans, que c'est juste lui. Quant j'entends le mot peur franchir les lèvres de Yann, je me retourne et j'ai envie de tendre mes bras vers lui pour le serrer contre moi, pour le rassurer. J'ai l'impression d'être comme un père avec son enfant qui a peur, même s'il n'est pas mon enfant et même si je suis loin d'être son père, mais c'est un réflexe avec toi, j'ai l'impression que je veux le protéger de tout le mal possible, même si à plusieurs reprises, c'est moi qui lui en a fait du mal. 'Yann ... t'as survécu à une tentative de suicide, à une crise cardiaque, à ta première opération, t'as survécu à tout, et tu vas survivre à ça aussi ...' Cette fois, je ne peux rien te promettre, parce que je ne sais pas ce qui va arriver, c'est autant la noirceur que toi. Je tente de me convaincre depuis tout ce temps, que ça va bien aller, qu'il va se réveiller dans sa chambre d'hôpital, qu'il ne va plus avoir de problème avec son coeur, qu'il va arrêter d'avoir peur. Je soutiens son regard, je m'avance et c'est moi cette fois qui le coince entre mon corps et sa voiture, je l'embrasse avec douceur. Je me demande quand il va comprendre que je ne vais jamais regretter d'être avec lui, de l'avoir rencontré, de m'être donné à lui, de lui avoir donné tout mon amour. Sa tête est entre mes mains maintenant, je mets fin à ce baiser, j'éloigne ma tête de la sienne, un peu plus loin. 'Combien de fois je vais devoir te dire que je suis revenu que pour toi ? Je ne regrette pas d'être partie de mon soi-disant poste prodigieux, et ce n'est pas pour ça, mais pour toi ...' Je me recule au complet et je le lâche. Je t'aime et ça signifie je vais passer par-dessus toutes les conneries que tu as fait et que tu vas faire, que je vais toujours me retrouver dans tes pattes pour avoir des câlins même si on s'est disputé deux minutes plutôt, que je vais continuer de te trouver beau, que je vais continuer de croire que t'es le plus parfait, que je vais accepter tes défauts, que même si t'as mauvaise haleine le matin, je vais quand même avoir le goût de t'embrasser, ce qui veut dire que je ne vais jamais rien regretter. 'Si tu me rendais pas heureux, je ne continuerais pas de croire que t'es l'homme de ma vie ... et je ne t'aurais jamais demandé en mariage ...' Parce qu'aimer veut dire affronter des étapes plus difficiles que d'autres. Je mets mes mains dans mes poches, voilà, je ne sais plus quoi dire, je reste planter-là à regarder les jambes de Yann. Je veux vraiment qu'il aille à se rendez-vous, je sais à quel point ça peut faire peur, à toutes les fois où je devais me rendre à un rendez-vous et le médecin qui commence par un 'je n'ai pas de très bonnes nouvelles pour vous Monsieur Martin.' 'Je sais que tu ne veux pas y aller, mais s'il te plait Yann .. je vais te tenir la main tout le long si tu le veux ... mais il faut que tu le fasses ...' Un jour, tout va bien aller mon coeur.

« yann ... t'as survécu à une tentative de suicide, à une crise cardiaque, à ta première opération, t'as survécu à tout, et tu vas survivre à ça aussi ... » et pourtant, dans ma tête c'est tellement .. inimaginable. j'suis pas capable de m'imaginer faire autrement que .. ma 'petite routine'. me réveiller, m'allumer un joint, manger .. estimer c'que je vais prendre cette après-midi, probablement marie-jeanne, ou plus si affinité. l'soir, si je parviens pas à dormir .. bah .. coucher avec marie-jeanne. j'sais même pas comment je fais pour me payer tout ça. j'suis tellement devenu .. tout ce que je ne voulais pas devenir. je sors de mes pensées lorsque nemo pose ses lèvres contre les miennes et m'fait reculer jusqu'à ce que je sois contre la voiture. aucune journée n'aura été plus surprenante que celle-ci, en fait. -sauf le jour du retour de nemo, de toute évidence.- il a l'don, mais vraiiiiiment, de me faire oublier tout tout tout autour, de m'faire sentir comme gearvdaerb. j'sens ses mains contre ma tête, il est si proche, et j'voudrais pour rien au monde qu'il se sépare, actuellement. j'me sentirais un peu comme le mec dans seul au monde, quand il perd son ami wilson. sauf que nemo n'est point un ballon, du coup, c'est forcement pire. « combien de fois je vais devoir te dire que je suis revenu que pour toi ? je ne regrette pas d'être partie de mon soi-disant poste prodigieux, et ce n'est pas pour ça, mais pour toi ... » et moi, j'pense juste à kidnapper tes lèvres de nouveau. et il dit un truc, comme quoi si je ne le rendais pas heureux, il ne m'aurait pas demandé en mariage. malaise. j'regarde au sol et j'souris malgré tout. entendre les mots homme de vie, c'est .. puissant. et d'un coup, j'me sens tellement rassuré, tellement mieux, tellement .. « e sais que tu ne veux pas y aller, mais s'il te plait yann .. je vais te tenir la main tout le long si tu le veux ... mais il faut que tu le fasses ... » tellement .. mal. j'tremble, en plus, j'espère que je ne devrai pas signer quoi que ce soit une fois à l'intérieur. j'imagine bien la scène. vous êtes nerveux, monsieur langlois? et moi de répondre .. oui, mais en fait, c'est que j'suis également en épouvantable manque de marijuana. mauvais mixte. je regarde nemo, j'prend une grande respiration, et je le prend fort fort dans mes bras. en fait, je m'agrippe, carrément. « j'regrette .. tellement .. tellement .. de t'avoir dit non .. parce qu'en fait .. t'es l'homme de ma vie aussi .. et j'ai jamais eu de doutes là-dessus tu sais .. » ok, yann, reprend tes sens, là. on aurait dit l'personnage principal d'un téléroman. je me détache tranquillement, j'appuie sur le truc pour verrouiller les portières de ma voiture, je regarde le sol, j'ose même pas agripper sa main et je marche vers la bâtisse. j'attends qu'on soit l'un à côté de l'autre pour .. « .. ils peuvent pas appeler la police han .. ? je .. j'sais pas .. trop comment ça marche .. » lui faire part de mes inquiétudes. et mes doigts entrelacent finalement les siens .. mais .. j'ressens ce petit malaise persistant qui revient. une fois à l'intérieur, je vais voir la petite dame à l'accueil -autrement dit, la secrétaire médicale-, et on me dit où j'dois aller, même si j'sais très bien où aller, en fait. j'détache mes doigts de ceux de nemo quand nous devons passer au travers d'une grande salle d'attente rempli d'gens inconnus ... ÇA, c'était vraiment dégueulasse. alors je m'arrête, parce que j'me sens définitivement trop mal d'avoir .. eu honte. alors j'le regarde, j'imagine qu'il a comprit, et .. j'lui souris, j'prend une respiration, .. j'lâche un petit rire et même si c'est extrêmement difficile pour moi, .. j'lui vole un petit baiser, et je reprend possession de sa main .. j'regarde au sol en souriant toujours, j'suis vraiment gêné actuellement, mais j'voulais lui démontrer que .. voilà. on s'rend finalement au point b, et on me fait entrer dans une pièce pour que je fasse les tests nécessaires, les prises de sang et tout ça, pendant que nemo attends à l'extérieur. une fois terminée, on me demande d'attendre les résultats, et je retourne donc m'assoir avec .. lui. niveau angoisse, là, c'est pire que jamais. « .. ça y est .. j'suis foutu .. haha .. » je m'appuie sur mes poings, les yeux plein d'eau, encore.

Quand il s'agrippe à moi, le seul truc qui me passe par la tête c'est de l'empêcher de se rendre à l'hôpital et qu'on reste planté dans le stationnement. Tu regrettes de m'avoir dit non, mais tu ne m'as pas dit non sans raison et je crois que j'aurais eu encore plus mal si tu m'avais dit oui et que tu aurais regretté par la suite. Je voudrais être heureux, vraiment qu'il me dise ça, mais au contraire. Je ne crois pas que je vais lui reparler de mariage. Je ne lui dis rien, je le lâche pour qu'on commence à marcher vers l'hôpital. 'Si tu n'as rien sur toi, personne ne peut t'arrêter et tu n'as rien consommer ... donc rien ne va t'arriver, ne t'en fait pas.' Et puis quand je sens sa main dans la mienne et ses doigts emmêlés aux miens, je m'empresse de flatter tout doucement sa main avec mon pouce. L'odeur de l'endroit me donne des frissons, j'ai toujours détesté, depuis mon premier séjour à cause de mes jambes et je crois que que je vais haïr jusqu'à ce que je meurs. Mon nez est plissé, je suis Yann qui semble savoir où s'en aller, je jette des regards ici et là et puis tout d'un coup, je vois la salle d'attente, la main de Yann lâche la mienne. Mon regard se baisse vers le sol quelques secondes, je ne lui en veut pas, même que je comprends parfaitement, de toute manière, je ne m'attendais pas à ce qu'on se montre en publique aujourd'hui. Je souris à Yann quand il me regarde pour lui montrer que je ne lui en veut pas. Je reste surpris quand je l'entends rire, et encore plus lorsqu'il m'embrasse devant tout le monde et reprenne ma main. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de sourire comme un imbécile. Je ne fait pas de remarque, car Yann est déjà gêné, mais je suis content qu'il ait fait ce geste. Et puis, Yann quitte la salle pour se rendre dans une pièce pour son rendez-vous, je le regarde disparaître et ensuite, je jette un coup d'oeil aux gens dans la salle, certains semblent mal à l'aise à cause du baiser, un sourire apparaît sur mes lèvres. Lentement, je me lève et je me dirige vers la distributrice dans un couloir plus loin, une bouteille d'eau ? Du jus ? Ma tête se dépose contre la vitre, même choisir une bouteille c'est difficile. Finalement, j'ai fait mon choix pour de l'eau, les bouteilles tombent et je les prends pour revenir dans la salle d'attente. Mon regard se dépose sur les deux places libres que moi et Yann on avait prit, mais finalement, elles sont prises maintenant, Du coin de l'oeil, je vois qu'un siège est vide, je m'assis et je commence à boire ma bouteille, et tout d'un coup, l'homme assit à côté de moi me lance un regard de haine ou de dégoût, je n'en sais rien et va prendre place ailleurs. Je ne dis rien, je ne réagis pas non plus, je crois seulement qu'avec le temps, j'ai appris à pardonner aux gens d'être ignorants. Je me dis que cet homme a eu la brillante idée de changer de place avant que Yannie arrive, car je sais que ça l'aurait blessé. Je le vois apparaître et je le regarde jusqu'au moment où il s'assit. 'Tu n'es pas foutu ... ils vont ... seulement te parler, ils ne vont pas te refuser ce coeur.' On offre un foie à un homme alcoolique, un nouveau poumon à une femme qui fume, mais je sais que je ne peux pas lui dire quelque chose qui va le rassurer complètement, ça va toujours lui faire peur jusqu'à ce qu'il s'en sorte. J'aimerais lui embrasser les cheveux, le coller contre moi, cependant, c'est pas le bon endroit pour ça. J'ai envie de lui dire que les choses au final, peuvent bien se passer, je dis ça, mais en fait, je ne sais pas. Lentement, je lui tends la bouteille que je lui ai acheté. 'Si les médecins te demandent d'arrêter, est-ce que tu vas le faire ... ?' Mes yeux se déposent sur mes genoux, la bouteille entre eux et je joue avec le bouchon. Il y a une question que j'aimerais lui poser, mais je n'ose pas trop, je vais attendre plus tard, quand on sera chez lui ou chez moi après. Je me sens con de ne pas l'aider, de rien foutre, qu'à jouer avec cette bouteille. Je me dis qu'avant son opération, je vais l'emmener dans un endroit que nous deux comme on s'était parlé il y a un moment, ça serait bien non ?

« tu n'es pas foutu ... ils vont ... seulement te parler, ils ne vont pas te refuser ce coeur. » en fait, j'me sens quasiment mal de 'prendre' ce coeur alors qu'une personne non-stupide pourrait en profiter à ma place. j'me sens égoïste, même si ma situation est plus qu'urgente. j'crois pas qu'ils peuvent me le refuser, et pourtant, j'ai tout de même cette crainte continuelle. peut-être parce que tout c'que je croyais impossible dans la vie est finalement arrivé, puisque j'suis tellement le mec le plus malchanceux de ce monde -et le plus chanceux dans sa malchance, d'ailleurs-. nemo me tend une bouteille d'eau qu'il a acheté pour moi. je souris en guise de remerciement, et j'le trouve vraiment mignon d'avoir fait ça, pour tout dire, même si c'est un petit geste. « si les médecins te demandent d'arrêter, est-ce que tu vas le faire ... ? » aoutch. j'sais même pas quoi répondre à ça, j'suis même pas capable de m'imaginer briser ma petite routine. j'suis même pas capable de m'imaginer avoir enfin de l'argent pour autre chose que pour ça.. haha. « j'préfère pas y penser .. parce que j'en sais rien, honnêtement. j'imagine que .. j'imagine que surement. surement pas, haha. je blague .. » j'regarde les gens autour, les vieilles dames qui nous regardent toutes curieuses, troublées. ça m'rend extrêmement mal à l'aise, mais c'est le prix à payer, prix qui me semble très raisonnable. j'ai envie d'leur faire un finger, mais je me retiens, ce serait assez enfantin, même si j'suis tout sauf un adulte.


après deux-trois heures, j'entends enfin mon nom. j'crois que 'patienter dans un hôpital' restera à jamais dans mon top 5 de choses les plus désagréables, et j'sais que nemo n'apprécie pas aussi, du coup, ça me frustre encore plus. je regarde nemo, et j'lui fais signe de me suivre, parce que j'ai pas envie d'y aller seul et que je ne veux pas qu'il attende seul non plus, c'beaucoup trop ennuyant. le médecin ne dit rien, et nous laisse entrer dans la pièce. « monsieur langlois. » il fait signe de nous assoir, ce que je fais à l'instant. j'deviens de plus en plus nerveux, j'ai chaud comme jamais. je regarde partout sauf dans la direction du médecin, car je sais pertinemment ce qu'il pense. « je vois que vous n'avez pas fait recours qu'à votre médication habituelle dans les dernières semaines pour vous .. soulager? » il me fait un clin d’œil, mais sans sourire, je sais très très bien le message subliminal qu'il est entrain d'faire. « .. ah bon? » haha. et j'souris, en plus. mais, ce n'est pas pour être arrogant, c'est juste pour .. détendre l'atmosphère, et .. par nervosité. le médecin, lui, ne la trouve pas drôle. « vous trouvez ça drôle, monsieurs langlois? » je perd le peu de sourire que j'avais. non mais monsieur, j'voulais pas être arrogant, ça y est, j'me sens vraiment très con. « non .. non, j'voulais pas.. hum .. non. c'est pas drôle. » « vous savez que vous êtes dans un état critique et que votre santé s'est détériorée comme jamais ces derniers mois? si cette opération n'a pas lieu, il ne sera plus question d'années, mais d'un mois ou deux, voir quelques semaines. » le médecin regarde ses papiers et ferme le dossier, alors que j'suis tout crispé de l'intérieur. j'ai tellement peur. j'ose même pas regarder nemo, je fixe droit devant moi. « il est impossible pour nous de vous opérer maintenant, dû au 'régime' que vous vous infligez. vous pouvez donc en déduire qu'il sera impossible pour nous de vous opérez tant et aussi longtemps que vous n'aurez pas cesser d'agir comme un enfant. » j'crois que ma vie vient de s'effondre. j'suis bouche-bée et j'voudrais bien m'enfouir six pieds sous terre, actuellement, ça m'arrangerait. « je .. » suis terrorisé. « trois choix s'offrent donc à vous. vous arrêtez de vous même, vous faites en sorte de bien vous nourrir et de dormir de manière suffisante. vous pouvez également accepté que l'on vous garde parmi nous et qu'on se charge de tout ça, nous pourrions alors procéder à l'opération dans environ deux ou trois semaines, dépendant votre état. vous pouvez également décider de laisser tomber, malgré tous ces gens qui doivent énormément tenir à vous. » l'médecin regarde nemo, et j'ai carrément envie de l'étriper, d'le découper en morceau et de le jeter attaché à une brique au fond d'un lac. -le médecin, hein.- « je vous déconseille également la première solution, sachant que nous serons beaucoup plus en mesure de vous mettre en état que vous-même. je préfère ne pas vous cacher qu'à cause de vos petites habitudes, cette opération qui était à la base déjà risquée, devient maintenant un défi plutôt énorme pour nos chirurgiens. maintenant, c'est à vous de voir si vous augmentez un peu vos chances, ou non. » ça y est, j'veux me rouler en boule dans un coin et pleurer toutes les larmes de mon corps. pour moi, c'qu'il vient de dire, c'est que j'allais crever. mes yeux se remplissent d'eau, je renifle et je regarde au sol. passer deux semaines ici sera un enfer pour moi, surtout avec cette opération terrifiante qui m'attend. je ne me suis jamais autant maudit que maintenant pour les actes que j'ai commis. j'répond même pas, je reste dans le silence et mon regard se dirige finalement vers nemo. j'veux pas passer les deux dernières semaines de ma vie dans un hôpital, sans lui. j'pourrai même pas passer à san francisco, avant. « j'sais pas quoi faire. » le médecin soupire et croit probablement que j'suis la personne la plus conne qui ne puisse exister sur la terre.

On rentre dans la pièce du médecin quand Yann se fait appeler, je crois que c'est à partir de ce moment que le stresse a commencé à monter en moi, il s'assit et je prends place sur le deuxième siège juste à côté de lui. Je m'humecte les lèvres et je place mes mains entre mes deux genoux avant de les refermer sur celles-ci. Le médecin commence à parler. Je ne peux as imaginer comment doit être Yann en ce moment, et ça me tue, parce que je sais très bien qu'il ne va pas avoir une bonne nouvelle là-dedans, mais j'espère quand même qu'un truc positif va sortir des lèvres du médecin. En même temps, je repense aux vingt millions de rêves que j'ai fait depuis que j'ai rencontré Yannie, je rêve d'un lui qui n'est pas malade, ou d'un lui qui sourit après s'être réveillé de son opération. Mais plus le médecin parle, plus je me dis que j'avais peut-être tord sur toute la ligne au final. Ma respiration diminue, je ravale mes larmes lorsque j'entends l'homme devant nous prononcer qu'il lui reste deux mois au maximum, quelques semaines. J'ai envie de me lever, de partir loin, d'emmener Yann avec moi et qu'on revienne plus tard, mais je reste assit, parce que je me dis que j'ai pas le droit de faire ça, que c'est pour Yann et parce que c'est pour sa vie. Je baisse le regard quand celui du médecin tombe sur moi. Pourtant, dans toutes les exceptions qu'il a mentionné, je suis d'accord avec la deuxième, malgré ce que j'ai pu dire à Yann, je pourrais pas être là pour lui s'il veut arrêter, je n'ai même pas su lui faire changer d'idée au cours des derniers mois, alors comment je pourrais le faire au cours des prochaines semaines et la dernière option ... je peux pas m'imaginer le voir mourir à petit feu à tous les jours. Je passe ma main dans mes cheveux en regardant le sol. Mes yeux se tournent vers Yann, et dit qu'il ne sait pas quoi faire. Rien ne sort de ma bouche, j'ai l'impression d'avoir perdu le fil de la réalité, que c'est seulement dans ma tête. 'S'il te plait ... prends la deuxième option ... prends une chance ...' Ce n'est pas une demande, je le supplie carrément de rester à l'hôpital et de se faire opérer. Ma chaise se colle à la sienne, j'enlace mes doigts aux siens et malgré que le médecin soit-là, je l'embrasse sur la joue. 'S'il fait les deux semaines, que l'opération fonctionne ... est-ce qu'il va pouvoir vivre sans toutes ces conneries ?' J'aimerais m'excuser pour le terme que j'ai utilisé, mais je n'en fais rien. 'Si Monsieur Langlois accepte la deuxième solution et que l'opération se passe bien, oui, il pourra avoir une vie 'normale', il ne va plus avoir de complications comme maintenant. Bien sûr, il va y avoir des rendez-vous pour vérifier son état de santé, cependant, il ne va pas avoir des risques comme aujourd'hui pour sa vie.' J'hoche la tête lentement, je n'ajoute rien, je n'ai rien d'autres à dire. Même si rien n'est rassurant, de savoir que ça va bien aller pour lui après tout ça, ça fait un bien minime. Je regarde Yann, je ne sais pas à quoi qu'il pense, mais j'espère tellement qu'il ne prenne pas un mauvais choix. Je ne peux pas choisir pour lui, je ne sais pas ce qu'il va faire, je ne sais pas si je vais accepter sa décision, les choses sont tellement incertaines. Ne fais pas de connerie Yann, si tu savais comme j'aimerais avoir le pouvoir de changer tout ça, pour que ça soit simplement pour toi. Si ça pouvait être moins difficile, que ça soit un choix dans le même style que choisir une sorte de glace. Il y a trop si, mais je sais que si tu pars, je pars.

j'ai l'impression d'avoir eu à faire plus de décisions tranchantes à vingt ans qu'un homme de soixante a dû en faire tout au long de sa vie. « s'il te plait ... prends la deuxième option ... prends une chance ... » et c'est encore plus difficile. j'sens nemo me prendre la main et m'embrasser sur la joue. j'sens mon coeur se serrer, surtout. pas parce que le médecin vient de découvrir que nemo n'était ni mon frère, ni QUE mon meilleur pote, -parce que le médecin actuellement, j'réalise même pas qu'il est là-, mais plutôt parce que je sais pertinemment que je blesserais nemo si je décidais de ne pas choisir l'option deux. je serre sa main, j'ai juste envie d'perdre connaissance actuellement. nemo pose une question au médecin et j'écoute attentivement la réponse. une vie 'normale' .. j'avais une vie 'normale' avant. en deux ans, j'suis mort. haha .. mort combien de fois, au juste? plusieurs. j'suis tellement con, je regrette tellement tout ce que j'ai pu prendre les derniers mois .. tout l'argent que j'ai foutu là-dedans, dans quelque chose de .. totalement .. idiot .. qui a fait en sorte qu'actuellement, je marche sur un fil de soie qui peut lâcher à tout moment, et si j'marche un peu à droite, j'tombe dans le vide, et si j'marche un peu à gauche, je tombe dans l'vide. et l'vide, c'est la mort, ce truc où j'serai tellement seul. j'suis pas fait pour être seul. je reste silencieux, je jette un regard à nemo, j'prend une grande respiration pour pas pleurer comme un enfant, et .. yann, décide-toi, maintenant. d'la merde. tout ça, c'est d'la merde. j'veux tellement rester chez moi, sachant que j'risque de mourir sur la table d'opération, sachant que les prochaines semaines risquent d'être les dernières. et pourtant, j'sais très bien qu'il me sera impossible de rester impeccable. j'ai .. peur. « .. vous .. m'hospitalisez quand? » et voilà, la larme qui n'attendait qu'à s'échapper vient de réussir son but d'vie. j'fais ça pour toi, nemo. le médecin me regarde et me lance le premier sourire rassurant depuis le début de la rencontre comme pour me faire savoir que j'ai fait le bon choix. « ceci aura été probablement la meilleure décision de votre vie, monsieur langlois. je vous appellerai demain pour régler les petits détails et nous serons en mesure de vous accueillir ici dans les prochains jours. d'ici là .. restez sage. » je le remercie -par simple mesure de politesse- puis quitte la pièce les yeux au sol. je reste dans le petit couloir, puis j'appuie ma tête contre un mur, en attendant que nemo arrive. quand j'le sens près de moi, j'peux pas m'empêcher de fondre en larmes comme jamais, comme jaaaaamais, parce que j'ai l'impression que ma vie va s'arrêter le jour où ils vont m'hospitaliser, et ça me terrifie. et j'suis .. en colère, en même temps, parce que .. j'arrive juste pas à saisir c'qui se passe, pourquoi moi, pourquoi tout ça, pourquoi .. ?! je frappe contre le mur, puis je marche rapidement le long des couloirs jusqu'à ce que j'arrive dans le stationnement à l'extérieur, à côté de ma voiture, ou je m’accroupis au sol, complètement en colère, complètement perdu, foutu, mort de trouille. j'ai déjà dans l'idée de faire la pire défonce de ma vie ce soir, ce qui serait excessivement con, mais .. la petite lumière s'allume enfin dans ma tête et .. « c'est fini, nemo, j'prendrai plus jamais rien, rien, rien, jamais, plus rien, je .. j'arrête .. tout .. si seulement la vie veut bien m'laisser une .. deuxième chance .. ou une .. millième, me concernant .. » j'renifle et j'pleure encore plus. « .. j'suis .. tellement .. ignorant .. » je me passe les mains dans le visage, j'tremble comme un tremblement de terre majeur à san francisco, ça m'fait d'ailleurs penser à san francisco et au fait que je ne reverrai plus peut-être jamais ma famille. j'pense à ma mère, et .. « nemo .. t'auras .. intérêt .. à venir à chaque jours .. » question que l'enfer soit .. un peu moins enfer. « j'veux pas partir pour me retrouver à quelque part d'inconnu .. sans toi .. » anéanti.

Parfois, des choses arrivent, on ne sait pas toujours pourquoi, mais elles arrivent. On ne croit pas avoir mériter ça, d'avoir été une bonne personne, cependant, ça l'arrive quand même. Être face à des choix qu'on ne veut pas faire, à passer au travers d’évènements qu'on aurait préféré éviter. Après pour se consoler, on se dit que c'est des choses qui arrivent, qu'on ne peut pas faire grand chose pour que ça se règle. Quand je sens la main de Yann serrer la mienne, mon regard se pose sur lui. Je me sens impuissant en ce moment, car je ne peux rien faire pour régler ce problème, quand il a faim, mais qu'il est trop fatigué pour se lever, je peux lui faire à manger, s'il veut un câlin, je peux lui en donner un, s'il veut du shampoing, mais qu'il ne le trouve pas, je lui sors la bouteille de sous son nez, mais là, je ne peux pas lui donner l'assurance que tout ça va bien se passer, qu'il va ouvrir les yeux après son opération. Je serre sa main encore plus fort au moment où Yann pose sa question. Je regarde dans le vide, je ne sais pas en fait ce que je regarde, je suis tellement perdu, je ne vois même pas la larme sur la joue de Yannie. Demain ? Quelques jours ? Pas déjà ? Pas le temps de réfléchir plus, le rendez-vous est terminé, je reste assis à regarder le médecin, il ne reste que nous deux. Je me lève finalement après quelques secondes, sors de la pièce sans dire au revoir et je vais rejoindre Yann. Il est contre le mur et commence à pleurer à chaudes larmes. J'ai mon coeur qui se brise en deux, les larmes me viennent aux yeux car je ne supporte pas de le voir comme ça, parce que j'ai toujours l'impression que c'est la fin du monde. J'entends son poing se fracasser contre le mur. Je ne réagis même pas, je ne fais rien, je le regarde c'est tout. Sachant très bien que je devrais lui dire quelque chose, ou faire quelque chose, mais je ne fais de tout ça, le con que je suis. Lorsqu'il sort, je le suis en arrière. Ce n'est qu'une fois à l'extérieur que je réagis pour la première depuis les vingt dernières minutes, quand je le vois assis, qu'il tremble. Je m’accroupis à mon tour, je prends ses mains dans les miennes et je le force à me regarder dans les yeux. Je ne veux pas lui dire que je suis d'accord avec le fait qu'il ait été ignorant sur ce coup, sachant très bien que c'était mauvais pour lui, pour son coeur. 'Je vais passer tous les jours ... rester des heures et des heures, jusqu'à ce qu'on me dise de partir et ... je vais même venir dormir avec toi illégalement ... comme la dernière fois Yann ...' Je ne vais pas te lâcher, je vais rester jusqu'à la fin. Tout d'un coup, sans lâcher ses mains, je le force à se lever, le prends dans ses bras et je le sers contre moi, tellement fort qu'il va finir par manquer de souffle. 'J'aimerais tellement pouvoir te dire que tu vas vivre, que tu vas ouvrir les yeux après ton opération ... te rassurer, te que tu t'inquiètes pour rien ... mais ... je ne peux pas ... je suis tellement désolé.' J'ai peur, j'y pense, je crains que la journée où son opération va avoir lieu, je reste assis dans la salle, à paniquer comme un débile, à me demander ce qu'il se passe, qu'on vienne me dire qu'ils n'ont pas réussi, j'ai peur de me faire dire que l'amour de ma vie est rendu de l'autre côté, j'ai peur qu'on m'annonce que mon monde vient de s’effondre, j'ai peur de manquer de souffle tellement que je vais suffoquer, j'ai peur qu'on me dise que je vais être sans lui à partir de ce moment. Moi sans Yann, c'est comme dire la vie sans amour, c'est comme dire, un biscuit sans pépites de chocolat, c'est comme dire moi ... sans ma raison de vivre et d'aimer. Des larmes coulent et viennent terminer leur course dans les cheveux de Yann. D'une main je le lâche et je viens essuyer mes yeux. 'On va rentrer ... d'accord ?' L'envie de boire est présente, je sais que j'ai des bouteilles partout à la maison, mais je vais passer au travers cette envie le temps d'être avec Yann. Il arrête ? Je vais arrêter aussi.

il me dit qu'il sera là tous les jours et qu'il va dormir illégalement avec moi comme nous avions l'habitude de le faire il y a quelques mois de ça déjà, lorsque j'avais été hospitalisé. ses mains sont dans les miennes, il veut que j'le regarde dans les yeux, cependant j'ai tellement tellement tellement du mal. j'ai tellement honte d'avoir agit comme un gamin de cinq ans, me foutant totalement des avertissements que tout l'monde pouvait bien me donner. et aujourd'hui, je me retrouve devant quelque chose qui m'est désormais inévitable. j'ai ce sentiment si fort que cette fois .. je ne m'en sortirai pas aussi facilement, voir pas du tout. je sens nemo se lever et me forcer à me lever à mon tour. je m'exécute car j'sais qu'il va me prendre dans ses bras et j'crois pas avoir besoin de quelque chose d'autre que de le sentir contre moi actuellement. « j'aimerais tellement pouvoir te dire que tu vas vivre, que tu vas ouvrir les yeux après ton opération ... te rassurer, te dire que tu t'inquiètes pour rien ... mais ... je ne peux pas ... je suis tellement désolé. » pourquoi me dis-tu ça, nemo, au fait? j'veux que tu me dises des mensonges, que des mensonges. « chuuut. » j'enfouis ma tête dans son coup, même si j'dois être sur la pointe des pieds. j'me sens pitoyablement pitoyable. j'sens des larmes, et ce n'est pas les miennes. j'me demande très fort pourquoi ça va toujours mal. je pose mes talons au sol et je pose ma tête contre sa clavicule. « on va rentrer ... d'accord ? » je ne réponds pas. je tente seulement de ne pas penser. j'suis toujours attaché à lui, mes deux mains contre son dos. les larmes coulent, mais plus silencieusement. don't let me down. j'sais que je ne pourrai pas rester comme ça éternellement, mais j'décide de procrastiner. juste une petite minute, encore .. haha .. j'tiens toujours nemo particulièrement fort, mais je le libère d'une de mes mains pour prendre mes clés dans ma poche de jeans. j'prends une grande inspiration, puis je le lâche finalement, comme quand on décide de finalement fermer l'eau dans une douche juste parfaite. je le regarde puis je combat la gravité pour ne pas me recoller à lui instantanément. je déverrouille les portes de ma voiture, je respiiiire et puis j'rentre à l'intérieur. j'attends que nemo y soit également -de toute évidence-, puis je démarre sans dire un mot. ne pas penser. ne surtout pas penser. ne pas penser. je me concentre sur la ligne jaune -et la blanche, parfois, pour faire changement.- je ne dis pas un mot du trajet pour ne surtout pas penser. je stationne, je sors de la voiture dans un calme assez impressionnant, j'attends nemo pour monter jusqu'à l'appartement. le mien. ne pas penser. je déverrouille la porte, j'ouvre les lumières et mon grand-frère me manque. ma santé me manque. j'vois serge qui sort de nul part pour venir se frotter contre mes jambes, et les larmes aux yeux, je souris, mais j'suis toujours dans ce calme assez .. étrange. être heureux sans avoir à me soucier de quoi que ce soit me manque. j'respire et je me dis que .. je me retourne vers nemo, je me passe les mains dans le visage, je prends -encore- une bonne respiration, et puis .. je m'affiche un sourire dans le visage. c'est difficile d'oublier une chose aussi immense que celle-là, mais .. si nemo dit que j'suis pas aussi faible que je le prétends, c'est probablement parce qu'il a raison. mon sourire commence à devenir sincère, puis je fais finalement mon petit rire fétiche que j'avais perdu avec les derniers mois en regardant au sol. je me retourne encore, mais cette fois-ci pour aller mettre de la musique question que ce soit un peu moins silencieux. j'ouvre la petite lampe à côté du sofa dans le salon puis j'éteins les lumières principales, je sors deux coupes et je me trouve infiniment chanceux d'avoir une bouteille de vin en stock. je lance un regard complice à nemo, car j'sais très bien que .. « j'te conseille de la boire lentement, t'en n'auras qu'une .. » rire fétiche. ça fait du bien de faire semblant que tout va. j'lui fais un signe de tête vers le sofa et je m'y rends avec les coupes. j'en tends une à nemo et je m'assois, posant mes jambes sur la petite table devant nous. je reste silencieux un moment, puis .. « t'imagines quoi .. toi .. plus tard .. ? puisque je vais, de toute évidence, survivre à l'opération ... faudrait élaborer notre to-do list de choses à faire avant de mourir très très très vieux. » je le regarde avec le même sourire d'enfant que j'avais .. avant. let's pretend that we're happy .. just for tonight.

Il enlève l'une de ses mains et puis je sens l'autre me quitter quelques instants plus tard, je ne le retiens pas, j'ai encore la sensation de sa tête contre mon cou et contre ma clavicule, je passe ma main contre et je vais prendre place dans sa voiture au même moment. Comme quand on est arrivé, c'est le silence complet dans l'auto, sauf que ce coup-ci, il n'y as pas le bruit de sa fenêtre et du toit ouvrant. Je ne regarde même pas le paysage, je repense à toutes les secondes à ce que le médecin a dit. Je lance quelques coups d'oeil à Yann pour voir comment il va pendant le voyage et puis l'auto finit par s'arrêter complètement. Une fois dans son appart, il sourit. Pour être honnête, je ne sais pas trop comment le prendre, si c'est un sourire sarcastique ou pas. Je reste simplement là à le regarder jusqu'à ce que j'entends son petit rire qui n'appartient qu'à lui, alors l'ombre d'un sourire apparaît sur mes lèvres à moi. J'enlève mes chaussures pour les placer correctement à l'entrée alors que Yann va allumer la lumière du salon alors qu'il va éteindre les autres et mettre de la musique. Ça fait du bien. Au moment où je le vois sortir deux coupes et une bouteille de vin, j'ai envie de lui demander d'éviter l'alcool pour ce soir, pas seulement pour lui, mais pour moi aussi, pourtant, avec son regard, je comprends et je baisse mes yeux vers le sol. J'ai l'impression que je dois refuser, mais quand il me dit que ça va être qu'une coupe, un petit sourire en coin apparaît, comme quoi il avait prévu le coup. Mes doigts se referment contre le verre et je le fixe un peu trop longtemps, que ça donne l'impression que je suis obsédé, alors que c'est pas le cas même si j'ai envie de tout avaler d'un seul coup pour que ça soit terminé, mais je veux me modérer devant Yann. Je me laisse tomber complètement sur le canapé, un peu comme une baleine échouée, je fais attention pour ne pas renverser mon verre. Un silence s'impose, je regarde Yann et je donne des petits coups de fesses pour me coller à lui, comme l'homme le plus timide du monde. Il me regarde et me sourit. Je fais la même chose après avoir détourné mes yeux vers l'avant. S'il savait le nombre de chose que j'imagine pour le futur, s'il savait le nombre de petits plans que j'aimerais faire avec lui, pourtant, ça me gêne un peu, en quelque sorte. En six mois, je crois qu'on a jamais réellement aborder le sujet de plus tard et ça tombe la journée après son rendez-vous le plus important. Je ne sais pas si je dois répondre honnêtement, j'ai peur qu'il se décourage ou qu'il se dise après qu'il ne va pas vivre tout ça. Très vieux, ça serait tellement beau. 'J'avais imaginé ... le mariage ... mais cette idée va être reporté à plus tard ...' Je le regarde avec toujours ce petit sourire au coin des lèvres pour lui faire comprendre que ce n'est pas un problème, que s'il s'en veut, qu'il ne doit pas. 'Tu sais, quand on s'est revu la première fois ? Je riais comme un fou et tu m'avais demandé pourquoi ? Eh bien ... je nous imaginais plus tard, à se prendre la tête pour des petits détails de trucs domestiques, comme les couleurs pour les murs du salon d'un peut-être futur appartement ensemble ... ou d'une maison ... avoir des surnoms laids, se battre pour savoir quoi mettre dans les boîtes à repas des enfants ...' Je me tais après avoir prononcé le mot enfant, j'ai trop parlé. Je prends une gorgée de vin, en prenant soin de ne pas regarder Yannie. Je ne sais pas si lui dans sa tête il a déjà pensé à tout ça, s'il a même envisagé d'aller aussi loin, ou même pensé à avoir des enfants. Peut-être que lui veut rester au simple stade on est un couple, on habite ensemble et c'est tout ? Je parle dans mon verre. 'Ce n'est pas ... pour tout de suite ...' Je me sens un peu gêné. Je me replace droit sur le canapé et je regarde du coin de de l'oeil Yann. Est-ce qu'il a prévu une to-do list, avec des choses qu'il aimerait faire avec moi ? Une main dans mes cheveux. 'On va commencer par faire des trucs moins énormes ... comme notre voyage que nous deux à quelque part ... ou ... si tu as prévu une to-do list ...' Une autre gorgée. Pourtant, j'ai l'impression que c'est la première fois qu'on va réellement parler du futur ou de plans et ça me fait du bien, même si Yann va penser à son opération continuellement.

j'sens que nemo se colle, j'le sens un peu timide et ça me fait sourire. je me cale contre lui, j'pose ma tête contre son épaule et j'écoute sa réponse. ça m'étonne .. parce que je n'avais jamais vraiment pris la peine de m'imaginer tout ça. je n'y avais jamais pensé, parce que j'croyais pas que c'était possible. je n'ai jamais eu l'habitude de me faire de faux espoirs, de peur d'être déçu, de peur de ne pouvoir rien réaliser de tout ça. c'est pour ça, j'crois, que j'avais abandonné mon rêve de carrière en musique. peur d'échouer? probablement. l'orgueil? probablement. « [...] avoir des surnoms laids, se battre pour savoir quoi mettre dans les boîtes à repas des enfants ... » des .. enfants .. ? j'sais même pas ce que je ressens actuellement. nemo veut tout ça .. avec moi. même .. des enfants. et ce mot me ramène à la réalité et me rappelle que je vais probablement mourir sur cette table d'opération. mon visage se crispe et les larmes reviennent pour faire un 5 à 7 avec le coin de mon œil, mais elles ne tombent pas, car je ne cède pas. ce soir, j'suis heureux, c'est tout. j'pense à rien de tout ça, rien. je me passe les mains dans le visage, encore. c'est douloureux de se dire que rien de tout ça n'arrivera, c'est douloureux de faire semblant d'y croire, mais j'vais continuer de prétendre, juste pour ce soir, parce que j'en ai besoin. « ce n'est pas ... pour tout de suite ... » j'sens que nemo est gêné d'avoir abordé le sujet, car il tente un peu de camoufler tout ça. « on va commencer par faire des trucs moins énormes ... comme notre voyage que nous deux à quelque part ... ou ... si tu as prévu une to-do list ... » non, je n'ai rien prévu, en fait .. je réfléchis vite, pour trouver un truc. « je n'avais jamais osé prévoir quoi que ce soit .. mais puisque je vais survivre .. » petit rire. je prends sa main dans la mienne et je me cale encore plus contre lui, puis je prends une gorgée de vin. « quoi qu'il en soit, j'veux tout vivre avec toi, et qu'avec toi .. » je lève mes yeux vers nemo. « .. jusqu'à c'que la mort nous sépare. » petite référence au mariage, puis j'ris. je rebaisse la tête, puis je joue avec sa main avec mes deux mains -si si-. je deviens un peu mal à l'aise, mais j'pose tout de même les questions qui me trottent en tête. « tu .. en fait .. tu crois qu'après l'opération on pourra .. hum .. vivre ensemble .. ? » j'ai tellement peur de sa réponse que j'enchaîne immédiatement. « .. t'imaginais .. combien d'enfants, exactement .. ? et .. quand .. ? tu .. voulais adopter ou bien .. hum .. avoir ton 'propre' enfant .. ? » hey, hola, moi c'est yann et je pose quuuue des questions malaises. « et .. tu l'imaginais où, ce voyage à deux .. ? question que j'commence à rêver .. haha .. » grosse gorgée de vin. « raaah. j'parle trop, tu peux me dire de me la fermer deux secondes, aussi, j'vais pas le prendre mal. sauf que j'vais t'embrasser, à la place. » j'deviens rouge, j'ai honte, du coup. j'passe mon bras sur son ventre et j'me retiens de poser toutes les questions qui me montent en tête. « je t'aime. » c'était pas une question, donc j'imagine que ça va. n'ayant jamais vraiment parlé du futur, j'ai l'impression que ça me stresse, parce que j'ai tellement hâte .. même s'il est possible que tout ça n'arrive jamais. j'ai hâte de pouvoir commencer à vivre pour vrai, à penser à mon -notre- avenir, à penser à ce que je veux, à .. devenir ambitieux. j'veux tellement cette vie, j'veux tellement .. une vie. une chance de vivre, de m'améliorer, de devenir quelqu'un de mieux, de le rendre heureux tous les jours de ma vie, de faire tout pour lui, d'accepter tout pour lui, jusqu'à la fin des temps. j'veux lui en donner plus, plus de ce qu'il a actuellement. ma vie, maintenant, c'est toi. c'est nous.

Un sourire apparaît sur mes lèvres quand je sens Yann se caler contre moi et que sa tête se dépose contre mon épaule. Avec les coupes de vins, la musique qui joue à l'arrière, la faible lumière qui sert à éclairer, j'ai l'impression qu'on s'est fait une soirée d'amoureux. Je dépose mon bras sur son épaule. Je me sens un peu con de m'avoir imaginé tout ça, alors que lui non, d'avoir prévu certaines choses, peut-être que je vais trop vite, peut-être que je devrais me stopper sur les plans d'avenirs. La coupe déposée contre mon genoux, je dépose ma tête contre la sienne quand Yann prends ma main. Qu'avec moi ? Parfois, je me demande qu'aurais été nos vies si finalement il ne serait pas planté à cause de ma canne, est-ce que je serais aussi heureux si j'aurais été avec quelqu'un d'autre ? Est-ce que moi et cette autre personne on aurait tenu la route comme moi et Yann ? J'ai pas envie que ça soit le cas. Ça me fait drôle de l'entendre dire jusqu'à ce que la mort nous sépare, pourtant, je souris et je l'embrasse dans les cheveux quand il baisse le regard. Je bouge lentement les doigts quand Yann commence à jouer avec ma main et je le regarde faire, avec toujours ce sourire. Je me demande comment ça serait si on habiterait ensemble, avoir qu'une seule chambre, voir Rupee et Serge en même temps, avec Mr. Gingles qui mange tout dans l’appartement, arriver et le voir, lui envoyer des sms seulement quand on est pas ensemble, me réveiller tous les matins sans avoir l'impression qu'il me manque puisqu'il va dormir à côté. 'Oui ... je veux qu'on habite ensemble ... hahaha, enfin ... si t'es prêt à ça ...' Quand il revient avec la question des enfants ... je rougis vraiment. Mes propres enfants ? Adopter ? Je n'avais jamais réfléchi à comment je voulais en avoir. ' Deux, peut-être ? Ou trois ? Pour quand ... je n'en sais rien, avant trente ans ... ? Et ... euh ... adopter ... et toi ? Est-ce que tu en veux ... des enfants ?' S'il n'en veut pas, on ne va pas en avoir tout simplement, même si je voulais une famille, mais s'il préfère sans, je vais m'y faire, pour lui. Le voyage ? 'Tu sais ... le genre d'endroit où l'eau est bleue claire, dans une maison entourée d'eau, sans personne aux alentours, où on va oublier nos soucis qui sont à Paris, pouvoir faire la grasse matinée, pouvoir prendre des bains de minuits dans la mer, les Îles Turquoises ... ?' Je le regarde prendre une gorgée de vin et je fais de même. Je n'ai pas envie qu'il s'arrête de parler, je n'ai pas envie qu'on arrête de parler de tout ça, parce que pour la première fois, j'ai la réelle impression qu'on va pouvoir faire tout ça. 'Je veux pas que tu t'arrêtes ... même si les baisers sont tentants.' Je ris, mais je m'arrête quand je le vois déposer sa coupe et poser sa main contre moi. J'aimerais bien que ce genre de moment existe pour toute la vie. Moi, j'ai envie de l'embrasser encore et encore. Après son je t'aime, je le regarde dans les yeux et je l'embrasse amoureusement, sans le lâcher, je dépose ma coupe de vin sur la table du salon. Son menton est entre mes doigts, et je souris comme un imbécile. J'ai l'impression de retrouver cette intensité qu'il y avait quand il m'a coincé entre lui et sa voiture. Le moment dure, mais je m'éloigne complètement de lui, je me lève même du canapé. Une idée m'a traversé l'esprit, depuis un moment j'ai envie de faire ça, mais je n'ai jamais eu vraiment l'occasion de le faire. Je tasse la table du salon plus loin, en prenant soin de ne rien renverser de nos deux verres, je recule et j'observe pourvoir s'il y a assez de place. Satisfait, je sors mon portable des poches et je vais le brancher sur la radio de Yann en choisissant une liste de musique spéciale. Me plaçant devant Yann, je souris timidement et je passe une main dans mes cheveux en m'approchant de lui. Mes mains viennent rejoindre les siennes et je le force pour la millième fois à se lever. Une fois que c'est fait, je le tire vers moi, dépose une main sur sa taille et je prends sa main dans la mienne. Je ris timidement, mais je commence à tourner, plutôt à danser. Qu'on me pardonne pour mon côté trop romantique ou mon côté trop niais. Je crois que je ne peux pas m'empêcher de faire autrement avec lui, de vouloir lui montrer d'une certaine manière, que je l'aime, que je suis bien, que je ne veux pas me séparer, que je veux faire des trucs comme danser dans un salon quotidiennement, lui faire un petit déjeuner et lui apporter au lit, lui faire couler un bain avec des chandelles après une journée difficile, qu'il s'endorme sur moi après avoir décidé d'écouter un films à trois heures du matin, de lui laisser des petits mots un peu partout pour lui dire à quel point je l'aime. Arrête Yann de me faire sentir si bien, de me rendre dingue à ce point. 'Je t'aime ... tellement' Comment qu'on ne peut pas perdre la tête ? Serge apparaît sur le canapé et nous regarde. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense à sa famille. 'Est-ce que ... je vais rencontrer tes parents un jour ...j'aimerais bien ... enfin, quand tu le voudras ...' T'es tellement con Nemo quand tu le veux.

nemo m'dit qu'il veut qu'on habite ensemble également, si j'suis prêt à ça. si j'suis prêt à ça .. ? honnêtement, j'y avais jamais vraiment pensé avant. quoi que si, quelques fois, mais sans conclusion, pour la simple et unique raison que grayson était encore là et que je ne m'imaginais pas vivre sans lui. et maintenant, mon grand-frère n'est plus là, j'ai l'impression que j'suis un adolescent qui doit voler de ses propres ailes lorsqu'il déménage finalement en appartement. j'ai l'impression que je n'ai jamais été plus qu'un adolescent et j'crois que j'suis enfin prêt à devenir un 'adulte', entre parenthèse. « j'crois que .. j'crois que j'suis prêt à ça, oui. » j'reviens sur le sujet des enfants parce que ça m'intrigue, j'écoute la réponse de nemo avec un sourire sur les lèvres. avoir deux-trois enfants. j'suis incapable de m'imaginer avec autant de petits monstres, mais j'le ferais bien que pour lui. « .. si j'ai droit à une nouvelle guitare à chaque fois qu'on adopte, j'veux bien en avoir des millions .. » j'ris. « .. j'en sais rien, honnêtement, j'crois que j'dois encore vieillir un peu avant de penser à ça .. mais si tu en veux, j'imagine que j'vais en vouloir aussi. » il me parle du fameux voyage, et j'me dis que j'aurais vraiment aimé avoir eu le temps de le faire avant l'opération, question d'être certain à cent pour cent d'un jour vivre ce moment avec lui. en même temps, ce voyage sera un peu comme .. la paix après la guerre. le moment parfait après les deux dernières années décidément beaucoup trop difficiles, après l'abus de courage. les îles turquoises. j'souris et je le regarde en soupirant. nemo ne changera donc jamais, et j'veux jamais qu'il change, non plus. je lui lance un je t'aime excessivement sincère, le genre de chose qui s'évade de ta bouche instinctivement. nemo me fixe, j'souris de gêne, puis j'le vois s'approcher. mon coeur bat vite vite, il m'embrasse et j'me demande sérieusement ce qu'on a à s'embrasser de cette manière aujourd'hui, sauf que j'veux tellement pas que ça s'arrête. je passe mes bras autour de lui et j'le sers, sauf qu'il se lève du sofa, se détachant de moi par la même occasion. j'le regarde avec un regard de chien battu mais j'souris, parce que, oui, j'suis vraiment très très .. heureux, actuellement. il déplace la table de salon et j'me demande sincèrement ce qui mijote dans sa tête. pas une deuxième demande en mariage? j'ris à cette pensée, tellement que j'me demande comment nous allons faire pour être sérieux ou tout simplement aborder le sujet lorsque la 'deuxième demande' arrivera. il prend mes mains et m'oblige à me lever, puis je comprends où il veut en venir. il me fait danser, j'fais du mieux que je peux mais j'suis limite maladroit, voyez-vous. du coup, je me mets à rire, mais j'adore tout de même le moment, de toute évidence. « je t'aime ... tellement » je lâche sa main puis je passe mes deux bras autour de nemo, me collant à lui, en continuant tout de même de danser. ma tête est posée contre son torse, j'ferme les yeux. « est-ce que ... je vais rencontrer tes parents un jour ...j'aimerais bien ... enfin, quand tu le voudras ... » parents. opération. famille. opération. j'risque de ne plus jamais les revoir .. plus jamais .. ils vont apprendre que leur fils est mort sans ni même avoir été mis au courant d'une quelconque opération. grayson .. qui n'est également au courant de rien. j'me sens tellement traître, tellement stupide. pourquoi j'dois toujours faire ça? me cacher lorsque j'suis dans la pire période de ma vie -et paradoxalement la meilleure-? prétendre que tout va si bien? garder tout pour moi? j'panique un peu, puis j'ouvre les yeux après quelques secondes de silence. tout va bien, yannie. n'y penses pas. j'me sens très mal à l'intérieur et mes yeux se mouillent automatiquement. n'y penses pas .. je sers nemo un peu plus, puis je me détache tout en restant près. je ne bouge plus, je regarde le sol, j'suis trop proche pour qu'il puisse voir mon visage. j'ai envie d'lui dire que j'veux aller dormir, mais je tente de passer par dessus ce petit moment d'angoisse. « .. faut juste que .. » ma voix m'accuse tellement. « .. commencer par .. les prévenir .. et .. peut-être qu'ils viendront me voir à l'hôpital .. avant .. l'opération .. » je me retiens de tout mon être, de tout mon âme, pour ne pas pleurer. « et .. prévenir .. mon père que son fils a déjà passé très près de la mort plusieurs fois et qu'il est .. très malade depuis plus d'un an et demie .. et qu'il ne lui a rien dit .. » je me croise les bras, incapable de relever la tête, terriblement déçu de moi-même. « .. et .. qu'il est amoureux depuis plusieurs mois déjà .. et .. donc .. tu pourras les rencontrer s'ils .. viennent .. » je me passe les mains sur les yeux et je les laisse là un petit moment, avant de les retirer, me retourner vers la petite table de salon, prendre les deux coupes et aller les porter dans la cuisine. c'pas possible de se sentir aussi .. mal.

Des millions d'enfants ? Je vais pas survivre à en avoir autant. Moi, Yann, avec des enfants. je ne sais pas qu'est-ce que ça va donner comme mélange, sûrement que je vais être le papa poule qui va surveiller le moindre geste pour pas qu'ils se cassent un truc pendant que Yann va leur jouer de la musique dans le salon. Je souris quand il rit. 'On va avoir tout notre temps et ... quand tu vas te sentir prêt à ne plus dormir pendant quelques mois, à vouloir changer des couches, c'est que ça sera le bon moment.' Je me mets à rire à mon tour. Puis, quand on commence à danser dans le salon, que je sens ses bras au tour de moi, que je le sens me serrer, moi je passe mes bras au tour de sa tête et je souris à ses petits pas maladroit. Quand il me lâche, je sais que j'ai tout gâché, je ne vois pas ses yeux, mais je sais qu'ils sont mouillés. J'ouvre la bouche, mais je reste silencieux à ce qu'il me dit. Dans le silence, je le laisse partir vers la cuisine avec les coupes de vin. Pourquoi fallait que je lui demande ça, alors que je savais pertinemment que ça l'allait lui faire du mal ? Je crois que je viens démontrer une fois de plus que je suis complètement un taré et que je suis loin d'être l'amoureux parfait. Je me mords l'intérieur de la lèvre et je m'approche doucement en prenant soin de contourner le canapé, Yann est toujours dos à moi, alors je passe mes bras au tour de lui pour les refermer contre son torse, je me colle dans son dos et je dépose ma tête sur son épaule. J'ai l'impression que je viens de casser son vase favoris sur la table du salon et je viens me faire pardonner, alors que je sais très bien que c'est plus sérieux que ça, que je l'ai rendu triste. 'Je suis désolé Yann ... je n'aurais pas dû te demander ça ...' J'ai envie que pour ce soir, qu'il continue à penser à autre chose, je l'embrasse sur la tête et je m'éloigne de lui, en me dirigeant vers sa salle de bain. Je pousse sur la porte pour la laisser légèrement entre-ouverte et je commence à prendre toutes les serviettes qui traînent pour les mettre dans un coin, à ranger un peu les choses et je termine à genoux pour ouvrir les robinets. Coude appuyer contre le rebord du bain et l'autre sous l'eau, j'attends patiemment que ça devienne la température parfaite. Une fois que c'est fait, je vais chercher deux serviettes propres, que je dépose sur la toilette et cherche un truc pour mettre de une bonne odeur dans l'eau, je vide le reste de la bouteille que j'ai trouvé en me disant que j'en faisais peut-être un peu trop, Yann prends peut-être des bains simples, peut-être qu'il aime pas prendre un bain. Je me passe une main dans les cheveux, et je sors finalement de la salle de bain. Je prends la main de Yann et je lui fais un petit sourire en l'emmenant dans la pièce avec moi, prenant soin de laisser la porte entre-ouverte qu'un peu, même si on est que deux, mais j'ai toujours peur que quelqu'un rentre à l'improviste. Sans rien dire, je regarde Yann et j'enlève tout doucement son t-shirt, j'ai l'impression de faire ça avec la plus grande douceur au monde. Je défais le bouton de son jean et je lui enlève également ses chaussettes. Il n'est qu'en boxer, mais je ne lui enlève pas. À mon tour maintenant, j'enlève tous mes vêtements, même mon caleçon et je me dépêche de rentrer dans l'eau, car je dois avouer que même si Yann m'a vu au complet, je continue d'être gêné d'être nu devant lui. Quand je suis assis, je regarde Yann et j'attends qu'il me rejoigne. Une fois que c'est fait, je me cale un peu dans le bain pour que de dos, il vienne se caler contre mon torse et pour qu'il soit confortable. J'embrasse sa nuque. 'Tu devrais les avertir le plutôt possible ...' Nemo arrête bordel. Pourtant, je peux pas m'empêcher de lui dire, comme si il ne le savait pas déjà. Je m'empresse de changer complètement de sujet. 'Mon coeur ...' Non, pas mon coeur, la dernière fois que je lui ait dit, ça s'est mal terminé. 'Qu'est-ce que ... tu voudrais ... pour ton anniversaire ...?' Je regarde le ciel. Demande-moi ce que tu veux, je vais essayer de te tout te donner, même si je doute déjà ce que je tu vas me répondre. Je crois que si la réussite de son opération fonctionnerait par l'argent, je donnerais tout mon héritage au chirurgien pour qu'il y ait cent pourcent de chance que l'opération réussisse. Je crois que je donnerais tout pour toi, pour que tu te sentes bien pour la vie, je t'aime comme un fou, même si je l'ai dit des millions de fois.

j'sens nemo se coller derrière moi, puis déposer sa tête contre mon épaule. j'me sens mieux, juste à le sentir comme ça près de moi. pire qu'une drogue, en fait, et c'qui est parfait dans tout ça, c'est qu'il est légal et excessivement bon pour la santé. « je suis désolé yann ... je n'aurais pas dû te demander ça ... » j'souris faiblement. « arrête, t'as pas à être désolé. » j'le sens m'embrasser sur la tête, puis il va dans la salle de bain. j'ai hâte qu'il revienne, parce que j'le prendrais à l'infini dans mes bras. c'est fou à quel point il peut me manquer même s'il n'est qu'à la salle de bain, et c'est là que j'me dis que j'ai peut-être des comportements un peu bizarre, mais en tant qu'addicted que je suis, je me comprends parfaitement. j'entends le bain couler, puis je hausse un sourcil. il va tout de même pas prendre un bain? j'fais quoi, moi, pendant ce temps? j'vais certainement pas me passer de lui pendant une demie heure, ça non. surtout qu'actuellement, j'suis laissé avec moi-même, et j'ai mes deux charmants parents qui me reviennent en tête. j'imagine toutes les scènes possibles de la réaction de mon père, et j'ai vachement peur. pourtant, je sais pertinemment qu'il a très bien réagit lorsque grayson lui avait annoncé qu'il aimait autant les filles que les garçons. tout le monde m'a toujours dit de ne pas m'en faire, et pourtant je continue de m'en faire. j'devrais pas avoir peur pour ça, maiiiis j'ai .. vachement peur pour ça. peut-être parce que j'me trouve tellement loin d'être crédible lorsque je pense au nombre de fois où j'ai défendu mon orientation sexuel. et puis, j'retrouve mon état d'angoisse lorsque je pense au fait que je serai peut-être mort dans deux semaines et que, pendant tout ce temps, mon père qui est médecin n'aura jamais su que j'étais malade. j'entends nemo sortir de la salle de bain, puis j'suis soulagé de le revoir aussi rapidement, haha. il me sourit, puis me prend la main pour m'amener dans la salle de bain, avec lui. j'suis encore mitigé d'esprit, j'pense encore à tout ce gros bordel qui se trouve dans ma tête et j'me dis qu'il faudrait peut-être -enfin- que j'y fasse véritablement du ménage, que je remette les pendules à l'heure. j'sors totalement de mes pensées lorsque je réalise que nemo est entrain de me retirer mon t-shirt. je le regarde faire, puis j'trouve ce moment particulièrement .. beau. et j'me dis que nemo est vraiment attentionné de faire tout ça, en fait .. il déboutonne mon jeans, puis le retire, je me retrouve finalement qu'en boxer. nemo fait de même et j'sens sa petite gêne lorsqu'il se dépêche d'entrer dans le bain après avoir retiré son caleçon. je souris légèrement, trop occupé à m'imaginer une vie commune avec lui, à imaginer notre future demeure, à imaginer les matins parfaits lorsque j'vais toujours, sans exceptions, me réveiller à ses côtés. parce qu'en fait, c'est vraiment très atroce de se quitter, lorsque nous sommes ensemble .. à mon avis. j'veux dire, j'préférerais que ma petite orteil se prenne mille fois le coin du meuble. je retire finalement mon boxer, puis j'entre dans le bain également. je me calle contre lui et j'me sens tout particulièrement bien. j'prends ses mains et je les mets contre mon ventre, et j'laisse mes mains contre les siennes. « tu devrais les avertir le plutôt possible ... » j'ignore, simplement parce qu'actuellement, j'veux penser à tout .. sauf à ça .. « mon coeur .. qu'est-ce que ... tu voudrais ... pour ton anniversaire ...? » j'souris comme à chaque fois où il me surnomme 'mon coeur'. ce que je veux pour mon anniversaire? .. rien, surtout rien de matériel, étant donnée que j'risque d'y passer et qu'il aura dépensé pour rien, même si l'argent n'est pas un problème pour nemo. et j'sais pas, les trucs matériels me mettent un peu mal à l'aise, étrangement. j'sais pas, au final, ce que je veux. « j'en sais rien .. j'veux juste que tu sois là. ça va amplement suffire, tu sais? » je caresse sa main, puis j'observe le moindre détail de celle-ci. j'suis bien concentré, en fait. « honnêtement, nemo .. est-c'que tu croyais que .. ton premier copain était l'homme de ta vie .. ? j'sais pas pourquoi je te demande ça, en fait .. et .. tant qu'à y être .. tu as su à partir de quel moment qu'entre toi et moi .. c'était sérieux .. ? »

Mes mains contre son ventre et ses mains contre les miennes, j'ai envie de prendre un peu de mou de son ventre et de le faire parler pour rigoler, mais je me rends compte que je ne peux pas prendre beaucoup de gras et ça m'attriste un peu. Parfois, même si Yann est la perfection incarnée, j'aimerais bien qu'il reprenne le poids qu'il avait avant, quand on s'est rencontré. Ça n'empêche pas le fait que je le trouve beau, magnifique, irrésistible, la plus belle personne sur la planète, que ses cheveux sentent bons, que sa peau soit douce, que ses lèvres donnent toujours envie de les embrasser, que son sourire me donne l'impression d'exister, que j'aime l'entendre rire. Si tu savais comme je t'aime bébé Yann. Je souris quand il me dit qu'il aimerait seulement que je sois là pour son anniversaire, pourtant, je sais très bien que je ne vais pas me contenter que de lui donner ma présence pour son anniversaire. Je dépose à nouveau ma tête contre son épaule et je le regarde caresser ma main, avec mon autre main, j'enlace mes doigts avec les siens, j'aimerais bien qu'un jour, tu rentres dans ma tête pour te rendre compte à quel point tu me rends fou de toi. J'arque un sourcil quand Yann me demande si je croyais que Carlson était l'homme de ma vie, secouant la tête de droite à gauche pour lui faire signe que non, je repense à cette première relation. Non, je n'ai jamais cru qu'il était l'homme de ma vie, même si notre relation a duré plus d'un an et demi, je crois plutôt qu'on était ensemble parce que c'est l'un avec l'autre qu'on a découvert qu'on aimait pas seulement les filles, parce que nous nous sommes jamais réellement compléter, parce qu'on ressemblait plus à des amis qu'un couple, même s'il a été ma première fois, oui je l'aimais, oui j'aimais être avec lui, oui j'ai vécu une belle relation amoureuse, mais non, je ne me suis jamais dit qu'il était l'homme de ma vie, et c'est la même chose pour toutes les relations que j'ai eu dans ma vie, à l'exception de Keilana. C'était elle et moi contre le monde, pourtant, il est venu changer tout ça. Et, je crois qu'à ce moment, il m'a fait voir que je n'avais pas réellement vécu ce que c'était le vrai amour. J'embrasse son épaule, je monte vers son cou et j'embrasse finalement ses cheveux pour y faufiler mon nez et j'y reste un moment, car je sais que ça ne va pas rester longtemps comme ça. Je préfère être honnête même si Yann n'a pas besoin de ça et je ne crois pas que notre relation soit basée sur des trucs cachés. Ma tête se distance celle de Yann et j'enlace tellement fort mes doigts au tour des siens, car je ne veux pas qu'il sorte de ce bain, je veux qu'il reste. 'En fait ... ce n'est pas avec Carlson que je me suis dit qu'il était l'homme de ma vie ... il y a seulement eu ... Keilana ...' J'ai le coeur qui débat tellement fort, j'ai peur de sa réaction comme on a peur d'être sous un arbre lors d'un orage, parce que j'ai peur de le blessé, parce que j'ai peur que ça lui fasse du mal. Ma main lâche la sienne et je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai réussi à me mettre face à lui et j'ai pris son visage entre mes deux mains, je voulais lui expliquer, je voulais lui faire comprendre que ... c'était lui. 'Je sais ... que t'es loin d'apprécier ce que je viens de te dire, mais ... j'ai envie que tu saches que ...' Les larmes me viennent aux yeux. J'ai l'impression que toutes les larmes, que j'ai mise de côté depuis le rendez-vous, décident de refaire surface maintenant. 'Je n'étais pas prêt à me marier avec elle, même si je croyais que c'était la femme de ma vie ... même si je pensais faire ma vie avec elle ... t'es venu tout chambouler Yann ... et si tu savais comme ... je le regrette pas ... j'ai ouvert les yeux et au final je n'étais pas prêt à mourir pour elle comme je l'étais pour toi, à prendre l'oreiller le matin contre moi parce que ... quand tu te levais, je voulais avoir droit à un peu de toi encore ... que je meurs à toutes les fois où tu me lâches la main ... que le seul truc que je veux faire pendant des heures, c'est ... te regarder jouer avec mes mains ... t'entendre parler du futur ... parce qu'avec toi Yann, j'ai l'impression que c'est tellement fort que ... le seul moyen que j'ai trouvé ... c'est de t'embrasser comme sur le canapé et te serrer dans mes bras ... parce que je n'ai jamais aimé Keilana comme toi ... parce que je ne survivrais pas si tu laisses la vie sur la table ... dans deux semaines ...' Les larmes coulent de mes yeux et je baisse le regard vers l'eau en lâchant son visage. Parce que je sais qu'au final, notre relation est sérieuse depuis le jour où tu m'as dit que tu m'aimais, parce que j'ai eu la réelle impression de commencer à être vraiment heureux à partir de cette journée, parce qu'au final, je ne peux pas vivre sans toi Yann ...

« en fait ... ce n'est pas avec carlson que je me suis dit qu'il était l'homme de ma vie ... il y a seulement eu ... keilana ... » j'sens nemo qui me tient les mains très fort, et heureusement, car j'crois que l'envie d'aller dormir m'aurait soudainement passé par la tête. je me force tout de même à tenter de mettre cette jalousie de côté, même si mon cerveau imagine beaucoup beauuuuucoup de chose actuellement. exemple numéro un : keilana et nemo avec des enfants. exemple numéro deux : keilana et nemo vieux. j'me sens parfois terriblement mal d'avoir un peu foutu en l'air leur relation. un peu beaucoup .. par ma simple présence. et pourtant j'voudrais pour rien au monde qu'elle redébarque à paris, de peur que nemo soit .. nostalgique et que.. voilà. j'me sens tellement égoïste, tellllllement égoïste. j'me sens davantage mal lorsque j'pense à ce que ça aurait fait si keilana n'avait pas perdu ce bébé. nemo serait papa, et moi j'serais juste .. le copain qui fait que papa n'est pas avec maman. le dude qui aurait secrètement voulu avoir un vagin pour être le deuxième papa de cet enfant. -» breeeeeef. et toute ma vie .. j'aurais eu l'impression d'avoir gâché la petite vie familiale parfaite que nemo aurait pu avoir avec keilana. j'ai tellement .. une .. haine envers keilana. une haine injustifiable, juste parce que .. en tout cas. je reste de glace jusqu'à ce que nemo se déplace pour se mettre face à moi. il a les larmes aux yeux, il m'prend le visage entre les mains puis il .. commence à parler. je l'écoute attentivement, et .. ça m'rassure, en quelque sorte, même si je ressens et je ressentirai toujours cette foutue jalousie envers keilana. « ... parce que je ne survivrais pas si tu laisses la vie sur la table ... dans deux semaines ... » moi non pluuus .. haha . -» nemo pleure et .. j'me met à pleurer également, très fort. il lâche mon visage puis baisse le regard. je laisse tomber mon visage sur son torse et je passe mes mains autour de lui .. pour la soirée heureuse, j'crois qu'on va laisser tomber. je reste comme ça jusqu'à ce que les larmes finissent par sécher, dans l'silence absolu. « let's pretend that everything gonna be alright. » je me redresse, je le regarde, j'esquisse un petit sourire, mais mes yeux ne sourissent pas, eux. « j'sais pas ce que j'aurais fait si tu n'avais pas été là, nemo. et .. j'me sens chanceux d'être à toi .. » j'dépose ma main derrière sa nuque et j'attire son visage vers le mien pour l'embrasser. je cesse de l'embrasser après un petit moment mais je laisse mon visage contre le sien .. jusqu'à ce que je me décide finalement à me lever pour sortir du bain, m'essuyer rapidement et me mettre la serviette à la taille. j'attends que nemo sorte également, j'le regarde d'la tête au pied instinctivement et rapidement, un sourire trahit mon visage mais je me retourne de sorte à ce qu'il ne soit pas intimidé par ma présence, en lâchant un petit rire. « un jour j'te regarderai pendant une heure et après j'imagine qu'il n'y aura plus de malaise. » j'ris encore, et je rougis un peu parce que bon, ça me gêne aussi, à vrai dire. j'attends qu'il termine puis je lui prends la main pour le trainer jusque dans ma chambre. j'abandonne la serviette pour enfiler rapidement un boxer, puis j'me faufile sous les couvertures en laissant la lampe de chevet allumée. j'attends que nemo vienne me rejoindre puis je me colle à lui, comme à chaque fois. j'ai envie d'lui dire que je l'aime, mais je tente de me contrôler pour éviter que ce mot devienne un peu moins spécial à la longue. quoi que .. j'lui chuchote un je t'aime à l'oreille. j'savais que je pourrais pas tenir bien longtemps. et j'repense à cette discussion sur keilana. et j'sais pas ce qui me passe par la tête exactement mais .. « si je meurs .. nemo .. retourne là-bas et .. vis avec elle .. fais ta vie avec elle, comme tu .. l'avais prévu .. » c'était pas l'moment. et j'ai pas envie qu'il vive avec elle, mais .. elle .. a tellement été importante dans sa vie. et j'ai l'impression d'être le mec qui n'a absolument rien compris de tout c'qu'il m'a dit tout à l'heure .. mais oui, j'ai compris, mais .. « fais comme si je n'avais rien dit .. » mais j'sais que nemo a tout de même beaucoup d'affection envers elle, et qu'ils ont toujours formé un duo du tonnerre à mes yeux. je ferme les yeux, j'espère sincèrement que nemo ne répliquera pas.

Mes mains se déposent contre ses cuisses quand je sens sa tête contre mon torse, mes yeux ont arrêtés de couler et en sentant ses bras au tour de moi, je ne peux pas m'empêcher de recommencer à pleurer sauf que cette fois c'est en silence. On ne dit rien, on ne fait rien et je passe machinalement mes mains dans son dos de haut en-bas tout doucement sur le bout des doigts en attendant qu'il arrête de pleurer et que la tempête se calme. Après plusieurs minutes, j'arrête de lui flatter le dos et je dépose mon regard sur son petit sourire, moi je ne lui souris pas, car je sais qu'il n'est pas vrai, mais lorsque Yann prononce les mots 'à toi' un sourire en coin apparaît, mais je n'ai pas le temps de répliquer que les ses lèvres rejoignent les miennes. Je laisse glisser mes mains jusqu'à l'arrière de ses mollets sans rompre notre contact, jusqu'au moment où ses lèvres quittent les miennes. Je le regarde se lever du bain, je regarde un instant ses fesses et détourne immédiatement le regard vers le robinet et je fais écouler l'eau et je regarde l'eau disparaître lui laissant le temps de s’essuyer en toute intimité. Cependant, lorsque vient mon tour, je dépose par automatisme ma main pour protéger mon biscuit des yeux de Yann même si je finis par le lâcher pour prendre ma serviette et je vois parfaitement son sourire quand il croise mon engin des yeux. Je me retourne en même temps que lui pour mettre dos à lui. Je ne sais pas pourquoi que je continue d'être gêné, il m'a déjà vu nu à plusieurs reprises et ce n'est pas comme je ne m'étais jamais promené sans vêtements non plus. Et quand il dit l'idée de me regarder pendant une heure, je ris nerveusement. 'Un jour ... je vais être habitué de l'exposer et il n'y aura plus de gêne.' Je pousse tous nos vêtements avec mes pieds pour que ça forment une petite montagne et serviette au tour de la taille, je le laisse me traîner jusqu'à sa chambre. Quand il se faufile sous les couettes, j'ouvre le premier tiroir de sa commode et je cherche un boxer qui m'appartient. Je laisse tomber ma serviette au sol et j'enfile mon caleçon avant de me retourner et de me glisser pour coller Yann. Je l'entoure de mes bras et quand il me chuchote qu'il m'aime, je souris et je passe par-dessus lui pour aller fermer sa lampe de chevet. Et quand je m'enfonce dans le matelas, je dépose un baiser sur ses lèvres pour le reprendre dans mes bras. Je ne réplique rien quand il me parle de Keilana, je ne fais que lui masser la nuque lentement et regardant le plafond. 'Je ne vais pas retourner là-bas, je ne vais pas vivre avec elle et je ne vais pas faire ma vie avec elle ... ça ne sera pas Keilana ... c'est toi ou personne d'autre ...' Et puis, lentement, je me retourne, le tournant par la même occasion et on se retrouve en position de cuillère, mon bras l'entoure pour le coller contre moi. Je crois que même si tu me l'ordonnais Yann, je ne le ferais pas quand même, car je ne serais pas heureux si ce n'était pas avec toi que je voudrais partager ma vie. Les heures passent, je ne dors toujours pas, je me contente seulement d'écouter la respiration de Yann qui est endormi, une autre journée vient de s'écouler. Je laisse mes pensées couler et je pense à Keilana en Australie, je repense à cet enfant qu'on aurait pu avoir ensemble, je repense à nos trois ans à vivre en vie commune, pourtant je n'échangerais rien de tout ça contre ce que j'ai avec Yannie. Je m'endors.