j'suis dans la chambre de sani. j'le surveille, car il n'était pas à son top aujourd'hui et j'ai un peu de mal à faire confiance à la petite radio qui unie sa chambre à la nôtre. il doit être trois heures, ou quatre. du matin. j'suis terriblement épuisé, mais j'serais incapable de fermer l'oeil. j'suis épuisé physiquement, mais surtout mentalement. j'adore mon travail, mais les journées sont longues et incessantes lorsqu'on ne peut même pas prévoir notre prochaine journée de congé. sani dort depuis un moment, alors je me lève doucement, puis ferme délicatement la porte de sa chambre. j'voudrais pas que serge ou rupee se couche sur lui (genre, sur son visage), même si c'est un peu paranoïaque d'adopter une telle pensée. papa poule, bonjour. j'me faufile sous les couvertures, puis j'ressens l'besoin de serrer -trop- fort nemo contre moi. voilà, j'me sens mal, car j'l'ai probablement réveillé et il n'a pas besoin de ça.

je sens un truc me serrer, je sors de mon sommeil et je me rends compte que c'est yannie. je soupire de bien-être et je souris. - est-ce que sani va bien ? mes yeux sont toujours fermés, mais je réussi à passer mes bras au tour de lui. il est quelle heure au juste ?

nemo m'pose une question puis j'comprends qu'effectivement, je l'ai réveillé. il n'a pas l'air trop fâché, ceci-dit, voir pas du tout, sauf que j'me sens mal tout d'même. « j'crois que oui, mais j'suis inquiet et j'sens que je ne vais pas fermer un oeil de la nuit haha.. » non, pas haha. j'suis brûlé, mort, mort, mort. à fleur de peau. alors j'soupire. et pis j'pleure. comme une mauviette. comme toujours.

je me réveille totalement lorsque je l'entends pleurer. je m'assis dans le lit et j'allume la lumière qui se trouver sur la table de chevet. - pourquoi tu pleures yann ? j'essuie ses larmes avec mes pouces tout en prenant soin de le garder dans mes bras quand même.

oh non. la honte. il ouvre la lumière, puis j'ferme les yeux instantanément. il me demande la raison du pourquoi, mais j'saurais pas trop expliquer. y'a rien à expliquer. c'est tout. « j'dois être enceint. c'est ça. j'suis enceint. » j'ris, et j'pleure en même temps. c'est d'une classe que personne ne pourrait égaler.

je me mets à rire à sa réplique. - tu dois être à ta première semaine. je l'embrasse sur la joue et je me dis que c'est probablement à cause du manque de sommeil. j'entends sani qui pleure dans la petite radio, je me lève alors et je vais le prendre dans mes bras pour le ramener et le coucher avec nous dans le lit. il se calme et regarde yann. - on est déjà bien avec un seul bébé. je souris.

« ouais, c'est ça. » le petit pleure, j'me mets en mode alerte, mais nemo va l'chercher et le couche dans notre lit. j'me passe le bras sur le visage puis j'me couche sur le ventre. « ouais.. » j'regarde le petit. « faudrait peut-être aller voir le médecin demain. ça fait quelques jours qu'il dort pas, ou pas beaucoup. »

je me couche à mon tour dans le lit. je regarde yann, puis sani, puis yann et encore sani. les deux ne dorment pas beaucoup ces derniers temps. - j'ai déjà pris rendez-vous, le médecin m'a dit que ça pouvait être la médication. je passe mon index tout doucement sur la joue de bébé et il s'endort avec sa suce. - il veut ressembler à papa.

« d'accord. » ça m'tue de voir mon petit homme prendre autant d'médication. nemo passe une petite remarque, comme quoi le petit veut me ressembler. j'me fous une main dans le visage. j'veux pas. j'veux tellement pas qu'il vive ça. j'tourne ma tête de sorte à ce qu'elle soit face au mur. « à papa nemo. »

je sais que j'ai dit un truc que je ne devais pas. je regarde sani pour voir s'il dort bien et je sors du lit pour me rendre du côté de yann et je le prends dans mes bras en commençant à le câliner. - il va s'en sortir yann, il va pas vivre c'que t'as vécu. et je crois qu'il a pas compris que je parlais de son sommeil et non de sa maladie.

j'sais pas ce que j'ai. j'angoisse. faut croire que le bonheur, c'est aussi fragile qu'un château de carte. j'veux pas qu'il s'effondre. il s'est effondré trop souvent. nemo change de côté, pour venir me prendre dans ses bras. ça fait du bien, honnêtement. on travaille ensemble, mais ce n'est pas tout à fait la même chose au bureau. on est occupé, on a plusieurs trucs à regarder, puis, c'est pas l'moment. alors on s'manque. même si on s'voit à tous les jours. « j'espère bien. » je faufile ma tête contre son cou. « j'me contredis. mais j'crois qu'on va devoir s'obliger à prendre des vacances. »

je regarde plusieurs fois sani pour pas qu'il roule. - t'es épuisé, ça te ferait du bien de pouvoir relaxer et dormir en paix sans que le boulot appelle. je pense à lui et à sa santé fragile, même s'il est beaucoup mieux qu'avant, ça n'empêche pas le fait qu'il peut pas tout se claquer.

« avec toi, hein. des vacances avec toi. » parce que sinon, ça n'vaut pas vraiment la peine. « rien de trop complexe, pour le petit. genre, rester ici, mais débrancher tout c'qui est téléphone. »

- et dorrrrmiiirrr, toute la journéeeee et manger. le paradis sur terre, on va apprendre à sani à comment profiter de la totale paresse.

« et j'vais pouvoir profiter de toi, surtout. » j'souris. « et passer du temps avec le petit, en dehors du bureau. »

- on va pouvoir aller enfin passer une journée à la mer, aller manger dans un restaurant, profiter du soleil, montrer à sani comment pêcher. je souris à mon tour.

« ne m'en parle pas. j'rêveeee de ça, même si j'adore notre vie actuelle. c'est difficile parce qu'on commence, c'est tout. c'est normal. et faut pas laisser tomber. »

- sauf que t'es épuisé mort en ce moment yann et je te parle pas seulement à cause du petit, mais plutôt à cause de la maison. on est pas toujours obligé d'être deux pour que ça fonctionne tu sais ?

- tu pourras faire une chose d'la plus haute importance ... t'occuper de notre bébé chat.

j'le regarde, puis penche un peu la tête. « mouais. » qu'est-c'que j'pourrais répliquer, à ça? que j'veux pas? ce n'est pas que je ne veux pas. c'est que j'suis un peu, trèèès workaholic. j'dépose ma tête contre l'oreiller. ça m'frustre un petit peu. « bon. faudrait dormir, hein. »

voilà. je soupire un peu, mais je ne dis rien vu que je suis fatigué et que j'ai pas envie de rajouter un truc non plus. je me lève alors du lit. - tu peux te coucher, j'ai soif, tu veux un truc ? je dépose mon regard sur sani.

« non, ça va, merci. » j'souris en coin, puis ferme les yeux en passant mon bras autour du petit. et quand il reviendra, j'ferai mine de dormir.

je vais me chercher un verre de lait chaud et je reviens pour me mettre en indien face à mon couple d'amoureux. je pousse sur le nez de yann avec mon index. - je sais que tu dors pas. je continue de boire mon lait et je vois sani se réveiller à l'odeur et me tendre les bras.

« t'as raison. je dors pas. j'essaie. » sani se réveille, puis j'ouvre les yeux parce que j'ai pas vraiment le choix. « nuit blanche. »