« tu dors où tu veux, j'm'en fiche. »

il s'en va et puis je me remets à pleurer vraiment beaucoup, et puis je finis par m'endormir au bout de plusieurs heures à pleurer, d'épuisement. une envie de faire pipi me réveille, je vais aux toilettes et koffi n'est toujours pas rentré. je me remets à pleurer et puis je m'assieds par terre dans la cuisine.

koffi rentre finalement et il s'en va directement je ne sais où, et puis je l'entends crier. je panique et je me lève aussi rapidement que je peux. j'essuie mes joues et je le rejoins. « koffi? il s'passe quoi? qu'est-ce que tu t'es fait au poignet? »

je tire sur son bras pour voir ça de plus près. « non mais je rêve. tu t'es cassé le poignet et t'essayes de me le cacher? t'as quel âge? et puis pourquoi t'es pas à l'hôpital, déjà? t'attends quoi? » c'est pas possible, je crois rêver. c'est un vrai gamin.

« oh non, tu vas mettre ton cul nulle part ailleurs que dans la voiture. tout de suite. et n'essaye même pas de discuter, je te mène à l'hôpital, c'est tout. » je le pousse pour qu'il sorte et puis je prends mes affaires, une veste et sors.

je monte dans la voiture et démarre. « j'serais pas en train de conduire et tu te tiendrais pas ton poignet, si c'était mon accouchement. » je me concentre sur la route, parce que j'suis genre, énervée après lui, parce qu'il a fait l'idiot au point de se casser le poignet, en plus.

« je me fiche que ce soit pas la première fois. ça fait quoi, hm? ça veut dire que tu peux te passer d'un médecin? tu crois que ton os il va se remettre tout seul comme par magie? » idiot. on arrive à l'hôpital, je me gare et puis je sors et je l'attends pour aller aux urgences.

« si je m'inquiète pour rien, j'ai qu'à repartir, j'te laisse te débrouiller seul. t'es un grand garçon, et puis tu peux quand même te servir de ton poignet. » et, c'est ironique, évidemment. même si je suis en colère, j'le laisserais pas. je m'assieds sur une chaise pour le laisser expliquer son truc et puis je croise les bras. j'dis rien qu'il touche mon ventre, mais hm. j'dis rien du tout, même. plus rien.

je le regarde partir avec l'infirmière, et tout le long qu'il est là-bas, j'angoisse à mort. même si je sais que c'est juste un poignet cassé, j'y peux rien. il revient, et j'fais comme si de rien n'était. « très drôle. elle t'a fait des radios du poignet, pas des analyses du pénis. ils doivent t'opérer ou pas? »

je soupire, et puis je prends sa tête pour la mettre contre moi et passer mes doigts dans ses cheveux. « ça va bien se passer, et puis on va rentrer, et tu vas te reposer. »

« j'veux plus en parler, koffi. s'il te plaît. » sincèrement, j'aimerais qu'on arrête de revenir là-dessus. il en a assez dit. j'veux plus rien entendre là-dessus. j'veux juste flatter ses cheveux, et sa joue aussi, et puis rentrer à la maison, rassurée.

je me lève quand il revient, et, génial, une opération. « t'es vraiment un boulet.. comme si j'avais besoin que tu ailles te faire opérer.. » je soupire et puis je prends sa main sans le plâtre dans la mienne et sors de l'hôpital.