Sujet: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Mar 23 Avr - 23:50
HALF LIFE
Paris est humide. Les nuages sont si épais qu'ils cachent la lune, si lourds qu'on pourrait penser qu'ils sont sur le point de nous tomber sur la tête. Il fait gris, tellement gris, qu'on peut le voir malgré la noirceur du début de la nuit. La ville toute entière est plongée dans la déprime la plus totale, de mon angle de vue. Le troisième jour de mai arrive à sa fin. J’en aurai survécu un autre; c’est mon vingtième depuis le décès de papa. J’aimerais être fier d’avoir réussi, mais, pour une raison que je n’arriverai pas à expliquer, je ne le suis pas. Comme si c’était une mauvaise chose d’avoir survécu; Comme si quelque chose, à l’intérieur de moi, aurait voulu ne jamais voir le soleil se coucher ce soir, ni se lever demain matin. J’étais coupable d’avoir survécu, d’avoir vu plus de matins que papa et de continuer, même si je voyais exactement ce qu’il voulait dire. J’ai pris une mauvaise route, et la branche sur laquelle je me tiens est maintenant trop fragile pour soutenir le poids des soucis que j’ai accumulé, elle va casser sous mes pieds, vous emportant avec moi si je ne saute pas. Ma branche craque, mais je persiste à m’accrocher, comme si je pouvais voir quelque chose au bout d’un tunnel, même les yeux bandés. Je fis quelques pas hors de la bâtisse qui abritait mon logement et trouvai Camille. Je n’avais pas envie de le voir. J’avais évité tout contact avec l’extérieur, ces derniers jours, mais il m’obligeait. Il ne voulait pas que je prenne le volant, ou que je sois laissé sans surveillance trop longtemps. Il me traitait comme un enfant rebelle que l’on soupçonnait de préparer une grosse connerie. Je ne lui en voulais pas, parce qu’il avait probablement raison; J’aurais fait une connerie.
Paris est dégueulasse, mouillée. Elle a une odeur horrible, un chien mouillé qu’on laisse entrer par pitié. Elle est moche, n’a plus aucun attrait. On marche en silence les quelques mètres qui séparent la porte d’entrée de sa voiture. J’ai l’impression d’être dans un monde parallèle, où la vie est différente. Incroyablement plus triste. J’aurais dut rester à l’intérieur. Tout est trop laid, ici. Je monte du côté passager. Camille me rappelle de m’attacher, au cas où. Je le fixe un moment, pendant qu’il met le contact. Je ne serais même pas surprit qu’il m’amène ailleurs. Loin du studio. Dans un Asile belge où on me forcerait à être heureux quand je n’en ai même plus envie. Les lumières de la voiture percent le noir, et nous sommes en route. Ça va? J’entends; C’est Camille qui demande. Je n’ai pas envie de répondre, alors je regarde par la fenêtre, les bâtiments qui défilent. Baptiste, tu vas bien? il répète. Je me retourne et le regarde. Il vient vraiment de me demander si je vais bien, aujourd’hui? J’attrape mon téléphone et regarde si je n’ai pas manqué d’appels. Romane a envoyé trois messages, ma mère, un. Non, je ne vais pas bien. Pas bien du tout.
Après quelques minutes de routes, il s’arrête devant le studio. Les lumières y sont toutes fermées; ceux qui travaillent doivent tous être à des performances. Je me détache et ouvre la porte. Tu veux que je viennes? demandes l’autre. Je hoche la tête de droite à gauche. Non, ça va aller. Merci quand même. Je me lève et entre dans les studios. Tout est si différent d’un coup. C’est calme comme un salon funéraire, une fois les derniers endeuillés partis. J’avance de quelques pas, presque effrayé par le vide du studio. Ici, habituellement, la réceptionniste parle au téléphone d’une voix forte, un peu surprenant, de la part d’une femme de si petite stature. Là, c’est le bureau de Camille, et celui d’Émilie, qui passent leur journée à dessiner en ricanant. Au fond, c’est mon bureau, fermé, avec une affiche demandant d’acheminer mes documents à Camille le temps que je me rétablisse d’un virus. Ils pensent probablement tous que j’ai ramené une fille un peu sale et qu’elle m’a donné une mts en cadeau. J’avance encore un peu. Je suis devant la porte de Nemo, ouverte. J’y entre comme si c’était un temple ou je ne sais pas quoi, et dépose deux enveloppes sur son bureau. J’inspire rapidement, pour chasser l’eau qui arrive à mes yeux.
Dix jours. Ça fait dix jours que je ne l’ai vu, que l’on ait parlé, puisque j’ai été, une fois de plus, trop con pour m’arrêter de parler au bon moment. Je sors de la pièce, fuyant des idées trop noires, trop tristes, qui m’y avaient trouvé. Je fais un tour rapide du bureau; attrapant quelques dossiers sur lesquels travailler si la motivation me revenait un jour, et je me prépare à sortir, à affronter Paris et son air maussade une fois de plus. Je tire la porte vers moi, passe. L’air est toujours aussi humide, Paris est toujours aussi grise. J’ai la tête tellement prise par ces idées que je remarque à peine que devant moi, il est là.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Mer 24 Avr - 1:48
half life, 3 mai.
J'entends les jouets se fermer puis s'ouvrir, j'entends les enfants rires et pleurer, j'essaie de me concentrer sur eux, de mettre ma tête dans l’ambiance, mais au final, mon regard se perd vers la fenêtre. À force de voir cette pluie tombée, j'ai envie de me mettre sous les draps et dormir, mais je ne peux pas, j'ai deux trucs baveux dont je dois m'occuper, je m'assis au sol et j'allume la télévision à des trucs lumineux, je regarde, je grimace, je ne comprends pas pourquoi c'est si attractif, mais les jumeaux aiment ça. J'essaie de suivre, mais il y a Baptiste et Yannie qui reviennent en tête, toujours eux. Je me me demande pas si je dois manger, non c'est trop simple, je dois me demander si je ne dois pas texter l'un ou l'autre, si je dois me vendre, si je dois simplement me taire ou partir. Partis, j'ai envie au final, disparaître de leur vie, de toute manière, ils seraient calmes. J'entends mon téléphone vibrer sur la table, j'ai le cœur qui manque un battement. J'attends avant de l'ouvrir, je respire et j'ouvre. Mon cœur arrête de battre, ce n'est pas ce que je voulais, j'ai les larmes aux yeux. Keilana. Je réponds, je regarde les enfants et je raccroche. Les minutes passent, elle est dans l’appartement avec nos enfants, je les regarde ensemble un instant, assis sur une chaise dans la cuisine. Ils auront jamais papa et maman ensemble, ils vont voir maman avec un autre homme et ils vont me voir finir mes jours seul avec Mr. Gingles, car je ne sais plus où donner ma tête. J'ai cette envie de boire, cette envie de pleurer, de ne rien faire, de penser seulement penser. Le temps merdique sert qu'à ça, déprimer tout Paris. J'ai des travaux à prendre, je vais probablement croiser Baptiste. L'ironie veut que j'aimerais qu'il m'envoie un sms, mais je ne veux pas le voir ou même entendre sa voix. Je veux rien, je me passe une main dans les cheveux, je veux que s'arrête, mais je ne veux rien, trop facile de vouloir quelque chose, le Mont Everest serait plus facile à escalader qu'à obtenir ce que l'on veut. Je dois sortir, j'ai besoin de respirer. À l'extérieur, je marche, la tête rentrée dans mon manteau, les mains dans les poches. Ça devrait me faire quelque chose, mais c'est mort. On est le trois mai aujourd'hui, je sais qu'il doit être triste, comme l'année dernière, si même plus. Un sourire apparaît sur mes lèvres, je peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Il est tard, il ne devrait pas être là, il ne vient plus depuis un moment, j'ai cru l’apercevoir au fumoir à l'extérieur il y a trois jours, mais je n'ai pas porté attention. Les gens me demandent pourquoi il n'est pas là, j'hausse les épaules et je continue mon chemin. Il n'est pas malade, je le sais, il ne dort pas pendant trois jours et il est quand même là, à s'occuper de ses groupes ou à sourire alors que c'est pas drôle. Je déteste ce mec, en vérité, je peux pas réellement le détester. Je le déteste de pas pouvoir le détester, les choses seraient plus simples. Et il est là, Baptiste, je m'arrête et sors ma tête de mon manteau. Je suis nerveux, je ne sais pas quoi lui dire, je vais pour me retourner, mais j'arrête mon geste. - Salut ... C'est le soir, pas le jour. - Ça va ? Je rentre ma tête dans mon manteau, nerveux. J'ai que ça à faire. Je ne le regarde pas, je fixe Camille plus loin dans son auto. Il est partout, je me demande s'il ne se cachait pas dans les fentes du canapé de Baptiste quand on était ensemble. - J'ai ... des travaux à aller chercher ... Je lui pointe la porte timidement et je fais un pas vers l'avant. Je ne sais pas quoi lui dire, je vais avoir l'impression de dire de la ... merde. Un autre pas. - C'est aujourd'hui ? Je ne sais pas s'il va comprendre que je parle de son père, je me trouve con.
Dernière édition par Nemo-Oke Martin le Jeu 25 Avr - 1:31, édité 2 fois
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Mer 24 Avr - 2:52
HALF LIFE
Il est là. Trop loin. J’aimerais courir vers lui; L’attraper comme dans les comédies romantiques à deux balles; Faire revenir le soleil en pleine nuit, mais je ne fais rien. Trop faible pour avancer, trop drainé pour bouger, trop défait, même, pour penser. Il me dit salut; je ne suis pas certain ce que je dois faire. Est-ce un rêve? Est-ce que j’ai si envie de le voir que mon imagination me joue des tours? Je ne dis rien, ne fis rien d’autre que le fixer, pendant qu’il me demande comment je vais. Sa voix est comme un écho dans ma tête. Plus rien alentour n’a d’importance. Que lui et son son. Il est là, regardant partout sauf vers moi. Je remarque que ses yeux restent fixés un peu plus longtemps sur la voiture; Il a probablement remarqué que Camille était là, lui aussi. Il s’imaginait probablement encore mile scénarios, à savoir pourquoi notre collègue était là lui aussi. Je me demande durant un moment si ce n’est pas Camille qui a averti Nemo de ma visite au studio. Après tout, il m’a écouté parler de lui durant neuf jours, sans que je prenne de pause pour respirer. J’entends un bruit de moteur, puis, des pneus qui grincent. Camille part. M’oubliant derrière. C’est aujourd’hui. Je ne réponds pas. Bien sûr que c’est aujourd’hui, mais c’est aussi tous les autres jours depuis vingt ans.
Il est si loin. Je fais quelques pas. Trois, peut-être quatre vers lui, mais c’est comme si la terre se divisait, qu’il s’éloignait encore plus de moi. Ciel… Je souris en pensant au bébé barbouillé d’avocat. Ma petite sœur avait fait la même chose durant mon séjour chez mes parents. Je n’avais pas pu supporter les pensées qu’une telle vison m’amenaient et j’étais rentré chez moi. Elle aime toujours les avocats? C’était il y a à peine quelques jours, mais ça me paraissait plus long que deux éternités et demi. Je fis quelques pas de plus; rapidement cette fois. Je ne devais pas laisser la planète me tirer par derrière cette fois. Je devais aller plus vite que le tapis qui me roulait sous les pieds.
Il était un peu plus près, déjà, mais trop loin, encore. J’avais tant de choses à lui dire, encore plus à lui demander. Comment allait-il? Est-ce que le Reggae avait aidé avec les problèmes de sommeils des jumeaux? Avait-il eut des nouvelles de notre artwork d’album destroy? J’avançai, encore un peu. Je pris mon temps, cette fois, pour éviter qu’il recule, de peur que je pose un geste trop brusque. J’avais tant de choses à lui dire, encore plus à lui demander; Pourtant, qu’une seule chose arrivait à traverser la barrière de mes lèvres. Comme si d’un entonnoir géant, seul cette idée se frayait un chemin vers la sortie. Tu me manques tellement Nemo. Les dix jours précédents, j’ai vécu à moitié. Survivant, pleurant ce que j’avais perdu, le morceau de moi que j’avais perdu en agissant comme un con. J’avais passé au travers en m’imaginant des centaines de branches d’arbre, qui un jour, dans le plus grand des hasards, me ramèneraient vers lui, dans un moment comme celui-là.
Je m’approche, encore. Je suis tout près, maintenant. Je tends les bras, et sans permission, vole un câlin à ma petite princesse. Celui qui fait battre mon cœur que je croyais noyé dans un océan d’eau salé, qui se dirige à la place vers mes yeux, sous formes de larmes de joie, de peine, de n’importe quoi.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Jeu 25 Avr - 1:27
half life, 3 mai.
Il avance, fais quelques pas, je m'interroge, est-ce que je dois le laisser approcher ? Ce n'est pas un lion, ce n'est pas un prédateur, c'est seulement Baptiste. Ciel. Oui Ciel, j'ai la sensation qu'il lui manque, c'est le seul qu'il lui donne des morceaux d'avocats. J'ai essayé de lui en donner, mais j'ai eu les larmes aux yeux. En dehors de Yannie, je ne croyais pas que quelqu'un pouvait autant me manquer, me serrer autant l'estomac, que j'allais être obligé de me battre avec mon portable, que je devais résister, alors que j'avais une seule envie, l'appeler. - Je suppose que oui ... Ses couches et ses sourires parlent pour elle pour l'instant, peut-être qu'un jour elle va détester. Il avance de nouveau, je vois ses bras m'entourer, je peux pas résister, je peux pas être en retrait plus longtemps. Je le serre si fort contre moi, je le sers comme si c'était la seule chose que je savais faire, comme si la planète allait arrêter. J'appuie ma tête contre son épaule et je ne bouge pas, je le laisse pas partir. Je l'entends pleurer, ça n'empêche pas le fait que je l'aime, ça n'empêche pas le fait qu'il est ce morceau de coeur que j'ai envie de ramener immédiatement à moi après une tempête, cette ressource dont j'ai besoin pour respirer normalement, j'ai besoin de ce mec que j'ai rencontré un jour à cet endroit, celui qui m'a intimidé avec son attitude, celui qui m'a tout montré, celui qui m'a fait pleurer, celui qui m'a surpris, celui dont je ne peux plus me passer aujourd'hui. J'enfouie ma tête dans son cou, je peux pas résister plus longtemps et je commence à pleurer silencieusement, je le sers plus fort à ce moment même. Trop d'amour dans une seule amitié, trop de confiance, trop d'attachement, trop de dépendance, peu de chemins l'un sans l'autre. - Tu me manques aussi Baptiste. Plus que tu ne le crois en fait. Lentement, je détache mes mains, puis je m'éloigne, faisant quelques pas vers l'arrière. Neuf jours sans le voir, non en fait, beaucoup plus, il est fatigué, il a maintenant des cratères sous les yeux, le teint blanc comme la neige qui vient de partir, je vois la forme de ses larmes, et je comprends qu'on doit voir les miennes aussi, alors je m'essuie rapidement les yeux avec mon bras en faisant un léger sourire timide. Il fait froid ici, il fait froid tout court, ma tête rejoins l'intérieur de mon manteau et mes mains mes poches et je regarde le sol, comme si c'était la seule chose que je savais faire. - Désolé. Quelques larmes coulent. Je repense à cette conversation, je repense à quel point il m'a remit en doute, je repense à la conversation avec Yannie, je repense à tout, pourquoi j'ai décidé d'arrêter de lui parler et maintenant, je comprends plus. - Est-ce qu'on peut rentrer ? Camille n'est plus dans les parages depuis un moment, il m'a sûrement reconnu et trop jaloux, il est partie. Je rentre et sans l'attendre. En montant jusqu'à mon bureau, je m'arrête un petit instant, je ne me retourne pas. - C'est long ... neuf jours sans te parler. Puis, je continue mon chemin. Il n'y a plus personne, il n'y a que les salles de conférences sont prises où les studios, c'est le désert. Neuf jours, à me demander si je ne devais pas lui envoyer un petit sms, ou demander à sa Romane comment il allait, à ne pas interroger Camille pour ne pas qu'il le dise à Baptiste. Comme un agent secret, un agent secret imbécile. Il y a des trucs là, sur le bureau, je les prends et les observe. - Est-ce que c'est toi ? Je le regarde en lui montrant les deux enveloppes. C'est son écriture, mais je pose la question, pour ne pas me tromper.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Jeu 25 Avr - 22:32
HALF LIFE
Il me sert. J’ai l’impression d’être ailleurs. Peut-être au Vietnam, quand la pluie, tout à coup, cesse de tomber. L’eau coule toujours de mes yeux comme elle continuerait de tomber des toits, mais la source est calmée. Je n’ai jamais été aussi mal et aussi bien à la fois. J’ai envie de m’accrocher à lui, je n’ai aucune envie qu’il reparte, de le perdre une fois de plus, ne serait-ce que pour quelques secondes. Je le laisse tout de même faire, lorsqu’il se détache, parce que je sais. Il n'est pas à moi. Paris est toujours aussi sombre, malgré mon cœur un peu plus léger. On y voit encore à peine, mais, même dans ses circonstances, je peux voir des traits encore brillants sur le visage de ma petite princesse. Je ne sais pas comment il fait, mais il est beau même en pleurant. Tellement que ça me fait sourire. J’essuie mes yeux, pendant qu’il s’excuse. Mais de quoi? Je ne dis rien, ne faisant que le regarder, encore incertain de sa présence. Il marche vers la porte et entre dans le bureau. Je mets un moment avant de le suivre. Je rêve sûrement. Puis, je le poursuit.
Le temps que je le retrouve, il est déjà dans son bureau. Il a trouvé les lettres. Est-ce que c'est toi ? il dit. Je souris. Papa avait la même écriture que moi; J’avais mis des années à perfectionner la mienne dans le but qu’elles se ressemblent. Celle-là Je pointe celle de droite. C’est moi. Une lettre d’excuse, avec une compilation de nos chansons préférées. Celle-ci Je pointe celle de gauche, qui est un peu plus abimée. C’est ma lettre d’anniversaire numéro dix-neuf. Celle de cette année. Je souris. Je n’ai jamais été confortable en présence de cette lettre. Pourtant, cette fois, ça va. Je m’approche de lui, et m’assied à moitié sur son bureau. Il y a une dizaine de jours, nous étions dans cette pièce, et ça c’était mal terminé. J’en ouvre une par anniversaires; il en a écrit jusqu’à mes trente ans. Certaines sont plus heureuses que d’autres, il a préparé son coup longtemps. Il écrivait un journal intime et s’adressait à moi depuis… Bah qu’il savait que j’étais en route. j’attrape une petite balle sur le bureau. Celle qui m’avait lancé à la figure et qui m’avait fait mal, sans raison. J’ai des bouts de journal, datés, pour me rappeler de lui à chaque année. Dans certaines, il me dit à quel point j’ai gâché sa vie; Que ma mère devrait avorter. Puis dans d’autres, il raconte que je grandis trop vite et qu’il m’aime plus que la vie. Mes yeux, sans que je ne comprenne pourquoi, sont tout à fait secs. Cette lettre là, je l’ai ouvert pour mon anniversaire, cette année. J’ai pensé qu’elle pourrait t’aider à comprendre quelques trucs. C’étaient les dernières pages du journal; Ces derniers jours. À l’intérieur, papa expliquait son mal de vivre, son amour pour ma mère et sa philosophie de vie. Il me donnait aussi des conseils et m’expliquait pourquoi je devais continuer. Je m’étais dit que ces mots résonneraient probablement autant chez moi, que chez Nemo, alors, je lui laissai. Et c’est moi qui suis désolé.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Sam 27 Avr - 2:28
half life, 3 mai.
Il fait sombre, je vois à peine les meubles dans le bureau, il y a les lumières de l'immeuble d'en face qui donne une faible luminosité, j'ouvre l’interrupteur, je me sens mieux. Quand il entre, je ne sais pas où me placer, je ne sais pas comment le regarder, à vrai dire, je ne sais plus comment agir. Je ne fais que le regarder, avec les deux lettres entre mes mains. Il y a deux semaines, on était en studio à écouter un groupe et à passer des commentaires sérieux, il y a deux semaines, on riait comme des demeurés dans la salle de conférence, il y a deux semaines, les choses étaient différentes d'aujourd'hui. Je ne sais pas quoi faire avec lui, je ne sais pas, l'ironie de vouloir l'aider pour surmonter sa peine alors que c'est moi le fautif, l'ironie de vouloir le voir sourire, mais de le faire pleurer en même temps. Je ne pensais pas qu'on devait passer au travers d'une étape comme celle-là, je ne croyais pas un jour être en froid contre lui ou même qu'il me manque à cause d'une dispute. Il me manque. Baptiste, ce con à toujours sourire pour tout, à me faire sentir mal lorsque je panique un peu trop. L'opposé l'un de l'autre, le reflet de l'un et de l'autre, ça me fait peur parfois. Alors qu'il me pointe les deux lettres l'une après l'autre, je ne fais que les fixer en l'écoutant d'une oreille distraite. Je regarde le cd en question en souriant légèrement, nos chansons à nous deux, des coups de coeur, des chansons qui renferment des bons souvenirs, des chansons qui racontent une partie de notre histoire, je sais que je vais rire, je sais que je vais me renfermer dans un petit cocon. Je m'assieds sur mon canapé, j'enlève mes chaussures et je prends la position indienne pour me mettre confortable. Je joue avec le rebord de l'enveloppe, je l'écoute, attentivement cette fois. C'est vrai, je ne sais pas par où il est passé, il avait raison, ma compréhension s'arrête à la perte de mon père, pas plus, je ne sais pas ce sait de se faire abandonner, que d'avoir des lettres à tous les anniversaires pour pas que j'oublie mon père. Après tout ça, j'hésite à l'ouvrir, j'hésite à lire, j'hésite pour lui, je ne sais rien en vérité ou peu de chose, est-ce que c'est bien ou mal ? - Avant de lire ... Je vais me lancer dans un discours, je le sens. Je prédis un sourire, un soupire et sûrement des commentaires disant que je m'inquiète trop, mais ça va vouloir dire que c'est normal. Sourire, je dépose les lettres sur le canapé juste à côté. - Tu sais ... je sais plus comment agir avec toi, depuis qu'on a couché ensemble, depuis que tu m'as dit que tu m'aimais ... Je regarde ses pieds. - Je suis désolé si je t'ai fait mal, je suis désolé si je t'ai blessé, si j'ai brisé quelque chose, je te demande pardon pour avoir été rude avec toi, pour t'avoir foutu à la porte quand Yannie t'as frappé. Je ne sais pas toujours quoi te dire, je n'aime pas admettre que tu as raison parfois, mais arrêter de te parler, ça fait mal haha ... Je détourne les yeux vers le bureau. - Je t'aime, plus que tu le crois en fait, je sais que je ne vais pas être capable de me passer de toi, la preuve, on continue de s'envoyer des sms ... J'ai un sourire aux lèvres et je lève les lettres dans le ciel. - Et merci pour ça, je ne sais pas si tu tiens réellement à ce que lis la lettre de ton père ... mais voilà ... À vrai dire, j'en ai simplement trop sur le coeur pour tout lui dire, je peux pas exprimer ce que je ressens réellement, parce que j'en ai pas la moindre idée, je sais plus rien, je le déteste. J'ai envie de lui crier après, mais non, j'ai juste envie de revenir en arrière, mais c'est pas possible, non.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Sam 27 Avr - 21:12
HALF LIFE
Je t’aime, plus que tu le crois. J’ai cessé de l’écouter. Il fait ne fait pas exprès, ou il tente de me faire comprendre quelque chose? Je le fixe. Sa bouche bouge, mais je n’entends plus rien; Vraiment plus rien. Nemo n’a jamais été le meilleur avec les mots, il c’est peut-être une mauvaise construction de phrase? De toute façon, il y a Yannie, il prononçait encore son nom il y a quelques secondes. Je t’aime, plus que tu le crois. Il ne parle plus. Peut-être que durant son discours, il m’a répondu? Peut-être qu’il expliquait d’où cette phrase était sortie? Je le regarde, puis j’ai une idée, un peu bizarre, mais honnêtement, je m’en fiche. Vérité, ou Action? Je ne souris pas, j’espère seulement qu’il choisisse l’option la plus courageuse, comme je l’ai fait lorsqu’il se posait, lui aussi, des questions sur mes dires. Je t’aime, plus que tu le crois. Je le fixe, le défiant. Choisis vérité, princesse.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Sam 27 Avr - 21:20
half life, 3 mai.
Je ne sais pas, je comprends pas où il veut en venir avec sa question. Je regarde le sol, qu'est-ce qu'il va me demander de faire si je dis conséquence ? Qu'elle question qu'il va me poser si je réponds vérité ? Je sais que ça sera pas un truc à la con comme un massage, pas cette fois. Il me fixe, je fixe le sol. - Vérité. Honnêtement, j'ai peur de la question. Je lève finalement les yeux vers lui. Pourquoi il veut jouer à ça, là, maintenant ? Il écoute jamais ce que je dis, c'est vrai, je devrais être habitué avec le temps. Je suis nerveux et je joue avec mes doigts alors que je t'attends ma question.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Sam 27 Avr - 22:44
HALF LIFE
Je t’aime, plus que tu le crois. Il choisit vérité. Il ne sait probablement même pas pourquoi j’ai demandé, mais il a choisi la bonne option. Je n’aurais pas eu d’idée pour une action, de toute façon. Il lève les yeux vers moi; je baisse les miens, un peu stressé. Il disait probablement cela comme ça. Il n’y avait pas pensé. Uh? Qu’est ce que tu essayais de dire? Je secoue la tête. Je suis incompréhensible. Je veux dire : Tu voulais dire quoi par Je tourne autour du pot. C’est une habitude avec Nemo. Je t’aime plus que tu le crois. Je le regarde, finalement. J’ai pas compris, et si je ne demande pas… Je vais finir par me rendre fou.comme si je ne l’étais pas déjà.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Sam 27 Avr - 23:48
half life, 3 mai.
Il me pose enfin la question, il tourne au tour du pot, je stresse, j'essaie de comprendre, mais en fait, je me perds plus qu'autre chose à essayer, donc j'arrête et je l'écoute jusqu'à la fin. Je me passe une main dans les cheveux, je ne sais pas comment l'expliquer. Je sais qu'il ne m'écoutera pas jusqu'à la fin, comme d'habitude. - Je t'aime plus que tu le crois, oui. Je fais déjà une pause, je cherche mes mots, j'ai de la difficulté. - Je t'aime ... peut-être pas de la manière dont tu aimerais, et ... je sais que je te l'ai déjà dit ... mais je t'aime, probablement plus que le soleil, que le café le matin, que nos moments matinaux au travail, que nos moments en après-midi, que nos soirées, que nos nuits, plus que Michelle Obama aime Barack Obama, plus que tu aimes la musique, plus que les surfeurs qui aiment surfer ... enfin tu as compris. Je fais un sourire triste - Je veux dire par là, que ... je peux pas te laisser partir, je peux pas me séparer de toi un jour ou l'autre ... que de ne pas t'avoir dans ma vie ... c'est l'enfer carrément, mais ... c'est à sens unique ... j'ai peur de te perdre parce que je ne t'aime pas de tout ... Je lève les yeux au ciel. - Mon coeur ... Je baisse le regard. Je ne sais même pas si j'ai répondu à sa question.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Dim 28 Avr - 0:09
HALF LIFE
J'ai du mal à suivre, a vrai dire, je comprends à peine. Princesse Je crois que j'ai comprit la base. Je l'avale difficilement. Les métaphores... Tu sais que je comprends jamais. Je veux dire, ma question, c'était parce que je ne comprenais pas une phrase de trois mots. Je jette la balle, un peu amer. Gardes ces trucs pour monsieur Yan-Yannie, au moins il sait ce que tu veux dire. La balle rebondit, mais je n'arrive pas a l'attraper. Pretty sure que Michelle, elle aime Barack... pas comme tu veux le dire. Tu vois. Comme... John aimait Yoko, pas style Bob et patrick.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Dim 28 Avr - 17:35
half life, 3 mai.
Je regarde la balle des yeux, descendre et remonter entre les mains de Baptiste. Je devais me douter qu'il n'allait pas comprendre, je fais un petit sourire. La vérité, c'est que je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce que je ressens, quand je le regarde, je ne sais pas, c'est comme si je chercher mon oasis au milieu du désert. - Je ne sais pas comment je t'aime Baptiste ... ce n'est pas d'amour, mais ni d'amitié, je sais seulement que c'est plus que tu le crois ... Je me lève et attrape la balle au sol. - Ce n'est pas à Yann que je dis ça, c'est à toi. Et je tourne cette balle entre mes doigts nerveusement. - J'espère pour toi ... qu'un jour tu vas arrêter de m'aimer comme tu m'aimes maintenant ... Je dis ça pour lui, parce que j'ai pas envie que ça continue, j'ai pas envie de le voir triste à cause de moi.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Dim 28 Avr - 23:18
Je souris, parce que j’ai enfin comrpis, du moins, je le crois. En fait, Nemo, t’as aucune idée de ce que c’est d’aimer quelqu’un. Je le regarde. Tu t’imagines des trucs, tu mélanges l’attirance, l’amour et le reste. J’hausse les épaules. Quelque part, j’dois m’être gouré aussi. Certains sentiments sont trop proches les uns des autres, puis bon. J’ai compris Nems. Je te lâches. Mènes ta vie. Je ne sais pas si je suis triste, ou si je suis vide, seulement… mais c’est terminé
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Dim 28 Avr - 23:26
Je ne lui laisse pas le temps de terminer. - Alors pour toi, c'est quoi aimer Baptiste ? Si je n'aime pas Yann, et si je ne t'aime pas toi ? Ah non, c'est vrai tu m'as déjà répondu en sms. Je me retourne pour être dos à lui, honnêtement, je lui lasse de tout ça, j'ai pas envie de me battre sur la nature de mes sentiments. - Tu sais quoi ? T'aimerais seulement que je sorte Yannie de ma vie, que je me tourne vers toi et que je te dise que c'est toi que j'aime, tu veux que je t'embrasse et qu'on rentre chez moi faire l'amour. Mais ça sera jamais ça, je sais pas c'est quoi aimer ? Il le sait plus lui ? J'ai envie de pleurer, j'ai plus envie de me prendre la tête avec lui.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Dim 28 Avr - 23:36
J'éclate de rire. J'étais incapable de m'en empêcher. Tu me prends pour qui, putain? Je me lève. Alors, je t'aurais consacré une putain d'année de ma vie par jalousie? Jaloux de Yannie, En plus de ça. Je fais un pas. Le premier de cent. Avoir vraiment voulu que ce tu dis arrive, j'aurais vraiment caché mes sentiments durant un an? J'aurais regretté de te l'avoir dit? Voir, même, j'aurais attendu que tu sois totalement fini pour le faire? Je m'arrêtes, j'ai besoin de respirer.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Dim 28 Avr - 23:40
Je me retourne, voilà, j'ai même pas envie de lui répondre, juste de partir et de le laisser avec ses lettres. - Tu veux quoi à la fin Baptiste ? Je demande ça, je sais que je vais me faire répondre par un simple: rien. Peut-être que je vais avoir droit à une réponse plus complexe, je le sais pas.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Dim 28 Avr - 23:50
J'arrête de tourner en rond. Je suis devant lui. J'veux que tu sois bien.
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Sujet: Re: ▲ HALF LIFE - ( nemo & baptiste ) Dim 28 Avr - 23:55
J'arrête de respirer, j'arrête de bouger, mon coeur arrête de battre. Les larmes viennent, je commence à pleurer doucement. - Je suis pas bien. Je passe une main sur mes yeux pour tout effacer.
Il pleure. Je n'aime pas ça. Pas du tout. J'hésite a m'approcher, mais finalement, je décide de le faire. Je suis son ami, pour la vie, peu importe ce qui vient nous bloquer le chemin. Qu'il le veuille ou non, je l'entoure de mes bras. Qu'est ce qui ne va pas Princesse?
Je passe mes bras au tour de lui et je faufile mon nez dans les plis de sa veste. Je reste comme ça, je ne pleure plus, je ne réponds pas, je reste là. - Rien. Ça devait être moi qui lui dit rien. - On reste comme ça. Puis je le sers encore plus fort.
Il me sert. Il ne veut rien d'autre. Je soupire. J'ai l'impression qu'il joue avec moi comme avec un yoyo, qu'il se fiche un peu de ma gueule. Il prend, il prend, puis quand je veux, il me rejette. Non Nemo, qu'est ce que tu veux? je le lâche, et le fixe.
- Tu te fous de moi ? Je suis pas un gamin Baptiste. Même si j'agis comme un gamin, même si je suis parfaitement au courant que c'est moi qui est dans le tord depuis le commencement, je devrais arrêter.