toc, toc, toc. je sursaute, j'étais dans mes rêves, sur le canapé. j'allais presque m'endormir, comme ça. non pas que je n'dorme pas assez. mais l'oreiller était très confortable. je me lève, j'avance vers la porte, pis, loma s'annonce. non, le lama s'annonce. je ris un peu, mais je tourne la tête vers le miroir. pis là, c'est pas possible de lui ouvrir comme ça. je vais, le plus vite possible, me passer de l'eau sur le visage, me rafraîchir. j'essaye de sembler beau pour loma. juste pour lui plaire. pis je lui ouvre (enfin). je lui offre mon plus grand sourire, mon plus beau sourire, avec toutes mes dents -et même pas forcé. je suis juste content, très content qu'elle soit là. mais un peu gêné. « hey. » je reste un moment sans bouger, avec juste mon sourire bête et mes yeux qui se baladent sur son visage. son beau, très, très beau visage. pis j'réalise, et je rougis, un peu. « pardon, rentre, installe-toi. » je me pousse pour la laisser passer.

c'est que, elle est jolie, loma. vraiment, vraiment jolie. j'dois avoir l'air bête, comme ça. si koffi ou madd me voyaient, ils m'embêteraient, comme un enfant qu'on embête. peut-être même qu'ils m'ébourifferaient mes cheveux. parce que j'ai l'air d'un enfant, avec mon visage un peu rouge. heureusement, je n'suis pas encore à bégayer, sinon, loma, elle se moquerait. est-ce que je dormais? oui, à moitié. « non mais c'est pas grave. » mais non, mais non, tu m'déranges pas loma. pas du tout. du. tout. j'suis content que tu sois là, alors c'est pas important si je dormais ou pas. l'important, c'est que tu sois là, maintenant. pas comme quand y a tout le monde, pas comme quand on est tous ensemble. là, y a juste toi. c'est ça l'important, hein? hein? de quoi, loma? attends, deux secondes, je m'étouffe avec ma salive pendant que je deviens rouge de presque partout. oups, un peu plus et j'hyperventile. je me racle la gorge, un peu. « oui, bien sûr, je.. tu veux faire quoi? » j'sais pas, j'ai pas tellement d'idées, moi. j'suis un peu nul pour ça, loma, faut que tu m'aides. sinon, moi, j'allume la télé et j'nous sort des bières, pis ça m'suffit, à moi. « tu veux une bière? installes-toi. »

sans idée fixe, elle est venue sans idée fixe? alooors, alors ça veut dire qu'elle est venue juste pour me voir, comme ça. sans savoir ce qu'on allait faire, mais ça lui allait bien, aussi, à loma, de pas savoir. c'est qu'elle veut vraiment, vraiment juste me voir, alors? woooop. florence, on se calme. on met les choses à plat, on met le cerveau en pause. pause. temps mort. je suis juste un copain. juste. un. copain. juste le bassiste du groupe. oui mais et si? non. chut. chut florence. chut. je lui souris bêtement qu'elle accepte la bière. ah bin oui, mais il faut aller la chercher, maintenant. allez, hop, hop. on bouge ses fesses. je reviens avec deux bières, en tend une à loma pis ouvre la mienne, et je m'installe face à elle. je la regarde encore, pis j'parle pas, j'bois pas. je la regarde, juste. des billets pour un film. j'hoche la tête. « oui, ça m'ferait plaisir. » je souris encore, j'pensais pas que je pourrais sourire plus. en fait, si. « ça ferait presque un date, hein. ahahah. » ouais. ah-ah-ah. presque un date, mais pas un date quand même, hein. j'suis pas bien sûr qu'elle voudrait un date, loma. pas avec moi. pis j'me noie dans ma bière, et là, j'ose plus la regarder, loma.

oh, wow. okey. bon, il faut que je révise mes traductions fille/garçon, moi. j'ai tout perdu, j'me souviens plus. j'arrive plus rien à déchiffrer, c'est bête. j'en aurais bien besoin, ce soir, vu que, c'est un date. woop woop! dans ma tête, ça danse un peu la macarena, ça saute à pieds joints, pis ça crie. et dehors, je souris, un peu niaiseux. « oui! enfin, non! enfin, j'veux dire.. les jette pas? » d'accord, j'ai peut-être donné un peu trop d'entrain quand j'ai parlé, peut-être un peu trop de joie pis de hâte, aussi. moi, heureux? oh, rien qu'un peu. mais, j'dois m'calmer, quand même. quand même, elle va prendre peur, sinon. pis elle va annuler notre date. je finis ma bière d'un coup, pour me donner du courage. « c'est à quelle heure, la séance? je t'invite à manger, avant. » bin, autant faire un vrai date en entier.

d'accord, d'accord. elle les garde, c'est tant mieux. je voudrais vraiment avoir ce date. ça me fait très plaisir, pis.. ça me rend tout chose. tout bizarre, tout gêné. pis voilà, depuis le temps que je stagne, avec loma, au point mort, pis que j'ose pas faire une chose pour avancer, voilà qu'en quelques minutes, c'est tout réglé, et on sort. que tous les deux. hé, heureusement que t'es venue, loma. sinon, j'aurais jamais osé t'inviter moi, j'crois. « oui, d'accord, un végétarien, ça me va. t'en connais un bien? » moi, j'en connais pas. mais j'te suis, loma. pis on peut aller manger où tu veux, ça m'est égal. on peut même aller dans un restaurant chinois si c'est ce que tu veux, pourtant, tu sais que j'aime pas la bouffe chinoise. mais du moment qu'on va ensemble, ça me va.

bon. bon, si elle pense que je vais aimer, alors je vais sûrement aimer. je sais pas, moi j'ai jamais mangé végétarien. pis j'avoue qu'ça m'fait un peu peur. je vais devoir manger des racines? ou juste de la salade verte, comme une tortue? j'ai rien contre les tortues mais.. un peu, quand même. on n'a pas faim, quand on sort d'un restaurant végétarien? dis, loma, t'es sûre que ça s'mange, ce qu'il y a sur la carte? ouf, stop, florence. on met le cerveau en pause, un peu (encore). « d'accord, je te fais confiance. » oui, c'est bête, mais je te fais confiance. pis presque les yeux fermés. je m'offre à toi, loma. c'est beau, pas vrai? « une jolie voiture volée, alors, pis on roulera vite avec la capote baissée, c'est mieux. » avec tes jolis cheveux blonds dans le vent, loma, ça te plairait? moi, beaucoup. je ris, un peu. « ben.. mon auto est cassée, en fait.. » j'sais pas conduire, chut. « mais, si tu veux, on peut y aller en moto? t'as peur, en moto? » hé, hé koffi, tu m'entends, j'te parle dans ma tête? écoute-moi, si on prend la moto, je te promets de faire attention à ta bébé sœur. j'la casserais pas, promis.

elle est d'accord pour la moto, et en plus, elle me dit que ça va être sa première fois, alors moi, j'suis très, très content. je vais l'initier à une chose et si ça se trouve elle va vraiment aimer et elle voudra remonter avec moi, ensuite. et ça serait vraiment très cool. « ahah, pas de roue arrière avec une passagère, je t'impressionnerais quand tu seras descendue. » oh non, je fais bien trop attention quand j'ai quelqu'un avec moi. et puis, quand j'ai personne, par contre.. c'est une autre histoire. « oui, c'est juste une bière, tout va très bien. je vais la vomir, si tu préfères? » je ris un peu. j'serais oas vraiment capable de me faire, vomir, je crois. peu importe. « viens avec moi. » je la prends par la main et la mène dans ma chambre, pis j'ouvre le placard. « équipement et jeans obligatoire. » je lui tends un blouson, un casque et des gants pour qu'elle les essaye.

elle est mignonne, loma. je savais déjà qu'elle était jolie. je savais qu'elle était gentille. mais elle est aussi mignonne. parce qu'elle veut prendre soin de moi, elle veut pas que je me blesse. une autre fille aurait été ravie de me voir faire le beau sur ma moto. elle, elle veut pas que je me fasse mal. je souris, niaiseux. « d'accord, j'ferais pas de bêtises, alors. » promis, juré. cross my heart. « oui, tu peux me faire confiance. » et ça tombe bien, parce que j'aurais pas su me faire vomir, de toute façon. mais tout va aller très bien. on va vivre, ensemble. comme elle dit. je l'entraîne dans ma chambre et puis d'un coup, je me rends compte, et je suis un peu gêné. elle est là, dans ma chambre. et c'est vraiment, vraiment pas rangé. mon lit est pas fait, j'ai une bouteille de coca vide par terre, mon pc sur le lit, des fringues sales un peu partout. j'ai un peu honte. pourvu qu'elle voit rien. « il va devoir faire l'affaire, j'ai pas de jeans de fille et les miens vont t'aller vraiment trop grand.. » vraiment, oui. puis, c'est pas quelques trous qui vont faire quelque chose. on n'va pas tomber, de toute façon. c'est juste au cas où. comme tout ce que je lui fais mettre. je ris, beaucoup. je sors mon téléphone et puis je la prends en photo. « oui, puis un très bel homme. ça te va très bien. » elle a les cheveux qui dépassent du casque et je vois ses yeux, et elle est très, très belle. « il est à ta taille le casque, ça va? bouge ta tête pour voir s'il te glisse beaucoup? » la prochaine fois, on prévoira à l'avance tout ça.

je ris. elle me fait beaucoup rire, loma. elle est drôle. ou alors peut-être que je l'aime un peu trop bien, et c'est ça qui me fait trop rire. il paraît qu'on rit un peu trop facilement, quand on est heureux. alors je suis heureux avec loma. je suis bien, avec loma. « oui, reste une femelle, moi j'aime beaucoup ça. » beaucoup trop. j'aime bien tes jolies formes de fille, tes petits bras fins, tes longs cheveux blonds, tes lèvres pleines, tes petites, petites mains que je voudrais mettre entre les miennes, ta peau toute douce de fille et ton parfum mignon, ton rire adorable et ton sourire enchanteur. tu m'tues à petit feu, loma. je t'aime un peu trop bien. elle secoue sa tête, cogne sa tête et s'accroche à moi. je passe mon bras où elle se tient pas autour de ses hanches pour la retenir. « t'es sûre? » première chose : l'inquiétude. je la fais s'asseoir sur mon lit pas rangé tout cochon de garçon et lui enlève doucement le casque. « eh ben voilà, tu m'as cassé mon joli casque pour les jolies filles, je vais faire comment moi, maintenant? » deuxième chose : je la taquine. elle va bien, loma, elle a rien, alors je peux l'embêter. parce que mon casque, il a rien. rien du tout. et sa tête non plus.

elle arrange ses cheveux, mais même décoiffée, elle est jolie, loma. je ris à sa blague pas drôle et puis je pose le casque à côté d'elle. « mais.. mais non.. » ah non, elle va pas pleurer, non, pitié. je mets mes mains dans ses cheveux, je m'accroupis face à elle et je lui souris, j'voudrais la rassurer, un peu. « il est pas cassé mon casque, loma, c'était une blague, désolé. c'était pas très drôle. »

je ris, moi aussi. « c'est la faute à koffi et madd si je fais des blagues pas drôles, désolé. » j'ris encore. à force d'être tout le temps avec eux deux, voilà le résultat. elle a sa main contre ma joue et j'suis tout gêné. je met ma main sur la sienne, puis je tiens ses petits doigts dans les miens, et je me relève. « t'es prête, on peut y aller? »

« voilà, comme à eux. je pensais que tu t'en doutais, pourtant. » ça me semblait évident, à moi. mais c'est vrai qu'elle me connaît pas vraiment, loma. je lui fais un grand sourire et lâche sa main (aïe, mon cœur, j'voulais pas la lâcher) pour lui tendre son/mon casque. « je prends mes affaires et je suis prêt. »