Je regarde tout au tour, puis je dépose son t-shirt propre et le artwork sur son bureau. Je ne tiens pas à le croiser et encore moins lui parler. Je suis un bébé. Je me retourne et je le vois, au bout de la rangée, je me mords la lèvre inférieure, et je sors de son bureau en faisant comme si il ne se passait rien. Je suis pathétique.

Il est dans mon bureau. Camille m'en informe. Bof. Je termine ma photocopie et retourne vers mon bureau. Il est toujours là. Je l'entends. Je reste là, ne sachant pas trop quoi faire : s'il a attendu que je m’absente, c'est fort probablement parce qu'il n'a pas envie de me voir. Je pense, comme ça, durant quelques secondes avant me décider a y aller; lui fonçant dedans, sans faire exprès. Oh, salut. J'ai un truc pour toi.

On se fonce dedans, j'ai échoué ma mission. Je baisse le regard vers le sol. - Salut. À vrai dire, j'ai envie qu'on ne se parle pas pour un moment. - Un truc pour moi ? Si c'est un baisé, j'en veux pas, je cherche ce qu'il veut me donner. Je joue du pieds, je suis mal à l'aise. J'entends la voix de Camille plus loin, pas lui bordel.

J'entre, ne le regardant presque pas. Ouais. Entre. Je te boufferai pas. Il a mit des trucs sur mon bureau. J'y jette un oeil sans toucher et cherches ce que je lui dois. Un tee-shirt. Neuf. Sans tâches de sang. Avant que je puisse y toucher, Camille passe; Je lui fais signe d'entrer aussi, et attrape finalement le tee-shirt. Pour toi. L'autre avait des tâches de sang. J'ai essayé de les enlever, mais elles voulaient rien savoir. Alors, voilà.

Pourquoi il fallait que Camille rentre aussi dans le bureau ? C'est pas le fait que je n'aime pas Camille, sauf qu'en ce moment, j'aimerais bien qu'il se trouve plus loin. Baptiste me passe un nouveau t-shirt. J'arque les sourcils légèrement. - Tu peux le garder, de toute manière, je t'ai donné ton t-shirt, merci quand même. J'entends la respiration de Camille plus loin et ça me gonfle.

Je regarde Camille dans son coin, qui est sur le point de pouffer de rire. Je prends l'artwork et lui donne. Tiens. Le boss voulait le revoir. Il part. Je me retourne vers Nemo. Prends le, je te le donne. J'ai gâché l'autre, tu m'as redonné le mien. Done.

Je regarde le t-shirt et le garde dans mes mains en lui faisant un signe de la tête pour lui dire d'accord. - Merci. J'ai pas envie de rester plus longtemps, comme un goût amer en ce moment. - Bye Baptiste. Je me retourne et sors de son bureau. Être en froid avec lui, c'est aussi pire qu'être en froid avec Yann, je déteste ça.

Et il s'en va. Comme ça. Après un merci plus froid que l’Antarctique. Rien d'autre, il me déteste maintenant. Ok, donc tu jettes un an et demi d'amitié comme ça? Je souris, face au ridicule de la situation. Je ne pouvais pas faire autrement.

Je m'arrête et me retourne. - C'est pas la première fois qu'on est en froid Baptiste, et non, je ne jette pas notre amitié comme ça, je suis en colère ! En colère qu'il est fait ça, et son sourire au visage n'aide en rien.

Je sers les dents et me donne une petite tape sur le front faignant que je suis stupide. - Bien sûr, je suis désolé Baptiste, je croyais pas que je devais prendre ça relaxe comme toi tu le fais tout le temps. Soupire.

J’attrape un crayon pour jouer avec. J'ai besoin d'évacuer un peu. L.O.L. Parce que tu te sens bien, toi, fâché tout le temps contre la terre entière? Je suis peut-être trop relaxe a ton goût, mais c'est que je sais que la vie est courte. Tu pourrais ne pas te réveiller demain matin; Est-ce que tu serais satisfait de la vie que t'as vécu?

Faut que je disparaisse, là, maintenant, mais je reste quand même. - Contre la Terre entière ? Depuis qu'on se connait, combien de fois tu m'as vu en colère Baptiste ? J'ai été en colère contre toi deux fois ! Je m'arrête à sa dernière question, je ne sais pas quoi lui répondre, non, je ne serais pas complètement satisfait de ma vie, pas actuellement en tout cas. - Ah et puis tu fais chier ! Je me retourne et continue de marcher.

Bonne journée! Je souris, envoie la main, et m’assoit. Il est chiant. Je le suis encore plus, mais au moins, j'ai raison.

Son bonne journée vient de tuer ma journée. Je rentre dans mon bureau plus loin et je sors avec une balle en mousse à la main et je reviens pour lui lancer en pleine figure. - J'ai plus rien à dire ! Puis je ressors, en colère d'être en colère contre lui. Enfant que je suis.

Il part. Reviens. Me lance une balle à la figure. J'ai un bleu sur le nez, donc même si la balle est en mousse. Ça fait mal. Je me redresse et marche jusqu'à son bureau, en vérifiant si mon nez ne saigne pas. Je passe l'entrée sans avertir. T'as fini d'avoir quatre ans? Je soupire. Je m'excuse d'avoir un humour de merde. je voudrais bien ajouter un tas de trucs, mais je dis rien.

Je m'assis et laisse tomber ma tête contre mon bureau lourdement, je vais avoir un bleu sur le front, mais je m'en fiche, je le déteste. Je le déteste pas vraiment, mais enfin bref. Il entre. - T'as pas qu'un humour de merde, et non, je n'ai pas terminé d'agir comme un gamin de quatre ans. Un autre soupire. - Désolé pour ton nez. Je viens de penser à son petit nez fragile.

Je soupire. Encore. Demandes pardon au tee-shirt à la place. C'est lui qui est tâché, moi, je peux me réparer. Je m'appuie sur un meuble. Mais j'ai un humour de merde. Je le sais. J'y peux rien. Ça me fait rire de voir les gens, enfin, Yannie, se fâcher. Remarques, j'ai qu'à respirer pour ça Je souris, même si je ne devrais pas.

Je me laisse tomber vers l'arrière sur la chaise. - Je m'en fiche du t-shirt, j'en ai d'autres à la maison, et ton nez est plus important. Je vois Camille au loin qui nous regarde. - T'es la première personne qu'il frappe dans sa vie, alors tu dois l'avoir réellement foutu en colère Baptiste. Je peux pas me concentrer sur Baptiste avec Camille qui nous fixe, alors je me lève. - Arrête de suivre Baptiste comme un chien de poche bordel ! Puis je ferme la porte et me retourne vers Batman.

Il s’inquiétait de mon nez. Mon cul, ouais. c'est pour ça que tu m'as laissé saigner dans la rue comme un con en attendant qu'Asa vienne me prendre? Il continue en me parlant du fais que Yannie n'avait jamais frappé avant, comme si ça changeait quelque chose. Première, deuxième, cinquantième frappe, on s'en fiche. Il l'a fait, et tu fais comme si c'était normal. J'ai jamais frappé n'importe qui non plus, tu sais - enfin, a moins qu'on me le demande. La moitié de la population française n'a probablement jamais frappé non plus. Je m'arrête parce que Nems c'est levé pour aller fermer la porte, criant quelque chose à Camille. Jaloux petit poisson?

- Tu voulais que je fasse quoi ? Que je vienne avec toi, que je te donne un mouchoir et lave ton nez ? Je me passe rapidement une main dans les cheveux. - Tu l'avais cherché ce coup de poing Baptiste. Tu t'attendais à ce que je te dise que ce n'est pas grave, que tu pouvais recommencer n'importe quand ? Et, j'aurais agit de la même manière. Il me demande si je suis jaloux, je fronce les sourcils. - Comme si j'étais jaloux des mecs que tu te tapes.

C'est pas mon bureau. Je peux pas lui prendre de crayon. T'aurais pu je sais pas... Ne pas mettre dehors celui qui saignait? Limite, tu m'envoies à la salle de bain avant me mettre dehors, à la place de me pousser, comme ça. J'avais l'air de quoi dans la rue, en sang et avec mon look de zombie qui a pas dormi depuis deux jours, parce que son meilleur ami allait mal et avait des problèmes avec ses jumeaux hein? Je n'avais pas vraiment mieux dormi depuis que ça c'était passé; je préférais regarder des comédies romantiques gnagna avec Asa et bouffer de la crème glacé. J'ai rien demandé. Il a mal réagit à une action qui était stupide de ma part. Et puis, non, tu n'aurais pas réagit comme ça. La preuve, c'est que tu ne l'as pas fait. T'aurais pu, t'as eut quelques secondes avant qu'il le fasse, quelques minutes depuis que je suis entré dans cette pièce. Des heures l'autre jour au parc. Tu m'as jamais frappé. T'as rien fait d'autre que de danser la putain de salsa. Il dit qu'il n'est pas jaloux de ceux que je me tape. Il est gentil quoi. Tu te prends pas pour de la merde aujourd'hui.

Je reste en silence jusqu'à la fin, je sais qu'il a raison depuis le début, alors je ne le contredis pas, je ne fais que le regarder et me mordre la lèvre. J'aurais pu demander à Yann d'aller plus loin et d'emmener Baptiste à la salle de bain. j'aurais pu les faire sortir tous les deux, quoi qu'il y aurait un meurtre retenir Yannie pour ne pas qu'il le frappe, mais j'ai rien fait. - Je peux pas te frapper, et je ne le ferais jamais. Main dans les cheveux, encore. - Je suis désolé. C'est tout ce que je trouve à dire, que je suis désolé, maintenant je me sens mal. - Et arrête avec la salsa, tu semblais apprécier. Je lève le regard vers lui. - Je suis désolé pour ça aussi. Finalement, je suis dans le tord.

C'est dit. Un poids énorme s'efface soudain de sur mes épaules. Je peux respirer. Ça va, pas besoin de s'excuser, je suis pas mort non plus. Je souris, avant de m'étirer. J'arrêterai jamais avec la salsa, c'est gravé dans ma mémoire jusqu'à ma mort. Il s'excuse, il n'arrête plus. Je l'écoute, mais sans les accepter. c'est pas a moi que tu dois demander pardon pour ça, mais à Cam. Je met les mains dans les poches, à défaut d'avoir autre chose à faire avec. Je suis désolé aussi, de te l'avoir dit je veux dire. C'était débile de ma part.

Maintenant je vais avoir droit à des commentaires sur ma salsa jusqu'à la fin de ma vie, c'est bien. Il me dit que je dois m'excuser à Camille, je soupire, mais je vais le faire quand même, je me lève et ouvre la porte. - Désolé Camille que tu sois une pu... un mec. Puis je referme la porte de nouveau avant qu'il réplique. M'avoir dit quoi ? Ce coup-ci, je suis pas certain de comprendre.