je rentre péniblement, j'ai mal aux pieds même si je suis en baskets, et puis j'ai mal au dos aussi, à cause du ballon de baudruche que j'ai à la place du ventre. et j'ai mal aux seins, aussi. c'est de trop, je souffre trop. et c'est que la moitié du chemin qui est faite. je soupire et ouvre la porte. « koffi? t'es là? »

je pose mes affaires sur le meuble en attendant qu'il se montre. il se colle, et sa main sur mon ventre, kelly donne des petits coups. c'est chaque fois pareil quand il entend koffi parler. j'hausse les épaules pour lui répondre. j'sais pas tellement. « tu sens le tabac.. » ça me tue. je fais la moue. moi aussi je veux une cigarette. c'est injuste, franchement. il peut pas porter le bébé un pzu lui aussi?

je souris un peu. « je suis fière de toi. » vraiment. c'est juste que ça me donne terriblement envie d'en fumer une, moi aussi. je réponds à son baiser et puis hoche la tête avec un visage genre.. triste et à bout en même temps. « et au dos. c'est de pire en pire, ton gosse va me tuer. » oui parce que quand il me met à bout, c'est le gosse de koffi et quand tout va bien, c'est le mien.

je soupire. « oh, tu vas pas t'y mettre toi aussi?.. » je lui dis pas méchamment, non. je suis pas en colère après lui, pas du tout. je vais me prendre une bière sans alcool puisque c'est fini l'alcool pour moi, hm. et une normale pour koffi. « mes seins sont trop gros pour rester sans soutif, c'est horrible. » non, je ne ferais pas ça. je lui donne sa bière et puis m'assieds au canapé.

il me masse les pieds et ça fait un bien fouuu. j'me sens mieux, un peu. « oh merci, t'es le meilleur. » je souris et puis je bois un peu. je fronce les sourcils. « mais je suis pas une vache à lait alors j'aimerais bien que ça cesse! »

« ..pardon? non, il est hors de question que je le nourisse au sein. » c'est non négociable. je vais suffisamment souffrir encore sans que je continue une fois qu'il sera né. en tout cas, son massage est parfait et je ferme mes petits yeux fatigués. « hm, quoi? »

« excuse-moi mais c'est pas naturel de se faire tirer sur les seins, non. en plus après ils seront plus fermes comme avant. c'est non. le lait maternité c'est tout aussi bien. » de toute façon, c'est mes seins, c'est moi qui décide. il ne pourra pas me forcer à allaiter. il met sa mains sur mes seins et je rouvre les yeux. je prends sa main pour l'enlever doucement et regarde ailleurs. le coup de déprime va pas tarder, je le sens.

« tu peux pas.. me voir.. comme ça.. tu peux pas me désirer. » je suis un monstre. et j'ai les larmes aux yeux.

je dis non de la tête et me mets à pleurer sans bruit. « non c'est pas vrai.. je suis énorme et horrible, tu peux pas.. »

« arrête, tu peux le dire que c'est affreux, je le sais. je me vois dans un miroir encore. j'ai plus mon ventre plat comme au début, j'ai tellement grossi que j'ai des vergetures.. » puis je me remets à pleurer encore plus.

je me mets à culpabiliser et je suis inconsolable maintenant, c'est sûr. « je vais être une mère horrible.. je devrais être heureuse d'être enceinte comme tout le monde.. et je vois juste que je suis trop grosse.. »

il est vraiment, vraiment trop gentil avec moi. et ça me fait me sentir encore plus mal. jeme sens comme de la merde à côté de lui. je mets mon visage dans son cou et sanglotte contre lui. « tu mérites tellement mieux.. j'suis désolée.. » j'suis pas assez bien pour lui.

je ris un peu et puis pleure en même temps. « plus comme avant.. » et doute façon, il ne me reverra pas nue tant que j'aurais pas retrouvé mon corps parfait.