Je suis assis, les marches sont inconfortables puisqu'il fait froid dehors, mais je reste assis. Je supplie Baptiste en silence d'être plus rapide que la lumière et le son, j'ai envie de le voir, qu'on boit et qu'on finit par rire ou mort sur la pelouse. Deux bouteilles de vin, une pour moi et une pour lui, pas de dispute. Une voiture s'arrête dans la rue, je lève à peine les yeux et je sais que c'est lui, c'est la seule voiture dans tout Paris qui fait ce bruit. Je me lève et va le rejoindre. - T'es ma lumière au bout du tunnel en ce moment, tu sais ? Je lui fais un petit sourire triste.

J'ai l'impression d'être comme le commandant Shepard, lorsqu'on lui annonce le retour des moissonneurs. J'essaie de garder mon calme, je suis prêt pour la guerre. Je prends une veste, la bouteille de rhum, et mes clefs. Je suis le héros du jour, et je vais sauver mon petit soldat en détresse.

Je roule plus vite que la lumière; tellement, que j'en suis vite étourdit. Je regarde à ma droite, la bouteille est toujours scellée. Au moins, j'ai l'assurance de ne pas être un de ses alcooliques à perte de mémoire. J'arrive chez Némo. A peine le temps de me ranger sur le côté qu'il est déjà assit et attaché. Il porte sa plus belle tête d'enterrement, mais il sourit tout de même. Je lui répond, en tentant de ne pas exagérer mon sourire. Ce serait trop facile. Moi? Non... mais cette bouteille, probablement.

Je tiens cette bouteille entre mes bras comme si ma vie en dépendait. Lui, moi et des bouteilles, je crois qu'à force, on va finir aux alcooliques anonymes, à raconter notre vie. Je le regarde sourire et déjà, je me sens mieux. - Et, c'est toi qui a emmené cette bouteille, alors tu es mon sauveur. J'ai un sentiment de regret au fond de moi, qui me dit que c'est mal de voir Baptiste alors que je ne suis plus avec Yannie. Je repense à ce moment dans le parc, et le regret part, comme lui est partie. - On y va ? J'espère qu'on ne va pas se faire prendre par la police, t'imagines ? J'ai une crainte, j'imagine qu'elle aussi va partir quand on va avoir ingérer tout ça. Baptiste et moi en prison.

si tu veux. répondis-je, avant de nous remettre en route. Je n'ai pas besoin de quelques kilomètres pour remarquer à quel point il ne va pas bien; Ça me chamboule un peu, mais je ne le laisse pas paraitre. Tant que l'on garde nos vêtements sur nous, ils ne feront rien... et dans le pire des cas, on courra. Je souris, en virant à gauche. Lui, moi, saoul, avec quelques gendarmes. C'était peut-être pas une si mauvaise idée.

J'ai l'image, de moi et lui, les fesses au vent, courir partout dans le parc avec les parents qui cachent les yeux de leur enfant et se faire suivre par un hélicoptère. - T'as pas l'intention de jouer à actions/vérités ? Sinon, je vais avoir peur. Je regarde l'extérieur et regarde le paysage défilé, un peu comme dans un train. Je ne parle presque pas, je me contente seulement de ne penser à rien et de ne pas pleurer. - Tu sais, je suis content qu'on se reparle ... normalement. Aucune excuse ne sort de mes lèvres, j'ai envie de lui dire que j'étais sérieux à propos de la lumière, mais je me tais. On arrive, on sort, et j'attends qu'il me rejoigne pour commencer à marcher.

Action vérité. Mon jeu préféré, mais ça, il n'en a probablement aucune idée. Je n'ai jamais joué avec lui, mais ça ne serait tarder. Ça ne m'étais pas venu à l'idée, mais maintenant que tu le dis. Je lance un bref coup d'oeil de son côté avant de remettre les yeux sur la route. Pendant un moment, tout est silencieux; puis, il se remet à parler. Meh... Moi aussi. C'est stupide de se disputer. La vie est trop courte, sans parler de la jeunesse. Il faut en profiter avant d'être ridé et moche, nah? Je me range, parc en vue. Je suis heureux d'avoir mit ses boxer là aussi, tu sais, au cas où Je souris - rire à ma propre blague serait un peu déplacé - et reprends mes clefs.

Nous sommes au parc. En vie.

Il me fait peur. - Sois indulgent, ne me fait pas manger de la crotte de chien, c'est tout ce que je demande. Je lui fais un regard suppliant. Il n'est qu'à être là, et j'ai le sentiment de retourner en enfance, il ne manquerait que des épées en mousse et des draps comme cape. - Toi, tu vas finir moche, moi je vais rester beau pour la vie. Je fronce du nez pour le narguer. En marchant, je peux pas m'empêcher de regarder son jean. - J'espère qu'ils sont propres tes boxers. Je lui fais un clin d'oeil avant de prendre sa bouteille de rhum et de prendre une gorgée. - T'as une idée de l'endroit ? C'est un peu grand, alors il y a du choix.

Human centiped. C'est tout ce qui me vient en tête alors qu'il me parle de crotte de chien. J'ai définitivement un problème. Si tu gardes cette tête là, j'avoue, t'es pas mal parti. Je le regarde. Il est trop chou quand il fronce du nez; on dirait un petit chien fâché. Puis je remarque son regard, qui baisse alors que je parle de mes boxer. tu veux les voir peut-être? Il fait chaud tout d'un coup. Je lui vole la bouteille des mains et en prend une gorgée. J'ai encore plus chaud. A l'ombre. Là où une pute gagnerait son pain en après midi.

- Ce n'est pas comme si ça serait la première fois. Je repense aux moments où on commence à se battre dans les bureaux au travail et que je tire sur ses boxers ou baisse son jean pour me venger. À l'ombre, je regarde tous les arbres, et c'est vaste comme choix. - Et toi, si t'étais une pute, quel arbre tu choisirais pour attirer les clients ? Je ne vois pas le rapport, mais j'hausse les épaules et tente d'ouvrir une bouteille de vin. Comme un con, j'ai oublié l'ouvre bouteille. - On a que la bouteille de rhum Baptiste ... Je fais la tête du mec désespéré.

pas d'arbre, je serais une pute de luxe Et pour lui, ce serait gratuit, extras comprit. Je me retiens d'amener cette pensée plus loin : Nous ne sommes pas encore bourrés, et il a le coeur brisé. Ce serait mal planifier.

C'est là qu'il m'annonce qu'on a que la bouteille de rhum. Mon coeur fait un bon, j'ai une belle idée en tête. Pas grave. On ira chez moi quand il restera plus rien Je souris. La vie est belle, les oiseaux chantent. Ce soir, c'est bataille d'oreillers avec Némo chez Baptiste.

Je lève les yeux au ciel quand il dit pute de luxe, j'imagine mal Baptiste être une pute, même de luxe, de toute manière, je laisserais personne lui toucher, n'empêche que c'est mon meilleur ami. - Tu crois que je vais te laisser conduire après une bouteille de rhum ? Je lui prends la bouteille de rhum avant de prendre place sur la pelouse et je commence à boire en regardant les gens passés. - Comment elle s'est terminée ta dernière relation sérieuse ? T'as eu le coeur brisé, dis ? Une autre gorgée.

Je m’assois parterre, près de mon meilleur ami, qui boit sans m'en laisser. Bof. je reste pas trop loin... et tu ne me laisses pas boire, du coup, je devrais être capable de conduire. Je me laisse tomber sur le sol, m'allongeant. Puis, je travailles dans la musique. c'est mon job d'être bourré sans que ça se voit. Je respire. L'air sent bon. Le gazon, et tout. J'aime les parcs. Il parle de relations. Sa voix sonne triste. Je sais pas. Sérieuse? Jamais eut. Pas rencontré la personne à qui j'aurais tenu suffisamment pour me mettre en danger. Enfin, si, mais pas au bon moment, tu vois?

Je lui plaque la bouteille contre le torse quand il me dit que je le laisse pas boire. - Je te fais confiance, et si tu nous tue, je te jure, je te tue une fois au paradis. Je plisse des yeux pour lui donner un avertissement. Je le regarde s'allonger, je reste assis et le regarde. - Tu joues bien le truc, car j'ai jamais remarqué. En fait, je ne sais pas si c'est du sarcasme, une allusion, métaphore, ça porte à confusion. - Tu m'as jamais parlé de cette personne ? C'est récent, c'est qui ? J'arrache quelques brindilles. - Tu n'es pas obligé de répondre, mais un jour ça sera le bon le moment. Je lui fais un sourire d'encouragement.

J’attrape la bouteille et en bois une gorgée. Me tuer, aller au paradis; au pire on appelle un taxi. Il aurait son vin, et j’aurais mon rhum dans le confort de mon foyer. Dans ma tête, tout est déjà flou. Je ne sais pas trop quoi faire de moi, ni quoi penser. Tout ce qui me vient en tête c’est que Nemo a mal, et que je ne sais pas trop quoi faire pour l’aider. Alcool. Ok. Sexe. Certainement. Après? Aucune idée. Pendant ce temps là, il continue de me poser des questions. J’avale, pour gagner du temps. Non, c’est récent, mais pas trop tu vois. Je n’en ai pas parlé parce qu’il y avait rien à dire, honnêtement. Un jour peut-être; on pourra passer nos soirées à en parler comme des pré-ado. Je lui sourit en le regardant. Il a probablement aucune idée que je parle de lui; et c’est mieux comme cela.

Je ne comprends pas pourquoi c'est la première fois que j'entends parler de cette histoire, je me dis que je vais en savoir un plus un jour ou ce soir. Je lui attrape la bouteille des mains, je continue de boire, la bouteille va être terminée plus vite que prévue je crois. - Ou peut-être que je vais attendre que tu sois saoul et je vais te faire parler. Petit sourire en coin. Baptiste en couple, j'ai dû mal à imaginer. Je me couche à côté de lui et je passe près de mourir en m'étouffant avec le rhum. Je vois la police qui débarque un peu plus loin. - Baptiste, faut cacher la bouteille ! Je me mets en mode panique.

Je ris. Il voulait me faire parler. Malheureusement pour lui, il n'en aurait pas la chance. Princesse, tu vas être fini avant moi. Il se couche près de moi, s'étouffe, et panique. Je lève les yeux; deux jolis gendarmes en uniforme. I'd tap that. Je me lève et attrape la main de Nemo. C'est trop dommage, on a même pas eut le temps de se déshabiller. je le tire pour le relever, cachant la bouteille derrière mon dos. Subtilité extrême.

- Je sais que c'est ton rêve de me voir en boxer. Je passe une main rapidement sur mes fesses et puis je vois Baptiste qui cache la bouteille derrière son dos. Je lance un coup d'oeil derrière nous et je vois une poubelle. - Bouge pas. Je me cache derrière lui et je lui prends la bouteille des mains avant de tout boire, une fois terminé, je me mets dos à la police et je vais jeter la bouteille. L'alcool fait effet tout d'un coup, je reviens plus lentement et j'approche mes lèvres de l'oreille de Baptiste. - Tu vois, c'est comme ça qu'on fait. Je me mets à rire.

heureusement pour moi, la soirée est encore jeune. je sens la bouteille qui quitte mes mains; il la prend, la boit, et la jette. S'il vomit dans ma voiture, il est mort. Il revient vers moi. Je peux sentir son souffle dans mon oreille. Ne pas fondre. Je ne doit pas fondre. C'est comme ça qu'on frappe un mur et qu'on se rend malade, aussi. Je souris et attrape son bras. il aura probablement bientôt besoin d'aide pour marcher. si tu as autres choses à m'apprendre, n'hésite pas. Je peux être un bon élève.

Je passe une main sur mon visage en souriant à son commentaire. - J'ai jamais frappé un mur et jamais vomit, enfin ... je crois. Je me remets à rire. Je sens sa main contre mon bras et je me dis que ça sera ma béquille, j'ai pas envie de tomber. On commence à marcher. - Je ne sais pas ce que j'aurais à t'apprendre, tu sais tout. On passe à côté de la police. - Il reste encore de la place pour d'autres bouteilles et t'es en bon état, il faut t'user. L'user, qu'est-ce que je dis là ? Je passe un bras au tour de ses épaules pour mieux me tenir.

il dit que je sais tout. C'est mal me connaitre. Je suis stupide en réalité. Beau, mais très con. Il pourrait m'en apprendre beaucoup plus qu'il le croit. Je ris tout de même, pour ne pas rendre la situation bizarre. Les gendarmes dépassés, il se remet à parler d'alcool, et du fait qu'on doive m'user. Mon coeur manque un battement. Eh ben... il se remet à battre. Uses-moi. Je ne voyais rien d'autre a dire; c'était trop parfait.

Sa manière de me dire uses-moi me laisse perplexe, mais je n'ai pas le temps de m'arrêter à ça. - Alors rentrons, les bouteilles nous attendent. Si je réussi à me rendre jusqu'à l'auto, bien sûr que je vais me rendre. En marchant, je fixe continuellement Baptiste, parfois je le comprends, et à d'autres moments, je ne le comprends pas. - Tu n'aimais pas Yannie hum ...? Comme une bombe.

Yannie. L'homme de ma vie. Ou pas. Certes, au début, j'avais pu lui voir un certain charme; Il était cute, and all; mais j'en avais eut vite assez de sa guimauverie... et puis il avait Nemo. Un mélange qui pourrait donner des caries à un dentiste. Nah; Il me donnait pas envie d'apprendre à le connaitre. C'était réciproque, si tu veux mon avis. Je souris pour le rassurer. Nous étions presque arrivés à la voiture. T'as envie d'en parler ou de t'amuser?

Je crois que c'était plus que réciproque, mon meilleur ami et mon petit ami qui ne s'aiment pas, en fait, mon ancien petit ami. J'ai un goût amer qui me traverse la bouche. - De m'amuser ... Il faut bien se changer les idées, je tente un sourire convainquant. - De toute manière, tu dois cracher le morceau pour cette personne que tu me caches, et ton canapé me manque. Je devais le dire, son canapé est le truc le plus confortable sur cette planète.

Voiture. Je déverrouille les portes et ouvre celle du côté conducteur; Je ne laisserais pas conduire petite princesse, surtout pas dans cet état. Tu manques au canapé aussi. Je pris place dans le véhicule; cherchant rapidement au cas où. Heureusement, à cause du travail, j'en ai quelque uns. et pour la personne, pas important pour le moment.

J'ouvre un peu la fenêtre pour laisser entrer l'aire dans l'auto, sinon, l'auto de Baptiste va se retrouver avec une odeur de vomi. - T'es qu'un entêté Baptiste Deshaves. Je continue de le fixer alors que son regard est rivé vers l'avant, je fais une fixation sur lui. - Est-ce que c'est une fille ou un mec ? Peut-être qu'il va me répondre ou peut-être pas, mais je vais m’acharner sur lui.