les avalanches (b, a)

✧ **MESSAGE** : 146 ✧ **HERE SINCE** : 01/12/2013

samedi après-midi, je suis encore couchée dans mes couvertures. depuis une semaine, j'arrête pas de penser à abel et je lui voue une haine profonde. je regarde mon plafond blanc, les mains sur mon ventre qui prend lentement de la place quand j'entend sonner. je grogne et, difficilement, je finis par me lever. j'enfile un short et un t-shirt et je me rend rapidement à la porte, ouvrant. mon visage se décompose. - comment t'as eu mon adresse ? je lui ai jamais donné, alors y a sûrement demandé au bar. je suis pas heureuse de le voir.

je suis devant sa porte, enfin, je crois que c'est sa porte. je tiens ce bout de papier entre mes doigts et je cogne. j'ai ce sac avec ce cadeau à l'intérieur et puis j'ai mon pénis à la bonne place, car ça me prends des couilles aujourd'hui. beetee ouvre, j'hausse les épaules. - tu crois que t'es james bond ou quoi ? ton amie au bar m'a donné ton adresse. je reste dans le silence, attendant qu'elle m'insulte tranquillement. je soupire. - je peux rentrer ? je dois te parler. je lui montre le sac en question, eh puis merde, je sais pas comment m'y prendre.

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je croise les bras, je le regarde, je le juge, on va dire ça comme ça. j'ai le regard dur, les échos de notre discussion de la semaine dernière me revenant en mémoire. je fronce les sourcils. en attendant, j'aurais bien aimé être james bond, pour qu'il ne me découvre jamais. - je laisse pas les idiots entrer chez moi. je regarde le sac qu'il me tend et puis je soupire. - t'essaies de me faire passer un message ? de la rue, ma voisine observe, elle fouine, comme d'habitude. je grogne. - entre. je m'écarte pour le laisser passer.

- je t'ai apporté un jouet pour te faire plaisir en pensant à moi. je rigole un peu, puis j'entre, j'observe un peu son appartement, dans ma tête, je croyais que ça l'allait plus ressembler comme à tous les appartements de femmes que j'ai vu. t'es pas décorateur d'intérieur non plus abel. je lui tends le sac en question. - ouais, je savais pas quoi acheter, j'ai compris que c'était un petit gars ce gosse. un petit t-shirt, des jouets ici et là, c'est tout bleu et c'est tout moche bordel. je la laisse regarder et je continue de faire semblant de trouver son appartement intéressant.

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- ha. ha. ha. je lui fais un doigt d'honneur et je lui tourne le dos. il est capable de fermer une porte. j'avance un peu et je me retourne. il me tend le sac, je le prend. je le dévisage quelques instants avant de finalement regarder à l'intérieur de cet espèce de cadeau. bordel, c'est des trucs pour enfant, c'est tout bleu. je le referme vivement. il a dû mourir en allant acheter ces trucs. - et tu me donnes ça parce que... ? j'attend qu'il me dise pourquoi il est là, pourquoi il me donne tout ça. il s'en veut ? ou il veut juste retourner le couteau dans la plaie ? je le vois qui observe les peintures que j'ai fais et qui sont accrochées au mur, ça me rend mal à l'aise.

je me mords la lèvre à sa question. on va toucher la petite corde sensible, celle que j'aimerais bien couper, celle que j'aimerais bien faire disparaître. putain abel t'es un homme, t'as pas le temps d'être sensible. et pourtant, t'es pire qu'une chochotte au fond. - j'sais c'quoi de pas avoir de père. et puis voilà, ça tombe dans le silence tout ça, sinon, le chat, ça va ? - si tu les veux pas, j'peux toujours les reprendre et les donner à quelqu'un d'autre. ouais, j'ai une âme. je suis le premier surpris, t'en fait pas beetee.

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il a l'air de réfléchir, il a l'air d'avoir la tête trop pleine d'idées et de pensées et ça me rend presque triste de le voir comme ça. mais ce qu'il ajoute, ça me brise un peu le coeur. je sais pas quoi dire, je trouve pas les bons mots, je serais trop maladroite. - non, je... je vais les garder... merci... la phrase suspendue dans le silence, mon chat qui nous regarde. vas-y, dis un truc, beetee. j'y arrive pas. alors je m'avance un peu et je dépose ma main sur la sienne, doucement. - y'a du bon en toi. oui, voilà, au fond de nous tous, y'a une parcelle de bonté. faut la trouver et s'en servir, pour ne jamais faire de mal.

je ris à sa réplique. - tu diras ça à tous les coeurs que j'ai brisé et à tous les nez qui ont saignés, je me sens presque poétique t'vois. je passe une main dans ma barde et j'éloigne ma main de la sienne, je sais pas pourquoi, ah oui si, j'aime pas les contacts dans le genre. - je t'avoue que je sais pas ce que je suis prêt à faire pour toi et le petit truc dans ton ventre. je sais rien du tout en fait, je voulais plus me faire pardonner qu'autre chose, je voulais pas me retrouver mort au fond d'un lac.

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je me mords la lèvre, éloigne ma main de la sienne quand il décide que le contact doit s'interrompre. il n'aime pas qu'on le touche de la sorte, alors je baisse les yeux. - ça en ferait, des gens à qui le dire, je sais pas si j'y arriverais. je tourne les cordes du sac cadeau dans mes doigts et je soupire. - le p'tit monstre va s'appeler leo. les mots sonnent doux, ils contrastent avec mon ton autoritaire d'il y a quelques minutes. - t'es pas obligé d'être à fond dans le truc... ma gorge se serre, j'inspire profondément. - t'as qu'à m'aider un peu. fais-le pour le gamin, pas pour moi.

je me cache pas que je trouve ça limite un peu étrange que le gosse s'appelle leo, mais j'ai pas un mot à dire, j'étouffe un rire. - s'il est roux comme toi, je le plains le petit. je soupire, si cet enfant est roux, c'est sa mort assuré. je m'appuie contre le mur et je regarde son ventre, je ne lâche pas des yeux. - tu t'attends à quoi exactement de ma part ? on sait bien que les femmes, on doit creuser plus loin pour tout savoir, jamais si simple avec elles.

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- vas te faire foutre. je fronce les sourcils et je passe une main dans mes cheveux. on s'en fou, qu'il soit roux, qu'il soit brun. moi j'l'laimerais, c'est tout s'qui compte. s'il hérite pas de la couleur du feu pour ses cheveux il va certainement hériter du tempérament enflammé qu'abel et moi avons. je sens son regard posé sur mon ventre et je bouge un peu, m'adossant au mur. - je sais pas, abel. juste que tu te montre la gueule une fois de temps en temps pour lui montrer qu'il a un père qui le déteste pas totalement. j'en sais rien, en fait, me pose pas des questions, j'suis aussi perdue que toi et ça fait mal.

contre toute attente et même de la mienne. - je peux le toucher ?

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sa question me prend au dépourvu, mais j'hoche doucement la tête. - des fois, il bouge. je lui dis au cas où il sentirait un truc et qu'il s'évanouisse de peur.

je m'approche et dépose mes mains tranquillement contre son énorme ventre de baleine. - alors, il y a un truc qui est à l'intérieur ? je bouge mes mains pour sentir un truc bouger, avoir un signe de vie ou un truc dans le genre. - t'es certaine qu'il est toujours vivant ? à sa place, je m'inquiéterais.

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ça fait étrange de sentir les mains de quelqu'un d'autre sur mon ventre trop gonflé. j'lève les yeux au ciel suite à sa question. - fais pas le con. et en même temps, le p'tit monstre donne un coup de pied. j'sursaute. voilà. il est encore en vie ce gosse. - tu vois.

- ça donne l'impression que tu as un extra-terrestre dans le ventre. je suis sur le point d'être émue jusqu'à une autre question passe mes lèvres. je lève mes yeux vers les siens. - t'es certaine qu'il est de moi ce rouquin ?

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je soupire. - je sais pas, peut-être que t'es un extra-terrestre. je secoue la tête et je croise son regard. - abel, j'suis sûre à cent pour cent. je serre un peu les dents. - on aura qu'à faire un test de paternité, si tu veux, mais j'te mentirais pas sur un truc aussi énorme que ça. j'suis pas de ces femmes-là, crois-moi.

je donne des petits coups avec mon index, genre j'attends de voir s'il va me répondre. - n'empêche que si c'est un extra-terrestre, il risque d'être moche. je dis ça et puis je dis rien. je laisse son ventre tranquille, je recule. - ouais, je préfère, j'ai pas envie de prendre des responsabilités qui m'appartiennent pas si c'pas mon gosse. son vrai père revient dans le décor et puis moi je disparais, c'est la merde.

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- fais pas ça, tu vas m'faire des bleus. le ton est moins autoritaire qu'avant, mais le p'tit répond avec un autre coup. j'aimerais lui sourire et lui dire que c'est bon, tout est arrangé, que j'veux pas bouffer sa liberté, mais j'y arrive pas. j'me sens terriblement triste. - oui, t'as raison... et j'comprend qu'il me croie pas. - j'veux pas être la méchante qui t'oblige à tout laisser tomber pour un gosse.

mains dans les poches. - t'es pas la méchante, c'est juste que t'es pas tombée sur le bon mec, et le truc n'est pas arrivé au bon moment. juste m'imaginer changer des couches, un frisson traverse tout mon corps et je rentre dans un genre de spasme. - eurk.

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j'hausse un sourcil. - ça c'est sûr, j'suis pas tombée sur le bon. au moins, ça, il l'assume. - quoi, eurk ? j'suis pas dans ta tête, abel, j'comprend pas tout. j'ai un sourire un peu moqueur aux lèvres.

- t'imagines, il va faire caca parfois vert ce truc et va vomir. je suis pas certain que je suis prêt à faire ce genre ce truc, moi c'est ramener des filles, chanter et manger, pas me faire vomir dessus par un nain.

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je pouffe de rire, mais en fait, j'suis découragée. - ouais, j'sais. et ce sera pas cool. je soupire. - en fait t'es venu pour me faire rappeler les points négatifs d'avoir un petit monstre ? j'vois clair dans ton jeu. j'essaie de rigoler, quoi.

- ah ouais, tu vois claire dans mon jeu ? je lui fais ce regard de charmeur qu'elle aime tant, je m'approche déposant mes mains contre sa taille, collant mon ventre au sien. - tu te fous le doigt dans l'oeil, j'ai pas l'intention de me faire engrosser. je ris en me décollant.

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je lui jette un regard mauvais et je lève les yeux au ciel quand il place ses mains sur ma taille et qu'il se colle contre moi. ouais, j'aime ça, mais je veux pas le montrer, parce que ce serait être faible. - j'espère pour toi. j'veux pas t'engrosser, tu serais pas mon premier choix, de toute façon.