SANS MOTS (KNAPP)

je me suis finalement endormi sur le lit de charlie et j'crois bien qu'elle a rien osé me dire, parce que quand je me réveille, à cause d'une porte qui claque, j'vois que j'suis toujours sur les couvertures et elle à côté, sous les couvertures. petite peste. elle m'aurait laissé mourir de froid. je me lève et puis j'entends une chasse d'eau et pas de porte qui s'ouvre. j'vois que malo est plus dans sa chambre. - hé malo, tout va bien? j'sais qu'il peut pas me répondre, mais s'il m'ouvre pas la porte, je l'ouvre moi-même.

j'entends des pas, j'me dis que c'est maman qui arrive avec un verre d'eau, mais non, c'est la voix de kelly. je souris quand il me demande si ça va. il sait voir entre mes murs ? vraiment pratique ce pouvoir. je traine ma carcasse jusqu'à la porte et puis, merde, je lance sur la toilette pour vomir le reste du souper. je crois que ça répond à sa question.

pas de reponse. bon. je l'entends bouger, au moins je sais qu'il est pas mort. et puis ensuite plus rien, et un bruit de vomi. ah ouais d'accord. je vais lui chercher un grand verre d'eau et puis je rentre dans la salle de bain sans même cogner avant. je lui tends le verre et m'assieds sur le rebord du meuble à côté de lui. - le gâteau que maman a fait? j'savais bien qu'il fallait pas le manger.

t'as réellement besoin que je te donne une réponse kelly, non sérieux ? juste à l'odeur, ça se sens que c'est le gâteau de maman. je tire encore la chasse et je prends le verre d'eau qu'il m'a apporté pour me donner un autre goût que des trucs chauds et qui sont mous. je me lève finalement, quand je vois que tout va et je me brosse les dents.

- je fais plus confiance aux gâteaux de maman.

je crois que je vais descendre et le jeter, discret, aussi discret qu'un ninja.

je le laisse finir de se vider, je fronce le nez un peu. le pauvre. il se relève, se brosse les dents et tout. - je sais même pas pourquoi t'as fait confianceà son gâteau aujourd'hui. tu sais qu'il faut éviter de manger ce qu'elle fait. on a l'habitude pourtant.

- je croyais que ce coup-ci, ça serait la bonne.

j'ai toujours espoir, de toute, je peux pas trop compter sur kelly pour me faire des trucs avec de la viande, et je vais pas demander à charlie non plus, la dernière fois, c'est presque la cuisine qui est passée au feu, alors je vais continuer de me débrouiller, mes trucs sont pas si mauvais. je descends à l'étage, je mets le verre dans l'évier et je jette son gâteau. je vais pour monter et je vois une fille qui lance des roches dans la fenêtre de kelly. je grogne, putain que je l'aime pas celle-là. je vais lui ouvrir la porte d'en-bas et elle monte. bonne nuit kelly, haha.

il descend et ça a l'air d'aller mieux alors j'le laisse tranquille, il est grand t'façon. moi j'vais retourner dormir un peu, dans mon lit cette fois. j'entends qu'on m'appelle doucement, je me retourne, et.. oh non, le cauchemar. qu'est-ce qu'elle fout là, elle? j'parie que c'est malo qui l'a laissée rentrer. j'lui répète pour la genre, millième fois, qu'il faut qu'elle arrête de venir me voir chez moi, et même qu'elle arrête de venir me voir tout court, que si j'réponds pas à ses messages c'est pour une bonne raison. elle insiste et tout. hm, ouais, help? elle est trop collante, la dernière fois c'est charlie qui m'a sauvé la peau. elle est sauvage cette gamine. là, tout ce que j'arrive à faire seul, c'est au moins l'empêcher d'avancer jusqu'à ma chambre. et quand je m'en serais débarrassé, j'irais tuer malo.

je remonte à l'étage avec un verre d'eau et un bol, j'ai pas envie de nettoyer le sol si je vomi d'un coup, sans m'y attendre. je prends les précautions nécessaires, haha. même ses fesses sont horribles, non, sérieux kelly, il a trouvé quoi à cette fille ? limite, je l'entends harceler mon frère pour qu'il l'a laisse dormir avec lui et kelly qui refuse. je souris comme un con, parce que ça me fait rire de le voir comme ça. dans le dos de la garce, je lui parle.

- je devais pas la faire rentrer, c'est ça ?

je me doute que c'est non. j'ai pas trente six solutions pour l'aider, moi je peux rien y faire et elle sait rien du langage des signes. je me retourne, et je vais chercher charlie, haha. petit chien d'attaque. elle dort, je la réveille doucement et je lui explique la situation, elle grogne en se levant et traitant la fille de débile. bonne charlie. je sors et je vois qu'elle s'en occupe parfaitement. je suis fière de notre bébé soeur. et là, elle retourne se coucher.

- je suis désolé kelly, je pensais pas que celle-là, elle était interdite.

bon après, moi je sais plus laquelle est bonne et pas bonne, déjà que j'ai dû mal à me souvenir de leur nom.

non je désespère, sérieux. j'arrive pas à m'en débarrasser. et malo. j'vais le tuer. il voit ma tête? ça s'voit qu'il fallait pas, ouais. il me laisse seul et c'est charlie qui revient. oh ouais. elle la dégage sans ménagement et lui redit qu'elle veut plus la voir ici. je t'aime petite sœur. elle vient me voir menaçante alors j'lui dis que c'est la faute à malo et elle nous frappe à l'épaule tous les deux et j'pose un baiser sur son front avant qu'elle retourne se coucher. - celle-là est vraiment strictement interdite malo. sérieux. j'arrive jamais à m'en débarrasser, elle me gooooonfle. j'en peux plus.

charlie nous frappe tous les deux. je passe ma main contre mon épaule parce que putain qu'elle frappe fort. je me demande parfois si c'est pas un mec avec des cheveux longs. je flatte ses cheveux quand elle passe à côté de moi pour retourner à sa chambre et je reste avec kelly dans le couloir.

- je savais pas qu'elle était strictement interdite. après, je me demande pourquoi tu as couché avec elle, elle n'est même pas jolie.

je vois pas toutes les filles que kelly se fait, mais je sais qu'il a meilleur goût, en fait, je croyais qu'il avait meilleur goût, là, j'ai un peu des doutes.

- la prochaine fois, je vais envoyer maman. elle reviendra vraiment plus après ça.

maman va lui foutre un coup de pied au cul.

what? je le regarde avec des grands yeux. - mais non, non! j'me la suis pas fait, t'es fou! c'est juste qu'à une soirée je l'ai draguée pour un défi y a genre six mois et depuis elle s'imagine qu'elle a une chance alors que j'lui répète que c'est mort. elle insiste! ouais même si charlie la fait fuir à chaque fois, elle revient. j'ris quand il dit qu'il appèlera maman. ouais, elle reviendra plus après, c'est sûr, mais maman me tuera si elle sait que je l'ai draguée pour un défi au début.

- elle est vraiment folle de t'avoir suivi jusqu'à la maison kelly, tu sais ?

j'ai un frisson de peur. à sa place, je regarderais dans ma garde-robe et sous mon lit avant d'aller me coucher, limite, je regarderais partout pour voir s'il y a pas des caméras. elle serait folle à ce point cette fille.

- très beau défi, elle est tellement ... laide ?

ouais, je suis méchant.

- elle m'a pas suivi, mais franchement c'est pas compliqué de savoir où j'habite hein. heureusement, même si j'suis mondialement connu, le monde du surf est pas un de ceux où on se fait harceler chez soi quand on est connu. j'hausse les épaules. - ouais elle est vraiment moche, et même pas bien foutue. la pauvre. elle est mince, sans seins ni cul, ni rien, une allumette. une allumette très laide.

- ça me rassure pas du tout. probablement qu'à cause de toi et des adolescentes qui aiment papa, on va se retrouver maman, charlie et moi avec toutes vos folles.

je dis la vérité. peut-être qu'une folle là-dedans sera mon âme-soeur, mais ce sera pas celle qui vient de partir. je grimace un peu. bon après, c'est pas tout le monde qui est beau, quoi que ça dépend de tout le monde. j'hausse les épaules. je suis pas trop certain de me comprendre, mais c'est dans ma tête, alors que je crois que ça va.

- je saurais quoi faire si un jour, tu me fais un truc moche dans le dos.

je ris, sans rire.

- maaaais non. oh puis on n'a qu'à dresser ribs pour attaquer les étrangers! je ris. comme si la petite boulette de cochon qu'on a pouvait faire peur. - noooon t'oserais pas!

ribs, mon meilleur ami après kelly. je souris, et je tape trois fois dans les mains pour qu'il apporte ses grosses fesses de bacon. je le vois qui sort de ma chambre et je vais le prendre dans mes bras. il se fait vieux ribs, mais je veux pas y penser, ça me brise trop le coeur.

- si j'oserais. après, je vais demander à papa d'embarquer dans le plan.

il veut pas que papa soit dans le plan. c'est terrible quand il s'y met.

malo appelle ribs et il débarque avec ses grosses fesses, il m'fait toujours autant rire. j'lui gratte la tête et lui fait du bruit avec son groin pour dire qu'il est content. - pas papa! t'oserais pas mettre papa au milieu! sinon, j'prends charlie et maman de mon côté.

- oui, j'oserais mettre papa au milieu.

même seul contre nous, papa gagnerait, parce que papa c'est le meilleur et que personne ose trop le confronter, sauf maman, mais maman, elle, elle aime le danger. je dépose ribs au sol et il va prendre sa petite marche quotidienne dans la maison.

- je vais aller me coucher, si j'ai envie d'être de bonne humeur demain.

et de pas tout casser dans la maison et de faire peut encore à une jolie fille.

j'lui fais un petit regard noir. j'vais le surveiller de près. et mettre maman de mon côté. j'regarde ribs partir de promener dans la maison. - ouais, et éviter de tout casser encore hein. j'vais faire du yoga moi. ouais histoire de me détendre et faire le plein d'énergie.

- je te promets rien.

je lui fais un petit sourire avant d'aller me coucher dans mon lit, laissant la porte ouverte pour laisser entre ribs. parfois, je me demande pourquoi moi et kelly, ont est si différent sur certains trucs comme le yoga et tout le reste. je pense à ça, puis je m'endors finalement. je crois que je vais survivre pour le moment sans aller vomir.

j'le tape un peu dans le dos et le regarde partir. puis j'vais m'faire un smoothie et vais dans le jardin pour faire mon yoga tranquillement.

mon cadran, il sonne. c'est le tremblement de terre dans ma tête. ah merde. j'ouvre un oeil et l'autre question de regarder l'heure et pourquoi mon cadran sonne alors que je travaille pas et que j'ai rien de prévu. je lis entraînement. je soupire et j'enfonce ma tête dans l'oreiller. j'ai pas envie ce matin, je veux seulement dormir. je me lève du lit et je vois que personne est dans la maison, je trouve pas kelly, maman et charlie. c'est le moment de filer en douce et d'aller seul comme un grand m'entraîner comme je fais secrètement depuis deux mois. j'installe ma planche et je vais à mon spot secret. les vagues sont pas si mal.

je reviens à la maison. le bras dans un plâtre. j'attends seulement qu'on se jette sur moi, surtout maman et après kelly. j'ai envie de voir personne, je veux seulement aller me coucher.

j'passe la journée dehors avec des potes, sans surfer, juste posés dans un café. j'irais surfer demain, c'est pas un soucis. pour une fois que je m'accorde un moment de repos. je rentre finalement plus tard, question d'aller voir comment va charlie, et si malo va mieux ouais. y a personne dans le salon, j'continue d'avancer et j'vois malo dans son lit avec un plâtre. wait, what? c'est quoi ce plâtre? je vais m'asseoir au bord de son lit et le pousse à l'épaule. - malo réveille-toi.

je dors sur le dos. c'est plus confortable que de dormir sur le ventre. et ça se termine quand je sens quelqu'un me secouer l'épaule. je grogne un peu et retourne ma tête pour voir celle de kelly. ouais, je crois qu'il a vu mon plâtre. j'ai déjà décidé de rien dire à propos des deux mecs de la plage, j'ai déjà décidé que j'allais raconter de la merde pour pas foutre kelly en rogne et encore moins maman. je vais pour lui parler, mais en fait, je peux plus faire ça. ok, malo, respire. je prends un grand coup et je lui écrit un message.

- ça va, je suis tombé en surf et je me suis cassé le bras.

c'est pas ça la vérité. j'ai juste envie de pleurer.

j'regarde sa tête, je sonde son visage. j'le connais par cœur, malo. et j'ai un très gros doute quand il me dit qu'il s'est fait ça en surf. je reste un moment sans rien dire, juste à le regarder. - jure-le sur ma tête que tu t'es fait ça en surf. j'lui dis ça avec mes mains, pour pas que maman ou charlie entende et essaye de comprendre. j'le connais vraiment malo, et j'y crois pas à son histoire.

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