(shamae) nourriture.

je réfléchis quelques secondes. - j'ai une bonne relation avec mes parents, après la mort de mon frère, j'ai déménagé pour aller étudier et ça l'a pris un certain moment avant qu'on se reparle, mais ça va très bien aujourd'hui. ma première petite soeur, ça va bien aussi, je suis la marraine de son premier enfant, un petit garçon et avec ma deuxième petite soeur, on s'aime, mais c'est toujours la guerre entre nous deux.

« tant que vous vous aimez, c'est tout c'qui compte, hahaha. c'est qu'une divergence de caractère. »

- ouais, on est toujours vivante. je joue encore avec ma tasse vide. - toi, avec ta famille, comment ça va ?

« eh bien.. c'est un peu compliqué, en fait. on s'aime, on s'entend bien, mais le contexte familiale a toujours été particulier. mes parents se sont laissés alors que j'avais huit ans. j'ai décidé de suivre mon père aux états-unis, comme je t'avais déjà dis.. sauf que ma mère, elle, est restée en australie avec ma soeur. j'suis revenu qu'au moment d'aller à l'université, et donc, je n'ai jamais vraiment développé une relation avec ma mère et avec ma soeur. et puis, mon père, j'le vois qu'une ou deux fois par année. donc, voilà. c'est un peu monotone, hahaha. » je remarque que sa tasse est vide. « est-c'que tu veux plus de café? »

je l'écoute, le regardant attentivement. - tu n'as pas envie parfois, de partir et d'aller passer du temps avec ta mère et ta soeur ? je veux dire, un peu comme des vacances en famille. il remarque ma tasse. - si tu as du lait au chocolat ? je souris.

« c'est pas très naturel, non.. par contre, mon père me manque souvent. » j'me lève, puis sors le lait au chocolat. « j'ai toujours, toujours, toujours du lait au chocolat. c'est une genre d'obligation. »

- il y a rien qui t'empêche d'aller le voir avec edie quand elle n'a pas d'école. je suis toujours en mode, je dois trouver des solutions, je dois aider. ça me fait sourire. - au même titre qu'il est important d'avoir du papier de toilette ?

« je l'ai fait une fois. edie a pleuré pendant tout le vol.. soit un peu plus de vingt heures. j'me sentais assez impuissant, disons. » j'souris. « exactement. t'as tout compris. »

- elle avait quel âge ? je prends une grande gorgée de lait au chocolat. - et j'ai appris aussi que tu lui achetais beaucoup de bonbons. je secoue ma tête pour montrer mon désaccord en souriant.

« six ans. il y a deux ans, en gros. » c'est peut-être pas la meilleure idée au monde d'acheter des bonbons à un enfant hyperactif. « ouuuais.. peut-être un peu trop. j'suis de ces pères qui ne savent pas dire non. malheureusement. »

- tu peux toujours t'essayer cette année, je crois qu'elle est devenue assez grande pour ne pas pleurer. je ris. - tu es sous son charme ?

« ouais.. mais bon.. j'sais qu'elle déteste ça. et vingt heures, c'est franchement très long.. » j'me sentirais beaucoup trop mal. « un peu trop, si. »

- vingt heures, c'est presque une journée complète. j'admets que je suis très surprise. - je le répète, mais tu es un bon père. je lui souris.

« exact. et cette été j'vais devoir partir un moment. donc j'sais pas trop quoi faire. » je souris. « merci haha.. j'avais un peu tout remis en doute quand j'avais appris qu'edie se faisait un peu trop de soucis pour moi. »

- elle s'inquiète pour toi, ça ne fait pas de toi un mauvais père, et tu peux me croire. j'ai vu des parents complètement négligés leur enfant. je perds mon sourire. - tu sembles mieux aller maintenant, je me trompe ?

« je sais pas trop comment je vais, en fait, hahaha. je me sens étrange. c'est tout. »

- étrange ?

« tu sais, quand on est habitué de vivre selon une routine mentale depuis des années.. et que soudainement, on décide de tout changer. »

- si tu vas à ton rythme, et que tu ne te forces pas, c'est ce qui compte. je souris.

« oui, j'saaais. c'est juste un peu.. déstabilisant. »

- tu sais, si tu veux en parler, je t'offre des séances gratuites. je ris.

j'souris, puis soupire. « j'espère que t'es consciente que ce n'sera pas très simple.. »

- je n'ai pas pris ce métier pensant que c'était simple. je prends une petite pause. - mais, je veux pas que tu penses que je veux te voir que pour t'aider, je veux te voir parce que j'ai envie de te voir.

« je n'y avais jamais pensé, t'en fais pas, hahaha. » sourire. « d'ailleurs, j'croyais pas que t'allais accepter. »

- que j'allais pas accepter quoi ? je ris.

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